En l'espace d'une décennie,
les films de super-héros se sont imposés comme LE genre dominant à
Hollywood et à en croire les annonces des différents studios,
l'invasion ne fait que commencer ! J'ai toujours été branché
comics donc je m'y retrouve sans mal mais du coup, il est
assez fréquent que des amis me disent qu'ils sont un peu perdus,
qu'ils ont du mal à comprendre quels films fonctionnent ensemble ou
pas, pourquoi tel super-héros ne rencontre jamais tel autre,
pourquoi deux versions d'un même personnage apparaissent dans deux
films ou séries différents, etc. Du coup je me suis dit que ça
pourrait être pas mal de pondre un petit résumé de l'histoire des
principaux super-héros au cinéma et à la télévision. Un petit
guide à l'attention des néophytes, en somme.
MARVEL ET DC, C'EST QUOI ?
Deux éditeurs se partagent 80%
du marché de la BD américaine : Marvel Comics et DC Comics. Je
me concentrerai sur les films tirés des publications de ces deux
éditeurs. Sur le papier, la plupart des personnages de chaque
éditeur évoluent dans un univers et une continuité partagés (les
bien nommés Marvel Universe et DC Universe) et sont
amenés à se croiser régulièrement. Par contre, les personnages de
Marvel n'ont pas vocation à rencontrer ceux de DC et vice versa, ce
qui explique que, par exemple, vous ne verrez jamais un film mettant
en scène Superman et Spider-Man. Ceci dit, la plupart des
adaptations ciné et télé de ces personnages fonctionnent de
manière autonome, constituant généralement une « continuité »
à part entière. Cela est généralement dû à des raisons de
simplicité narrative, au fait que les personnages sont régulièrement
rebootés (repris de zéros) et aussi parfois à des questions
de droits d'exploitation. Par exemple, DC Comics appartient à Warner
Bros, aussi Warner a tous les droits d'exploitation du
catalogue DC. Marvel, de son côté, appartient depuis 2009 à
Disney, qui supervise les productions de Marvel Studios. Mais avant
le rachat, Marvel avait délivré la licence de certains personnages
à d'autres studios (X-Men et Fantastic Four à Fox, Spider-Man à
Sony...), ce qui explique que tout le monde ne se retrouve pas gaiement
dans The Avengers.
DC,
DONC...
Nous commencerons aujourd'hui
par une historique des personnages DC, et poursuivrons demain avec un article consacré aux personnages Marvel. DC Comics fut créé en
1935, ce qui nous ramène loin en arrière. Si vous ne vous
intéressez qu'aux productions actuelles, il vous suffit de vous
précipiter à la fin de cet article : les « continuités »
vous sont présentées dans l'ordre chronologique, des plus anciennes
aux plus récentes. On compte actuellement quatre franchises en
cours : Arrow/The Flash (lancée en 2012), DC
Cinematic Universe (lancée en 2013), Gotham (lancée en
2014) et Constantine (également lancée en 2014). Pour que
vous vous y retrouviez facilement, chaque paragraphe du texte
ci-dessous correspond à une « continuité » spécifique.
Nombre de « continuités » sont contenues en un seul film
ou une seule série mais, comme vous le verrez, il y a parfois des
spin-offs et des suites et c'est là que cet article vous
sera utile. Le pompon de la complexité arrivant avec le DC
Cinematic Universe, lancé en 2013 avec Man of Steel.
J'ai aussi, pour plus de
simplicité, exclu de cette liste toutes les adaptations en dessin
animé (y compris, Batman: Mask of the Phantasm et The Lego
Movie, sortis en salles), ainsi que les adaptations de séries
publiées par DC Comics dont les droits n'appartiennent pas à
l'éditeur mais aux auteurs de la BD concernée (Road to
Perdition, The League of Extraordinary Gentlemen, A
History of Violence, Stardust et les deux RED).
Cet article sera régulièrement mis à jour, au fil des sorties.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
1940
Dans les années 40, les
Américains étaient friands de serials, l'ancêtre des séries
télé sur grand écran, qui sortaient au rythme d'un épisode par
semaine et duraient plusieurs mois. C'est exclusivement sous ce
format que parurent les premières adaptations de comics DC.
C'est également à cette époque que Batman et Superman firent leurs
premières apparitions sur grand écran, au milieu de personnages
plus secondaires et, pour certains, aujourd'hui oubliés (Captain
Marvel, Spy Smasher, Hop Harrigan, The Vigilante et Congo Bill).
ADVENTURES OF CAPTAIN MARVEL (1941)
-
Adventures of Captain Marvel (serial, 1941)
Créé
en 1940 par Bill Parker et C.C. Beck, Captain Marvel alias Shazam est
un dérivatif de Superman, à la différence qu'il s'agit d'un
pré-ado qui se transforme en surhomme. Captain Marvel appartenait au
départ à l'éditeur Fawcett Comics, que DC attaqua pour plagiat, de
sorte que le héros fut interdit de publication en 1953. En 1968,
Marvel Comics déposa le nom « Captain Marvel » et
lorsque, en 1972, DC racheta les droits d'exploitation du Fawcett
Universe et l'intégra au DC Universe, l'éditeur fut
contraint de rebaptiser la série, et finalement le personnage,
« Shazam » (d'après la formule magique qui engendre la
transformation du gosse). Bref, je vous raconte tout ça parce que
Marvel prépare un film Captain Marvel et DC un film Shazam,
et du coup ça prête un peu à confusion. Adventures of Captain
Marvel eut l'honneur d'être la toute première adaptation d'un
comic au cinéma. Considéré comme l'un des meilleurs de son
temps, ce serial naïf a évidemment pris quelques rides, mais
c'était quand même rudement bien fichu pour 1941, notamment sur le
plan des effets spéciaux.
