28 février 2015

Les films et séries de super-héros pour les nuls : 2/ Marvel Comics

En l'espace d'une décennie, les films de super-héros se sont imposés comme LE genre dominant à Hollywood et à en croire les annonces des différents studios, l'invasion ne fait que commencer ! J'ai toujours été branché comics donc je m'y retrouve sans mal mais du coup, il est assez fréquent que des amis me disent qu'ils sont un peu perdus, qu'ils ont du mal à comprendre quels films fonctionnent ensemble ou pas, pourquoi tel super-héros ne rencontre jamais tel autre, pourquoi deux versions d'un même personnage apparaissent dans deux films différents, etc. Du coup je me suis dit que ça pourrait être pas mal de pondre un petit résumé de l'histoire des principaux super-héros au cinéma et à la télévision. Un petit guide à l'attention des néophytes, en somme.

MARVEL ET DC, C'EST QUOI ?
Deux éditeurs se partagent 80% du marché de la BD américaine : Marvel Comics et DC Comics. Je me concentrerai sur les films tirés des publications de ces deux éditeurs. Sur le papier, la plupart des personnages de chaque éditeur évoluent dans un univers et une continuité partagés (les bien nommés Marvel Universe et DC Universe) et sont amenés à se croiser régulièrement. Par contre, les personnages de Marvel n'ont pas vocation à rencontrer ceux de DC et vice versa, ce qui explique que, par exemple, vous ne verrez jamais un film mettant en scène Superman et Spider-Man. Ceci dit, la plupart des adaptations ciné et télé de ces personnages fonctionnent de manière autonome, constituant généralement une « continuité » à part entière. Cela est généralement dû à des raisons de simplicité narrative, au fait que les personnages sont régulièrement rebootés (repris de zéros) et aussi parfois à des questions de droits d'exploitation. Par exemple, DC Comics appartient à Warner Bros, aussi Warner a tous les droits d'exploitation du catalogue DC. Marvel, de son côté, appartient depuis 2009 à Disney, qui supervise les productions de Marvel Studios. Mais avant le rachat, Marvel avait délivré la licence de certains personnages à d'autres studios (X-Men et Fantastic Four à Fox, Spider-Man à Sony...), ce qui explique que tout le monde ne se retrouve pas gaiement dans The Avengers.

MARVEL, DONC...
Après un premier article consacré à l'historique des personnages DC, nous poursuivons aujourd'hui avec les personnages Marvel. Marvel Comics fut créé en 1939, ce qui nous ramène loin en arrière. Si vous ne vous intéressez qu'aux productions actuelles, il vous suffit de vous précipiter à la fin de cet article : les « continuités » vous sont présentées dans l'ordre chronologique, des plus anciennes aux plus récentes. On compte actuellement trois franchises en cours : X-Men/Wolverine (lancée en 2000), Marvel Cinematic Universe (lancée en 2008) et The Fantastic Four (qui sera lancée en 2015). Pour que vous vous y retrouviez facilement, chaque paragraphe du texte ci-dessous correspond à une « continuité » spécifique. Nombre de « continuités » sont contenues en un seul film ou une seule série mais, comme vous le verrez, il y a parfois des spin-offs et des séquelles et c'est là que cet article vous sera utile. Le pompon de la complexité arrivant avec le Marvel Cinematic Universe, lancé en 2008 avec Iron Man.

J'ai aussi, pour plus de simplicité, exclu de cette liste toutes les adaptations en dessin animé (y compris Big Hero 6, sorti en salles), ainsi que les adaptations de séries publiées par Marvel Comics dont les droits n'appartiennent pas à l'éditeur mais aux auteurs de la BD concernée (la trilogie Men in Black, les deux Kick-Ass et Kingsman: The Secret Service). Cet article sera régulièrement mis à jour, au fil des sorties.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1940
Dans les années 40, les Américains étaient friands de serials, l'ancêtre des séries télé sur grand écran, qui sortaient au rythme d'un épisode par semaine et duraient plusieurs mois. C'est sous ce format que parut Captain America, la première adaptation d'un comic Marvel au cinéma.

CAPTAIN AMERICA (1944)
- Captain America (serial, 1944)
Créé en 1941 par Joe Simon et Jack Kirby, Captain America était à l'origine un pur produit de la Seconde Guerre Mondiale. Ce serial a en fait été tourné à partir du scénario d'un autre serial de super-héros qui avait capoté. Ce Captain America-là n'avait donc en commun avec l'original que le nom et le costume : son identité était radicalement différente, il ne combattait pas les Nazis mais un vulgaire super-vilain, était dépourvu de super-pouvoirs et armé d'un bon vieux flingue en lieu et place du traditionnel bouclier. Le serial n'en fut pas moins un succès, et reste jusqu'à aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs de l'époque.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1970
Il aura fallu trente ans pour qu'un personnage Marvel ne parvienne à investir de nouveau les écrans ! Dans les années 70, la télévision fit montre d'un intérêt croissant pour les comics et toutes sortes d'adaptations furent tentées avec plus ou moins de succès et beaucoup de kitsch : pas moins de trois séries différentes consacrées à Spider-Man (dont une au Japon !) et quelques téléfilms consacrés à Captain America et Dr. Strange. La mythique série The Incredible Hulk dura quant à elle cinq saisons et marqua toute une génération, mais Hollywood continua de bouder Marvel.

SPIDEY SUPER STORIES (1974–1977)
- Spidey Super Stories, saisons 1-3 (série, 1974–1977)
Créé en 1962 par Stan Lee et Steve Dikto, Spider-Man n'a plus besoin d'être présenté. Le tisseur avait déjà fait l'objet d'une série animée dès 1967, mais il fallut attendre 1974 pour sa première apparition en live action. Spider Super Stories est en fait une série de mini-épisodes de cinq minutes, destinés aux tout petits et diffusés dans le cadre du légendaire programme pour enfants The Electric Company. C'est assez mignon mais c'est vraiment pour les bébés. On ne sait même plus, aujourd'hui, combien d'épisodes exactement furent tournés.

THE AMAZING SPIDER-MAN (1977–1979)
- The Amazing Spider-Man, saisons 1-2 (série, 1977–1979)
Très mal reçue par les fans et désavouée par Stan Lee, cette série cheap connut néanmoins un certain succès à l'époque. Les effets spéciaux étaient évidemment très rudimentaires et Spider-Man n'y affrontait que des criminels ordinaires. Trois téléfilms furent également remontés à partir d'épisodes de la série : Spider-Man (1977, qui sortit en salles en France et fit tout de même sept-cent-mille entrées !), suivi de Spider-Man Strikes Back (1978, également sorti en salles en France) et Spider-Man: The Dragon's Challenge (1979).

THE INCREDIBLE HULK (1977–1990)
- The Incredible Hulk, saisons 1-5 (série, 1977–1982)
- The Incredible Hulk Returns (téléfilm, 1988)
- The Trial of the Incredible Hulk(téléfilm, 1989)
- The Death of the Incredible Hulk (téléfilm, 1990)
Créé en 1962 par Stan Lee et Jack Kirby, le titan vert n'a guère, lui non plus, besoin d'être présenté. La série lancée en 1977 connut un succès phénoménal et restera éternellement associée à la pop culture de l'époque. De manière notable, aucun autre personnage de la BD n'apparut jamais dans le show, qui se voulait très réaliste. Cela changea lorsque, six ans après la fin de la série, les producteurs tentèrent un come back avec trois téléfilms cheap. The Incredible Hulk Returns introduisit une version totalement ridicule de Thor et The Trial of the Incredible Hulk une version à peine plus crédible de Daredevil. Le personnage trouva finalement la mort dans le bien nommé The Death of the Incredible Hulk en 1990, et ce fut la fin d'une époque... Trois téléfilms furent également remontés à partir d'épisodes de la série : The Incredible Hulk (1977, sorti en salles en France), Return of the Incredible Hulk (1977) et The Incredible Hulk Married (1978, également sorti en salles en France).

SPIDER-MAN (1978-1979)
- Spider-Man, saison 1, épisodes #1-10 (série, 1978-1979)
- Spider-Man, (film, 1978)
- Spider-Man, saison 1, épisodes 11-41 (série, 1978-1979)
Les Japonais ne font décidément rien comme tout le monde ! En 1978, le légendaire studio Toei acheta les droits d'exploitation de Spidey pour une série exclusivement destinée au public nippon. Cette incarnation du personnage s'inscrivait dans le genre super sentai (super-héros aux commandes de robots géants vs. grands monstres) et n'avait rien à voir avec le matériel source à l'exception du nom et du costume. Louée par les rares fans qui l'ont vue, cette série fait donc figure d'ovni parmi les adaptations Marvel.

DR. STRANGE (1978)
- Dr. Strange (téléfilm, 1978)
Créé en 1963 par Steve Dikto, Dr. Strange est le « maître des arts mystiques » du Marvel Universe. Ce téléfilm assez étonnant commence comme un véritable film d'horreur de série B, avec une ambiance super-glauque et tout, puis se transforme peu à peu en serial kitsch façon Mandrake le Magicien. Le film devait servir de pilote à une série, mais l'audimat fut faible et la chaîne décida d'en rester là. Dr. Strange n'est pas une œuvre mémorable, mais c'est un peu une curiosité.

CAPTAIN AMERICA (1979)
- Captain America (téléfilm, 1979)
- Captain America II: Death too Soon (téléfilm, 1979)
Cette seconde adaptation de Captain America est presque aussi éloignée de la version comics que le serial de 1944, sinon que le héros y a au moins son bouclier et ses pouvoirs (il porte aussi, en permanence, un casque de moto ridicule !). Ces deux téléfilms, ennuyeux à mourir, ne sont même pas assez kitsch pour être drôles (mise à part cette scène d'anthologie). Sauf à vouloir perdre trois heures de votre existence ou à être un nostalgique hardcore des séries à chier de votre enfance, mieux vaut regarder autre chose. Incroyable mais vrai : Death too Soon trouva pourtant son chemin jusqu'aux salles françaises !


