31 octobre 2008

... (8)

celui qui se veut juste
erre en un labyrinthe sémantique
examine sans cesse
mais ses avancées nourrissent
autrement



30 octobre 2008

... (7)

placer l’éthique au centre de l’acte
est un labeur de funambule
épuisant, sur des œufs permanents
au cœur de cet enfer
réside la joie


29 octobre 2008

... (6)

le rose bonbon de l’œuvre
porte son intégrité
dépourvu de niaiserie
l’art radical est une âme morte

sans recul


28 octobre 2008

... (5)

celui qui ne lit dans le corps de l’autre
qu’un confortable réceptacle
sans fascination esthétique
le sens même du mot « désir »
lui échappe


27 octobre 2008

... (4)

le vrai désir est un chant liturgique
il déborde en celui que consume
des préoccupations d’ordre divin
le corps devient l’autel de cérémonies
sacrées


26 octobre 2008

... (3)

ce qui n’est pas disponible ne peut être acheté
ni par le hurleur ni par le loup blanc
ce qui est libre de droits
sera la pitance lunaire
du hurleur


25 octobre 2008

... (2)

les cryptozoologues peuvent toujours énumérer
les tares des anges
les exobiologistes savent que la lumière
provient des soleils
& c'est un fait


24 octobre 2008

... (1)

la synchronie est illusoire dans la durée
quoi que tissant la toile
elle n’est qu’au service
d’une infinité d’anachronismes
vitaux


23 octobre 2008

Nia / 1 - Jungle de toi




















1 - Jungle de toi
2 - Me perdre en toi
3 - Hiroshima en août

je vis dans une jungle de toi

je suis une fenêtre ouverte sur nos fausses notes
chaque jour
est une nouvelle
chaque jour
répétition
chaque jour
d’un opéra
chaque jour
avorté

je m’efforce de ne rien faire d’autre que des mots
je m’efforce de ne pas
à pas je tourne autour du
potiron
je me force
digne et serein comme un archange en rut !

mes dents du fond baignent dans
nos ambivalences
nos jeux secrets
nos démences imaginaires

où sont les antibiotiques ?!
qui a caché l’antirobe ?!

intuition vaine/sixième sens h.s./médiumnité déglinguée
demain est néant
dramaturgie irrévélée
trajet d’y
irrévérente
le sens est déguisé en je capte que dalle
dé où ? sexe miamachina !
juste un puits d’amour répétitif

je m’interroge en attendant la neige

& toi innocente choupette
tu ignores ton propre âge
tu te crois petite gamine
ha !
vieille âme
réchappée d’ères antiques
vers des lendemains cruciaux

un jour tu sauras !

si tu étais autre chose
je lirais tes pensées
comme je lis les autres
mais tu es un mur de briques
& moi statue
réduite au statut néant
coucou de midwich

tes coucous font mes jours
tes inconnues mes équations
mathématique(s)
je me retiens
je n’effleure que
… (!)
j’effleure quoi ?
tes yeux ?
même pas sûr !

je tourne en rond dans une flaque inflammable
combustion spontanée
tu viens et reviens et tu restes

tu parles de lui
tu es avec moi
tu parles de lui
tu es avec moi
toujours présente indifférente
d’éternelle dernière nuit grave
en éternelle dernière nuit grave
(tue) mens à la santé !

je suis là
où est-il ?

il est ton ombre
je suis ton temps

mais l’éthique m’enchaîne
à un silence enragé
l’impatience déchire mes nuits
pourrit mon sommeil de poèmes impromptus
tu m’habites
tu me hantes
fantômette

exquise

j’aime bien, en fait…

on saura quand l’eau se sera retirée

21 octobre 2008

Sensibilité

















une nuit, les loups hurleront à ta lune
une nuit, tu découvriras que l’on peut faire tomber les objets des murs à condition d’être deux
une nuit, tu regarderas ses mains transformer la cire des bougies en lettre d’amour anti-spam

tourbillon ressenti
ensemble - uni
libère ce que le multiple divise
visitant les hauteurs
tu oublieras l'absence
de sensibilité

l’esprit s'était trop enlisé
longue domination de ce qui freine
(ce qui empêche)
écoutée, la voix qui résonne
qui tape à ton carreau, qui se donne
croire
est le vrai miroir
la sensibilité