SPY SMASHER (1942)
-
Spy Smasher (serial, 1942)
Cet
autre personnage Fawcett, créé en 1940 par les mêmes Parker et
Beck et plus proche de Batman (pas de super-pouvoirs et une tonne de
gadgets), fut acquis par DC en même temps que le reste. Tout comme
Adventures of Captain Marvel, ce serial a la réputation
de compter parmi les chefs-d’œuvres du genre.
BATMAN (1943-1949)
-
Batman (serial, 1943)
-
Batman and Robin (serial, 1949)
Créé
en 1939 par Bill Finger et Bob Kane, Batman n'a plus besoin d'être
présenté. Le premier serial est considéré comme plutôt
mauvais et, je confirme, ennuyeux à mourir ! Guerre mondiale
oblige, le très patriote Batman y affronte un terroriste japonais. Il fut toutefois
suffisamment populaire pour engendrer une suite, avec des acteurs
différents mais s'inscrivant dans la même continuité.
HOP HARRIGAN (1946)
-
Hop Harrigan (serial, 1946)
Créé
en 1939 par Joe Blummer, Hop Harrigan n'est pas un super-héros mais
un aventurier aviateur (ce genre de héros étaient très populaires
à l'époque). Le serial qui lui fut consacré connut un
honnête succès.
THE VIGILANTE (1947)
-
The Vigilante (serial, 1947)
Justicier
masqué inspiré des héros de westerns, The Vigilante fut créé en
1941 par Mort Weisinger et Mort Meskinet (sans surprise, ils sont
morts tous les deux). Il se transforme, dans ce serial, en
agent secret du gouvernement américain.
SUPERMAN (1948-1950)
-
Superman (serial, 1948)
-
Atom Man vs. Superman (serial, 1950)
Créé
en 1938 par Jerry Siegel et Joe Shuster, Superman n'a pas plus besoin
d'être présenté que Batman. L'homme d'acier avait fait l'objet
d'une série de dessins animés dès 1941, mais il fallut attendre
1948 pour sa première apparition en live action. Critiqués
pour leur production cheap, ces deux serials eurent
néanmoins un succès remarquable aux USA.
CONGO BILL (1948)
-
Congo Bill (serial, 1948)
Créé
en 1940 par Whitney Ellsworth et George Papp, Congo Bill n'est pas un
super-héros mais un aventurier « exotique » typique de
l'époque coloniale. Dans ce serial
de 1948, il doit sauver une jeune fille qui s'est évanouie dans la
jungle africaine.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
1950
Dans les années 50, la
télévision s'imposa dans les foyers américains : les séries
télé prirent rapidement la place des serials et
le format disparut en l'espace de quelques années : Blackhawk
fut le dernier serial adapté d'un comic DC. Dans le
monde de la BD, les super-héros passèrent également de mode le
temps d'une décennie, ce qui explique que seul Superman parvint à
capter l'intérêt des producteurs. On note également un pilote de
série totalement fou, où tous les personnages (y compris Superman)
sont des chiens.
ADVENTURES OF SUPERMAN (1951-1961)
-
Superman and the Mole Men (film, 1951)
-
Adventures of Superman, saisons 1-6 (série, 1952-1958)
- The Adventures of Superboy
(téléfilm, 1961, inédit jusqu'en 2011)
Ce
premier reboot du personnage démarra avec le long-métrage
Superman and the Mole Men de Lee Sholem (oui oui, vous avez
bien lu : « Superman et les Hommes Taupes »), un
film de SF assez sombre dans l'esprit du Jour où la terre
s'arrêta. Le succès du film fut suffisant pour
engendrer une série télé destinée à un public adulte, à son tour très populaire. Au fil des saisons, le ton se fit plus léger et
plus humoristique, dans l'esprit des comics de l'époque. Adventures of Superman s'arrêta brutalement lorsque l'acteur principal, George
Reeves, mit fin à ses jours en 1959. En 1961, les producteurs
envisagèrent un spin-off consacré à la jeunesse du
personnage, mais le pilote ne convainquit pas et resta inédit
jusqu'en 2011.
BLACKHAWK (1952)
-
Blackhawk (serial, 1952)
Créé
en 1941 par Chuck Cuidera, Bob Powell et Will Eisner, Blackhawk est
un aventurier espion aviateur (oui, je sais, ça fait beaucoup)
publié à l'origine par Quality Comics, qui céda son catalogue à
DC en 1956 (Blackhawk fut évidemment intégré au DC Universe).
Les serials étant en déclin en 1952, Blackhawk fut
réalisé avec un budget minimal mais le scénario, parait-il, tient
tout de même la route.
THE ADVENTURES OF SUPERPUP (1958)
- The Adventures of Superpup
(téléfilm, 1958, inédit jusqu'en 2006)
Alors qu'Adventures of
Superman cartonnait, les producteurs eurent l'idée saugrenue
d'une version « canine » de la série. Il eut été
logique d'en faire un dessin animé mais on embaucha des acteurs
nains qu'on équipa de masques animés plutôt sophistiqués pour
l'époque, et on réalisa un pilote de vingt minutes complètement
hallucinant (visible ici, ça vaut franchement le détour !).