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1980
Malgré le succès des films consacrés à Superman et une explosion des ventes de comics aux USA, Hollywood n'embrassa guère le genre dans les années 80 (la faute aux effets spéciaux, encore limités). Outre la série The Incredible Hulk qui se poursuivit jusqu'en 1982 et engendra deux téléfilms en 88 et 89, il n'y eut que deux adaptations médiocres de personnages de second rang : le film Howard the Duck et le téléfilm The Punisher.

HOWARD THE DUCK (1986)
- Howard the Duck (film, 1986)
Créé en 1973 par Steve Gerber et Val Mayerik, Howard est un canard anthropomorphique qui se retrouve par accident téléporté de son monde (où tout le monde est comme lui) au nôtre. George Lucas se prit d'affection pour la BD, une satire intelligente et débordante d'humour, et décida de porter le personnage à l'écran. Cette bonne idée eut tôt fait d'en devenir une mauvaise : le film de Willard Huick se cherche du début à la fin, déchiré entre son envie de conserver le cynisme adulte du comic et celle de réaliser un film d'aventures destiné aux enfants. Classé parmi les « plus mauvais films de tous les temps » (j'ai vu bien pire, pourtant), Howard the Duck fit un bide historique. Il a néanmoins son charme, à condition d'avoir une tendresse nostalgique pour les séries B des années 80. Et si vous vous demandiez qui pouvait bien être ce canard parlant dans la scène post-générique de Guardians of the Galaxy, et bien justement : c'est Howard !

THE PUNISHER (1989)
- The Punisher (téléfilm, 1989, sorti en salles en France)
Créé en 1974 par Gerry Conway, Ross Andru et John Romita, le Punisher est un tueur psychopathe en guerre contre le crime organisé. Très critiqué à sa sortie, ce téléfilm misait sur le succès des films d'action big guns, alors popularisés par Stallone et Schwarzenegger. Cette adaptation, assez fidèle à l'esprit du comic, est plutôt sombre et pas trop cheap pour l'époque. Il faut dire qu'elle était destinée au cinéma, mais les producteurs se dégonflèrent au dernier moment. Du coup, The Punisher fut projeté à peu près partout sauf aux USA, où il connut une sortie direct-to-video. Perso, je trouve que ça a plutôt bien vieilli : ce n'est pas Piège de cristal mais si vous aviez treize ans en 1989, ça vous replongera dans les cheap thrills de votre préadolescence.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1990
Dans les années 90, le monde n'avait d'yeux que pour les mangas japonais et Marvel dut se contenter d'accumuler des téléfilms plus anecdotiques les uns que les autres : un ultime soubresaut de la série The Incredible Hulk, une nouvelle incarnation de Captain America et quelques personnages secondaires avec Power Pack, Generation X et Nick Fury: Agent of S.H.I.E.L.D. Côté séries, il n'y eut que l'obscur Night Man. Pourtant, en 1998, un seul film allait tout changer, pour toujours ! Blade, film à gros budget avec la star Wesley Snipes, connut un succès retentissant et démontra pour la première fois à Hollywood que, pour peu d'y mettre les moyens, le catalogue Marvel avait un potentiel commercial. Ce fut, pour l'éditeur, le début de la gloire !

CAPTAIN AMERICA (1990)
- Captain America (téléfilm, 1990)
Censée commémorer le cinquantième anniversaire du personnage, cette troisième adaptation eut au moins le mérite de lui être plus fidèle que les précédentes. Ce fut, à vrai dire, son seul mérite. L'absence de budget se fit cruellement sentir et le réalisateur affirma par la suite que c'était l'unique raison pour laquelle son téléfilm était mauvais. Je pense, pourtant, que l'incompétence des scénaristes et le jeu épouvantable des acteurs y est peut-être aussi pour quelque chose ! Comme The Punisher, Captain America devait sortir en salles (ce fut d'ailleurs le cas en Angleterre), mais les producteurs pressentirent le bide et, après deux ans d'hésitations, reléguèrent finalement leur navet à une sortie direct-to-video en 1992. Le rejet fut évidemment planétaire. Captain America n'a même pas vraiment le charme typique des films d'action de son époque, c'est plutôt un truc hors du temps, une bizarrerie qui ne séduira que les geeks les plus acharnés.

POWER PACK (1991)
- Power Pack (téléfilm, 1991)
Créés en 1984 par Louise Simonson et June Brigman, Power Pack sont quatre enfants, frères et sœurs, dotés de pouvoirs extraordinaires. Contre toute attente, le comic abordait au départ des thèmes plutôt adultes, mais il était assez logique de songer à en faire un programme pour enfants. Ce pilote, typique des productions destinées aux plus jeunes du début des 90's, ne fut pas développé en série mais rediffusé régulièrement aux USA. Il servit essentiellement à présenter les personnages, leur environnement et un méchant sorcier tout droit sorti de Scooby-Doo. Vous serez probablement séduit si vous avez moins de dix ans, mais sinon ça n'a évidemment pas grand intérêt.

GENERATION X (1996)
- Generation X (téléfilm, 1996)
Créé en 1994 par Scott Lobdell et Chris Bachalo, ce spin-off des X-Men est un groupe de jeunes mutants grunges et rebelles. Le comic faisait partie de ces œuvres qui parviennent à capter l'air du temps : il exprimait à merveille l'insolence désenchantée de ma génération. Ce fut un hit immédiat et l'idée d'en faire une série pour ados coulait, donc, de source. On testa le concept avec ce téléfilm, qui ne se montra malheureusement pas à la hauteur du matériel source. Les personnages y sont bien des ados confus et en colère mais leurs personnalités sont à peine effleurées, les effets spéciaux sont réduits au minimum syndical et l'intrigue ne tient tout simplement pas debout. Il aurait fallu confier ça à Kevin Smith... Faute de pertinence, le téléfilm ne rencontra pas le succès escompté et on en resta là.

NIGHT MAN (1997-1999)
- Night Man, saisons 1-2 (série, 1997-1999)
Créé en 1993 par Steve Englehart et Darick Robertson, Night Man est un justicier insomniaque et télépathe. Le personnage était à l'origine publié par l'éditeur Malibu Comics, dont le catalogue fut acquis par Marvel (et intégré au Marvel Universe) en 1994. La série, apparemment trop kitsch pour les années 90, fut appréciée par certains pour son insouciance (on la compara au Batman de 1966) et dénoncée par d'autres pour son manque d'originalité. Un téléfilm fut également réalisé à partir d'épisodes remontés : Nightman: World Premiere (1997).

NICK FURY: AGENT OF S.H.I.E.L.D. (1998)
- Nick Fury: Agent of S.H.I.E.L.D. (téléfilm, 1998)
Créé en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby, Nick Fury est le directeur du S.H.I.E.L.D., l'agence de contre-espionnage du Marvel Universe. En dépit d'un budget respectable, le téléfilm hérita d'un scénario banal (une variante du script de Captain America: Death Too Soon : il faut sauver les USA d'un attentat au super-virus) et fut vivement critiqué pour son manque d'ambition.

BLADE (1998-2006)
- Blade (film, 1998)
- Blade II (film, 2002)
- Blade: Trinity (film, 2004)
- Blade: The Series, saison 1 (série, 2006)
Créé en 1973 par Marv Wolfman et Gene Colan, Blade est un chasseur de vampire qui a sur Buffy l'avantage d'être lui-même un hybride humain-vampire, ce qui lui confère certains pouvoirs. Le succès du film de Stephen Norrington prit tout le monde par surprise, et conféra soudain à Marvel une crédibilité inédite à Hollywood. Les deux suites, réalisées respectivement par Guillermo del Toro et David S. Goyer, connurent une popularité comparable. La série, quant à elle, eut moins de chance et ne dura qu'une seule saison. Les critiques furent, dans l'ensemble, moyennement séduits par la franchise et je dois avouer que je peine moi-même à comprendre son succès : ce n'est à mes yeux qu'une suite de films d'action plus crétins les uns que les autres, destinés à des ados en manque de testostérone. Un téléfilm fut également réalisé à partir du pilote de la série, augmenté et non-censuré : Blade: House of Chton (2006).


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 2000
La première décennie du vingt-et-unième siècle est celle qui a tout changé : les effets spéciaux permettant désormais de faire tout ce qu'on voulait, les super-héros entamèrent leur invasion d'Hollywood et Marvel fut en tête de file. Tout démarra avec le succès de Blade et ses deux séquelles, mais c'est le X-Men de Bryan Singer (2000) et le Spider-Man de Sam Raimi (2002) qui démontrèrent vraiment que les super-héros Marvel étaient capables d'attirer les foules et de rapporter des centaines de millions de dollars ! Outre les suites et spin-offs, très lucratifs, de ces deux films (deux Spider-Man, deux X-Men et un Wolverine), une foule de films Marvel s'abattit sur les écrans avec plus ou moins de succès critique et commercial : Hulk, Ghost Rider, pas moins de deux versions différentes de The Punisher, Daredevil et son spin-off Elektra, Fantastic Four et sa suite... Mais un nouveau tournant eut lieu en 2008, lorsque Marvel commença de produire ses propres films avec Iron Man et une nouvelle incarnation de The Incredible Hulk. L'univers partagé qui se dessinait là, le Marvel Cinematic Universe, allait conduire des pontes d'Hollywood à multiplier ce genre de franchises basées sur le principe du crossover. Concentré sur le cinéma, Marvel fut plutôt timide à la télé avec seulement deux séries (Mutant X et une suite aux aventures de Blade) et un téléfilm (Man-Thing).