emporté
tu
souris
tes sens te guident
rien ne vaut que rien

matin enfin apparu
vérités toutes nues
(ne plus pleurer)
personne n'est assez pour personne
tout est trop pour chacun
seul celui qui abandonne
trouve
(tout ce qui est bon)
voit l’ensemble
expose l'être
la sensibilité

demain tu étais vieux
atteingnais-tu ton mieux ?
la volonté
juste
jour où tu es là-haut
non-erreur, non-fardeau
(archange)
loin de ce qui démange
(ne peux refuser cadeaux !)
tu deviens
sensibilité

un jour, le vent soufflera paisiblement sur la ville, & tu rencontreras des êtres dévoués à l’appréciation du temps
un jour, la radio t’expliquera le chant des tablas & l’odeur des épices
un jour, un bouton, un fil & une aiguille te montreront que celui qui cherche cherche mal, & que la réponse est toujours dans la question

20 octobre 2008

La tentation de l'eau / 2 - Cartographie des conséquences

1- Comme le temps qu'il fait
2- Cartographie des conséquences
3- ???








cartographie des conséquences
enfance, intense
maison douée de raison

le vide était fait
lova-lova light
les lendemains blancs comme neige

on ne sait jamais
à quelle heure
sont livrés les colis-surprise

verts comme neige
disais-je
jusqu’à la vallée multicolore (joie !)

2 perles contre
2 murs de sérénité
2 voies, cartographie : néant

imprévu, toujours
il faudrait pouvoir
se lasser des équivoques

triangle de damoclès (attention : fragile !)
glaive de braise qui s’effrite
au croisement de nos yeux, mais...

tentation du sable, si douce
fuck aux chansons populaires mélodramatiques !
étreinte de shiva

vieillir sage – peut-être
comme un ours
qui se nourrit de dieu

câliner la fée – sans doute
des bisous
exclusivité/compassion - compatibles ?

on doit bien pouvoir se frayer au milieu
il faudrait essayer, un truc comme…
bisounours ???!!!

un compromis persopolitique
un pacte peut-être
2 quêtes, côte à côte

cartographie des conséquences
un beau mariage ?
un beau carnage ?

c’est juste que quand je te vois, je…
dis-moi non, stoppe/
encore !

c’est un peu ainsi
c’est inéluctable ce tremblement
mais je ne veux plus égarer l’extase

la lumière d’en haut
le calme d’en bas
cet amour qui m’arrose

cet inconditionnel que ne valent
ni les mots ni les caresses
mais que peut-être… ?

ne m’emprisonne pas, tentation du sable, emplis-moi plutôt
ne pourrions-nous juste danser
sereinement avec l’eau ?

11 octobre 2008

Lingam
















en exil
répétitif
agonise un bilan commun
proactif, précipice

répétition 
increvable boucle 
exhibition pudique
yin et yang en triangle

toi, toi, mon toi !
illusoire
en/gluant
sournois

veuillez patienter…
déjà dupé !
soufflent
les leurres

quelle heure ?
trop tard
sur le seuil
de l’orgueil

poussif sur le dance-floor
emporté par la fontanelle
les pieds enterrés
dans le sable

la voix qui porte
qui frappe à la porte ?
shiva amoureux
justice ambiguë

ambivalente avalanche
neige qui se déploie
sans loi nulle foi
sans voix nul émoi

savoir
ce que ces mots
creusent
ocre qui se moque ? bric & broc médiocre(s) ?

tout ce verbiage
place du marché
détourné
nié le temps

rentré dans leur jeu
poussé dans le je
sorti sous des pluies acides
rentré dans la nuit lucide

dissection par la démence
âmennemi s’acharne harcèle jusqu’à la gerbe
réactions superflues mais soulevées
par le désir sensuel de transparence

la scène appelle
plus forte
se retirer vraiment ?
éjection précoce ?

en attendant
bon dos (toujours)
lire entre les instants 
aspire hors du monde (?)

lingam
linge-âme salant famille
brûle pourpoint certes
mais roseau en dedans

bref…
vivement lundi, vivement l’indice, exil 2010
exit en l’inde ivre d’humide
l’humilité, enfin !

