20 octobre 2013

L'enfer n'est pas les autres

Je n'en voudrai jamais aux gens de ne pas être là ou de ne pas être disponibles pour moi. J'ai pour principe d'essayer de ne jamais RIEN attendre des autres et de m'assurer qu'ils n'attendent rien de moi en retour. Le meilleur moyen de me « perdre » est d'attendre quelque chose de moi.

Dieu ne m'est jamais apparu pour me garantir que quiconque me devait quelque chose. On nous apprend depuis qu'on est tout petits que les gens nous doivent des choses mais c'est un mensonge éhonté. Personne ne me doit de m'aimer, personne ne me doit même de me respecter ou de ne pas s'en prendre à moi. Personne ne me doit d'être disponible pour moi ou de me donner ce que j'attends de lui ou d'elle. Même la personne qui me fait une promesse ne me doit pas de ne pas se parjurer. Ce qu'on attend de l'autre est presque toujours le fruit de la fiction que l'on a projeté sur lui ou de la fiction qu'il a projeté sur lui-même et essayé ensuite de nous « vendre ».

Les autres sont ce qu'ils sont et font ce qu'il font. Il m'appartient de me protéger d'eux lorsque cela est nécessaire. Il m'appartient de les fuir lorsque je le peux s'ils me nuisent ou s'ils m'ennuient, et éventuellement de les combattre si je ne peux les fuir. Ça, c'est ce que je ME dois à moi-même, mais eux ne me doivent rien du tout. Le temps que je passerai à leur en vouloir, à être en colère contre eux, n'est que du temps que je me volerai à moi-même et ils n'auront rien à voir avec cela. Pour ce temps passé à me voler mon propre temps et ma propre joie, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

On est toujours déçu tôt ou tard lorsque l'on on attend des choses des autres alors autant s'épargner des déceptions. Et je crois que quiconque attendra quoi que ce soit de moi sera déçu à son tour. Je n'ai rien à offrir que ce que j'ai à offrir au moment où j'ai à l'offrir. Ce que cela peut être et quand cela se manifestera, il n'appartient à personne de l'anticiper et de me demander des comptes à ce sujet.

Alors je prends ce qu'on me donne et je donne ce que j'ai à donner et tout va bien comme ça :)

16 octobre 2013

Jihad artistique

Musicien touche à tout et hyper prolifique, Bill Laswell a coutume de s'embarquer dans des projets musicaux un peu extrêmes : son second album sous le pseudonyme d'Automaton compte certainement parmi les plus extravagants. Quoi que publié la même année que le seul autre disque d'Automaton (1994), il ne reste pas grand chose du dub assez traditionnel de Dub Terror Exhaust dans Jihad: Points Of Order.

Ce disque nous livre deux instrumentaux de vingt-trois minutes chacun, le premier bâti autour du violon de Lily Hayden et le second autour de la guitare de Nicky Skopelitis, collaborateur régulier de Laswell. Les deux titres partagent une structure similaire : l'instrument principal apparaît d'abord en solo, enrobé de textures sonores composées par Tetsu Inoue et Robert Musso. Ce n'est qu'au bout d'un assez long moment que Laswell entre en scène avec un beat et une ligne de basse obsessionnels qui dès-lors ne cesseront de disparaître et réapparaître, de manière souvent abrupte. Le titre de l'album provient vraisemblablement des chants arabes fantomatiques qui se font entendre ça et là. Quant aux performances de Haydn et Skopelitis, elles sont totalement abstraites : pas même l'ébauche d'une mélodie à l'horizon ! Je soupçonne Laswell de leur avoir simplement demandé d'improviser ce qui leur passait par la tête et de s'être ensuite servi des bandes comme d'une matière première. Il maltraite d'ailleurs volontiers leurs contributions, jouant avec les dissonances en superposant plusieurs couches du même instrument. Le son est très brut, on dirait presque une démo par moments, une sorte d'expérience hasardeuse faite à cinq heures du matin par des musiciens exaspérés, qui n'aurait jamais dû sortir du studio mais qui, par bonheur et par hasard, serait parvenue jusqu'à nos oreilles. En ce sens, c'est un témoignage magnifique du processus créatif dans ce qu'il a de plus désinhibé, une source d'inspiration sans fin pour les poètes tordus dans mon genre. C'est d'ailleurs un des mes albums favoris de Bill Laswell (ce qui n'est pas peu dire si l'on considère que j'en possède plus d'une centaine).

