30 avril 2012
29 avril 2012
Le FN remplacera-t-il l'UMP ?
C'est
une vraie question, une question qui se pose d'autant plus que l'on
constate un inévitable effritement des valeurs fondamentales du
Front National, alors même que la droite « parlementaire »
racole de plus en plus du côté de l'électorat d'extrême droite.
Mais l'extrême droite restera-t-elle longtemps extrême ? Elle
s'en défend avec une ardeur qui, comparée au peu de scrupules de
l'extrême gauche à affirmer son « extrémisme »,
démontre son désir de rentrer dans le « droit chemin ».
Pour exemple évident l'Union Européenne, dont Jean-Marie Le Pen
voulait sortir à tout prix, quand Marine Le Pen se contente de
vouloir sortir de la monnaie unique. Je n'ai aucune vérification de
cette information, mais un commentateur politique mentionnait
récemment que déjà, en interne, certains membres du Front
National souhaitaient renoncer au rétablissement de la peine de
mort. Par ailleurs, au lendemain du premier tour de l'élection
présidentielle 2012, certains militants affirmaient que leur
objectif était de profiter d'un inévitable effritement de l'UMP
pour devenir le premier parti de droite.
Et
pourquoi pas après tout ? J'ai déjà dit ici une bonne partie
de ce que j'en pensais, mais quoi qu'il en soit la peine de mort
est-elle vraiment si importante à défendre même si l'on est en sa
faveur ? Je veux dire par-là : est-il si important de
défendre ce projet-là, avec ce qu'il implique de violence et de
débats sordides, au sein d'un projet politique prétendant à élever la
France ? Tuer n'est jamais gai, fut-ce tuer un meurtrier
sanguinaire. L'expérience démontre également que c'est assez peu
dissuasif. De même que j'invitais ici les partisans de Mohamed Merah
à regarder des vidéos d'exécutions d'otages par des islamistes
pour mesurer la violence de ce genre d'actes, j'invite les partisans
de la peine de mort « occidentale » à regarder des
vidéos de chaises électriques ou de guillotines.
C'est à peu près aussi écœurant. Pourquoi alors s'acharner à
défendre quelque chose d'aussi peu « sexy » que la mise
à mort d'un être vivant, lorsque – avouons-le – le progrès et
la protection de notre société impliquent bien d'autres débats,
bien d'autres décisions autrement plus importantes et moins sordides
que l'exécution des meurtriers ?
Parce
que la défense de la peine de mort fait partie d'un package-deal
idéologique. C'est la seule et unique raison d'un tel
acharnement. Il ne s'agit pas de défendre la peine de mort en tant
que telle mais de défendre un package-deal qui, à l'instar
de ses équivalents d'extrême-gauche, défend mordicus une certaine
vision du monde, et associe des concepts parce qu'ils vont
ensemble sans plus se soucier de les analyser objectivement un
par un (sinon a posteriori, pour en justifier la validité).
Ainsi
donc – et je caricature à peine – on va adopter tout dogme de droite antérieur aux années 1960 et rejeter tout dogme
(nécessairement gauchiste ou du moins décadent) qui leur est postérieur. Staline, Mao et Pol Pot
étaient des monstres sanguinaires, mais ni Pinochet ni Franco ni Milosevic n'en étaient : ils ont « sauvé » leur pays et ils n'ont tué personne ou s'ils l'ont fait c'était pour le bien commun. La
vie est sacré lorsqu'il s'agit d'avortement mais elle ne l'est pas
lorsqu'il s'agit de peine de mort (et je ne parle même pas de
végétarisme !). Il faut faire des bébés pour contrer les bébés des immigrés. L'islam est obscurantiste par
essence et à jamais mais la chrétienté est vouée au
progrès et à la tolérance. La colonisation européenne était un
cadeau offert aux peuples occupés mais les autres occupations de
l'Histoire étaient néfastes. L'éducation doit être vue comme une
transmission de savoir et rien d'autre, car l'idée qui consiste à
« apprendre à apprendre » a ruiné notre système éducatif à elle-seule. La musique
classique et le jazz sont formidables mais les musiques actuelles ne
sont que du « boum-boum ». Les blagues racistes sont
drôles même quand on les fait devant les caméras. Les
civilisations noires et arabes sont inférieures aux civilisations
asiatiques et occidentales, ce qui est prouvé par des études sérieuses, etc, etc.
Ce
à quoi je répond : Toute idée postérieure aux années 1960 a
le mérite de prendre en compte celles qui étaient antérieures,
quand les idées antérieures ne pouvaient anticiper leurs
descendantes. Staline, Mao, Pol Pot, Pinochet, Franco et Milosevic étaient tous des monstres sanguinaires. Il est plus raisonnable de s'efforcer de respecter la vie dans tous les cas : quelle que soit notre position envers la peine de mort, l'avortement et le végétarisme, il convient de faire preuve d'une grande prudence. Est-il nécessaire d'opposer les bébés des uns à ceux des autres et de vouloir à tout prix maintenir notre population à soixante millions quand le Canada et l'Australie s'en sortent très bien avec une densité de population autrement plus faible ? Les
religions ont toutes vocation à abrutir ou à élever, selon
l'interprétation que l'on fait des textes. Les colonisations et
occupations non-souhaitées sont toujours un « cadeau »
empoisonné, parce que l'occupant n'a jamais rien à faire du sort de
l'occupé, que ce soit ici ou là, mais pour autant il est
complètement débile d'accuser les français actuels des crimes
commis par leurs ancêtres : tournons la page une fois pour toute ! L'éducation
peut être vue comme un transfert de connaissances et un
« apprentissage de l'apprentissage », l'un n'est pas
contraint d'exclure l'autre. Toutes les esthétiques musicales se
valent, chose évidente pour n'importe-quel musicien sérieux, étant
entendu que l'on ne saurait réduire le génie artistique à une
simple performance technique. Les blagues racistes peuvent être
drôles si elles sont vraiment bonnes, mais pas si on les fait devant
les caméras. Hiérarchiser les civilisations est un exercice très
dangereux compte-tenu de la multiplicité des paramètres à prendre
en compte, la preuve étant que le test de Q.I. qui place les Noirs
derrière les Caucasiens et sert à justifier la colonisation, place
les Asiatiques devant les Caucasiens et devrait donc justifier
dès demain une occupation immédiate de l'Europe par les Orientaux (mais cela
l'extrême droite ne le propose jamais), etc. etc.