Sans doute jugé trop bizarre malgré son humour plutôt efficace, le
pilote n'engendra pas de série et resta inédit jusqu'en 2006.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
1960
Quoi que connaissant un
renouveau remarquable sur papier, le genre super-héroïque
n'intéressa guère les producteurs dans les années 60. La série
Batman eut toutefois un succès phénoménal aux USA, au point
d'engendrer un film.
BATMAN / LEGENDS OF THE SUPERHEROES (1966-1979)
-
Batman, saison 1 (série, 1966)
-
Batman: The Movie (film, 1966)
-
Batman, saisons 2-3 (série, 1966-1968)
-
Legends of the Superheroes: The Challenge (téléfilm,
1979)
-
Legends of the Superheroes: The Roast (téléfilm,
1979)
Cette
série désormais culte fut à l'époque un véritable phénomène
culturel aux USA, séduisant les enfants par ses scènes d'action et
les parents par son humour décalé. On y rencontre un Batman
family-friendly, loin des représentations plus sombres du
personnage que l'on connaît aujourd'hui. Autre particularité,
Batman, Robin (et, dans la saison 3, Batgirl) y affrontent une
véritable galerie de super-vilains tirés des comics (les
séries et films de l'époque se contentaient généralement de
criminels ordinaires), dont Catwoman. Le succès fut toutefois de
courte durée et la série fut annulée après trois saisons et un
long-métrage de Leslie H. Martinson, produit entre les deux
premières saisons et fidèle à l'esprit du show.
En
1979, les mêmes incarnations de Batman et Robin réapparurent dans
Legends of the superheroes, deux téléfilms hallucinants
consacrés à la Justice League of America (l'équipe phare du DC
Universe, créée en 1960 par
Gardner Fox). Ces productions ultra-cheaps et
volontairement comiques (rires préenregistrés inclus !) eurent
l'honneur d'introduire pour la première fois à l'écran plusieurs
héros majeurs de DC : le rapide Flash, le cosmique Green
Lantern, la bruyante Black Canary, le minuscule Atom, l'ailé Hawkman
et la vengeresse Huntress, ainsi qu'une nouvelle incarnation de
Captain Marvel/Shazam. Sans aller jusqu'à vous les conseiller,
j'avouerai que ces deux ovnis m'ont arraché quelques sourires.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
1970
Dans
les années 70, la télévision fit montre d'un intérêt croissant
pour les comics et toutes sortes d'adaptations furent tentées
avec plus ou moins de succès et beaucoup de kitsch : la série
Shazam!, les téléfilms Legends of the Superheroes qui
poursuivaient la série Batman une décennie après sa
cessation, et même un téléfilm adapté... d'une comédie musicale
consacrée à Superman ! Après une première adaptation avortée
du personnage en téléfilm, la mythique série Wonder Woman
marqua toute une génération, et la non moins mythique série de
films consacrés à Superman fit ses débuts en 1978, dans la foulée
du succès de Star Wars.
SHAZAM!
(1974-1976)
-
Shazam!, saisons 1-3 (série, 1974-1976)
Cette
série kitsch consacrée à Captain Marvel/Shazam s'adressait
essentiellement aux enfants. Le personnage traversait les USA en
camping-car (!) en quête d'injustices à résoudre et chaque épisode
se terminait par une petite leçon de morale. Fait rare à l'époque,
Shazam! connut quelques crossovers avec Isis,
super-héroïne de la série du même nom (qui, elle, n'était pas
une adaptation de comic).
WONDER WOMAN (1974)
- Wonder Woman
(téléfilm, 1974)
Wonder Woman, guerrière
amazone créée en 1941 par William Moulton Marston, est un pilier du
DC Universe. Cette version-ci était blonde (ô sacrilège !),
dépourvue de son costume et de ses pouvoirs traditionnels et plus
proche de James Bond que d'une super-héroïne. C'est un téléfilm étrange : Wonder Woman passe plus de temps à se faire draguer et à discuter philosophie avec ses adversaires qu'à les combattre, et manque de se faire tuer par... de la peinture vivante (?). Une série devait suivre mais les producteurs
décidèrent de réviser leur copie, et c'est une version très
différente qui fut finalement développée l'année suivante.
IT'S A BIRD, IT'S A PLANE, IT'S SUPERMAN (1975)
- It's a Bird, It's a
Plane, It's Superman (téléfilm, 1975)
Broadway a le don d'adapter
tout et n'importe quoi en comédie musicale et ce fut le cas pour
Superman en 1966. Quelqu'un eut l'idée brillante de faire un
téléfilm avec ça en 75, et voilà... Bon, les fans du genre disent
que c'était une comédie musicale respectable, mais je reste comme
qui dirait sceptique. Le ton est ouvertement parodique et, comme
Legends of the Superheroes, ça m'a fait sourire çà et là. On aurait quand même aisément pu s'en passer.
