27 décembre 2008

Ganesh, version 2

Chose promise, chose due : après les planches de la version 1 (que je vous invite à consulter si vous les avez ratées, ne serait-ce que pour saisir la teneur du projet, et puis j'ai rajouté des croquis en bonus !), voici celles de la seconde version du projet de bande dessinée Ganesh, qui furent réalisées par le même Jérôme Dupré La Tour, cette fois-ci en 2006.

Mais reprenons les choses où je les avais laissées la dernière fois : suite aux premiers retours de l'éditrice Corinne Bertrand, Jérôme eut envie de s'investir davantage dans le projet et me proposa de le repenser à deux. Heureux d'une première collaboration scénaristique avec le dessinateur 2080, en 2004, j'acceptai. Nous passâmes donc 48 heures enfermés à nous brainstormer en long, en large et en travers pour repenser l'histoire ensemble. Premier constat : Corinne et Jérôme étaient bien plus séduits par l'aspect « chronique sociale » du récit que par son côté « comics » : exit donc toute l'intrigue liée à Râvana, et place à une BD plus mordante, plus adulte aussi. La question de la divinité de Ganesh, assumée dans la version 1, restait ici en suspens. Je vous passe les détails de ce remake mais nous aboutîmes à un récit de 94 pages, découpé en deux albums. Le premier fut écrit dans les moindres détails (je restais dialoguiste pour l'essentiel) et le deuxième découpé scène par scène. Quelques mois plus tard, cette version fut présentée à deux éditeurs seulement, qui la refusèrent tous deux, puis Jérôme et moi nous rendîmes compte que notre collaboration atteignait ses limites. D'une part, Jérôme s'affirmait en tant qu'artiste : il commençait à avoir une idée plus précise de ce qu'il voulait faire, des directions artistiques qu'il souhaitait prendre. Je continuais quant à moi de m'engager dans des directions diamétralement opposées, que j'avais prises depuis assez longtemps d'ailleurs. Il nous parut évident que cette seconde version de Ganesh en souffrait. Elle était plus riche, plus incisive, plus mûre que la première, c'est vrai. Mais contrairement à la première, elle manquait d'une cohérence interne réelle, d'une détermination dans le ton et le propos que son aînée  en dépit de ses nombreux défauts, possédait. Cela venait du fait que Jérôme et moi tirions cette BD chacun d'un côté, sans parvenir à trouver un compromis satisfaisant. Nous décidâmes alors, en toute amitié, qu'il était temps pour chacun de voler de ses propres ailes. Temps aussi pour Jérôme d'assumer pleinement son envie de devenir son propre scénariste (ce qu'il fait très bien depuis), et pour moi d'assumer à nouveau mon désir de rester metteur en scène. Peut-être un jour referons-nous quelque chose ensemble, nous évoquions cette idée l'autre jour. Mais ce sera dans longtemps, lorsque nous aurons fait suffisamment de chemin l'un et l'autre. En attendant, voici donc la seconde version de Ganesh. Si les couleurs sont encore au stade de la recherche sur ces planches (d'où le manque de cohésion qui va vous sauter au yeux), notez le bond spectaculaire qu'avait fait le dessin de Jérôme entre la version 1 et la version 2. Son travail était bon en 2005, il était devenu exceptionnel en 2006 ! Pour la petite histoire, une troisième version du scénario existe, qui fut écrite en 2007 et qui dort depuis dans mes tiroirs. C'était en quelque sorte une synthèse des deux premières versions : j'avais essayé de prendre ce qu'il y avait de meilleur dans les deux et d'écrire l'histoire telle que je la voulais réellement. Il est question que quelqu'un se mette à travailler dessus très prochainement mais... chut ! 



Pages 1 à 4 : 


































































































Jérôme avait ensuite réalisé les crayonnés des pages 24 à 28. Contrairement à la version 1, Ganesh rencontrait Patricia avant Ayanna. 
































































































































Quelques recherches sur les personnages, à présent : 





















































































































25 décembre 2008

À ceux qui se sentent coupable de quelque chose...

« Ce n’est pas de ta faute. Personne ne t’a demandé de souffrir : c’était ton idée. »

Joe Connely, Martin Scorsese & Paul Schrader, À tombeaux ouverts.

24 décembre 2008

QCM

- Qu’est-ce qui est plus rapide que le vent ?
- La pensée.
- Qu’est-ce qui peut couvrir toute la terre ?
- L’obscurité.
- Quels sont les plus nombreux, les vivants ou les morts ?
- Les vivants, puisque les morts ne sont plus.
- Donne-moi un exemple d’espace.
- Mes deux mains jointes.
- Un exemple de chagrin.
- L’ignorance.
- Un poison.
- Le désir.
- Un exemple de défaite.
- La victoire.
- Quel est l’animal le plus rusé ?
- Celui que l’homme n’a pas encore réussi à connaître.
- Qui est apparu en premier, le jour ou la nuit ?
- Le jour, mais il n’a précédé la nuit que d’un jour.
- Quelle est la cause du monde ?
- C’est l’amour.
- Quel est ton contraire ?
- Moi-même.
- Qu’est-ce que la folie ?
- Un chemin oublié.
- Et la révolte ? Pourquoi les hommes se révoltent ?
- Pour trouver la beauté, soit dans la vie, soit dans la mort.
- Qu’est-ce qui, pour chacun de nous, est inévitable ?
Avant de répondre à cette question, Yudishsthira réfléchit un moment. Sans doute pensait-il à la longue chaîne des réincarnations à la fin de laquelle, disait-on, venait l’entrée au nirvana. Ainsi répondit-il :
- Le bonheur.
- Et quelle est la grande merveille ? demanda la voix.
- Chaque jour la mort frappe autour de nous, répondit-il, et nous vivons comme des vivants éternels. Voilà la plus grande merveille.