X-MEN / WOLVERINE (2000-en cours)
- X-Men (film, 2000)
- X2 (film, 2003)
- X-Men: The Last Stand (film, 2006)
- X-Men Origins: Wolverine (film, 2009)
- X-Men: First Class (film, 2011)
- The Wolverine (film, 2013)
- X-Men: Days of Future Past (film, 2014)
Annoncés :
- Deadpool (film, 2016)
- X-Men: Apocalypse (film, 2016)
- Wolverine 3 (film, 2017)
Crées en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby, les X-Men n'ont plus besoin d'être présentés. La superproduction de Bryan Singer consolida en 2000 la crédibilité de Marvel auprès des studios, et lança une franchise qui se poursuit encore aujourd'hui. La saga, qui connaît un immense succès, s'est jusque-là constituée en trilogies. X-MenX2 (Singer) et The Last Stand (Brett Ratner) décrivent le combat pour la survie des mutants. First Class (Matthew Vaughn), Days of Future Past et bientôt Apocalypse (de nouveau Singer) nous présentent leurs origines, des années soixante aux années quatre-vingts. Mon chouchou absolu est X2, qui allie un script particulièrement intelligent à une mise en scène magistrale, mais je vous conseillerai sans hésiter de tout voir.
Créé en 1974 par Roy Thomas, Len Wein et John Romita, Wolverine est de loin le plus célèbre des X-Men : il était donc logique d'en tirer un spin-off. Le premier film dépeint la genèse du personnage et le second se déroule au Japon. Je ne trouverai jamais assez de mots pour exprimer le dégoût que m'inspire le X-Men Origins: Wolverine du cancre Gavin Wood ! Le « scénario » (si j'ose dire) de cette sombre merde n'existe que pour justifier d'ennuyeuses et interminables scènes de combats. The Wolverine, de James Mangold, est plus présentable mais ne m'a pas vraiment passionné. Les critiques partagèrent dans l'ensemble mon scepticisme mais le public, lui, fut au rendez-vous.
Il faut tout de même noter un certain nombre d'incohérences de continuité entre les sept films, qui se contredisent allègrement à l'occasion. Days of Future Past était censé tout expliquer (vous savez, comme dans Star Trek : le coup des voyages dans le temps qui changent le passé et justifient l'incompétence des scénaristes) mais n'a finalement fait que compliquer les choses. Bon, il vaut mieux parfois ne pas trop réfléchir à ces trucs-là. Trois nouveaux films sont annoncés d'ici à 2017.

MUTANT X (2001-2004)
- Mutant X, saisons 1-3 (série, 2001-2004)
Créé en 2001 par Avi Arad, Mutant X est une équipe de mutants (tiens donc) qui, comme les X-Men, luttent pour protéger leurs semblables de l'intolérance des uns et de l'exploitation de leurs pouvoirs par d'autres. Mutant X a la particularité de n'avoir été adaptée d'aucun comic, mais développée directement pour la télévision par Marvel. À la différence des X-Men, dont les pouvoirs sont le fait d'une évolution naturelle, ces mutants-ci ont fait l'objet de manipulations génétiques. La série se distance également du genre super-héroïque par une absence de noms de code et de costumes. Le show trouva son public en dépit de son manque d'originalité, mais fut abandonné après trois saisons, lorsque l'un des studios qui produisait fit faillite.

SPIDER-MAN (2002-2007)
- Spider-Man (film, 2002)
- Spider-Man 2 (film, 2004)
- Spider-Man 3 (film, 2007)
En 2002, Spider-Man termina de convaincre les studios de la rentabilité des super-héros, et fut sans doute aussi le premier film du genre à séduire le public féminin (ce qui n'est pas négligeable : le succès actuel des adaptations de comics n'est possible que parce que les filles ont fini par s'y mettre). La trilogie de Sam Raimi, acclamée à juste titre, se voulut très proche du matériel source, mettant en scène un Peter Parker sensible dont la vie privée comptait autant que les aventures de son alter-ego. Comme X-Men et The Dark Knight Trilogy, la série atteignit son crescendo avec le second film, inoubliable. Le troisième opus en déçut certains mais, malgré ses vilains peu convaincants, clôtura honorablement la saga. Je ne vous cache pas mon affection pour ces films, qui font honneur au personnage grâce auquel je suis tombé amoureux des comics à l'âge de neuf ans.

DAREDEVIL / ELEKTRA (2003-2005)
- Daredevil (film, 2003)
- Elektra (film, 2005)
Créé en 1964 par Stan Lee et Bill Everett, Daredevil est un justicier aveugle dont les autres sens se sont développés bien au-delà de la normale. Le film eut un franc succès au box office mais fut éreinté par les critiques, de manière à mon sens un peu injuste. Il vaut mieux, certes, voir le director's cut, qui approfondit le scénario et réhabilita d'ailleurs le long-métrage aux yeux de certains. Daredevil comporte des failles indéniables mais Mark Steven Johnson, qui l'a écrit et réalisé, s'est réellement investi dans ce projet et l'a envisagé, quoi que parfois maladroitement, comme un film d'auteur. Le bât blesse en fait surtout de par la présence de scènes légères, qui vont à l'encontre de l'ambiance sombre de la BD, ainsi que par des personnages inégaux : le Bullseye de Colin Farrell est fabuleux, mais la bisounours Elektra n'a rien à voir avec l'anti-héroïne des comics. Elektra, justement, fit l'objet d'un spin-off deux ans plus tard. Créée en 1981 par Frank Miller, c'est à l'origine une tueuse à gage impitoyable. Le nanar aseptisé de Rob Bowman, conspué par la terre entière, est une sorte de film d'action pour enfants : plutôt mignon mais sans grand intérêt.

HULK (2003)
- Hulk (film, 2003)
Ang Lee fit le pari risqué de réaliser un film d'auteur et fit, en conséquence, des choix esthétiques très marqués (dominantes vertes et violettes omniprésentes, technique du split screen en hommage aux années 60/70, un Hulk absolument gigantesque, etc.). Adulé par les uns, honni par les autres, Hulk attisa les passions d'une manière peu commune pour un film de super-héros. Après une première réaction plutôt négative, c'est un long-métrage que j'ai appris à apprécier pour ses qualités artistiques. Je vous conseille particulièrement de le voir dans un état second, de préférence un cocktail alcool + cannabis : Hulk se transmue alors en trip psychédélique et c'est assez cool.

THE PUNISHER (2004)
- The Punisher (film, 2004)
Cette seconde adaptation du Punisher, réalisée par Jonathan Hensleigh, déçut tout autant que la précédente et, de surcroît, s'égara totalement. D'une part, le héros cherche à venger sa famille au lieu de, simplement, prendre un plaisir malsain à dézinguer du criminel. D'autre part, ce Punisher-là est beaucoup trop gentil : la déchirure psychologique qui transforme un bon père de famille en tueur sanguinaire est complètement éludée ! Un nanar d'action impersonnel à éviter.

MAN-THING (2005)
- Man-Thing (téléfilm, 2005)
Créé en 1971 par Stan Lee, Roy Thomas, Gerry Conway et Gray Morrow, Man-Thing est un homme qui, suite à un accident tragique, se retrouve métamorphosé en créature végétale (ça vous rappelle quelque chose ?). Ce téléfilm d'horreur minable dévia totalement du matériel source et fit de Man-Thing une sorte de démon amérindien environnementaliste. Les producteurs envisagèrent un temps une sortie ciné puis se ravisèrent : vu l'accueil plus que glacial suscité par Man-Thing, ils furent bien inspirés de le réserver au petit écran.

FANTASTIC FOUR (2005-2007)
- Fantastic Four (film, 2005)
- Fantastic Four: Rise of the Silver Surfer (film, 2007)
Créés en 1961 par Stan Lee et Jack Kirby, les Fantastic Four ont acquis leurs pouvoirs à la suite d'une exposition accidentelle à des rayons cosmiques. Ce sont des personnages importants, car leur série BD servit de point de départ au Marvel Universe tel qu'on le connaît aujourd'hui. Plus qu'une équipe, les FF ont également la particularité de former une famille. On était donc en droit d'attendre beaucoup des deux films de Tim Story et la déception fut quasi-universelle en dépit d'un bon score au box-office. Ce n'est pas que ces adaptations soient complètement ratées mais il leur manque, si j'ose dire, un supplément d'âme. Les FF, leur allié le Silver Surfer et leurs adversaires Dr. Doom et Galactus sont des personnages touchants, complexes, aux psychologies tourmentées. Les comics mêlent, adroitement, des scènes de leurs vies quotidiennes à des aventures d'une démesure cosmique. Il ne reste pas grand-chose de tout cela dans les films...

GHOST RIDER (2007-2012)
- Ghost Rider (film, 2007)
- Ghost Rider: Spirit of Vengeance (film, 2012)
Créé en 1972 par Gary Friedrich, Roy Thomas et Mike Ploog, Ghost Rider est un cascadeur qui se retrouve possédé par un démon et, logiquement, métamorphosé en « motard fantôme » (les anti-héros fantaisistes étaient chose courante dans les années 70). Si le réalisateur Mark Steven Johnson s'était investi dans Daredevil, il ne s'est guère piqué d'intérêt pour Ghost Rider : le premier film est un navet fade, ennuyeux à mourir. La suite, que l'on doit à Mark Neveldine et Brian Taylor, eut au moins le mérite de ne pas se prendre au sérieux : Nicolas Cage, loin du pathos de sa première interprétation du rôle, y incarne un Ghost Rider complètement déjanté. Ne vous y trompez pas : malgré ces améliorations, Spirit of Vengeance reste très décevant. Les deux films furent épinglés par les critiques mais, de manière un peu étrange, remplirent les salles.