WONDER WOMAN (1975-1979)
- Wonder Woman, saisons
1-3 (série, 1975-1979)
Suite au faux départ de
l'année précédente, Wonder Woman fut rebootée sur un mode
beaucoup plus proche de l'original, dans une série kitsch qui a
marqué les esprits et restera éternellement associée à la pop
culture des 70's. La première saison se déroule durant la
seconde guerre mondiale et Wonder Woman y affronte essentiellement
des nazis. À partir de la saison 2, l'action se déplace en 1977
avec une héroïne qui n'a pas pris une ride (elle vieillit au
ralenti, vous pensez bien !), un nouveau supporting cast
et des aventures qui vont de l'espionnage à la SF en passant par des
thèmes plus contemporains tels que l'environnement et... le
skateboard !
SUPERMAN / SUPERGIRL (1978-1987)
-
Superman (film, 1978)
-
Superman II (film, 1980)
-
Superman III (film, 1983)
-
Supergirl (film (1984)
-
Superman IV: The Quest for Peace (film, 1987)
Superman
connut son heure de gloire grâce au classique de Richard Donner
starring Christopher Reeve (Christopher Reeve reprenant
le rôle de George Reeves c'est assez cocasse, mais somme
toute pas davantage qu'Eric Bana jouant Bruce Banner
dans Hulk ou Marc Webb réalisant The Amazing
Spider-Man !). Chouchou des critiques jusqu'à aujourd'hui,
Superman contribua, avec Star Wars et Star Trek: The
Motion Picture à faire de la SF un genre populaire à Hollywood.
J'avoue trouver ce film atrocement démodé, trop lent, peinant à
trouver le juste équilibre entre humour et mélodrame... Le Superman
II de Richard Lester,
dans la même veine mais plus digeste à mon goût, connut un succès
comparable et ce n'est qu'avec le troisième opus (du même Lester)
que la série entama son déclin. Assumant entièrement le fait
d'être une comédie, Superman III est pourtant de loin mon
favori, ne fut-ce que pour ses dialogues hilarants. Le public et les
critiques furent plus mitigés. La saga fut élargie avec Supergirl
(créée en 1958 par Otto Binder, Al Plastino et Curt Swan) et
conclue avec un quatrième Superman, tous deux rejetés
quasi-universellement. Le Supergirl de Jeannot Szwarc est en
fait assez mignon, ne fut-ce que pour l'irrésistible Helen Slater
dans le rôle-titre. Quant au Superman IV : The Quest for
Peace de Sidney J. Furie,
c'est un de ces films tellement mauvais que c'en est presque
jouissif. On y rencontre aussi le méchant le plus ridicule de l'histoire du cinéma. Ces deux nanars valent le coup si vous êtes
nostalgique des séries B des années 80. Les producteurs décidèrent,
en tout cas, d'arrêter là le massacre.
SUPERMAN (1978-2006)
-
Superman (film, 1978)
-
Superman II: The Richard Donner Cut (film, 2006)
-
Superman Returns (film, 2006)
Alors
là c'est un peu compliqué. Il faut d'abord savoir que le tournage
de Superman II fut démarré par Richard Donner et terminé
par Richard Lester, qui retourna plus de la moitié des scènes après
que son prédécesseur ait été remercié. En 2006, Bryan Singer
donna une suite à la saga originale mais décida d'ignorer les
événements des trois derniers films (ainsi que Smallville,
diffusé à l'époque à la télé) : Superman Returns
est donc la suite de Superman II. À cette occasion, Warner
proposa à Donner de remonter et terminer sa version du film et The
Richard Donner Cut sortit en DVD en même temps que Returns.
Les deux versions de Superman II sont en fait assez similaires
(difficile de décider laquelle est la meilleure) mais compte-tenu de
l'hommage rendu par Singer à Donner, il est logique de considérer
que son film s'inscrit dans la continuité des deux films de
Donner. Le rythme de Superman Returns est calqué sur celui de
l'original : bien trop mou pour les années 2000. Le résultat est à mon sens
assez chiant, malgré une idée de départ plutôt remarquable
(Superman revient sur terre après un exil de cinq ans). Le film fut
un succès, mais pas assez pour engendrer une suite.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
1980
Malgré
le succès des films consacrés à Superman
et une explosion des ventes de comics
aux USA, Hollywood n'embrassa guère le genre dans les années
80 (la faute aux effets spéciaux, encore limités). Outre quatre
films et une série consacrés à Superman et Supergirl, il n'y eut
que deux long-métrages de série B autour de Swamp Thing, un personnage de
second rang. En 89, toutefois, Tim Burton lança une nouvelle série
de films consacrés à Batman, qui connut un succès retentissant !
SWAMP THING (1982-1993)
-
Swamp Thing (film, 1982)
-
The Return of Swamp Thing (film, 1989)
-
Swamp Thing: The Series, saisons 1-3 (série,
1990-1993)
Créé
en 1971 par Len Wein et Bernie Wrightson, Swamp Thing est un homme
qui, suite à un accident tragique, se retrouve métamorphosé en
créature végétale. Curieusement, ce personnage relativement
secondaire trouva son chemin jusqu'au grand écran dans un
long-métrage réalisé par Wes Craven. Craven, qui a à son actif
quelques classiques du genre horrifique (La colline a des yeux,
Les griffes de la nuit, Scream...)
