29 avril 2012

Le FN remplacera-t-il l'UMP ?


C'est une vraie question, une question qui se pose d'autant plus que l'on constate un inévitable effritement des valeurs fondamentales du Front National, alors même que la droite « parlementaire » racole de plus en plus du côté de l'électorat d'extrême droite. Mais l'extrême droite restera-t-elle longtemps extrême ? Elle s'en défend avec une ardeur qui, comparée au peu de scrupules de l'extrême gauche à affirmer son « extrémisme », démontre son désir de rentrer dans le « droit chemin ». Pour exemple évident l'Union Européenne, dont Jean-Marie Le Pen voulait sortir à tout prix, quand Marine Le Pen se contente de vouloir sortir de la monnaie unique. Je n'ai aucune vérification de cette information, mais un commentateur politique mentionnait récemment que déjà, en interne, certains membres du Front National souhaitaient renoncer au rétablissement de la peine de mort. Par ailleurs, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle 2012, certains militants affirmaient que leur objectif était de profiter d'un inévitable effritement de l'UMP pour devenir le premier parti de droite.

Et pourquoi pas après tout ? J'ai déjà dit ici une bonne partie de ce que j'en pensais, mais quoi qu'il en soit la peine de mort est-elle vraiment si importante à défendre même si l'on est en sa faveur ? Je veux dire par-là : est-il si important de défendre ce projet-là, avec ce qu'il implique de violence et de débats sordides, au sein d'un projet politique prétendant à élever la France ? Tuer n'est jamais gai, fut-ce tuer un meurtrier sanguinaire. L'expérience démontre également que c'est assez peu dissuasif. De même que j'invitais ici les partisans de Mohamed Merah à regarder des vidéos d'exécutions d'otages par des islamistes pour mesurer la violence de ce genre d'actes, j'invite les partisans de la peine de mort « occidentale » à regarder des vidéos de chaises électriques ou de guillotines. C'est à peu près aussi écœurant. Pourquoi alors s'acharner à défendre quelque chose d'aussi peu « sexy » que la mise à mort d'un être vivant, lorsque – avouons-le – le progrès et la protection de notre société impliquent bien d'autres débats, bien d'autres décisions autrement plus importantes et moins sordides que l'exécution des meurtriers ?

Parce que la défense de la peine de mort fait partie d'un package-deal idéologique. C'est la seule et unique raison d'un tel acharnement. Il ne s'agit pas de défendre la peine de mort en tant que telle mais de défendre un package-deal qui, à l'instar de ses équivalents d'extrême-gauche, défend mordicus une certaine vision du monde, et associe des concepts parce qu'ils vont ensemble sans plus se soucier de les analyser objectivement un par un (sinon a posteriori, pour en justifier la validité).

Ainsi donc – et je caricature à peine – on va adopter tout dogme de droite antérieur aux années 1960 et rejeter tout dogme (nécessairement gauchiste ou du moins décadent) qui leur est postérieur. Staline, Mao et Pol Pot étaient des monstres sanguinaires, mais ni Pinochet ni Franco ni Milosevic n'en étaient : ils ont « sauvé » leur pays et ils n'ont tué personne ou s'ils l'ont fait c'était pour le bien commun. La vie est sacré lorsqu'il s'agit d'avortement mais elle ne l'est pas lorsqu'il s'agit de peine de mort (et je ne parle même pas de végétarisme !). Il faut faire des bébés pour contrer les bébés des immigrés. L'islam est obscurantiste par essence et à jamais mais la chrétienté est vouée au progrès et à la tolérance. La colonisation européenne était un cadeau offert aux peuples occupés mais les autres occupations de l'Histoire étaient néfastes. L'éducation doit être vue comme une transmission de savoir et rien d'autre, car l'idée qui consiste à « apprendre à apprendre » a ruiné notre système éducatif à elle-seule. La musique classique et le jazz sont formidables mais les musiques actuelles ne sont que du « boum-boum ». Les blagues racistes sont drôles même quand on les fait devant les caméras. Les civilisations noires et arabes sont inférieures aux civilisations asiatiques et occidentales, ce qui est prouvé par des études sérieuses, etc, etc.