Jean-Claude Carrière, Le Mahabharata

16 décembre 2008

Oops... i did it again!

Alors oui, je sais, j'avais dit que je ne le ferais plus... J'étais censé m'être officiellement « retiré de la scène culturelle lyonnaise ».

Du moins est-ce ce que j’avais expliqué en toute sincérité, il y a quelques mois, à quelques personnes. Après deux ans sur Marseille, et ne me sachant de retour sur Lyon que pour deux ans au maximum, j’avais envie de me la jouer discret, de ne pas me mettre en avant, de faire mes trucs dans mon coin…

Et puis un gars adorable qui gère un lieu adorable (j’y reviendrai quand la date se confirmera) m’a proposé d’un coup comme ça clac de venir jammer sur scène avec lui et son pote musicien. Une bonne vieille impro, comme au bon vieux temps. C’était fait avec une telle spontanéité, une telle générosité, que je n’ai pas eu le cœur de dire non. Le même soir, un musicien de Bombay rencontré par hasard sur internet me propose, dès que je lui parle de mon travail d'écriture, de composer sur mes textes, collaboration qui pourrait devenir scénique lorsque je rejoindrai la Grande Inde. Le lendemain enfin, je rencontre Estelle Duquesnois, qui dirige la revue No-Dogs. On sympathise et je suis amené, je ne sais plus trop comment et pourquoi, à parler de mes vieilles perfs d'impro. Sans chercher plus loin, Estelle m'invite à participer à la soirée de lancement de leur prochain numéro, le 3 décembre prochain.

Ces trois invitations, venant de personnes que je connaissais à peine, m’ont profondément touché. Elles m’ont rappelé la façon dont j’invitais les gens aux événements que j’organisais jadis, juste parce qu’ils m’inspiraient confiance et que leur travail me semblait intéressant, sans faire de simagrées et on verrait bien ensuite comment cela se passerait…

Alors j’ai dit oui, et oui, et oui !

Pour quelqu’un qui raisonne comme je raisonne (résonne ?), une telle accumulation d’invitations ne pouvait être le fruit du hasard : la vie m’invitait à remonter sur scène, comment dire non à la vie ? Alors, comme certains de mes vieux compagnons d’improvisation me répétaient inlassablement qu’ils aimeraient bien reprendre les Combustions Spontanées (nom donné à nos performances depuis 2000), j’ai senti le plaisir de la scène renaître en moi et au diable le reste ! Je n’ai pas pu m’empêcher de relancer la machine, en collaboration avec mon amie - co-fondatrice de Neweden en 1997 - Florence Bordarier. Nous voilà donc lancés pour deux soirs au Théâtre de l’Anagramme, les 18 et 19 décembre, et nous avons dors et déjà prévu de remettre le couvert en 2009.

Le fait est que tout ça m’a fait comprendre que si je ne voulais plus monter sur scène, c’était pour de mauvaises raisons. Ces mêmes raisons qui m’ont poussé à prendre « Shaomi » comme nom de plume et de scène afin dissocier « madcap » (mon surnom dans la vie) et « l’artiste » Shaomi. Ces mêmes raisons qui m’ont poussé à me mettre en retrait derrière mes collaborateurs dans tous les projets auxquels j’ai participé ces dernières années. Des raisons qui n’ont rien à voir avec la scène, ni avec la création artistique : l’écœurement pur et simple (et légitime) d’être ce que l’on nomme un « personnage public » car, pour citer l'écrivain Ernesto Sabato, devenir un personnage public est toujours « une chose dégoûtante, une sorte de vulgarité, une somme de malentendus, une manipulation ». Il y a la personne que vous êtes réellement, que vos proches connaissent, et puis il y a cette personne qui porte votre nom mais qui n’est pas vous, qui vous échappe totalement, à propos de laquelle des tas de gens disent des tas de choses délirantes, en bien comme en mal. Tous ceux qui ont connu quelque notoriété, fut-elle locale et minuscule comme ce fut mon cas, le savent. Cet écœurement est toujours vif en moi, mais cela a-t-il quelque chose à voir avec l’art, avec la création ou la scène ? Non, rien du tout. Je me sens juste - enfin ! - suffisamment épanoui, serein et confiant pour ne plus me soucier de cela. Il ne faut pas tout mélanger : il ne faut pas avoir honte de faire ce que l’on doit et veut faire sous prétexte que cela déplaît à quelques âmes en peine. Pas quand on est honnête avec soi-même. Pas quand on sait exactement là où on en est. Raser les murs pour ne plus avoir à subir les langues de pute est un choix aussi vain que maladroit !