a surtout réalisé une flopée de nanars et Swamp Thing,
malgré un accueil plutôt favorable de la part des critiques, entre
clairement dans cette catégorie. Le film connut un certain succès
en vidéo-clubs et c'est peut-être grâce à cela (ou peut-être
parce qu'entre temps, les scénaristes Alan Moore et Rick Veitch
avaient transformé la série BD en chef-d’œuvre quasi-littéraire)
qu'une suite fut réalisée sept ans plus tard. The Return
of Swamp Thing de Jim Wynorski,
plus léger, fit évidemment un bide total (les deux films sont en
fait assez rigolos si vous aimez les séries B d'horreur avec des
combats de monstres en caoutchouc). Il faut pourtant croire que
quelqu'un, à Hollywood, kiffait vraiment
Swamp Thing parce qu'une série télé fut lancée dès l'année
suivante (et même une série animée en 91 !). Swamp
Thing: The Series, qui se
voulait sombre et flippante, fut tout aussi mal reçue que le second
film, conspuée pour ses effets spéciaux cheap,
ses décors en carton-pâte et le fait d'être involontairement drôle. Le show,
qui dura trois saisons, connut toutefois un vrai succès en termes
d'audiences.
SUPERBOY (1988-1992)
- Superboy, saisons 1-4
(série, 1988-1992)
Ce cinquième reboot du
personnage fut cette fois-ci consacré à la jeunesse du héros.
Contre toute attente, un ton assez sombre et réaliste fut donné à
Superboy et le succès fut au rendez-vous. Warner imposa
finalement aux producteurs de mettre un terme à l'expérience afin
de pouvoir lancer sa propre version télévisée de l'homme d'acier
l'année suivante, avec Lois & Clark, The New Adventures of
Superman.
BATMAN (1989-1997)
-
Batman (film, 1989)
-
Batman Returns (film, 1992)
-
Batman Forever (film, 1995)
-
Batman & Robin (film, 1997)
En
1989, Warner décida de fêter le cinquantième anniversaire du
personnage en grandes pompes avec une superproduction, soutenue par
une campagne marketing colossale et signée Tim Burton (le jeune
réalisateur venait d'épater Hollywood avec Beetlejuice).
Succès incontestables à l'époque, Batman et Batman
Returns ont assez mal vieilli mais restent appréciables grâce
au talent de leur réalisateur – qui réussit le pari de leur
imposer sa touche personnelle – et à un casting
prestigieux. Le second,
malgré un scénario qui ne tient pas debout, est remarquable sur le
plan visuel (et réintroduit brillamment Catwoman). Dans une logique
typiquement hollywoodienne, Warner décida ensuite que Batman
s'adressait aux enfants (!) et demanda à Joel Schumacher de réaliser
deux suites plus « familiales ». Le médiocre Batman
Forever, avec Robin, des super-vilains ridicules et un scénario
plat, connut un accueil réservé de la part des critiques mais
explosa au box-office. Batman & Robin (+ Batgirl), qui
tient davantage du dessin animé pour les 4-8 ans que d'un véritable
film, fut par contre rejeté de manière quasi-universelle. Avec le
recul, pourtant, je trouve que Schumacher a poussé le bouchon
tellement loin que Batman & Robin a des allures de
film d'auteur (mais c'est quand même une bouse). Warner préféra en
tout cas en rester là.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
1990
Dans
les années 90, le monde n'avait d'yeux que pour les mangas japonais.
Les séries consacrées à Swamp Thing et Superman connurent tout de
même un certain succès à la télévision, et la série de films
Batman continua d'exploser jusqu'à se terminer en eau de
boudin en 97. Le reste, assez anecdotique, est constitué de
tentatives inégales (les séries The Flash et
Human Target, le téléfilm Justice League of America et
le film Steel).
THE FLASH (1990-1991)
- The Flash, saison 1
(série, 1990-1991)
Créé en 1956 par Robert
Kanigher, John Broome et Carmine Infantino, The Flash est un homme
qui court très vite et l'un des plus importants héros DC. Cette
série, au ton assez réaliste, fut bien accueillie mais ne parvint
pas à générer suffisamment d'audimat pour survivre à sa première
saison. The Flash y affronte des criminels ordinaires mais également
quelques super-vilains tirés des comics.
HUMAN TARGET (1992)
- Human Target, saison 1
(série, 1992)
Créé en 1972 par Len Wein et
Carmine Infantino, Human Target (la « Cible Humaine »)
est une sorte de détective privé/garde du corps qui se fait payer
pour prendre la place d'individus dont la vie est en danger, le temps
de résoudre la crise. La série d'action cheap qui lui fut
consacré en 1992 fut aussi mal reçue que brève (sept épisodes).
LOIS & CLARK: THE NEW ADVENTURES OF SUPERMAN (1993-1997)
- Lois & Clark: The New
Adventures of Superman, saisons 1-4 (série, 1993-1997)
Superman fit peau neuve avec
cette série optimiste et moderne, dans laquelle la vie amoureuse de
Clark Kent était plus importante que les aventures de Superman. Lois
& Clark connut un beau succès et fait désormais partie du
patrimoine pop des 90's, au même titre que X-Files ou
Friends.
STEEL (1997)
-
Steel (film, 1997)
Créé
en 1993 par Louise Simonson et Jon Bogdanove, Steel est une sorte de
mélange entre Iron Man, War Machine et Thor (un inventeur black en
armure avec un marteau). On pourrait penser que ce film de série B,
starring Shaquille O'Neal sur fond de hip-hop, est un pur
produit de blaxploitation mais en fait non. C'est le
producteur Quincy Jones, convaincu que Steel ferait un bon rôle
model pour les jeunes Afro-Américains, qui parvint à convaincre
Warner de produire ce long-métrage. Les jeunes Blacks trouvèrent
apparemment que Snoop Dogg et 2pac étaient des role models
plus convaincants, les critiques crièrent à l'arnaque et même les
fans de comics boudèrent le film. Il faut bien avouer que
Steel, réalisé par Kenneth Johnson, ressemble davantage à
un téléfilm du dimanche soir qu'à une production hollywoodienne.