9 octobre 2008

Crise du logement

Apparemment c'est pire que ce qu'on nous dit :

« LYON 9
Location - Appartement - 1 pièce(s) - 25 m² environ
IDEAL COLOC POUR TROIS LYON 09 AV MEZZANINE STUDIO DE 25M² EN TBE KITCH EQUIP DBLE VITRAGE PX METRO »

Hardcore ! Lol !

4 octobre 2008

So cuuuuuuuuuuuute!!!

C'est tellement mignon, mignon, MIGNON !!!

(Ben ouais, chacun ses vices ^^)



The Vels, Look My Way (1984).

1 octobre 2008

La menace fantôme

La personne avec laquelle j’ai eu une récente altercation par email - oui je sais c'était stupide de réagir comme ça mais à la fois ça fait dix ans que ces gens m'emmerdent et que j'opte pour le silence et j'ai décidé qu'à partir de maintenant ça suffit ! - cette personne, donc, m’a averti qu’il n’était pas dans mon intérêt de « me faire un ennemi supplémentaire ». Très gentil conseil qui me laisse toutefois perplexe : j’aurais des ennemis, moi ? Outre que ce concept d’ennemi me semble peu ou prou sorti d’une cour de récréation d’école primaire, je m’interroge. Parce que pour autant que je le sache, tous les gens qui me connaissent un tant soit peu n’ont peu ou prou que des choses gentilles à dire à mon sujet (la personne concernée n’a qu’à faire son petit sondage si elle tient à le vérifier, je ne fais même pas acte de présomption en affirmant cela !). Ah ben oui, mais ça, ce sont les gens qui me connaissent. Il y a aussi les gens qui ne me connaissent pas. Enfin ceux qui me connaissent de vue, de nom, de réputation, ceux qui ne m’ont jamais adressé la parole, ou au mieux deux minutes, bourrés, lors d’une soirée il y a huit ans. C’est parmi ces gens-là, qui ne me connaissent pas que se sont toujours trouvé mes supposés ennemis. Incroyable, non ?

Il se trouve en effet que, si l’on remonte à l’époque (révolue) à laquelle j’étais un acteur relativement important de la scène culturelle lyonnaise, j’ai appris qu’un certain nombre de gens, tous ou presque inconnus au bataillon, ne m’aimaient pas. J’entendais des rumeurs, des amis m’avertissaient que tel ou tel daubait sur ma gueule et l’on me rapportait des propos totalement ahurissants à mon égard, qui ne manquaient jamais de me choquer et de choquer mes proches. Et puis les années ont passé, j’ai pris du recul et j’aurais bien aimé oublier tout ça mais de temps en temps je croise quelqu’un que je ne connais pas, où bien on me contacte via Myspace, et j’ai droit à des sous-entendus malveillants, des remarques ambivalentes, voire carrément à des « insultes polies » comme ce fut le cas de la part du destinataire du mail évoqué ci-dessus, qui s’étonne que je réagisse grossièrement à ses propos si courtois. Je lui ai quand même présenté mes excuses pour mon vocabulaire, puisque elle me l’a demandé… Mais nous savons elle et moi ce qui a été dit et par qui !

J’ai quand même observé quelque chose : ces gens qui ne m’aiment pas, ces ennemis inconnus avec lesquels je n’ai jamais eu l’honneur de discuter, je sais quand même à peu près qui ils sont. Et ils appartiennent systématiquement à l’un ou l’autre de ces deux milieux : les gauchistes anarchistes ou les artistes vraiment underground. Pourtant, on peut difficilement me reprocher d’être un ultralibéral ou un fasciste dans l’âme, et j’ai assez fait dans l’artistique underground pour partager les galères de la deuxième catégorie. Alors quoi ? Et bien, j’ai fini par comprendre : ces deux milieux socioculturels (si j’ose dire) ne supportent pas la joie de vivre. Les premiers parce qu’il est indécent d’être heureux dans un monde gouverné par les méchants, les seconds parce qu’il est indécent de ne pas être dépressif quand on est un vrai artiste et que si l’on a le culot de s’amuser, l’on ne peut être qu’un imposteur. Ou alors il faut être cynique, ne rire qu’à travers l’ironie la plus grinçante. Enfin je dis ça, je peux me tromper : mais j’ai assez fréquenté ces deux milieux pour ne trouver aucune autre explication. Ah oui, il y a aussi le fait que dans ces deux milieux il faut absolument être humble. Pas humble vis-à-vis des autres car il est de bon ton de les critiquer et de leur signifier son mépris, mais humble dans le sens de s’habiller en noir avec des fringues bien usées, de faire semblant de ne pas s’aimer soi-même pour justifier son manque d’amour pour les autres, de raser les murs, de baisser la tête en marchant, de ne surtout jamais se la ramener. En tout cas jamais d’une manière glamour, mais toujours en douce, avec cynisme et froideur. Et puis il y a aussi le crime suprême, qui est de se vouloir fédérateur, d’organiser du culturel, parce que ça c’est forcément vouloir être au centre de tout, tout ramener à soi et essayer de faire de la récupération. Enfin ça dépend du degré d’underground de la programmation, bien sûr. Si l’on ne fait que dans l’underground glauque (suivez mon regard), c’est différent, c’est pas pareil. Il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur, vous connaissez la chanson…