Et je sais qu’il est juste pour nous de combustionner à nouveau : parce que nous aimons ces moments d’improvisation, ce contact avec le public, cette expérimentation d’autant plus goûteuse que la présence du public la rend périlleuse… La valeur artistique du résultat peut-être plus ou moins bonne, plus ou moins mauvaise : « c’est l’jeu ma pauv’ Lucette ! ». Mais nous feront de notre mieux et tout ça n’a rien à voir avec les mondanités ou quelque désir de se « mettre en avant ». Tout ça obéit à une logique autre, celle-là même qui nous fait passer des nuits blanches à créer lorsque pourtant nous devons nous lever le lendemain, celle-là même qui fait qu’à notre âge nous nous obstinons dans cette voie artistique si peu valorisante en un monde de banquiers et de marchands d’aspirateurs.

Je vous invite donc à venir nous voir jeudi et vendredi soirs au Théâtre de l’Anagramme (27 rue Royale, 69001) à 21h, pour la modique somme de 4 euros (qui iront au lieu et c’est bien naturel vu l’accueil qu’il nous fait, les artistes ne gagnant rien sur ces soirées). J’y serai accompagné des danseuses Florence Bordarier et Géraldine Berger et des musicien(ne)s Pascale Auffret, Julien Grosjean et François Lamy. Ceci n’est pas un événement Neweden/Mercure Liquide : plus besoin de label, c’est juste nous !

J’en profite aussi pour remercier ceux qui m’ont accompagné sur scène le 3 décembre à la soirée No-Dogs : la même Florence, les musicien(ne)s Sylvain Gérard et Elodie Poirier, le peintre Jean-Pierre Olinger… ainsi qu’Estelle, son staff et celui de la Belle Equipe pour leur accueil. C’était cool ! Un grand merci également à Stéphan Meynet et à l’équipe du Théâtre de l’Anagramme pour le lieu qu’ils nous offrent. Un grand merci enfin à l’artiste Marie-Claire Cordat, que j’ai rencontrée à cette occasion et qui m’a impressionné par son obstination à faire ce qui doit être fait, en dépit des volées de bois vert que ça lui rapporte trop souvent.

Alors oui je sais, j’avais dit que je ne le ferais plus…

Ooops… trop tard !

Nous sommes là ! Où êtes-vous ?

14 décembre 2008

Homo sapiens sapiens


Être humain extrêmement inflammable.
Par mesure de sécurité, utiliser uniquement pour l'usage prévu et conformément au mode d'emploi.
Conserver les enfants hors de sa portée.
Ne pas mettre en contact avec les autres êtres humains et les animaux.
Ne pas écouter et éviter le contact avec la peau, les yeux et les muqueuses.
Emballer sous blister ses aliments, ses boissons, sa vaisselle, ses ustensiles de cuisine, ses membres en contact avec les denrées alimentaires.
Débrancher les appareils méningers.
Loger dans des terrariums, des aquariums et des cages et couper l'alimentation de la télévision avant extinction des feux.
Nouer et jeter le préservatif après usage.
Conserver à l'écart des aliments et boissons biologiques, y compris ceux pour animaux.
Conserver l’individu dans un endroit pollué.
Être humain sous pression.
À protéger contre les rayons solaires et ne pas exposer à une température supérieure à 25°C.
Ne pas percer ou tatouer même après usage.
Utiliser et conserver à l'écart de toute femme ou de tout corps incandescent, source d'ignition et d'étincelles, source de chaleur.
Ne pas faire fumer.
Bien enterrer après usage.
Individu à usage ménager.

13 décembre 2008

... (17)

tu fus joie quotidienne
puis réconfort souvenir
petite fleur des jardins secrets
ton sourire me préparait à la joie
véritable

(à Cel qui...)


12 décembre 2008

... (16)

lorsque le sage dit « patience »
il ne parle pas de ce qui tourne autour
mais des cycles intérieurs
car quoi que soit le temps, le sage
s’en réjouit



11 décembre 2008

Aujourd'hui, c'était la journée mondiale...

...des gens irrités et irritables, grognons, mal virés et susceptibles.

Bon voilà c'est fait.

De grâce souvenez-vous que les journées mondiales ne durent qu'un jour !


10 décembre 2008

À trop y penser, on finit par le provoquer...

« Quand les choses doivent s’accomplir, pourquoi faut-il que je pense à un triste dénouement ? »

Gaëlle Josselin, janvier 2002.

2 décembre 2008

Simple

« When everybody calls the truth by a different name
And the indifference between us still remains
God is love, love is God, simple and plain
Partying this way, there’s so much more 2 gain »

Prince, Freaks On This Side

1 décembre 2008

Mieux vaut-il en rire que d'en pleurer ?

Youpi ! C'est la saint Sida !

Bonne fête à tous les séropositifs !!!

(Oooops...)
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...