D'aucuns trouveront ce disque totalement inécoutable. C'est certes une œuvre bizarre et plutôt sinistre mais c'est improbable et beau. Jihad: Points Of Order à des allures de marécage hanté, nous plonge dans une atmosphère surnaturelle, nostalgique et un tantinet angoissante. On a parfois la sensation d'un écho d'outre-tombe, de chants désespérés fredonnés par les morts dans l'espoir que quelqu'un, parmi les vivants, écoutera... Quoi qu'il en soit, cet acte de bravoure porte bien son nom : c'est un jihad artistique, une déclaration de guerre aux compromis esthétiques et, de fait, un exemple de la guerre sainte que tout créateur digne de ce nom se doit de mener parfois !

Comme la plupart des albums de Laswell, ce disque est épuisé depuis des lustres mais si vous avez quelque sympathie pour les expérimentations ambient-dub du maître, c'est un must-have ! En attendant de mettre la main dessus, je vous autorise à l'écouter ici mais c'est à condition d'éteindre la lumière (les bougies sont toutefois autorisées ^^).




Musique: ℗ 1994, Strata.

15 octobre 2013

Pour un militantisme passif

En tant que végétarien, j'entends souvent les carnivores se plaindre que nombre des végétariens qui les entourent sont d'une intolérance totale, d'une agressivité verbale insupportable et proche du harcèlement moral. Il est bien évident que, face à l'ampleur des crimes commis à l'encontre des animaux, je comprends la colère de mes congénères. Pour autant, si l'on s'accorde sur le fait qu'un végétarien souhaite faire avancer la « cause », je ne puis m'accorder sur la méthode.

Une amie végétarienne me disait hier que si l'on a le droit de se mettre dans une colère noire contre un homme qui bat sa femme, pourquoi n'aurait-on pas le droit de se mettre dans une même colère face au carnivore, qui contribue à tant de souffrance animale ? Bonne question.

La différence que je fais entre un mangeur de viande et, disons, un homme qui bat sa femme (ou un violeur, ou un pédophile, ou un meurtrier), se situe au niveau de son environnement sociétal. Sur le fond l'homme qui bat sa femme n'est pas pire que le mangeur de viande si l'on parle purement en termes de souffrance provoquée chez d'autres êtres vivants. Le mangeur de viande, de ce point de vue-là, génère en fait bien davantage de souffrances. Pourtant, je ne puis les mettre sur le même plan, et ce n'est certainement pas parce que je fais une hiérarchie entre la souffrance humaine et la souffrance animale (je n'en fais aucune).

Pour moi, la différence se situe dans le fait que la société dans la quelle nous vivons admet que la violence sur les femmes (sur les humains en général) est un acte criminel et condamnable. Quelques dégénérés çà et là mis à part, la loi et l'opinion s'accordent à ce sujet et les gens sont élevés dans l'idée que nuire à l'intégrité corporelle d'un autre être humain est un acte inacceptable. Pour la viande, c'est tout à fait différent : les gens sont élevés dans l'idée que tuer les animaux pour les manger est quelque chose de moral, d'acceptable et de bien. La loi le permet, et l'opinion s'accorde à la loi sur ce constat. C'est la raison pour laquelle mon militantisme végétarien n'implique pas de condamner les carnivores avec la même virulence que les violeurs, les pédophiles ou les hommes qui battent leurs femmes. De même que je ne m'y prendrais pas de la même manière avec un jeune Français qui me dit qu'il est naturel de battre sa femme et un jeune Afghan d'un village reculé, qui aurait grandi sous l'influence des Talibans et qui me tiendrait le même discours. Le second doit d'abord passer par tout un processus psychologique qui lui permettra de comprendre que, contrairement à ce qu'on lui a toujours appris, la femme est un être sensible au même titre que lui, qui a les mêmes droits que lui. On oublie trop souvent que même les philosophes grecs les plus éclairés n'ont jamais songé à remettre une seule seconde en cause l'esclavage, parce qu'à l'époque l'esclavage était une institution universelle. Il ne viendrait à personne l'idée de traiter Aristote ou Platon de la même manière que l'on traiterait un trafiquant d'êtres humains en 2013. C'est à peu près le même problème avec les carnivores : ils n'ont pas réellement conscience de ce qu'ils font. Ils savent bien quelque part que ce n'est pas très gentil pour les animaux, qu'ils souffrent, mais ils ne mesurent absolument pas la portée de cette souffrance, sa réalité, l'horreur absolue qu'elle représente pour les êtres qui la vivent. On leur a toujours appris que c'était comme ça et nous savons combien la croyance que les choses sont comme ça suffit à conditionner un être humain, puis à le conduire à justifier son aveuglement par tout un tas de raisonnements pseudo-rationnels. On a tous eu des parents, non ? Pas besoin de chercher plus loin ^^