Ce à quoi je répond : Toute idée postérieure aux années 1960 a le mérite de prendre en compte celles qui étaient antérieures, quand les idées antérieures ne pouvaient anticiper leurs descendantes. Staline, Mao, Pol Pot, Pinochet, Franco et Milosevic étaient tous des monstres sanguinaires. Il est plus raisonnable de s'efforcer de respecter la vie dans tous les cas : quelle que soit notre position envers la peine de mort, l'avortement et le végétarisme, il convient de faire preuve d'une grande prudence. Est-il nécessaire d'opposer les bébés des uns à ceux des autres et de vouloir à tout prix maintenir notre population à soixante millions quand le Canada et l'Australie s'en sortent très bien avec une densité de population autrement plus faible ? Les religions ont toutes vocation à abrutir ou à élever, selon l'interprétation que l'on fait des textes. Les colonisations et occupations non-souhaitées sont toujours un « cadeau » empoisonné, parce que l'occupant n'a jamais rien à faire du sort de l'occupé, que ce soit ici ou là, mais pour autant il est complètement débile d'accuser les français actuels des crimes commis par leurs ancêtres : tournons la page une fois pour toute ! L'éducation peut être vue comme un transfert de connaissances et un « apprentissage de l'apprentissage », l'un n'est pas contraint d'exclure l'autre. Toutes les esthétiques musicales se valent, chose évidente pour n'importe-quel musicien sérieux, étant entendu que l'on ne saurait réduire le génie artistique à une simple performance technique. Les blagues racistes peuvent être drôles si elles sont vraiment bonnes, mais pas si on les fait devant les caméras. Hiérarchiser les civilisations est un exercice très dangereux compte-tenu de la multiplicité des paramètres à prendre en compte, la preuve étant que le test de Q.I. qui place les Noirs derrière les Caucasiens et sert à justifier la colonisation, place les Asiatiques devant les Caucasiens et devrait donc justifier dès demain une occupation immédiate de l'Europe par les Orientaux (mais cela l'extrême droite ne le propose jamais), etc. etc.

Tout cela, toutes ces idées qui une à une méritent d'être débattues mais qui, prises en bloc, démontrent une totale absence de recul, tout cela se limite à refuser le temps qui passe au nom d'une équation simplissime : « c'était mieux avant ». De quoi que l'on parle, de quoi qu'il s'agisse, c'était mieux avant. Cette idée, ou en tout cas ses modes d'expression actuels, je pense que nombre d'électeurs du Front National la refuseront bientôt pour la bonne raison qu'ils sont nés après 1960 et la fin d'un certain monde. L'étonnant succès du FN auprès des jeunes va, à mon avis, accélérer ce processus de modernisation. Les aînés, Jean-Marie en tête, seront bientôt morts, et les jeunes frontistes pourront ajuster le tir, chose que Marine a déjà commencé de faire. Les militants du FN continueront de se battre pour une « Europe des Nations », pour une Europe chrétienne, pour un protectionnisme économique, pour que cesse l'immigration, mais ils le feront au nom d'arguments qui se voudront de plus en plus pragmatiques et de moins en moins idéologiques. Ils ne toléreront bientôt plus les rêveries obsolètes d'une génération en voie de disparition. Ils n'iront plus affirmer que la colonisation était une bonne chose, faire des blagues douteuses sur l'holocauste, comparer les mérites des dictateurs fascistes aux défauts de leurs homologues communistes, prétendre que tel genre musical est supérieur à tel autre. Ils admettront bientôt l'avortement parce qu'il arrangera les plus jeunes d'entre-eux. Ils renonceront bien-vite à la peine de mort parce que c'est finalement un débat assez vain. Feront-il cela par pure démagogie ? Même pas ! Ils le feront parce qu'ils se moderniseront ! Et ils auront raison ! Ce faisant, ils se donneront précisément les moyens de concurrencer l'UMP, qui se veut respectable et républicain en dépit du mauvais goût assez outrancier de la gouvernance sortante. L'UMP a marché sur des œufs, flirté de trop près avec la division quand il eut fallu prôner l'union, mais l'UMP reste respectable pour nombre de ses électeurs, les mêmes qui crachaient sur le FN au second tour de l'élection présidentielle de 2002. Ces mêmes électeurs se tourneront volontiers vers Marine Le Pen, lorsqu'elle aura fait amende honorable du passé douteux de son parti.