Si vous avez quand même un faible pour les films de super-héros à
la con, les personnages sont assez touchants et ça se laisse
regarder. Par contre, si Quincy Jones vous suggère un jour de
produire un film, souvenez-vous que Warner a perdu quinze millions de
dollars dans cette affaire !
JUSTICE LEAGUE OF AMERICA (1997)
-
Justice League of America (téléfilm, 1997)
1997
fut décidément une année douloureuse pour DC : après
l'annulation de Lois & Clark et les naufrages de Batman
& Robin et Steel, le téléfilm Justice League of
America fut à son tour conspué par la terre entière (une série
devait suivre, mais ce pilote fut jugé si médiocre qu'il ne fut
même pas diffusé aux USA !). La Justice League se compose ici
de The Flash, Green Lantern, The Atom, le métamorphe extra-terrestre
Martian Manhunter, la pyromane Fire et la glaçomane Ice. Le
projet voulait s'inscrire dans la continuité de Lois &
Clark : un ton léger
et des scénarios davantage axés sur la vie privée des personnages
que sur l'action. Bien fichu, ça aurait pu être une bonne idée...
Bon, après c'est comme pour Steel : si vous avez un
penchant un peu maso pour les nanars, ça se laisse voir.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
2000
La
première décennie du vingt-et-unième siècle est celle qui a tout
changé : les effets spéciaux permettant désormais de faire
tout ce qu'on voulait, les super-héros entamèrent leur invasion
d'Hollywood. DC, toutefois, fut assez timide par comparaison à son
rival Marvel. À la télévision, Smallville connut un succès
rare (10 saisons, pas moins !) alors que Bryan Singer
ressuscitait brièvement la série de films Superman entamée
en 1978. Pour le reste, Warner parut ne pas trop savoir quoi faire du
catalogue DC, se lançant dans quelques aventures incertaines (la
série Birds of Prey, le téléfilm Aquaman,
les films Catwoman et
Constantine), deux adaptations très attendues de BD cultes
des années 80 (V for Vendetta et Watchmen) et bien
sûr, la trilogie de Christopher Nolan consacrée à Batman, acclamée
par la critique.
SMALLVILLE (2001-2011)
-
Smallville, saisons 1-10 (série, 2001-2011)
Smallville
revisita les origines de Superman en conservant l'angle « humain »
de Lois & Clark, mais sur un ton plus sérieux :
c'est, pour le jeune Clark Kent, un long parcours initiatique. La
série connut un succès sans précédent pour un personnage de
comics, s'étalant sur une décennie et accueillant de
nombreux autres personnages du DC Universe parmi
lesquels Supergirl, Green Lantern, Hawkman, Martian Manhunter, l'archer Green Arrow, l'amphibie Aquaman et quelques vilains terrifiants.
BIRDS OF PREY (2002-2003)
-
Birds of Prey, saison 1 (série, 2002-2003)
Créée en 1995 par Chuck Dixon, Jordan B. Gorfinkel et Gary Frank, Birds of
Prey est une équipe de super-héroïnes/espionnes comprenant Batgirl
(désormais en chaise roulante sous le nom d'Oracle), Black Canary et
The Huntress. Cette dernière est la fille de Batman et Catwoman, qui
apparaissent en flash-backs et dont les Birds of Prey assurent la
succession en tant que protectrices de Gotham City. Moyennement
reçue, la série ne dura qu'une saison.
CATWOMAN (2004)
-
Catwoman (film, 2004)
Créée
en 1940 par Bill Finger et Bob Kane, Catwoman est une anti-héroïne
ambivalente, ennemie-amante de Batman. Réalisé comme un (certes
joli) vidéo-clip, le long-métrage de Pitof souffre d'un scénario
complètement crétin : l'héroïne y affronte – tenez-vous
bien – les dirigeants d'une entreprise de produits cosmétiques !
Ce genre de conneries étaient encore acceptable jusque dans les
années 90 mais en 2004, après X-Men et Spider-Man, ce
n'était plus possible et la médiocrité du film fit pratiquement
l'objet d'un scandale planétaire ! En plus, cette
interprétation du personnage n'avait vraiment pas grand-chose à
voir avec la version comics.
CONSTANTINE (2005)
- Constantine (film,
2005)
Créé en 1984 par Alan Moore,
Stephen R. Bissette et John Totleben, Constantine est l'anti-héros
par excellence : un exorciste cynique et alcoolique. Comme on
pouvait s'y attendre, la version Hollywood fut complètement
aseptisée, incarnée par le tellement gentil Keanu Reeves. Le
nanar de Francis Lawrence bénéficia du renouveau du genre
horrifique et connut, de fait, un certain succès malgré l'accueil
mitigé des critiques. C'est à mon sens un film sans âme, qui
trahit totalement le matériel source et ne mérite vraiment pas
qu'on s'y attarde.