Les êtres humains ont une capacité malheureusement assez limitée à l'empathie. Notre empathie est davantage acquise que naturelle. Les jeunes Cambodgiens élevés par les Khmers Rouges, dans l'idée que les ennemis de la cause n'avaient aucun droit, ne développaient aucune compassion envers leurs victimes, y compris parfois lorsqu'il s'agissait de leurs propres parents. Le sort de cent Roms ramenés à la frontière avec trois-cents euros en poche choque davantage le Français moyen de 2013 que celui de treize-mille Juifs déportés vers les chambres à gaz ne choquait le Français moyen de 1942 (point Godwin, je sais, désolé ^^). Le Français de 2013 est-il un homme meilleur que son grand père ? Non, c'est juste qu'on ne leur a pas enseigné la même compassion. Il y a aussi la question de la distance. Pour prendre un exemple plus récent, il suffit de voir les réactions viscérales que l'on a pu lire sur internet autour de l'affaire Fiona, et l'indifférence généralisée vis à vis des centaines de milliers d'enfants qui naissent, vivent une vie de souffrance et meurent prématurément dans les camps de concentration Nord-Coréens, où l'on autorise les esclaves à se reproduire. L'enfant français est proche et concevable, l'enfant coréen est lointain et abstrait. L'humain est proche et concevable, l'animal est lointain et abstrait.

Du coup, je ne vois pas en quoi je servirais la cause du végétarisme en agressant les carnivores. De même, je suppose que l'on ne serait pas arrivé à grand chose en agressant un esclavagiste il y a trois-cents ans si le but de la manœuvre était de le raisonner sur la cruauté de ses actes et sur l'égalité des droits de l'homme noir et de l'homme blanc. On ne fait que braquer les gens dans leurs convictions en les agressant, on ne fait que les fermer à leur capacité de compassion et d'empathie alors que c'est justement dans la compassion et dans l'empathie que se trouve la clé du problème. C'est la compassion et l'empathie qui font les végétariens. C'est la compassion et l'empathie qui feront, je n'en doute pas une seule seconde, que l'humanité sera végétarienne dans cinq-cents ou mille ans. On ne fait pas réfléchir les gens en les condamnant lorsqu'ils n'ont pas conscience de la gravité de leurs actes, et que la société dans laquelle il vivent approuve, encourage et autorise ces actes. On ne peut éveiller chez eux la compassion pour leurs victimes en n'ayant aucune compassion pour leur ignorance. J'oserai même dire pour leur « innocence » (c'est vrai : ils ne les mangent pas dans le but de les faire souffrir, ces animaux, ils ne matent non plus pas des vidéos d'abattage entre potes pour se marrer).

On ne peut éveiller la compassion et l'empathie chez l'autre en ne faisant preuve d'aucune compassion ni d'aucune empathie à son égard. C'est un contresens.

