« Que
fait-on dans un lieu tel que Capri ? Qu'attendront de nous nos
parents et amis, lorsqu'il faudra leur raconter Capri ? On
regarde le soleil se coucher. Une excursion à Capri n'a de sens
qu'agrémentée d'un coucher de soleil. Alors, l'heure venue, on
trouve une terrasse de café bien placée. Sandra, les yeux plissés,
prend cette expression sérieuse qu'ont souvent les femmes en face
d'un coucher de soleil. On regarde toujours le soleil se coucher avec
émerveillement, oubliant que l'on regarde en fait un crépuscule. Il
est intéressant de constater combien l'expression « coucher de
soleil » se vêt d'une connotation douce et romantique, quand
le mot « crépuscule » – qui désigne pourtant la
même chose – assombrit les visages. C'est probablement ce qui
explique que les femmes, en dépit de la béatitude que leur inspirent les couchers de soleil, prennent cet air sévère
lorsqu'elles en admirent un. Sans doute l'instinct leur dicte-t-il
que les ténèbres approchent, qu'il faut songer à se protéger des
bêtes féroces. »
Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours d'écriture.
9 commentaires:
je ressens de la mélancolie quand le soleil me quitte...
je n'avais jamais pensé à faire ce rapprochement de crépuscule et coucher de soleil et c’est vrai que le ressenti en est bien différent !
ça c'est de l'observation! quand le soleil est encore visible, c'est joli joli..très romantique. une seconde après, on se dépêche de trouver un refuge. réflexe atavique? l'obscurité, les bêtes féroces,un sentiment d'insécurité resté dans le cerveau reptilien...?
Moi je suis une fille de l'ouest alors c'est vrai que les couchers de soleil me sont plus familiers que leurs levers. Le mot crépuscule ne me convient pas dans ces circonstances parce que pour moi, lorsque je regarde un coucher de soleil, j'imagine mon double de l'autre côté qui le voit se lever. C'est comme un lien énergétique entre le ici et le ailleurs, entre moi et l'autre.
Très beau, Shaomi… Quand je te lis, je me dis que les hommes aussi regardent les couchers de soleil, les crépuscules, avec intériorité… tu en es la démonstration
Très bien écris, on en redemande encore à la fin.
Et kicéti les bêbêtes féroces rodant sur le Boulevard du Crépuscule ?
Nous sommes de romantiques, sensibles à la beauté et à la poésie de l'instant. Ai-je bien répondu ? Sinon, je pourrais ajouter élévation de l'âme ... mais je finirais par lasser.
T'es pas un peu misogyne ? et l'air du con qui regarde couler le soleil dans la mer en imaginant le glaçon qui fond dans son pastis ? (lol).
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