un
ballet de folles, oui !
les
dissonances se succèdent avec des velléités de climax & nous y
travaillons !
chaque
jour est un phénomène parlé
un
phénomène parlé, oui ! crié gémi exprimé sans vergogne par
les apprenties pythies que nous sommes
les
popples & le supplice des mille couteaux enfin offerts à tous &
la tête de bataille au bout d'une pique !*
chaque
jour, ils nous demandent des indices
chaque
jour, des indices, oui ! chaque jour est une lutte pour ne pas
donner d'indices & conserver notre camouflage
pas
d'indices, jamais, ils ne nous décortiqueront pas, ni vivants ni
morts ni même entre les deux (mais
nous leur livrerons des balivernes...)
chaque
jour nous aiguisons nos métiers à tisser
nos
métiers à tisser, chaque jour, plus affinés, prêts à effiler vos
souvenirs & à en faire des objets
la
recette de notre pure confiture c'est qu'il n'y a pas de recette à
notre pure confiture & c'est ce qui la différencie de toutes ces
autres choses qui sont faites
chaque
jour, nous sommes les spectateurs des spectateurs
ils
nous faut, chaque jour, oui ! les observer pour en faire le
spectacle
ceux
qui vous disent le quotidien vous mentent car la fidélité
n'apparaît que dans la transformation**
chaque
jour, une nouvelle transe, c'est important de remettre des escaliers
dans les escaliers
dans
les escaliers, chaque jour, oui ! nous essayons de recréer la
musique de séoul sans l'avoir jamais entendue
c'est
notre ampoule insomniaque au cœur de l'horreur des damiers
manufacturés, des outils, des photocopieurs & des guichets
la
laideur, chaque jour, nous devons la bouleverser
la
travestir, chaque jour, oui ! la laideur des automates
nous
n'avons jamais voulu savoir comment marchent les machines afin de les
utiliser
nos
machines à nous rêvent
oui !
elles rêvent, elles se laissent disloquer par les élans de nos
élans & elles se recomposent indifféremment
notre
art nous dépasse & nous sommes si humbles que nous avons le
droit d'être arrogants !
chaque
jour, nous contesterons passivement ce qui est évident mais nous ne
nierons rien
chaque
jour, voyez par vous-mêmes, oui ! le prologue viendra après
l'épilogue
car,
croyez-le ou non, nous sommes dans le OUI !
(trois
coup)
« ce
jour, taisons-nous », dit le grand prêtre & nous nous
inclinons
car
c'est le jour, oui ! le jour de la remise des éclaboussures !
le
public n'est évidemment pas prêt & ce sera la clé de notre
nuit des temps***
*offre
soumise à conditions
**offre
valable jusqu'au jour d'après
***offre
pouvant être modifiée à tout moment & sans préavis par le
contestataire
10 commentaires:
J'ai comme l'impression que les saltimbanques de nos jours sont les mêmes que ceux qui divertissaient ceux d'hier, c'est à dire du bas moyen-âge, que l'homosapiens, le gentilhomme, le citoyen ou l'abruti de base qui contribue aux rouages économiques politico-financiers et paramilitaires de la société, tous sont restés fondamentalement les mêmes qu'hier dans leur nature profonde ?
Certes hier il n'y avait pas encore de saloperie du genre de Monsanto, de vaches folles, et autres dérèglements sanitaires d'ordre publique ...
L'angoisse d'inquiétantes incertitudes projetées sur l'avenir (et celui de ses enfants...) rend fou les destinés humaines il me semble ?
Il y aura toujours des saltimbanques pour contrarier l'ordre général totalitaire mollement consenti par la majorité !
Chaque jour, oui (carpe diem).
"Le vent se lève, il faut tenter de vivre."(Valéry)
Merci de rajouter pour moi quelques *** après "éclaboussures" ==> JE gratuit sans obligation de crachat ....
"la laideur, chaque jour, nous devons la bouleverser la travestir, chaque jour, oui ! la laideur des automates
nous n'avons jamais voulu savoir comment marchent les machines afin de les utiliser"
C'est un sujet de danse pour une ballerine perdue dans l'effort de son propre dépassement, celui d'une belle performance chorégraphique sans doute ?
http://www.youtube.com/watch?v=9CEr2GfGilw
Pour faire ricocher l'écho une dernière fois ici, une discussion de femmes au sujet de l'intelligence différente !
http://www.youtube.com/watch?v=T-um8lkpCM0
Mais je n'ai toujours pas de réponse philosophique à la question de savoir en quoi consiste réellement sa différence, celle de sa propre singularité ?
En complément à ma première réaction plutôt lapidaire : je ressens ce texte comme une manière de résistance de la part des "saltimbanques". Dans ce monde en dérive, il y a encore des "poètes" pour faire rêver, réfléchir, méditer, donner forme et sens. Et les "poètes", parce qu'ils sont l'exception, toujours s'opposeront au pouvoir, culturel ou pas, qui est la règle.
N'ai-je pas dit que ce texte est beau, une scansion, et qu'il faut le "redire" pour l'avoir bien en soi ? Et bien voilà, c'est fait !
(y)
Oeil d'aigle, plume acérée...
et un Style particulier , Très particulier.
A suivre!
Je suis...
Bel écrit.
J'ai toujours aimé cette idée de Saltimbanques, elle me laisse rêveuse... un texte déterminé pour le moins :)et qui semble libératoire.
Les saltimbanques aussi m'a saisie, même si, au niveau du rythme, je le trouve un peu plus difficile et donc, sans doute, plus intéressant.
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