MARVEL CINEMATIC UNIVERSE (2008-en cours)
- Iron Man (film, 2008)
- The Incredible Hulk (film, 2008)
- Iron Man 2 (film, 2010)
- Thor (film, 2011)
- Captain America: The First Avenger (film, 2011)
- The Consultant (court-métrage, 2011)
- Something Funny Happened on the Way to Thor's Hammer (court-métrage, 2011)
- The Avengers (film, 2012)
- Item 47 (court-métrage, 2012)
- Iron Man 3 (film, 2013)
- Agent Carter (court-métrage, 2013)
- Agents of S.H.I.E.L.D., saison 1, épisodes 1-7 (série, 2013-présent)
- Thor: The Dark World (film, 2013)
- Agents of S.H.I.E.L.D., saison 1, épisodes #8-12 (série, 2013-présent)
- All Hail the King (court-métrage, 2014)
- Agents of S.H.I.E.L.D., saison 1, épisodes #13-16 (série, 2013-présent)
- Captain America: The Winter Soldier (film, 2014)
- Agents of S.H.I.E.L.D., saison 1, épisodes #17-22 (série, 2013-présent)
- Guardians of the Galaxy (film, 2014)
- Agents of S.H.I.E.L.D., saison 2, épisodes #1-10 (série, 2013-présent)
- Agent Carter, saison 1 (série, 2015)
Annoncés :
- Agents of S.H.I.E.L.D., saison 2, épisodes #11-23 (série, 2013-présent)
- Avengers: Age of Ultron (film, 2015)
- Daredevil, saison 1 (série, 2015)
- Ant-Man (film, 2015)
- A.K.A. Jessica Jones, saison 1 (série, 2015)
- Captain America: Civil War (film, 2016)
- Iron Fist, saison 1 (série, 2016)
- Doctor Strange (film, 2016)
- Luke Cage, saison 1 (série, 2016)
The Defenders, saison 1 (série, 2017)
- Guardians of the Galaxy 2 (film, 2017)
- Spider-Man (film, 2017)
- Thor: Ragnarok (film, 2017)
- Black Panther (film, 2018)
- Avengers: Infinity War Part 1 (film, 2018)
- Captain Marvel (film, 2018)
- Avengers: Infinity War Part 2 (film, 2019)
Inhumans (film, 2019)
(La liste ci-dessus vous présente toutes les productions qui se déroulent dans le Marvel Cinematic Universe, dans leur ordre chronologique de sorties.)
Marvel fit l'événement en 2008, d'une part en commençant de produire ses propres films, mais surtout en faisant évoluer ses personnages dans un univers partagé comparable à celui des comics : le Marvel Cinematic Universe (MCU). Depuis, l'aventure Marvel Studios est une incroyable success story : triomphe commercial et critique total, la franchise est en passe de devenir un phénomène culturel comparable à Star Wars ! En plus des neuf films produits à ce jour, le MCU a déjà fait l'objet de deux séries et cinq courts-métrages. Et ce n'est que le début, puisqu'au moins douze films et cinq séries supplémentaires sont annoncés d'ici à 2019 ! Pour moi comme pour de nombreux fans, c'est un rêve devenu réalité, et ce malgré la regrettable absence des Fantastic Four et des X-Men. En tout cas, je ne peux que m'associer à l'enthousiasme général : les films m'ont tous conquis et seule la série Agent of S.H.I.E.L.D., sympathique mais bien trop cheap, a échoué à me convaincre vraiment. Voici, donc, un petit tour d'horizon des principales « sous-franchises » de cet univers déjà très riche :
Iron Man : créé en 1963 par Stan Lee, Larry Lieber, Don Heck et Jack Kirby, le playboy en armure a su séduire le monde entier grâce au flamboyant Robert Downey, Jr. Star d'Iron Man (Jon Favreau, 2008), Iron Man 2 (Favreau, 2010) et Iron Man 3 (Shane Black, 2013), le super-héros est également présent dans The Incredible Hulk et The Avengers.
Hulk : Cette nouvelle incarnation du titan vert n'a, pour l'instant, fait l'objet que d'un seul long-métrage : The Incredible Hulk (Louis Leterrier, 2008). On l'a toutefois retrouvée dans The Avengers et Iron Man 3.
Thor : créé en 1962 par Stan Lee, Larry Lieber et Jack Kirby, le dieu nordique est à l'affiche de Thor (Kenneth Branagh, 2011) et The Dark World (Alan Taylor, 2013). On le retrouve également dans The Avengers.
Captain America : il aura fallu s'y reprendre à quatre fois mais Cap aura finalement eu droit à une adaptation digne de ce nom grâce à The First Avenger (Joe Johnston, 2011) et The Winter Soldier (Anthony Russo et Joe Russo, 2014). On le retrouve également dans The Avengers.
Avengers : créée en 1963 par Stan Lee et Jack Kirby, l'équipe réunit Iron Man, Hulk, Thor, Captain America et plusieurs autres dans The Avengers (Joss Whedon, 2012). Ce film, dont le succès fut comparable à Titanic et Avatar, a bouleversé la donne à Hollywood et terminé, si besoin était, d'imposer le genre super-héroïque.
S.H.I.E.L.D. : créée en 1965 par Stan Lee et Jack Kirby, l'agence de super-espionnage du MCU est, depuis 2013, à l'affiche de la série Agents of S.H.I.E.L.D. On la retrouve également dans tous les films, à l'exception de Guardians of the Galaxy. Bizarrement, le succès critique de la série (très mal reçue au départ) augmente proportionnellement à sa perte de parts d'audimat (au départ excellentes).
Guardians of the Galaxy : cette bande hétéroclite d'aventuriers cosmiques, composée de Star-Lord, Rocket Rackoon, Groot, Gamora et Drax, fut créée en 2008 par Dan Abnett et Andy Lanning. Guardians of the Galaxy (James Gunn, 2014) était un pari risqué, puisque mettant en scène des personnages inconnus du grand public et plutôt éloignés du reste du MCU. Son succès encouragea Marvel à porter davantage de personnages obscurs à l'écran dans les années à venir.
Agent Carter : créée en 1966 par Stan Lee et Jack Kirby, la super-espionne est à l'affiche de la mini-série éponyme. Elle apparaît également dans The First Avenger, The Winter Soldier et Agents of S.H.I.E.L.D.
Au fil des productions, on rencontre également de nombreuses autres « stars » du catalogue Marvel, parmi lesquelles Nick Fury, Howard the Duck, War Machine/Iron Patriot, Doc Samson, Black Widow, Hawkeye, Bucky/Winter Soldier, The Howling Commandos, Deathlok, Falcon, Quicksilver, Scarlet Witch et Mockingbird...

PUNISHER: WAR ZONE (2008)
- Punisher: War Zone (film, 2008)
Plutôt que de donner une suite au film de 2004, on préféra rebooter encore la franchise. Le réalisateur Lexi Alexander jura ses grands dieux que, écœuré par la version bisounours de 2004, il rendrait toute sa noirceur au personnage. Résultat des courses : le toujours très gentil Punisher protège... une petite fille ! Sans déconner ?! Le film fit un bide encore plus spectaculaire que son prédécesseur, et tout cela me conduit à penser qu'il faudrait confier le prochain reboot à Abel Ferrara. Un Punisher réalisé sur le ton de L'ange de la vengeance : voilà qui ferait, enfin, honneur au matériel source !


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 2010
C'est l'explosion ! Alors que Fox continue d'exploiter les franchises X-Men et Fantastic Four (deux nouveaux X-Men, un second Wolverine et plusieurs autres films en cours de production), Sony celle de Spider-Man (rebooté en 2012, re-rebooté en 2016) et Columbia celle de Ghost Rider (une suite), Marvel multiplie ses propres productions, accumulant les succès et enracinant son concept d'univers partagé à travers une série de films (deux nouveaux Iron Man, deux Thor, deux Captain America, The Avengers, Guardians of the Galaxy), de séries (Agents of S.H.I.E.L.D., Agent Carter) et de courts métrages exclusifs en DVD. En tout, au moins quinze films et cinq nouvelles séries sont prévus d'ici à 2019 et Marvel, longtemps snobé par les studios, règne désormais en maître incontesté sur Hollywood !

THE AMAZING SPIDER-MAN (2012-2014)
- The Amazing Spider-Man (film, 2012)
- The Amazing Spider-Man 2 (film, 2014)
Lorsque Sam Raimi quitta le navire, Sony choisit de rebooter la franchise avec Marc Webb aux commandes. Succéder à la trilogie de Raimi n'était pas un défi simple mais Webb s'en tira avec les honneurs : le premier film, qui offre une lecture un peu plus sombre et contemporaine du personnage, suscita un enthousiasme planétaire que je partage entièrement. Le second volet mobilisa le public mais fit l'objet de nombreuses critiques, que je partage également : les vilains sont « plus-cliché-que-moi-tu-meurs » et, comme Man of Steel, The Amazing Spider-Man 2 est un feu d'artifice de scènes d'action qui ne laisse aucune place au développement psychologique des personnages. plusieurs suites et spin-offs devaient voir le jour, mais cette version du personnage sera finalement abandonnée au profit d'un nouveau reboot, intégré au Marvel Cinematic Universe.

- THE FANTASTIC FOUR (2015-en cours)
Annoncés :
- The Fantastic Four (film, 2015)
- The Fantastic Four 2 (film, 2017)
On ne sait pas encore grand-chose de ce reboot prévu pour août 2015, sinon qu'une suite lui a déjà été programmée. Espérons qu'il fera, cette-fois-ci, honneur aux majestueux Fantastic Four.

22 février 2015

Les films et séries de super-héros pour les nuls : 1/ DC Comics

En l'espace d'une décennie, les films de super-héros se sont imposés comme LE genre dominant à Hollywood et à en croire les annonces des différents studios, l'invasion ne fait que commencer ! J'ai toujours été branché comics donc je m'y retrouve sans mal mais du coup, il est assez fréquent que des amis me disent qu'ils sont un peu perdus, qu'ils ont du mal à comprendre quels films fonctionnent ensemble ou pas, pourquoi tel super-héros ne rencontre jamais tel autre, pourquoi deux versions d'un même personnage apparaissent dans deux films ou séries différents, etc. Du coup je me suis dit que ça pourrait être pas mal de pondre un petit résumé de l'histoire des principaux super-héros au cinéma et à la télévision. Un petit guide à l'attention des néophytes, en somme.