Voilà pourquoi je me contente d'un « militantisme passif », de montrer par l'exemple que c'est possible d'être végétarien et qu'on n'est pas plus malheureux, pas en moins bonne santé, et de temps en temps quand même je vais balancer des photos d'abattoirs sur mon blog ou un petit article sur mes convictions éthiques à propos de tout ça, et je crois que je fais réfléchir davantage de gens comme ça, depuis douze ans, que les hystériques du végétarisme qui harcèlent et acculent sans arrêt les carnivores. On peut faire avancer la cause de manière bien plus active que moi, je ne dis pas : en rejoignant des associations, en faisant des raids en caméra cachée dans les abattoirs, en faisant du lobbying, etc. Mais certainement pas en agressant au quotidien les carnivores qui nous entourent. Ça ne marchera jamais cette stratégie-là, on ne convertira jamais un seul carnivore de cette façon. Et le but, je le redis, ce n'est pas de crier son indignation ou de briller socialement dans les squats antistes. Le but, c'est de faire en sorte que moins d'animaux meurent dans les abattoirs. Il ne faut pas laisser la colère étouffer l'efficacité.

Et surtout, il ne faut pas mettre de côté l'empathie et la compassion. Jamais.

Alors voilà...

13 octobre 2013

Avant la valise

« – Je comprends, Madame. Normalement on ne le fait pas, mais vu les circonstances… Vous avez de la chance qu'il reste des cabines. Par contre, il vous faudra payer au prorata du temps qu'il reste.
L'homme essaie de se montrer tout à la fois sévère et sympathique. Il veut qu'elle comprenne bien qu'on lui fait une faveur mais elle se demande quel genre de faveurs se paie « au prorata du temps qu'il reste ». Elle aimerait jeter cet abruti par-dessus bord.
– Pas de problème. Merci. C'est très gentil à vous. »

Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours de finalisation.

12 octobre 2013

La valise

« Elle abandonne la cabine conjugale en emportant sa grosse valise sans roulettes. Dieu que tout cela la fatigue ! La valise se coince dans la porte. Elle jure, tire, peste, secoue, insulte, pousse, grogne, repositionne et dégage finalement cette saloperie, claque nerveusement la porte d'un coup preste du pied gauche, s'éloigne en titubant, foncièrement ridicule. Un steward passe par là : « Vous avez besoin d'aide, Madame ? ». Elle ne répond pas, avance avec l'entêtement dérisoire d'une fourmi qui porte le cadavre d'une coccinelle. Le steward la regarde faire, figé, sans vraiment savoir s'il doit reprendre son chemin ou attendre une réponse tardive. L'image se dissout sur son incertitude. Fondu noir. »

Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours de finalisation.

11 octobre 2013

Pharmacopée















méditations hilares
en petites gouttes
aspergées sur les cils
si l'eau s'en mêle, je plisse

lunes de miel qui sommeillent
aux lendemains des œuvres
il n'est pas de demi-mesure
qui ne mène à l'usine

des ramifications je ne perçois que l'essentiel
& c'est une aubaine hibernante
figée entre les minutes, l’opportunité
se démultiplie

voyons par incidence la hutte à deux
il n'y avait là rien d'autre
que les choses que nous y avions gravées
avec nos ongles & nos angles morts

mieux vaut se méfier des regrets
n'accorder trop de doutes aux épices
que shiva berce & berne ou que rien ne soit rien
n'implique plus grand chose         (sé ré ni té)

la joie n'est qu'une absence de peine
& le réel s'abat
hors de propos nos caprices
il faut l'avaler tout cru 

il faut un verbe pragmatique
mais les remèdes se mélangent
en tant de fioles
qu'il est plus inouï d'être apothicaire qu'apôtre (& pourtant...)

& pourtant, tricotant
mes mélodies en filigranes
je m'envoûte & me prend à sourire
de mes pires abysses

« & si nous coupions les poussières au montage ? »
suggère parfois la voix derrière le rideau
je veux bien mais je n'en sais trop rien
j'aime autant les ausculter d'abord

« les os sculptés ? », s'écrient les rôdeurs
encore & encore, cachés dans leurs bouches
mes argots de nuits transformés
en obscénités opaques         (tant pis...)