Le fera-t-elle ? Oh que oui ! Le FN va même aller jusqu'à changer de nom : c'est annoncé et c'est habile, parce qu'un « front » est toujours « contre », là où un « parti », un « mouvement », une « union » peuvent être « pour », c'est à dire non plus dans l'opposition mais dans la majorité. Alors oui : peut-être que le Front National sera, à terme, le prochain parti de droite dominant. Mais le temps qu'ils en arrivent là, deux ou trois élections présidentielles de plus à mon avis, ils se seront sagement alignés sur les idées de la droite « parlementaire », ils seront sagement devenus tout ce qu'ils dénoncent aujourd'hui. À force de compromission, ils n'auront plus rien d'extrême et ils ne seront alors ni plus dangereux ni plus répugnants que Nicolas Sarkozy et ses amis.

Est-ce à dire qu'il ne faut plus lutter contre le FN si l'on est opposé aux valeurs qu'il défend ? Certes non. Mais si l'on craint qu'il ne transforme un jour la France en dictature fasciste, alors je crois qu'il n'y a pas grand chose à craindre : l'avidité politicienne et les compromis qu'elle entraîne sont les mêmes partout, de gauche comme de droite. Le mythe du FN fascisant et anti-républicain vient d'être entamé par Marine Le Pen. Son succès sans précédent ne saurait que l'encourager à poursuivre en ce sens !

Et à vrai dire, si tout cela pouvait amener les gens à parler franchement, à dire ouvertement ce qu'ils pensent, j'aimerais autant. Parce qu'autant le gouvernement Sarkozy me donne la gerbe à force de flirter avec ce qu'il a toujours prétendu dénoncer, autant je préfère que ceux qui ne veulent pas de l'islam ou des maghrébins en France, ou de l'Union Européenne, puissent en débattre publiquement plutôt que de se cacher et d'être finalement au second tour tels un lapin sorti du chapeau en mai 2002 ! Et puis même, je le dis franchement : on a le droit de se poser ces questions, ce n'est pas qu'une affaire de droite ou de gauche. Il n'y a rien de pire que le tabou. On a quand même des problèmes liés à l'immigration de seconde ou de troisième génération et ce n'est pas nécessairement être contre l'immigration dans l'absolu que d'évoquer ces problèmes-là. De ce point de vue-là, c'est le package-deal idéologique de gauche qui mérite d'être montré du doigt : à force de ne pas parler des choses qui posent un petit problème, elles deviennent un gros problème. De même que l'on peut être pour une Europe fédérale et contre l'obscurité kafkaïenne des institutions européennes actuelles.

Mais pour en en revenir au FN, d'ici à ce qu'il se soit « réhabilité », il est probable qu'un autre dirigeant politique apparaîtra, qui exhumera les idées les plus radicales de Jean-Marie Le Pen, les modernisera vaguement, traitera Marine Le Pen de vendue et récupérera les insatisfactions d'une France en souffrance. Anticipant cela, je ne dirai qu'une chose : il est temps d'enterrer les idéologies du dix-neuvième et du vingtième siècle, qu'elles soient de gauche ou de droite. Le monde a trop changé. Nous avons trop changé. Le clivage droite/gauche est une momie. Et s'il faut à tout prix fonctionner en dogmes, réinventons au moins nos dogmes en fonction de ces changements.

27 avril 2012

Touche pas à mon sondage !

Ils ont bon dos, les instituts de sondages, bientôt accusés de faire les élections à eux seuls. Pourtant, ce qu'on ignore souvent, c'est qu'ils sont soumis au contrôle de la très officielle Commission des Sondages.

Cette commission n'est pas pas non plus exempte de toute critique mais néanmoins, si l'on s'en réfère aux dossiers qui sont posés sur ses bureaux, elle est profondément attachée aux valeurs de la République : 




22 avril 2012

Les bébés tuberculeux de Canal +

Moi, je voulais juste regarder Le Petit Journal sur le site de Canal +. J'avais pas du tout envie de mater des bébés tuberculeux avec la tronche pleine de sang...

Ben ouais... sauf que... regardez en bas à droite :


Vous voyez ce que je vois ? O_O 

Wesh... c'est juste complètement dégueu

Alors voilà... je sais pas ce qui leur a pris mais moi du coup ben au lieu de regarder Le Petit Journal, je suis allé gerber pis maintenant je fouille dans mes placards voir si j'ai pas une corde pour me pendre...