MARVEL ET DC, C'EST QUOI ?
Deux éditeurs se partagent 80% du marché de la BD américaine : Marvel Comics et DC Comics. Je me concentrerai sur les films tirés des publications de ces deux éditeurs. Sur le papier, la plupart des personnages de chaque éditeur évoluent dans un univers et une continuité partagés (les bien nommés Marvel Universe et DC Universe) et sont amenés à se croiser régulièrement. Par contre, les personnages de Marvel n'ont pas vocation à rencontrer ceux de DC et vice versa, ce qui explique que, par exemple, vous ne verrez jamais un film mettant en scène Superman et Spider-Man. Ceci dit, la plupart des adaptations ciné et télé de ces personnages fonctionnent de manière autonome, constituant généralement une « continuité » à part entière. Cela est généralement dû à des raisons de simplicité narrative, au fait que les personnages sont régulièrement rebootés (repris de zéros) et aussi parfois à des questions de droits d'exploitation. Par exemple, DC Comics appartient à Warner Bros, aussi Warner a tous les droits d'exploitation du catalogue DC. Marvel, de son côté, appartient depuis 2009 à Disney, qui supervise les productions de Marvel Studios. Mais avant le rachat, Marvel avait délivré la licence de certains personnages à d'autres studios (X-Men et Fantastic Four à Fox, Spider-Man à Sony...), ce qui explique que tout le monde ne se retrouve pas gaiement dans The Avengers.

DC, DONC...
Nous commencerons aujourd'hui par une historique des personnages DC, et poursuivrons demain avec un article consacré aux personnages Marvel. DC Comics fut créé en 1935, ce qui nous ramène loin en arrière. Si vous ne vous intéressez qu'aux productions actuelles, il vous suffit de vous précipiter à la fin de cet article : les « continuités » vous sont présentées dans l'ordre chronologique, des plus anciennes aux plus récentes. On compte actuellement quatre franchises en cours : Arrow/The Flash (lancée en 2012), DC Cinematic Universe (lancée en 2013), Gotham (lancée en 2014) et Constantine (également lancée en 2014). Pour que vous vous y retrouviez facilement, chaque paragraphe du texte ci-dessous correspond à une « continuité » spécifique. Nombre de « continuités » sont contenues en un seul film ou une seule série mais, comme vous le verrez, il y a parfois des spin-offs et des suites et c'est là que cet article vous sera utile. Le pompon de la complexité arrivant avec le DC Cinematic Universe, lancé en 2013 avec Man of Steel.

J'ai aussi, pour plus de simplicité, exclu de cette liste toutes les adaptations en dessin animé (y compris, Batman: Mask of the Phantasm et The Lego Movie, sortis en salles), ainsi que les adaptations de séries publiées par DC Comics dont les droits n'appartiennent pas à l'éditeur mais aux auteurs de la BD concernée (Road to Perdition, The League of Extraordinary Gentlemen, A History of Violence, Stardust et les deux RED). Cet article sera régulièrement mis à jour, au fil des sorties.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1940
Dans les années 40, les Américains étaient friands de serials, l'ancêtre des séries télé sur grand écran, qui sortaient au rythme d'un épisode par semaine et duraient plusieurs mois. C'est exclusivement sous ce format que parurent les premières adaptations de comics DC. C'est également à cette époque que Batman et Superman firent leurs premières apparitions sur grand écran, au milieu de personnages plus secondaires et, pour certains, aujourd'hui oubliés (Captain Marvel, Spy Smasher, Hop Harrigan, The Vigilante et Congo Bill).

ADVENTURES OF CAPTAIN MARVEL (1941)
- Adventures of Captain Marvel (serial, 1941)
Créé en 1940 par Bill Parker et C.C. Beck, Captain Marvel alias Shazam est un dérivatif de Superman, à la différence qu'il s'agit d'un pré-ado qui se transforme en surhomme. Captain Marvel appartenait au départ à l'éditeur Fawcett Comics, que DC attaqua pour plagiat, de sorte que le héros fut interdit de publication en 1953. En 1968, Marvel Comics déposa le nom « Captain Marvel » et lorsque, en 1972, DC racheta les droits d'exploitation du Fawcett Universe et l'intégra au DC Universe, l'éditeur fut contraint de rebaptiser la série, et finalement le personnage, « Shazam » (d'après la formule magique qui engendre la transformation du gosse). Bref, je vous raconte tout ça parce que Marvel prépare un film Captain Marvel et DC un film Shazam, et du coup ça prête un peu à confusion. Adventures of Captain Marvel eut l'honneur d'être la toute première adaptation d'un comic au cinéma. Considéré comme l'un des meilleurs de son temps, ce serial naïf a évidemment pris quelques rides, mais c'était quand même rudement bien fichu pour 1941, notamment sur le plan des effets spéciaux.

SPY SMASHER (1942)
- Spy Smasher (serial, 1942)
Cet autre personnage Fawcett, créé en 1940 par les mêmes Parker et Beck et plus proche de Batman (pas de super-pouvoirs et une tonne de gadgets), fut acquis par DC en même temps que le reste. Tout comme Adventures of Captain Marvel, ce serial a la réputation de compter parmi les chefs-d’œuvres du genre.

BATMAN (1943-1949)
- Batman (serial, 1943)
- Batman and Robin (serial, 1949)
Créé en 1939 par Bill Finger et Bob Kane, Batman n'a plus besoin d'être présenté. Le premier serial est considéré comme plutôt mauvais et, je confirme, ennuyeux à mourir ! Guerre mondiale oblige, le très patriote Batman y affronte un terroriste japonais. Il fut toutefois suffisamment populaire pour engendrer une suite, avec des acteurs différents mais s'inscrivant dans la même continuité.

HOP HARRIGAN (1946)
- Hop Harrigan (serial, 1946)
Créé en 1939 par Joe Blummer, Hop Harrigan n'est pas un super-héros mais un aventurier aviateur (ce genre de héros étaient très populaires à l'époque). Le serial qui lui fut consacré connut un honnête succès.

THE VIGILANTE (1947)
- The Vigilante (serial, 1947)
Justicier masqué inspiré des héros de westerns, The Vigilante fut créé en 1941 par Mort Weisinger et Mort Meskinet (sans surprise, ils sont morts tous les deux). Il se transforme, dans ce serial, en agent secret du gouvernement américain.

SUPERMAN (1948-1950)
- Superman (serial, 1948)
- Atom Man vs. Superman (serial, 1950)
Créé en 1938 par Jerry Siegel et Joe Shuster, Superman n'a pas plus besoin d'être présenté que Batman. L'homme d'acier avait fait l'objet d'une série de dessins animés dès 1941, mais il fallut attendre 1948 pour sa première apparition en live action. Critiqués pour leur production cheap, ces deux serials eurent néanmoins un succès remarquable aux USA.

CONGO BILL (1948)
- Congo Bill (serial, 1948)
Créé en 1940 par Whitney Ellsworth et George Papp, Congo Bill n'est pas un super-héros mais un aventurier « exotique » typique de l'époque coloniale. Dans ce serial de 1948, il doit sauver une jeune fille qui s'est évanouie dans la jungle africaine.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1950
Dans les années 50, la télévision s'imposa dans les foyers américains : les séries télé prirent rapidement la place des serials et le format disparut en l'espace de quelques années : Blackhawk fut le dernier serial adapté d'un comic DC. Dans le monde de la BD, les super-héros passèrent également de mode le temps d'une décennie, ce qui explique que seul Superman parvint à capter l'intérêt des producteurs. On note également un pilote de série totalement fou, où tous les personnages (y compris Superman) sont des chiens.

ADVENTURES OF SUPERMAN (1951-1961)
- Superman and the Mole Men (film, 1951)
- Adventures of Superman, saisons 1-6 (série, 1952-1958)
- The Adventures of Superboy (téléfilm, 1961, inédit jusqu'en 2011)
Ce premier reboot du personnage démarra avec le long-métrage Superman and the Mole Men de Lee Sholem (oui oui, vous avez bien lu : « Superman et les Hommes Taupes »), un film de SF assez sombre dans l'esprit du Jour où la terre s'arrêta. Le succès du film fut suffisant pour engendrer une série télé destinée à un public adulte, à son tour très populaire. Au fil des saisons, le ton se fit plus léger et plus humoristique, dans l'esprit des comics de l'époque. Adventures of Superman s'arrêta brutalement lorsque l'acteur principal, George Reeves, mit fin à ses jours en 1959. En 1961, les producteurs envisagèrent un spin-off consacré à la jeunesse du personnage, mais le pilote ne convainquit pas et resta inédit jusqu'en 2011.

BLACKHAWK (1952)
- Blackhawk (serial, 1952)
Créé en 1941 par Chuck Cuidera, Bob Powell et Will Eisner, Blackhawk est un aventurier espion aviateur (oui, je sais, ça fait beaucoup) publié à l'origine par Quality Comics, qui céda son catalogue à DC en 1956 (Blackhawk fut évidemment intégré au DC Universe). Les serials étant en déclin en 1952, Blackhawk fut réalisé avec un budget minimal mais le scénario, parait-il, tient tout de même la route.

THE ADVENTURES OF SUPERPUP (1958)
- The Adventures of Superpup (téléfilm, 1958, inédit jusqu'en 2006)
Alors qu'Adventures of Superman cartonnait, les producteurs eurent l'idée saugrenue d'une version « canine » de la série. Il eut été logique d'en faire un dessin animé mais on embaucha des acteurs nains qu'on équipa de masques animés plutôt sophistiqués pour l'époque, et on réalisa un pilote de vingt minutes complètement hallucinant (visible ici, ça vaut franchement le détour !). Sans doute jugé trop bizarre malgré son humour plutôt efficace, le pilote n'engendra pas de série et resta inédit jusqu'en 2006.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1960
Quoi que connaissant un renouveau remarquable sur papier, le genre super-héroïque n'intéressa guère les producteurs dans les années 60. La série Batman eut toutefois un succès phénoménal aux USA, au point d'engendrer un film.