& c'est un cri !
une antique équation 
qui d'alopèce à lumbini
se réinvente à merci 

les incantations d'inde
les symphonies japonaises
les chants d'okinawa
métissés d'impertinence & de logique

feront de nos ambivalences
l'ébauche d'un fabuleux jihad 
& en attendant de s'y frotter les dents
nous reprendrons peut-être bien         un thé ?

10 octobre 2013

Interdiction de sortir de table

« L'enfance à cela de particulier que c'est le seul acte de la vie où l'on est admis à des tablées d'amis sans faire partie des amis en question. Cet apparent privilège est en fait une corvée parce que l'enfant n'est ni concerné par, ni appelé à se prononcer sur les conversations en cours. On lui demandera par ailleurs de ne pas réclamer trop d'explications quant aux choses qu'il ne comprend pas et de ne pas intervenir de façon générale (sauf, à la rigueur, si son intervention est de nature à amuser la galerie). Il est donc condamné à écouter en silence des choses qui n'ont aucun intérêt pour lui. L'enfant observateur y puisera pourtant des leçons de superficialité sans prix. »

Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours de finalisation.

7 octobre 2013

Le superflu est indispensable

« Il n'est jamais bon de sacraliser ce qui est indispensable. On peut sacraliser ce qui est superflu, c'est relativement sans danger. Mais lorsque l'on sacralise ce qui est indispensable, on étouffe tout ce qui est autour. On porte alors atteinte à la diversité qui est la nature même de la vie. On oublie en somme que le superflu est indispensable. »

Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours de finalisation.

2 octobre 2013

Les saltimbanques


chaque jour est un ballet de folles
un ballet de folles, oui !
les dissonances se succèdent avec des velléités de climax & nous y travaillons !

chaque jour est un phénomène parlé
un phénomène parlé, oui ! crié gémi exprimé sans vergogne par les apprenties pythies que nous sommes
les popples & le supplice des mille couteaux enfin offerts à tous & la tête de bataille au bout d'une pique !*

chaque jour, ils nous demandent des indices
chaque jour, des indices, oui ! chaque jour est une lutte pour ne pas donner d'indices & conserver notre camouflage
pas d'indices, jamais, ils ne nous décortiqueront pas, ni vivants ni morts ni même entre les deux (mais nous leur livrerons des balivernes...)

chaque jour nous aiguisons nos métiers à tisser
nos métiers à tisser, chaque jour, plus affinés, prêts à effiler vos souvenirs & à en faire des objets
la recette de notre pure confiture c'est qu'il n'y a pas de recette à notre pure confiture & c'est ce qui la différencie de toutes ces autres choses qui sont faites

chaque jour, nous sommes les spectateurs des spectateurs
ils nous faut, chaque jour, oui ! les observer pour en faire le spectacle
ceux qui vous disent le quotidien vous mentent car la fidélité n'apparaît que dans la transformation**

chaque jour, une nouvelle transe, c'est important de remettre des escaliers dans les escaliers
dans les escaliers, chaque jour, oui ! nous essayons de recréer la musique de séoul sans l'avoir jamais entendue
c'est notre ampoule insomniaque au cœur de l'horreur des damiers manufacturés, des outils, des photocopieurs & des guichets

la laideur, chaque jour, nous devons la bouleverser
la travestir, chaque jour, oui ! la laideur des automates
nous n'avons jamais voulu savoir comment marchent les machines afin de les utiliser

nos machines à nous rêvent
oui ! elles rêvent, elles se laissent disloquer par les élans de nos élans & elles se recomposent indifféremment
notre art nous dépasse & nous sommes si humbles que nous avons le droit d'être arrogants !

chaque jour, nous contesterons passivement ce qui est évident mais nous ne nierons rien
chaque jour, voyez par vous-mêmes, oui ! le prologue viendra après l'épilogue
car, croyez-le ou non, nous sommes dans le OUI !

(trois coup)

« ce jour, taisons-nous », dit le grand prêtre & nous nous inclinons
car c'est le jour, oui ! le jour de la remise des éclaboussures !
le public n'est évidemment pas prêt & ce sera la clé de notre nuit des temps***


*offre soumise à conditions
**offre valable jusqu'au jour d'après
***offre pouvant être modifiée à tout moment & sans préavis par le contestataire
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