22 février 2007

Mercure Liquide sans moi et c'est cool !

Ainsi donc, Mercure Liquide #5 est paru ce week-end, à grand fracas. Je dis à grand fracas parce que la soirée organisée pour l’occasion à Grrrnd Zero fut un succès au-delà de nos attentes : deux-cent-cinquante personnes soit le double de ce que l’on espérait !

Enfin, quand je dis « on… »

Certes, je reste responsable de la diffusion en librairie sur Lyon, Paris et à présent Marseille, mais pour le reste, je ne suis plus directement impliqué dans la création de Mercure Liquide et des événements qui l’accompagnent. Justement, je me demandais quel effet ça me ferait : j’ai découvert ce #5 comme un lecteur lambda alors que j’avais participé à chaque étape de la conception des quatre premiers. J’ai assisté à l’événement en tant que barman, sans contribuer à la gestion de la soirée, moi qui l’an dernier était encore « responsable de l’évènementiel »
 

Mon bébé a grandi, je suis parti, je le retrouve adulte et parfaitement capable de se débrouiller sans moi, et j’ai le soulagement de n’éprouver aucune nostalgie : juste la joie de voir que tout ça continue et que moi aussi je suis devenu adulte et passé à autre chose. Il faut comprendre que Neweden (l’association derrière Mercure Liquide) fut une longue aventure commencée il y a plus de dix ans, il était donc temps pour moi de tourner la page. Hors, ce qui est fantastique c’est d’avoir pu le faire ! Neweden fut une aventure partagée (par plus de deux-cent artistes et bénévoles, si l’on fait le total sur ces dix ans) mais soyons réaliste : jusqu’à deux ans en arrière, si je partais, tout s’arrêtait. Pourtant, lorsque j’ai fondé ce collectif, mon rêve secret était de créer quelque chose de plus grand que moi-même, une aventure humaine et artistique qui, un jour, me dépasserait et existerait par elle-même. Grâce à Marion Blangenois, safran et toute l’équipe actuelle de Mercure, cela est enfin possible ! Pour cela et pour le travail exemplaire que j’ai vu ce week-end, je les remercie de tout cœur !

Alors, vraiment pas nostalgique ? Non. Neweden fut et reste un terrain d’expérimentation actif et phénix (Combien de fois avons-nous cru le collectif mort pour le voir renaître ? - un jour, je vous raconterai tout, promis, car en dix ans il s’en est passé, des choses - des belles et même des moches, lol.)

J’ai pu voir ce week-end la joie des artistes publiés et programmés, celle du public et des lecteurs, celle de l’équipe qui est au cœur de l’aventure… Et cette joie est la même que celle de toutes les incarnations du collectif à s’être succédées ! En terme de satisfaction personnelle, je sais que tout ça n’aurait jamais eu lieu sans moi, puisque je suis, à l’origine, seul responsable de tout ce bordel. Constater l’impact que ça continue d’avoir sur la vie de ceux qui le font, les rencontres artistiques et humaines qui en découlent, toute cette VIE ! Wow ! Putain j’ai pas fait tout ça pour rien et ça me survit, je peux clapser demain, Neweden existera encore quelques années au moins ! C’est idiot, mais c’est le genre de choses qui vous font vous dire que votre vie a un sens, qu’elle ne se limite pas à votre ego capricieux, que vous avez fait un peu de bien autour de vous…

Peut-être, qui sait, dans cinq ou dix ans Marion et safran passeront la main comme je l’ai passée, assureront la transition pour que le projet leur survive… C’est tout le bonheur que je leur souhaite…

8 février 2007

Il fait parfois gris aussi à Marseille !!!


Ça donne envie de voter pour le réchauffement de la planète...
"The world doesn’t have to tell me what i need
I know how to fail & how to succeed"
Anne Clark.

Angoulême s’est bien passé et me laisse avec tout un tas de travail sur un éléphant, des super-héros et une guerre mondiale… La manière dont les histoires se construisent, se déconstruisent et se reconstruisent ne cessera jamais de ma fasciner, ainsi que la multitude des angles d’attaque. On me demande souvent ça : comment on construit une histoire ? Pas de recette miracle et en dépit d’une méthodologie plus ou moins acquise, les angles d’approche sont innombrables. Part-on des personnages pour construire le récit ou du récit pour construire les personnages ? Vais-je finaliser mon synopsis avant d’écrire les premières planches ou, comme souvent, vais-je faire un ping-pong entre les deux, qui me permettra d’affiner mon récit ? Parfois c'est cette approche plus poétique qui consiste à écrire des bouts de scènes, des dialogues afin de mieux cerner les personnages. Parfois c’est tellement mathématique (j’ai tel truc à montrer, tel texte à placer en deux pages, un maximum de X cases par pages…). Autant d’approches que d’histoires… On construit une histoire en apprenant à la connaître, en la découvrant et en devinant ses multiples aspects. C’est de l’archéologie : on époussette morceau par morceau les pièces d’un puzzle, on se familiarise et on essaie des configurations. On apprend à faire des connections entre des idées, à déduire des probabilités… On se fait des amis de ces personnages qui, lorsqu’on les a créés, étaient encore si étrangers…


J’adore ;-)

Pour passer du coq à l’âne, je vous invite à faire un tour sur www.mercureliquide.com puisque le #5 de la revue sort le 17 février (ça se fera à Grrrnd Zero Gerland - Lyon), puis en librairies à Lyon, Paris et Marseille.

Voilà.
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