26 novembre 2008

Nia / 3 - Hiroshima en août




















Ecrit (& donc à lire) en écoutant Machine Gun de Portishead en boucle pendant cinq heures (clique sur le lien & épate tes oreilles !).

1 - Jungle de toi
2 - Me perdre en toi
3 - Hiroshima en août

je vis dans une jungle de toi
ton sourire est ma guerre sainte
de toutes les causes
ta sérénité lève des armées de moi
des milliards de cellules
livrent des batailles épiques
pour cultiver cette terre
déjà conquise

je vis dans un nid douillet de toi
tapissé d'ambivalences & de silences
exosquelettes armures de sens interdits
l’envie de toi m'incarne & me détrousse
me submerge d’indécents détails
tes incisives entraperçues, tes lèvres retroussées
lorsque mes jeux désinvoltes
t'illuminent

je vis dans une mégapole de toi
peuplée par des hordes de toi
ton nom slogan scandé par les foules
ton visage célébré jusque sur
les vitraux des églises & les panneaux publicitaires
attraits d'intuitives perspectives
tes lignes de fuite font de moi un prophète
illégal

je vis dans un labyrinthe de toi
au gré du vent que j’appréhende, je erre
ni ailleurs ni perdu, juste habité de tes
intentions tendres & uniques
nourri par l'espérance luminescente
d'une incarnation complète à te croquer
fruit défendu source de trouble jusqu'à-ce que
légitimé soit mon jardin d'éden

je vis dans une immensité de toi
je veux planter ici les racines
d'une moisson d’herbes folles & de légendes païennes
traverser ta fameuse apocalypse & puis
faire de ton petit déjeuner ma prière du matin
te câliner comme un encens qu'on allume
t'encenser te caresser sans arrière pensée
t'allumer comme un brasier cosmique

je vis dans une répétition de toi
ta vallée verte débordante de lianes
qui transpercent en boucle mon éther
sèment des ébauches de béatitude
l'idée sans la chair
me transforme en chats fous qui miaulent à ta porte
je suis un temple sans prêtresse
rempli de pèlerins figés

je vis dans un présage de toi
tout se mêle dans le continuum
jusqu'à cette indienne détrônée
son sari délavé, ses possibles écrasés
par ta naissance en moi
improbablement je veux
bâtir dès aujourd'hui ma hutte
puis filer à l’est avec toi

je vis dans une saga de toi
nourrie d'épopées mythiques comme
nos épaules qui s’effleurent, nos visages rapprochés
perception de tes hypothétiques attentes
& mon flou se multiplie, vomit une infinité
de points de suture possibles au suspense
ne te noie pas dans tes inavouables
nos baisers sont gravés dans la pierre

je vis dans un destin de toi
une inaltérable évidence
de nos parcours bénis, de nos douceurs & de nos
véritables
loin de nos cahiers les faux-semblants
si rares sont les vœux de bonté
en ce purgatoire de monde
qui d'autre que toi ? quoi d’autre que nous ?

je vis dans une malaria de toi
quelque chose de tropical & sans antécédent
chaque petit bout de peau promesse
d'un palais de plaisirs secrets
goûter cette peau de sable & plonger entre toi
m'abreuver en chœur avec
les licornes & les anges
les apsara & les deva

je vis dans une faim de toi
insatiable curiosité quant aux harmonies
de tes plaisirs
nécessité d'en faire
la bande son de mon épopée
de ta nudité mon paysage
& de m'habiller avec
ta langue

je vis dans une gueule de bois de toi
dans la frigidité la plus totale à l'égard
des autres femmes
leurs détresses & leurs phéromones
leurs egocentres & leurs peines capitales
leurs sourires de glaces à l'eau
elles ne sont qu’enfants égarées
tu es la femme sauvage

je vis dans une nécessité de toi
cette pluie d’adhidaiva sur nous
boite à miel aux yeux des autres
le miel je l’offre mais la boite
je ne peux la partager qu’avec
une comme moi
une résidente
du havre véritable

14 commentaires:

Manon Vuillermet a dit…

...
..
.

Anonyme a dit…

Quelle passion !

Clairikine a dit…

Youhou!

[Entre parenthèses ce morceau incarne pour moi l'évocation absolue du pur bad trip. Même s'il est très bien fait. Ou parce qu'il,... etc.]

Christine a dit…

Quelle passion !

Mayglam a dit…

violemment romantique!

Sigouline a dit…

C'est très joli ça :

e vis dans une gueule de bois de toi
dans la frigidité la plus totale à l'égard
des autres femmes
leurs détresses & leurs phéromones
leurs egocentres & leurs peines capitales
leurs sourires de glaces à l'eau
elles ne sont qu’enfants égarées
tu es la femme sauvage

NaThalyee a dit…

┌∩┐(◣_◢)┌∩┐

Bartok Kats a dit…

un petit coucou tu fais toujours de belles choses;
peace ans light! belle journée à toi;

ISA, conteuse et comédienne a dit…

Hiroshima en Août = Tsunami d'émotion en Mars. Qui n'aimerait pas inspirer cela ? Beau devient un mot has been dans ce cas.

Anonyme a dit…

j'adore..

Tess a dit…

Excellent, bravo. Que d'émotions

Anonyme a dit…

j'ai adoré ton Hiroshima en aout !

Anonyme a dit…

c'est romantique et à la fois trash, et comme la chanson en fait
c'est beau, j'aime beaucoup
c'est violent
et c'est beau

Anonyme a dit…

Pour moi aussi il y a eu un Hiroshima...mais en janvier...depuis j'attend que mon miracle se produise.

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...