THE DARK KNIGHT TRILOGY (2005-2012)
- Batman Begins (film,
2005)
- The Dark Knight (film,
2008)
- The Dark Knight Rises
(film, 2012)
Il s'est dit tellement de bien
de la trilogie de Christopher Nolan qu'il me paraît presque inutile
d'ajouter mes louanges à celles du reste du monde. En 2005, Batman
Begins proposait – enfin ! – un regard adulte et
contemporain sur le personnage. La série atteignit son summum avec
The Dark Knight et son Joker inoubliable avant de se terminer
en beauté avec The Dark Knight Rises qui, sans parvenir à
égaler son prédécesseur, reste un film remarquable (on y retrouve
encore Catwoman). Il fut un temps question de faire de cette trilogie
le point de départ du DC Cinematic Universe mais Nolan opposa
son veto à Warner, expliquant que sa trilogie constituait un tout en
soi.
V FOR VENDETTA (2006)
- V for Vendetta (film,
2006)
Publiée entre 1982 et 1988, la
série culte d'Alan Moore, David Lloyd et Tony Weare ne se déroule
pas dans le DC Universe mais dans une dystopie fasciste où V,
anti-héros anarchiste, sème la zizanie. V for Vendetta
compte parmi les séries qui, dans les années 80, donnèrent un
nouveau souffle aux comics américains. « Politiquement
actualisée » pour coller aux angoisses du nouveau millénaire
et légèrement moins trash que la BD, l'adaptation
remarquable de James McTeigue fut accueillie avec l'enthousiasme
qu'elle méritait.
AQUAMAN (2006)
- Aquaman (téléfilm,
2006)
Créé en 1941 par Paul Norris
et Mort Weisinger, Aquaman est rien moins que le prince d'Atlantis.
Ce téléfilm – en fait le pilote d'une série non-retenue – fit
l'objet d'innombrables louanges. Je me demande pourtant bien
pourquoi : on a tellement l'impression de regarder la télé
en matant ça ! Ça ne m'a en tout cas pas donné envie de voir
la suite et ça tombe bien, puisqu'il n'y en a pas eu !
WATCHMEN (2009)
- Watchmen (film, 2009)
- Under the Hood
(téléfilm, 2009)
Publiée de 1986 à 1987, la
série d'Alan Moore et Dave Gibbons s'inscrivit au même titre que V
for Vendetta dans la révolution esthétique qui bouleversait
alors la BD américaine. Watchmen, toutefois, fut un événement
à part entière : ce chef-d’œuvre – dont l'action se
déroule en dehors du DC Universe – est aujourd'hui
considéré comme un classique de la littérature
anglo-saxonne. Très complexe, le récit d'Alan Moore offre un regard
complètement adulte, ultra-réaliste et très politisé sur le mythe
du super-héros. J'ai déjà dit ici tout le bien que je pensais du
film de Zack Snyder, qui parvint à adapter l'inadaptable et, ce
faisant, à réaliser à son tour un chef-d’œuvre sans jamais
trahir l'esprit du matériel source. Que le film, trop intello pour
les masses, ait connu un succès modéré au box-office est quelque
chose de compréhensible, mais que les critiques l'aient accueilli
aussi timidement, ça me dépasse absolument. Je vous conseille en
tout cas, des trois versions qui existent, le ultimate cut de
215 minutes. Le faux documentaire Under The Hood, qui
approfondit le contexte du récit, est un bonus appréciable.
CONTINUITÉS
LANCÉES DANS LES ANNÉES
2010
Warner finit par comprendre
qu'il y avait à des choses à faire avec son patrimoine et
s'efforça de produire davantage de films, parfois sans enthousiasme
(The Losers, Jonah
Hex) et parfois en y mettant les moyens
(Green Lantern, The Dark Knight Rises et surtout Man
of Steel, qui lança enfin le tant attendu DC Cinematic
Universe en réponse au succès phénoménal du Marvel
Cinematic Universe). Sur
petit écran, une fois Smallville terminé, le studio
multiplia les projets : de nouvelles incarnations de Human
Target et Constantine, un nouveau produit dérivé de
Batman avec Gotham, et surtout un autre univers partagé avec
Arrow et son spin-off The Flash. Pas moins de
dix nouveaux films sont annoncés d'ici 2020, ainsi que de nombreuses
nouvelles séries : affaire à suivre !
HUMAN TARGET (2010-2011)
- Human Target, saisons
1-2 (série, 2010-2011)
De manière surprenante pour un
personnage aussi secondaire, Human Target se vit offrir une seconde
chance avec cette nouvelle série d'action, qui fut bien mieux
accueillie que la précédente mais ne dura néanmoins que deux
saisons.
THE LOSERS (2010)
- The Losers (film,
2010)
Créés en 2003 par Andy Diggle
et Jock, The Losers est un groupe de black ops qui, trahis par
la CIA, se lancent dans une guerre secrète contre l'agence. Réalisé
par Sylvain White, ce film d'action banal, certes sympathique mais
peu convainquant, eut un succès très relatif.
JONAH HEX (2010)
- Jonah Hex (film, 2010)
Oh qu'il est vilain celui-là !
Créé en 1971 par John Albano et Tony DeZuniga, Jonah Hex est un
lone ranger typique du genre western, un chasseur de prime qui
évolue dans le dix-neuvième siècle du DC Universe. Avec un
réalisateur de la trempe de Clint Eastwood aux commandes, il y
aurait eu matière à réaliser un superbe anti-western. Warner
préféra embaucher le tâcheron Jimmy Hayward, qui voulut se la
jouer Tarantino sans avoir le talent du maître. Même la présence
du grand John Malkovich ne parvint pas à sauver cette sombre merde,
qui fut évidemment épinglée par la terre entière.