Merci Canal + ! XD

17 avril 2012

La nouvelle coquille de David Pujadas

Après ça, David Pujadas revient en forme sur ce blog, avec une belle belle coquille... C'est à peine si, lors de sa série d'interviews des candidats à l'élection présidentielle, lors de l'émission Des paroles et des actes, il n'a pas traité ouvertement François Hollande de menteur. Vous n'avez rien entendu ? Moi non plus, mais regardez un peu ce qu'il y a écrit en arrière plan :

Message subliminal ? Presque : il y avait en fait écrit « Parlement européen » dans plusieurs langues et nous avons ici la version italienne. Juste au-dessus, c'était écrit en français : nous sommes passés à deux doigts de voir M. Hollande sur fond de « ParleMENTEURopéen ».

Tout de même, M. Pujadas : est-ce bien sérieux tout cela ?

15 avril 2012

C'est peut-être un détail pour vous...

Une anecdote qui est bien plus qu'une anecdote, vécue pas plus tard que cet après-midi. Je ne tenterai pas de vous l'expliquer mais après plus d'un an à Phnom Penh, je puis vous dire que cette « anecdote » en dit très, très long sur l'âme khmère...

Nia et moi commandons une seconde tournée de bières. J'ai fini mon verre, il reste dans le sien deux centimètres de boisson. Juste à côté du verre, sur la table, le téléphone portable de Nia. La serveuse arrive, pose sur la table deux verres de bière pleins. Totalement pleins, au millilitre près. Elle s'empare de mon verre puis de celui de Nia, constate avec angoisse que ce dernier n'est pas tout à fait vide, hésite deux secondes. Le laisser signifie qu'elle ne débarrasse pas la table. Le prendre signifie qu'elle ne laisse pas Nia terminer la boisson qu'elle va payer. Dans les deux cas, c'est un problème. Une solution s'impose : la serveuse s'apprête à déverser le contenu du verre presque vide... dans le verre totalement plein, ce qui aura pour conséquence immédiate de faire déborder celui-ci, d'en foutre plein la table et à côté jusque sur les genoux de Nia, et de bousiller au passage le téléphone portable. Voyant venir la catastrophe, Nia se précipite, arrache le verre des mains de la serveuse et finit sa bière cul-sec. Satisfaite, la serveuse prend le verre désormais vide et s'en va.

Elle a bien fait son travail, nous soupirons de soulagement, la journée poursuit son cours.

13 avril 2012

De l'expression des femmes regardant les couchers de soleil...

« Que fait-on dans un lieu tel que Capri ? Qu'attendront de nous nos parents et amis, lorsqu'il faudra leur raconter Capri ? On regarde le soleil se coucher. Une excursion à Capri n'a de sens qu'agrémentée d'un coucher de soleil. Alors, l'heure venue, on trouve une terrasse de café bien placée. Sandra, les yeux plissés, prend cette expression sérieuse qu'ont souvent les femmes en face d'un coucher de soleil. On regarde toujours le soleil se coucher avec émerveillement, oubliant que l'on regarde en fait un crépuscule. Il est intéressant de constater combien l'expression « coucher de soleil » se vêt d'une connotation douce et romantique, quand le mot « crépuscule » – qui désigne pourtant la même chose – assombrit les visages. C'est probablement ce qui explique que les femmes, en dépit de la béatitude que leur inspirent les couchers de soleil, prennent cet air sévère lorsqu'elles en admirent un. Sans doute l'instinct leur dicte-t-il que les ténèbres approchent, qu'il faut songer à se protéger des bêtes féroces. »

Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours d'écriture.

11 avril 2012

Vous reprendrez bien un peu de discodéine ?

Alors voilà : ça fait un petit moment que j'avais envie de partager davantage de musique avec vous, de vous faire découvrir des trucs un peu différents, des artistes oubliés ou méconnus dont le travail mérite d'être exposé davantage. Pour autant, je craignais que ce blog - qui a vocation à répandre mes idées tordues sur le monde - ne se transforme en blog musical au détriment de l'écrit.

Le mieux était encore de couper la poire en deux. J'ai donc la joie de vous annoncer la naissance du Shaomix, un blog 100% musical. Cela ne signifie pas que je ne posterai plus jamais de musique ici, ou que je ne posterai pas certaines choses sur les deux blogs à la fois, mais ça sera globalement plus ordonné. Par ailleurs, ce système me permettra d'indexer les morceaux (par artiste, par genre, par année, par nationalité...) : les curieux s'y retrouveront mieux.