BATMAN / LEGENDS OF THE SUPERHEROES (1966-1979)
- Batman, saison 1 (série, 1966)
- Batman: The Movie (film, 1966)
- Batman, saisons 2-3 (série, 1966-1968)
- Legends of the Superheroes: The Challenge (téléfilm, 1979)
- Legends of the Superheroes: The Roast (téléfilm, 1979)
Cette série désormais culte fut à l'époque un véritable phénomène culturel aux USA, séduisant les enfants par ses scènes d'action et les parents par son humour décalé. On y rencontre un Batman family-friendly, loin des représentations plus sombres du personnage que l'on connaît aujourd'hui. Autre particularité, Batman, Robin (et, dans la saison 3, Batgirl) y affrontent une véritable galerie de super-vilains tirés des comics (les séries et films de l'époque se contentaient généralement de criminels ordinaires), dont Catwoman. Le succès fut toutefois de courte durée et la série fut annulée après trois saisons et un long-métrage de Leslie H. Martinson, produit entre les deux premières saisons et fidèle à l'esprit du show.
En 1979, les mêmes incarnations de Batman et Robin réapparurent dans Legends of the superheroes, deux téléfilms hallucinants consacrés à la Justice League of America (l'équipe phare du DC Universe, créée en 1960 par Gardner Fox). Ces productions ultra-cheaps et volontairement comiques (rires préenregistrés inclus !) eurent l'honneur d'introduire pour la première fois à l'écran plusieurs héros majeurs de DC : le rapide Flash, le cosmique Green Lantern, la bruyante Black Canary, le minuscule Atom, l'ailé Hawkman et la vengeresse Huntress, ainsi qu'une nouvelle incarnation de Captain Marvel/Shazam. Sans aller jusqu'à vous les conseiller, j'avouerai que ces deux ovnis m'ont arraché quelques sourires.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1970
Dans les années 70, la télévision fit montre d'un intérêt croissant pour les comics et toutes sortes d'adaptations furent tentées avec plus ou moins de succès et beaucoup de kitsch : la série Shazam!, les téléfilms Legends of the Superheroes qui poursuivaient la série Batman une décennie après sa cessation, et même un téléfilm adapté... d'une comédie musicale consacrée à Superman ! Après une première adaptation avortée du personnage en téléfilm, la mythique série Wonder Woman marqua toute une génération, et la non moins mythique série de films consacrés à Superman fit ses débuts en 1978, dans la foulée du succès de Star Wars.

SHAZAM! (1974-1976)
- Shazam!, saisons 1-3 (série, 1974-1976)
Cette série kitsch consacrée à Captain Marvel/Shazam s'adressait essentiellement aux enfants. Le personnage traversait les USA en camping-car (!) en quête d'injustices à résoudre et chaque épisode se terminait par une petite leçon de morale. Fait rare à l'époque, Shazam! connut quelques crossovers avec Isis, super-héroïne de la série du même nom (qui, elle, n'était pas une adaptation de comic).

WONDER WOMAN (1974)
- Wonder Woman (téléfilm, 1974)
Wonder Woman, guerrière amazone créée en 1941 par William Moulton Marston, est un pilier du DC Universe. Cette version-ci était blonde (ô sacrilège !), dépourvue de son costume et de ses pouvoirs traditionnels et plus proche de James Bond que d'une super-héroïne. C'est un téléfilm étrange : Wonder Woman passe plus de temps à se faire draguer et à discuter philosophie avec ses adversaires qu'à les combattre, et manque de se faire tuer par... de la peinture vivante (?). Une série devait suivre mais les producteurs décidèrent de réviser leur copie, et c'est une version très différente qui fut finalement développée l'année suivante.

IT'S A BIRD, IT'S A PLANE, IT'S SUPERMAN (1975)
- It's a Bird, It's a Plane, It's Superman (téléfilm, 1975)
Broadway a le don d'adapter tout et n'importe quoi en comédie musicale et ce fut le cas pour Superman en 1966. Quelqu'un eut l'idée brillante de faire un téléfilm avec ça en 75, et voilà... Bon, les fans du genre disent que c'était une comédie musicale respectable, mais je reste comme qui dirait sceptique. Le ton est ouvertement parodique et, comme Legends of the Superheroes, ça m'a fait sourire çà et là. On aurait quand même aisément pu s'en passer.

WONDER WOMAN (1975-1979)
- Wonder Woman, saisons 1-3 (série, 1975-1979)
Suite au faux départ de l'année précédente, Wonder Woman fut rebootée sur un mode beaucoup plus proche de l'original, dans une série kitsch qui a marqué les esprits et restera éternellement associée à la pop culture des 70's. La première saison se déroule durant la seconde guerre mondiale et Wonder Woman y affronte essentiellement des nazis. À partir de la saison 2, l'action se déplace en 1977 avec une héroïne qui n'a pas pris une ride (elle vieillit au ralenti, vous pensez bien !), un nouveau supporting cast et des aventures qui vont de l'espionnage à la SF en passant par des thèmes plus contemporains tels que l'environnement et... le skateboard !

SUPERMAN / SUPERGIRL (1978-1987)
- Superman (film, 1978)
- Superman II (film, 1980)
- Superman III (film, 1983)
- Supergirl (film (1984)
- Superman IV: The Quest for Peace (film, 1987)
Superman connut son heure de gloire grâce au classique de Richard Donner starring Christopher Reeve (Christopher Reeve reprenant le rôle de George Reeves c'est assez cocasse, mais somme toute pas davantage qu'Eric Bana jouant Bruce Banner dans Hulk ou Marc Webb réalisant The Amazing Spider-Man !). Chouchou des critiques jusqu'à aujourd'hui, Superman contribua, avec Star Wars et Star Trek: The Motion Picture à faire de la SF un genre populaire à Hollywood. J'avoue trouver ce film atrocement démodé, trop lent, peinant à trouver le juste équilibre entre humour et mélodrame... Le Superman II de Richard Lester, dans la même veine mais plus digeste à mon goût, connut un succès comparable et ce n'est qu'avec le troisième opus (du même Lester) que la série entama son déclin. Assumant entièrement le fait d'être une comédie, Superman III est pourtant de loin mon favori, ne fut-ce que pour ses dialogues hilarants. Le public et les critiques furent plus mitigés. La saga fut élargie avec Supergirl (créée en 1958 par Otto Binder, Al Plastino et Curt Swan) et conclue avec un quatrième Superman, tous deux rejetés quasi-universellement. Le Supergirl de Jeannot Szwarc est en fait assez mignon, ne fut-ce que pour l'irrésistible Helen Slater dans le rôle-titre. Quant au Superman IV : The Quest for Peace de Sidney J. Furie, c'est un de ces films tellement mauvais que c'en est presque jouissif. On y rencontre aussi le méchant le plus ridicule de l'histoire du cinéma. Ces deux nanars valent le coup si vous êtes nostalgique des séries B des années 80. Les producteurs décidèrent, en tout cas, d'arrêter là le massacre.

SUPERMAN (1978-2006)
- Superman (film, 1978)
- Superman II: The Richard Donner Cut (film, 2006)
- Superman Returns (film, 2006)
Alors là c'est un peu compliqué. Il faut d'abord savoir que le tournage de Superman II fut démarré par Richard Donner et terminé par Richard Lester, qui retourna plus de la moitié des scènes après que son prédécesseur ait été remercié. En 2006, Bryan Singer donna une suite à la saga originale mais décida d'ignorer les événements des trois derniers films (ainsi que Smallville, diffusé à l'époque à la télé) : Superman Returns est donc la suite de Superman II. À cette occasion, Warner proposa à Donner de remonter et terminer sa version du film et The Richard Donner Cut sortit en DVD en même temps que Returns. Les deux versions de Superman II sont en fait assez similaires (difficile de décider laquelle est la meilleure) mais compte-tenu de l'hommage rendu par Singer à Donner, il est logique de considérer que son film s'inscrit dans la continuité des deux films de Donner. Le rythme de Superman Returns est calqué sur celui de l'original : bien trop mou pour les années 2000. Le résultat est à mon sens assez chiant, malgré une idée de départ plutôt remarquable (Superman revient sur terre après un exil de cinq ans). Le film fut un succès, mais pas assez pour engendrer une suite.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1980
Malgré le succès des films consacrés à Superman et une explosion des ventes de comics aux USA, Hollywood n'embrassa guère le genre dans les années 80 (la faute aux effets spéciaux, encore limités). Outre quatre films et une série consacrés à Superman et Supergirl, il n'y eut que deux long-métrages de série B autour de Swamp Thing, un personnage de second rang. En 89, toutefois, Tim Burton lança une nouvelle série de films consacrés à Batman, qui connut un succès retentissant !

SWAMP THING (1982-1993)
- Swamp Thing (film, 1982)
- The Return of Swamp Thing (film, 1989)
- Swamp Thing: The Series, saisons 1-3 (série, 1990-1993)
Créé en 1971 par Len Wein et Bernie Wrightson, Swamp Thing est un homme qui, suite à un accident tragique, se retrouve métamorphosé en créature végétale. Curieusement, ce personnage relativement secondaire trouva son chemin jusqu'au grand écran dans un long-métrage réalisé par Wes Craven. Craven, qui a à son actif quelques classiques du genre horrifique (La colline a des yeux, Les griffes de la nuit, Scream...) a surtout réalisé une flopée de nanars et Swamp Thing, malgré un accueil plutôt favorable de la part des critiques, entre clairement dans cette catégorie. Le film connut un certain succès en vidéo-clubs et c'est peut-être grâce à cela (ou peut-être parce qu'entre temps, les scénaristes Alan Moore et Rick Veitch avaient transformé la série BD en chef-d’œuvre quasi-littéraire) qu'une suite fut réalisée sept ans plus tard. The Return of Swamp Thing de Jim Wynorski, plus léger, fit évidemment un bide total (les deux films sont en fait assez rigolos si vous aimez les séries B d'horreur avec des combats de monstres en caoutchouc). Il faut pourtant croire que quelqu'un, à Hollywood, kiffait vraiment Swamp Thing parce qu'une série télé fut lancée dès l'année suivante (et même une série animée en 91 !). Swamp Thing: The Series, qui se voulait sombre et flippante, fut tout aussi mal reçue que le second film, conspuée pour ses effets spéciaux cheap, ses décors en carton-pâte et le fait d'être involontairement drôle. Le show, qui dura trois saisons, connut toutefois un vrai succès en termes d'audiences.