Je suis désolé les mecs mais il se trouve que oui, il y a des gens qui s’amusent dans la vie (ce qui ne les empêche pas d’avoir leurs bonnes phases dépressives comme tout-un-chacun, d’ailleurs) et oui, il y a des gens qui aiment la vie et d’ailleurs elle n'est pas si moche que ça ! Et oui, il y a des gens qui aiment les entreprises fédératrices et qui trouvent en toute spontanéité que c’est chouette de faire des trucs ensemble entre artistes (seulement il faut bien que quelqu’un les organise, ces trucs ensemble). Il se trouve aussi, c’est vrai, que certaines personnes aiment parader en soirée, être la plus belle pour aller danser parce que, pris comme un jeu, l’ego-trip a quelque chose de délicieux en terme de mise en scène. À condition que cela ne reste qu’un jeu et ça n’a jamais été autre chose pour moi. Mais il est vrai que si j’étais un gothique ou un punk, et que j’arrivais en soirée avec des piercings et des colliers à pointe ou un nain en laisse, ce serait parfaitement acceptable pour ces gens-là. Je préfère le pourpre, je n’y peux rien si je suis disco dans l’âme et si j’écoute du funk. Je suis une star dans ma salle de bain, baby !

Et puis au bout du compte, peut-être que cela se limite à une inversion de valeur : si les gens pourris daubent sur les gens qui s’efforcent d’être bienveillants et respectueux, c’est peut-être parce qu’ils espèrent faire croire que, si les gens biens sont pourris, eux sont les vrais gens biens. Raisonnement pervers s’il en est mais l’humanité ne manque pas de perversités de ce type et je crois bien qu’il s’agit beaucoup de cela. Mais peut-être que j’exagère, peut-être que c’est juste la légèreté, la désinvolture, qui exaspèrent ceux qui sont plein de morgue et de sérieux. De tout temps, la désinvolture et la légèreté ont toujours attisé la suspicion la plus vive. Avant c’était les bons cathos qui les détestaient parce que Dieu avait dit qu’il fallait souffrir. Maintenant, c’est les anars et les underground qui font ce sale boulot pour le compte d’un Dieu indéterminé mais, c’est certain, païen.

Alors quoi, on daube sur moi dans les soirées branchouilles artistrucs ? Ça tombe bien parce que ça fait des années que je ne les fréquente plus, ces soirées-là ! Alors quoi, j’aurais des ennemis ? Vu que ce sont des gens que je ne connais pas, avec lesquels je n’ai jamais eu la moindre interaction, qu’y puis-je si eux n’ont rien de mieux à faire que de me faire des procès d’intention. Qu’ils daubent sur moi entre eux si ça les amuse : maintenant je sais pourquoi j’ai un acouphène lol ! Mais de grâce, que dorénavant ils me foutent la paix ! Je n’ai qu’une chose à leur dire : Il est tellement dommage que les gens qui dansent exaspèrent les gens qui sont assis !

Qu’ils restent assis s’ils aiment ça mais en ce qui me concerne, je n’ai pas fini de danser !

Et je ne suis pas seul sur la piste. Ou comme dirait Yelle : « Tu es bien plus forte que moi mais nous sommes nombreux » !
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