Quant au contenu : attendez-vous à un joli bordel (comme d'hab', quoi)... Peu de chance, certes, de trouver ici du heavy-metal ou du classique... Mais pour le reste ça sera assez large : musiques électroniques et expérimentales en tous genres, du trip-hop à l'ambient en passant par des choses très dansantes ; world music et jazz ; funk et hip-hop ; niaiseries synthpop des années 80 et pop-songs irrésistibles ; trucs bizarres importés du Japon ; musique classique indienne ; outrages post-punks et autres raffinements sont au programme.

Début des festivités ici (avec Goldfrapp parce que Goldfrapp est le meilleur groupe du monde !).

Cette fois, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenus !

9 avril 2012

Pour une campagne électorale haute en couleurs !

Cette campagne électorale est un peu molle, il faut bien l'avouer... D'aucuns parlent d'un manque de ferveur, d'autres dénoncent un manque de propositions de la part des candidats... Il y a comme une absence : celle d'un véritable élan démocratique.

Heureusement, entre en scène Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem ! Ce jeune homme créatif a eu l'idée brillante de teindre ses cheveux de la couleur emblématique de son parti :


Je trouve la démarche admirable : c'est exactement le genre de choses dont on a besoin pour donner à cette campagne une véritable dynamique ! J'irai même jusqu'à dire que cette idée pourrait bien révolutionner notre conception de la politique !

C'est pourquoi, avec l'assistance technique de Nia et son salon de coiffure virtuel, j'ai décidé d'inciter vivement les premiers secrétaires et secrétaires généraux des autres partis à en faire autant !

Martine Aubry pour le Parti Socialiste :


Jean-François Copé pour l'UMP :


François Delapierre pour le Parti de Gauche (Front de Gauche) :


Cécile Duflot pour Les Verts :


Sans oublier Steeve Briois pour le Front National :


ERRATUM : Heu... alors en fait, là on me dit que... en fait il est... heu... que en fait Marc Fesneau et ben... il est roux...

C'est ballot...

8 avril 2012

Psychanalyse d'une intelligence artificielle


C'est assez curieux, parce que je ne connais que des gens qui détestent A.I. Intelligence artificielle de Steven Spielberg. Je dis « curieux » parce que c'est sans aucun doute son meilleur film, celui qui transcende le plus le genre auquel il appartient, qui s'apparente le plus à ce que l'on nomme pompeusement un « film d'auteur ». C'est aussi celui que Spielberg a le plus soigné visuellement. Je ne parle même pas des effets spéciaux mais d'une réalisation magistrale, d'une photographie irréprochable, de cadrages incroyables, d'une volonté de se dépasser artistiquement que je ne retrouve dans aucun autre de ses films.

Je crois que la raison pour laquelle A.I. a tant déplu, c'est parce que tout le monde est passé à côté de son véritable propos. La plupart des spectateurs en attendaient un divertissement, une grande aventure épique comme Spielberg sait si bien les conter, la démesure de Kubrick en plus : A.I. leur a paru mou et niais. D'autres s'attendaient sans doute à une réflexion sur ce que c'est d'être humain, sur la limite entre la machine et l'homme, etc. Mais ce thème phare de la S.F. était déjà tant rabâché qu'il n'y avait plus grand chose à ajouter. Il en est certes question dans A.I. mais ce n'est pas le cœur du propos. Personne ne semble, par contre, avoir songé à interpréter ce film sous l'angle psychanalytique. C'est assez dommage car si A.I. parle sérieusement de quelque chose, c'est bien de psychologie.

Moi, ce film il me fait chialer à chaque fois, et ce n'est pas à cause du sentimentalisme qu'on lui prête (à tort), ni parce qu'il est triste ou beau ou touchant, mais parce qu'il fait référence à une déchirure que nous connaissons tous. La plus terrible, la plus irréparable, la plus intime. Et aussi, sans doute, la plus répandue. Celle du jour où nous réalisons que nous ne sommes pas uniques, ni parfaits, ni autant aimés qu'on a bien voulu nous le faire croire. Celle du jour où nous réalisons que notre mère est une salope et notre père un lâche. Celle du jour où nous comprenons que nous ne sommes pas le centre du monde et que, à vrai dire, le monde n'a cure de notre devenir. Celle du jour où nous comprenons que nous sommes seuls.