GREEN LANTERN (2011)
- Green Lantern (film,
2011)
Créé en 1959 par John Broome
et Gil Kane, ce héros aux pouvoirs cosmiques est un personnage
majeur du DC Universe. Le film fut très mal reçu et ce n'est
pourtant pas faute d'y avoir mis les moyens. Gros budget, réalisateur
confirmé avec Martin Campbell (Casino Royale),
casting respectable : tout y était sauf, peut-être, un
scénario vraiment original et un vilain flamboyant. Dix ans plus
tôt, Green Lantern aurait sans doute été un succès
populaire et critique mais en 2011, les exigences avaient monté
d'un cran. Honnêtement, je trouve ce long-métrage très respectable
en comparaison de la plupart des navets dont il est question dans cet
article. Ce n'est pas un grand film, certes, mais il y a tellement
pire ! DC envisagea un temps de faire de Green Lantern le point de départ du DC Cinematic Universe mais, suite aux critiques négatives, renonça finalement à cette idée.
ARROW / THE FLASH (2012-en cours)
- Arrow, saisons 1-3
(série, 2012-en cours)
- The Flash, saison 1
(série, 2014-en cours)
(La saison 1 de The
Flash et la saison 3 d'Arrow
se déroulent en même temps et peuvent être regardées,
chronologiquement, de la manière suivante : F1, A1, F2, A2, etc.)
Créé en 1941 par Mort
Weisinger et George Papp, Green Arrow est un justicier masqué sans
super-pouvoirs, un archer ultra-doué. Lancée en 2012, cette série
très populaire, au ton hyperréaliste, a engendré un spin-off
consacré à The Flash et tout aussi bien accueilli. On y retrouve
également Black Canary.
DC
CINEMATIC UNIVERSE (2013-en cours)
- Man of Steel (film,
2013)
Annoncés
:
- Batman v Superman: Dawn of
Justice (film, 2016)
- Suicide Squad (film,
2016)
- Wonder Woman (film,
2017)
- Justice League Part One
(film, 2017)
- The Flash (film, 2018)
- Aquaman (film, 2018)
- Shazam (film, 2019)
- Justice League Part Two
(film, 2019)
- Cyborg (film, 2020)
- Green Lantern (film,
2020)
Man of Steel, neuvième
version live action de l'homme d'acier, fut tièdement reçue
par les critiques mais enflamma le box-office. Warner décida donc
d'en faire le point de départ du très attendu DC Cinematic
Universe. Man of Steel fut pour moi une déception
d'autant plus amère que l'immense Zack Snyder était aux commandes,
je préfère donc ne pas me répandre : tout, dans ce
film, m'a profondément déplu. Warner a depuis annoncé dix films DC
d'ici à 2020, mais leur séquencement semble n'avoir à ce point
aucun sens, en termes de progression narrative, que je pressens le
pire. Très étrange également est la décision de ne pas
intégrer les séries télé en cours dans la nouvelle continuité (à
peine le premier épisode de The Flash diffusé, Warner
annonçait déjà un autre acteur pour le film prévu en 2018 :
les spectateurs s'y retrouveront-ils ?). Le problème principal
est que, là ou Marvel Studios a été créé par des passionnés
dans le but exclusif de porter les propriétés Marvel à l'écran,
Warner est un studio traditionnel. Ses dirigeants ne connaissent rien
aux comics et, mises à part les deux vaches à lait
traditionnelles (Superman et Batman), n'ont jamais vraiment cru au
potentiel cinématographique du catalogue DC. C'est sous pression,
suite au succès inouï de The Avengers, que le studio s'est
finalement décidé à lancer son propre cinematic universe et
je crains que tout cela n'ait été planifié à la va-vite, par des
gens qui ignorent tout des franchises qu'ils entendent exploiter.
J'espère de tout cœur me tromper : nous verrons bien en 2016.
GOTHAM (2014-en cours)
- Gotham, saison 1
(série, 2014-en cours)
Si
Birds of Prey se déroulait dans le futur de Batman,
Gotham se situe quant à elle dans son passé : le
commissaire Gordon y enquête sur le meurtre des parents de Bruce
Wayne et la série tient donc davantage du polar que du genre
super-héroïque. On y croise également une version adolescente
de Catwoman. Pour le moment, la série rencontre un accueil très
favorable.
CONSTANTINE (2014-en cours)
- Constantine, saison 1
(série, 2014-en cours)
Plus sombre que le film, cette
nouvelle incarnation du chasseur de démon vient de démarrer et
rencontre, jusqu'à présent, un accueil mitigé. Il semblerait
qu'elle est encore, malgré tout, trop politiquement correcte
pour faire honneur au matériel source.
2 commentaires:
T'as rien sur les docteurs ? Moi je suis plutôt Dr Jivago, Dr Who, Dr House, Dr No, Dr Folamour ou Dr Jekill, tu vois ... (en passant par George Clooney, bien sûr, même si je n'ai jamais regardé "Urgences")
merci de l'ajout, et d'avoir fait ma culture sur les super héros(je ne savais pas que le réalisateur de Spiderman s’appelait Marc Webb, c'est amusant)
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