SUPERBOY (1988-1992)
- Superboy, saisons 1-4 (série, 1988-1992)
Ce cinquième reboot du personnage fut cette fois-ci consacré à la jeunesse du héros. Contre toute attente, un ton assez sombre et réaliste fut donné à Superboy et le succès fut au rendez-vous. Warner imposa finalement aux producteurs de mettre un terme à l'expérience afin de pouvoir lancer sa propre version télévisée de l'homme d'acier l'année suivante, avec Lois & Clark, The New Adventures of Superman.

BATMAN (1989-1997)
- Batman (film, 1989)
- Batman Returns (film, 1992)
- Batman Forever (film, 1995)
- Batman & Robin (film, 1997)
En 1989, Warner décida de fêter le cinquantième anniversaire du personnage en grandes pompes avec une superproduction, soutenue par une campagne marketing colossale et signée Tim Burton (le jeune réalisateur venait d'épater Hollywood avec Beetlejuice). Succès incontestables à l'époque, Batman et Batman Returns ont assez mal vieilli mais restent appréciables grâce au talent de leur réalisateur – qui réussit le pari de leur imposer sa touche personnelle – et à un casting prestigieux. Le second, malgré un scénario qui ne tient pas debout, est remarquable sur le plan visuel (et réintroduit brillamment Catwoman). Dans une logique typiquement hollywoodienne, Warner décida ensuite que Batman s'adressait aux enfants (!) et demanda à Joel Schumacher de réaliser deux suites plus « familiales ». Le médiocre Batman Forever, avec Robin, des super-vilains ridicules et un scénario plat, connut un accueil réservé de la part des critiques mais explosa au box-office. Batman & Robin (+ Batgirl), qui tient davantage du dessin animé pour les 4-8 ans que d'un véritable film, fut par contre rejeté de manière quasi-universelle. Avec le recul, pourtant, je trouve que Schumacher a poussé le bouchon tellement loin que Batman & Robin a des allures de film d'auteur (mais c'est quand même une bouse). Warner préféra en tout cas en rester là.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 1990
Dans les années 90, le monde n'avait d'yeux que pour les mangas japonais. Les séries consacrées à Swamp Thing et Superman connurent tout de même un certain succès à la télévision, et la série de films Batman continua d'exploser jusqu'à se terminer en eau de boudin en 97. Le reste, assez anecdotique, est constitué de tentatives inégales (les séries The Flash et Human Target, le téléfilm Justice League of America et le film Steel).

THE FLASH (1990-1991)
- The Flash, saison 1 (série, 1990-1991)
Créé en 1956 par Robert Kanigher, John Broome et Carmine Infantino, The Flash est un homme qui court très vite et l'un des plus importants héros DC. Cette série, au ton assez réaliste, fut bien accueillie mais ne parvint pas à générer suffisamment d'audimat pour survivre à sa première saison. The Flash y affronte des criminels ordinaires mais également quelques super-vilains tirés des comics.

HUMAN TARGET (1992)
- Human Target, saison 1 (série, 1992)
Créé en 1972 par Len Wein et Carmine Infantino, Human Target (la « Cible Humaine ») est une sorte de détective privé/garde du corps qui se fait payer pour prendre la place d'individus dont la vie est en danger, le temps de résoudre la crise. La série d'action cheap qui lui fut consacré en 1992 fut aussi mal reçue que brève (sept épisodes).

LOIS & CLARK: THE NEW ADVENTURES OF SUPERMAN (1993-1997)
- Lois & Clark: The New Adventures of Superman, saisons 1-4 (série, 1993-1997)
Superman fit peau neuve avec cette série optimiste et moderne, dans laquelle la vie amoureuse de Clark Kent était plus importante que les aventures de Superman. Lois & Clark connut un beau succès et fait désormais partie du patrimoine pop des 90's, au même titre que X-Files ou Friends.

STEEL (1997)
- Steel (film, 1997)
Créé en 1993 par Louise Simonson et Jon Bogdanove, Steel est une sorte de mélange entre Iron Man, War Machine et Thor (un inventeur black en armure avec un marteau). On pourrait penser que ce film de série B, starring Shaquille O'Neal sur fond de hip-hop, est un pur produit de blaxploitation mais en fait non. C'est le producteur Quincy Jones, convaincu que Steel ferait un bon rôle model pour les jeunes Afro-Américains, qui parvint à convaincre Warner de produire ce long-métrage. Les jeunes Blacks trouvèrent apparemment que Snoop Dogg et 2pac étaient des role models plus convaincants, les critiques crièrent à l'arnaque et même les fans de comics boudèrent le film. Il faut bien avouer que Steel, réalisé par Kenneth Johnson, ressemble davantage à un téléfilm du dimanche soir qu'à une production hollywoodienne. Si vous avez quand même un faible pour les films de super-héros à la con, les personnages sont assez touchants et ça se laisse regarder. Par contre, si Quincy Jones vous suggère un jour de produire un film, souvenez-vous que Warner a perdu quinze millions de dollars dans cette affaire !

JUSTICE LEAGUE OF AMERICA (1997)
- Justice League of America (téléfilm, 1997)
1997 fut décidément une année douloureuse pour DC : après l'annulation de Lois & Clark et les naufrages de Batman & Robin et Steel, le téléfilm Justice League of America fut à son tour conspué par la terre entière (une série devait suivre, mais ce pilote fut jugé si médiocre qu'il ne fut même pas diffusé aux USA !). La Justice League se compose ici de The Flash, Green Lantern, The Atom, le métamorphe extra-terrestre Martian Manhunter, la pyromane Fire et la glaçomane Ice. Le projet voulait s'inscrire dans la continuité de Lois & Clark : un ton léger et des scénarios davantage axés sur la vie privée des personnages que sur l'action. Bien fichu, ça aurait pu être une bonne idée... Bon, après c'est comme pour Steel : si vous avez un penchant un peu maso pour les nanars, ça se laisse voir.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 2000
La première décennie du vingt-et-unième siècle est celle qui a tout changé : les effets spéciaux permettant désormais de faire tout ce qu'on voulait, les super-héros entamèrent leur invasion d'Hollywood. DC, toutefois, fut assez timide par comparaison à son rival Marvel. À la télévision, Smallville connut un succès rare (10 saisons, pas moins !) alors que Bryan Singer ressuscitait brièvement la série de films Superman entamée en 1978. Pour le reste, Warner parut ne pas trop savoir quoi faire du catalogue DC, se lançant dans quelques aventures incertaines (la série Birds of Prey, le téléfilm Aquaman, les films Catwoman et Constantine), deux adaptations très attendues de BD cultes des années 80 (V for Vendetta et Watchmen) et bien sûr, la trilogie de Christopher Nolan consacrée à Batman, acclamée par la critique.

SMALLVILLE (2001-2011)
- Smallville, saisons 1-10 (série, 2001-2011)
Smallville revisita les origines de Superman en conservant l'angle « humain » de Lois & Clark, mais sur un ton plus sérieux : c'est, pour le jeune Clark Kent, un long parcours initiatique. La série connut un succès sans précédent pour un personnage de comics, s'étalant sur une décennie et accueillant de nombreux autres personnages du DC Universe parmi lesquels Supergirl, Green Lantern, Hawkman, Martian Manhunter, l'archer Green Arrow, l'amphibie Aquaman et quelques vilains terrifiants.

BIRDS OF PREY (2002-2003)
- Birds of Prey, saison 1 (série, 2002-2003)
Créée en 1995 par Chuck Dixon, Jordan B. Gorfinkel et Gary Frank, Birds of Prey est une équipe de super-héroïnes/espionnes comprenant Batgirl (désormais en chaise roulante sous le nom d'Oracle), Black Canary et The Huntress. Cette dernière est la fille de Batman et Catwoman, qui apparaissent en flash-backs et dont les Birds of Prey assurent la succession en tant que protectrices de Gotham City. Moyennement reçue, la série ne dura qu'une saison.

CATWOMAN (2004)
- Catwoman (film, 2004)
Créée en 1940 par Bill Finger et Bob Kane, Catwoman est une anti-héroïne ambivalente, ennemie-amante de Batman. Réalisé comme un (certes joli) vidéo-clip, le long-métrage de Pitof souffre d'un scénario complètement crétin : l'héroïne y affronte – tenez-vous bien – les dirigeants d'une entreprise de produits cosmétiques ! Ce genre de conneries étaient encore acceptable jusque dans les années 90 mais en 2004, après X-Men et Spider-Man, ce n'était plus possible et la médiocrité du film fit pratiquement l'objet d'un scandale planétaire ! En plus, cette interprétation du personnage n'avait vraiment pas grand-chose à voir avec la version comics.

CONSTANTINE (2005)
- Constantine (film, 2005)
Créé en 1984 par Alan Moore, Stephen R. Bissette et John Totleben, Constantine est l'anti-héros par excellence : un exorciste cynique et alcoolique. Comme on pouvait s'y attendre, la version Hollywood fut complètement aseptisée, incarnée par le tellement gentil Keanu Reeves. Le nanar de Francis Lawrence bénéficia du renouveau du genre horrifique et connut, de fait, un certain succès malgré l'accueil mitigé des critiques. C'est à mon sens un film sans âme, qui trahit totalement le matériel source et ne mérite vraiment pas qu'on s'y attarde.