Je n'ai pas fait d'études en psycho et je ne sais pas exactement à quel âge ce drame intérieur est censé se produire, je pense d'ailleurs qu'il ne se produit pas d'un coup mais peu à peu, tout au long de notre enfance. Cela correspond en tout cas à la première partie du film, celle durant laquelle David ne peut empêcher qu'on le rejette après l'avoir aimé, jusqu'au moment où on le balance dans le monde, dans la vie, dans l'âge adulte en somme, sans l'avoir averti des horreurs qui l'attendent (sa mère le lui dit d'ailleurs, au dernier moment : « Je suis désolée de ne pas t'avoir parlé du monde »).

Arrive la seconde partie du film : la quête de la Fée Bleue, celle qui doit transformer le robot en « vrai » petit garçon, celle qui rendra possible l'impossible et annulera la déchirure de la séparation. Qui est la Fée Bleue ? C'est le mythe que nous recherchons toute notre vie, essentiellement à travers la relation amoureuse, parfois dans l'amitié, voire dans la parentalité. C'est la quête, au milieu d'un monde hostile, d'un être spécial qui n'existe pas. Parce qu'il n'y a pas de bonne fée mais juste d'autres êtres comme nous, blessés, abandonnés. C'est la lutte pour survivre au milieu des cannibales qui, comme à la « Foire de la Chair », tuent sous prétexte de célébrer la vie. La boucle est d'ailleurs bouclée d'avance par le postulat du film lui-même : que cherche donc un couple qui adopte un enfant-robot qui ne vieillit jamais, dont la dévotion est inconditionnelle ? Quoi d'autre que l'amour que leurs propres parents leur ont confisqué ?

La dernière partie, enfin, sans même parler de cette fin hallucinante avec les aliens, aborde la question de l'acceptation. Tout le monde a hurlé au scandaleux happy end mais ce n'est pas du tout un happy-end ! David ne retrouve l'amour de sa mère que le temps d'une journée, pour ensuite le perdre à jamais. Cet éphémère, il doit s'y soumettre sans révolte et c'est alors, à ce prix seulement, qu'il pourra profiter de ces brèves retrouvailles. Cette fin nous dit que si nous acceptons de goûter à de courts instants de tendresse, sans attendre d'eux qu'ils se transforment en un amour éternel, immuable et indestructible, alors peut-être saurons-nous jouir de l'existence. Ce n'est qu'à cette condition que, tout comme David qui accède à une certaine forme d'humanité (puisqu'on nous explique qu'il se met à rêver dans son sommeil), nous accédons enfin à nous-même, libérés des illusions d'une désillusion refoulée.

La dernière image (pas seulement celle de David et sa maman blottis dans le lit mais le plan séquence, lorsque la cadre s'élargit pour inclure peu à peu le robot-nounours, la fenêtre, les autres fenêtres de l'immeuble qui s'éteignent peu à peu) est particulièrement signifiante (et émouvante) parce qu'elle évoque l'idée que se fait un jeune enfant du monde rassurant, chaleureux qui l'entoure. Essayez de vous souvenir de votre petite enfance, de la perception que vous aviez du monde à l'époque où il vous semblait encore inoffensif : il y a des chances pour que le tableau colle parfaitement. Et ce tableau si doux, si beau, si parfait, c'est ce à quoi le film nous dit de dire adieu parce que nous l'avons déjà perdu, irrévocablement.

Et c'est pour ça qu'A.I. me fait chialer : parce qu'il parle à mon inconscient, au petit garçon qui est tapi tout au fond de moi. Parce qu'il lui dit que ce qu'il croit avoir perdu n'a, en fait, jamais existé. Parce qu'il lui dit qu'il faut y renoncer pour de bon. Et cela, comme tout un chacun, j'ai encore un peu de mal à l'entendre.

Alors on dira ce qu'on veut : je trouve assez extraordinaire qu'un « simple » film de science-fiction tape aussi juste, cible aussi habilement la cause première de nos souffrances et de nos colères, pour finalement nous offrir quelques pistes quant à la manière d'en guérir ! Pas si mal pour un prétendu nanar...

7 avril 2012

Moi je sais pour qui il faut voter !!!















Il y a bien entendu M. Jacques Chirac :

Il y a également M. François Mitterand : 


Mais il y a surtout (Dieu soit loué !) M. Georges Pomipidou :


Si tu votes pour lui, ma parole tu gagnes une R16 TS !!!

6 avril 2012

Les Cambodgiens sont-ils frustrés sexuellement ?

Je vais peut-être un peu vite en besogne mais vous conviendrez que les glaces qu'on trouve à Phnom Penh ont une forme troublante...


Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...