THE DARK KNIGHT TRILOGY (2005-2012)
- Batman Begins (film, 2005)
- The Dark Knight (film, 2008)
- The Dark Knight Rises (film, 2012)
Il s'est dit tellement de bien de la trilogie de Christopher Nolan qu'il me paraît presque inutile d'ajouter mes louanges à celles du reste du monde. En 2005, Batman Begins proposait – enfin ! – un regard adulte et contemporain sur le personnage. La série atteignit son summum avec The Dark Knight et son Joker inoubliable avant de se terminer en beauté avec The Dark Knight Rises qui, sans parvenir à égaler son prédécesseur, reste un film remarquable (on y retrouve encore Catwoman). Il fut un temps question de faire de cette trilogie le point de départ du DC Cinematic Universe mais Nolan opposa son veto à Warner, expliquant que sa trilogie constituait un tout en soi.

V FOR VENDETTA (2006)
- V for Vendetta (film, 2006)
Publiée entre 1982 et 1988, la série culte d'Alan Moore, David Lloyd et Tony Weare ne se déroule pas dans le DC Universe mais dans une dystopie fasciste où V, anti-héros anarchiste, sème la zizanie. V for Vendetta compte parmi les séries qui, dans les années 80, donnèrent un nouveau souffle aux comics américains. « Politiquement actualisée » pour coller aux angoisses du nouveau millénaire et légèrement moins trash que la BD, l'adaptation remarquable de James McTeigue fut accueillie avec l'enthousiasme qu'elle méritait.

AQUAMAN (2006)
- Aquaman (téléfilm, 2006)
Créé en 1941 par Paul Norris et Mort Weisinger, Aquaman est rien moins que le prince d'Atlantis. Ce téléfilm – en fait le pilote d'une série non-retenue – fit l'objet d'innombrables louanges. Je me demande pourtant bien pourquoi : on a tellement l'impression de regarder la télé en matant ça ! Ça ne m'a en tout cas pas donné envie de voir la suite et ça tombe bien, puisqu'il n'y en a pas eu !

WATCHMEN (2009)
- Watchmen (film, 2009)
- Under the Hood (téléfilm, 2009)
Publiée de 1986 à 1987, la série d'Alan Moore et Dave Gibbons s'inscrivit au même titre que V for Vendetta dans la révolution esthétique qui bouleversait alors la BD américaine. Watchmen, toutefois, fut un événement à part entière : ce chef-d’œuvre – dont l'action se déroule en dehors du DC Universe – est aujourd'hui considéré comme un classique de la littérature anglo-saxonne. Très complexe, le récit d'Alan Moore offre un regard complètement adulte, ultra-réaliste et très politisé sur le mythe du super-héros. J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais du film de Zack Snyder, qui parvint à adapter l'inadaptable et, ce faisant, à réaliser à son tour un chef-d’œuvre sans jamais trahir l'esprit du matériel source. Que le film, trop intello pour les masses, ait connu un succès modéré au box-office est quelque chose de compréhensible, mais que les critiques l'aient accueilli aussi timidement, ça me dépasse absolument. Je vous conseille en tout cas, des trois versions qui existent, le ultimate cut de 215 minutes. Le faux documentaire Under The Hood, qui approfondit le contexte du récit, est un bonus appréciable.


CONTINUITÉS LANCÉES DANS LES ANNÉES 2010
Warner finit par comprendre qu'il y avait à des choses à faire avec son patrimoine et s'efforça de produire davantage de films, parfois sans enthousiasme (The Losers, Jonah Hex) et parfois en y mettant les moyens (Green Lantern, The Dark Knight Rises et surtout Man of Steel, qui lança enfin le tant attendu DC Cinematic Universe en réponse au succès phénoménal du Marvel Cinematic Universe). Sur petit écran, une fois Smallville terminé, le studio multiplia les projets : de nouvelles incarnations de Human Target et Constantine, un nouveau produit dérivé de Batman avec Gotham, et surtout un autre univers partagé avec Arrow et son spin-off The Flash. Pas moins de dix nouveaux films sont annoncés d'ici 2020, ainsi que de nombreuses nouvelles séries : affaire à suivre !

HUMAN TARGET (2010-2011)
- Human Target, saisons 1-2 (série, 2010-2011)
De manière surprenante pour un personnage aussi secondaire, Human Target se vit offrir une seconde chance avec cette nouvelle série d'action, qui fut bien mieux accueillie que la précédente mais ne dura néanmoins que deux saisons.

THE LOSERS (2010)
- The Losers (film, 2010)
Créés en 2003 par Andy Diggle et Jock, The Losers est un groupe de black ops qui, trahis par la CIA, se lancent dans une guerre secrète contre l'agence. Réalisé par Sylvain White, ce film d'action banal, certes sympathique mais peu convainquant, eut un succès très relatif.

JONAH HEX (2010)
- Jonah Hex (film, 2010)
Oh qu'il est vilain celui-là ! Créé en 1971 par John Albano et Tony DeZuniga, Jonah Hex est un lone ranger typique du genre western, un chasseur de prime qui évolue dans le dix-neuvième siècle du DC Universe. Avec un réalisateur de la trempe de Clint Eastwood aux commandes, il y aurait eu matière à réaliser un superbe anti-western. Warner préféra embaucher le tâcheron Jimmy Hayward, qui voulut se la jouer Tarantino sans avoir le talent du maître. Même la présence du grand John Malkovich ne parvint pas à sauver cette sombre merde, qui fut évidemment épinglée par la terre entière.

GREEN LANTERN (2011)
- Green Lantern (film, 2011)
Créé en 1959 par John Broome et Gil Kane, ce héros aux pouvoirs cosmiques est un personnage majeur du DC Universe. Le film fut très mal reçu et ce n'est pourtant pas faute d'y avoir mis les moyens. Gros budget, réalisateur confirmé avec Martin Campbell (Casino Royale), casting respectable : tout y était sauf, peut-être, un scénario vraiment original et un vilain flamboyant. Dix ans plus tôt, Green Lantern aurait sans doute été un succès populaire et critique mais en 2011, les exigences avaient monté d'un cran. Honnêtement, je trouve ce long-métrage très respectable en comparaison de la plupart des navets dont il est question dans cet article. Ce n'est pas un grand film, certes, mais il y a tellement pire ! DC envisagea un temps de faire de Green Lantern le point de départ du DC Cinematic Universe mais, suite aux critiques négatives, renonça finalement à cette idée.

ARROW / THE FLASH (2012-en cours)
- Arrow, saisons 1-3 (série, 2012-en cours)
- The Flash, saison 1 (série, 2014-en cours)
(La saison 1 de The Flash et la saison 3 d'Arrow se déroulent en même temps et peuvent être regardées, chronologiquement, de la manière suivante : F1, A1, F2, A2, etc.)
Créé en 1941 par Mort Weisinger et George Papp, Green Arrow est un justicier masqué sans super-pouvoirs, un archer ultra-doué. Lancée en 2012, cette série très populaire, au ton hyperréaliste, a engendré un spin-off consacré à The Flash et tout aussi bien accueilli. On y retrouve également Black Canary.

DC CINEMATIC UNIVERSE (2013-en cours)
- Man of Steel (film, 2013)
Annoncés :
- Batman v Superman: Dawn of Justice (film, 2016)
- Suicide Squad (film, 2016)
- Wonder Woman (film, 2017)
- Justice League Part One (film, 2017)
- The Flash (film, 2018)
- Aquaman (film, 2018)
- Shazam (film, 2019)
- Justice League Part Two (film, 2019)
- Cyborg (film, 2020)
- Green Lantern (film, 2020)
Man of Steel, neuvième version live action de l'homme d'acier, fut tièdement reçue par les critiques mais enflamma le box-office. Warner décida donc d'en faire le point de départ du très attendu DC Cinematic Universe. Man of Steel fut pour moi une déception d'autant plus amère que l'immense Zack Snyder était aux commandes, je préfère donc ne pas me répandre : tout, dans ce film, m'a profondément déplu. Warner a depuis annoncé dix films DC d'ici à 2020, mais leur séquencement semble n'avoir à ce point aucun sens, en termes de progression narrative, que je pressens le pire. Très étrange également est la décision de ne pas intégrer les séries télé en cours dans la nouvelle continuité (à peine le premier épisode de The Flash diffusé, Warner annonçait déjà un autre acteur pour le film prévu en 2018 : les spectateurs s'y retrouveront-ils ?). Le problème principal est que, là ou Marvel Studios a été créé par des passionnés dans le but exclusif de porter les propriétés Marvel à l'écran, Warner est un studio traditionnel. Ses dirigeants ne connaissent rien aux comics et, mises à part les deux vaches à lait traditionnelles (Superman et Batman), n'ont jamais vraiment cru au potentiel cinématographique du catalogue DC. C'est sous pression, suite au succès inouï de The Avengers, que le studio s'est finalement décidé à lancer son propre cinematic universe et je crains que tout cela n'ait été planifié à la va-vite, par des gens qui ignorent tout des franchises qu'ils entendent exploiter. J'espère de tout cœur me tromper : nous verrons bien en 2016.

GOTHAM (2014-en cours)
- Gotham, saison 1 (série, 2014-en cours)
Si Birds of Prey se déroulait dans le futur de Batman, Gotham se situe quant à elle dans son passé : le commissaire Gordon y enquête sur le meurtre des parents de Bruce Wayne et la série tient donc davantage du polar que du genre super-héroïque. On y croise également une version adolescente de Catwoman. Pour le moment, la série rencontre un accueil très favorable.

CONSTANTINE (2014-en cours)
- Constantine, saison 1 (série, 2014-en cours)
Plus sombre que le film, cette nouvelle incarnation du chasseur de démon vient de démarrer et rencontre, jusqu'à présent, un accueil mitigé. Il semblerait qu'elle est encore, malgré tout, trop politiquement correcte pour faire honneur au matériel source.
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