Tout
cela, toutes ces idées qui une à une méritent d'être débattues
mais qui, prises en bloc, démontrent une totale absence de recul, tout cela se
limite à refuser le temps qui passe au nom d'une équation simplissime :
« c'était mieux avant ». De quoi que l'on parle, de quoi
qu'il s'agisse, c'était mieux avant. Cette idée, ou en tout cas ses modes d'expression actuels, je pense que
nombre d'électeurs du Front National la refuseront bientôt pour la bonne raison qu'ils sont nés après 1960 et la fin d'un certain monde. L'étonnant succès du FN auprès des jeunes va, à mon avis, accélérer ce processus de modernisation. Les
aînés, Jean-Marie en tête, seront bientôt morts, et les jeunes
frontistes pourront ajuster le tir, chose que Marine a déjà
commencé de faire. Les militants du FN continueront de se battre
pour une « Europe des Nations », pour une Europe
chrétienne, pour un protectionnisme économique, pour que cesse
l'immigration, mais ils le feront au nom d'arguments qui se voudront
de plus en plus pragmatiques et de moins en moins idéologiques. Ils
ne toléreront bientôt plus les rêveries obsolètes d'une
génération en voie de disparition. Ils n'iront plus affirmer
que la colonisation était une bonne chose, faire des blagues
douteuses sur l'holocauste, comparer les mérites des dictateurs
fascistes aux défauts de leurs homologues communistes, prétendre
que tel genre musical est supérieur à tel autre. Ils admettront
bientôt l'avortement parce qu'il arrangera les plus jeunes
d'entre-eux. Ils renonceront bien-vite à la peine de mort parce que
c'est finalement un débat assez vain. Feront-il cela par pure
démagogie ? Même pas ! Ils le feront parce qu'ils se
moderniseront ! Et ils auront raison ! Ce faisant, ils se
donneront précisément les moyens de concurrencer l'UMP, qui se veut
respectable et républicain en dépit du mauvais goût assez
outrancier de la gouvernance sortante. L'UMP a marché sur des œufs,
flirté de trop près avec la division quand il eut fallu prôner
l'union, mais l'UMP reste respectable pour nombre de ses électeurs,
les mêmes qui crachaient sur le FN au second tour de l'élection
présidentielle de 2002. Ces mêmes électeurs se tourneront volontiers vers Marine Le Pen, lorsqu'elle aura fait amende honorable du passé douteux de son parti.
Le fera-t-elle ? Oh que oui ! Le
FN va même aller jusqu'à changer de nom : c'est annoncé et c'est habile,
parce qu'un « front » est toujours « contre »,
là où un « parti », un « mouvement », une
« union » peuvent être « pour », c'est à
dire non plus dans l'opposition mais dans la majorité. Alors oui :
peut-être que le Front National sera, à terme, le prochain parti de
droite dominant. Mais le temps qu'ils en arrivent là, deux ou trois
élections présidentielles de plus à mon avis, ils se seront
sagement alignés sur les idées de la droite « parlementaire »,
ils seront sagement devenus tout ce qu'ils dénoncent aujourd'hui. À
force de compromission, ils n'auront plus rien d'extrême et ils ne
seront alors ni plus dangereux ni plus répugnants que Nicolas
Sarkozy et ses amis.
Est-ce
à dire qu'il ne faut plus lutter contre le FN si l'on est opposé
aux valeurs qu'il défend ? Certes non. Mais si l'on craint
qu'il ne transforme un jour la France en dictature fasciste, alors je
crois qu'il n'y a pas grand chose à craindre : l'avidité
politicienne et les compromis qu'elle entraîne sont les mêmes
partout, de gauche comme de droite. Le mythe du FN fascisant et
anti-républicain vient d'être entamé par Marine Le Pen. Son
succès sans précédent ne saurait que l'encourager à poursuivre en
ce sens !
Et à vrai dire, si tout cela pouvait amener les gens à parler franchement, à dire ouvertement ce qu'ils pensent, j'aimerais autant. Parce qu'autant le gouvernement Sarkozy me donne la gerbe à force de flirter avec ce qu'il a toujours prétendu dénoncer, autant je préfère que ceux qui ne veulent pas de l'islam ou des maghrébins en France, ou de l'Union Européenne, puissent en débattre publiquement plutôt que de se cacher et d'être finalement au second tour tels un lapin sorti du chapeau en mai 2002 ! Et puis même, je le dis franchement : on a le droit de se poser ces questions, ce n'est pas qu'une affaire de droite ou de gauche. Il n'y a rien de pire que le tabou. On a quand même des problèmes liés à l'immigration de seconde ou de troisième génération et ce n'est pas nécessairement être contre l'immigration dans l'absolu que d'évoquer ces problèmes-là. De ce point de vue-là, c'est le package-deal idéologique de gauche qui mérite d'être montré du doigt : à force de ne pas parler des choses qui posent un petit problème, elles deviennent un gros problème. De même que l'on peut être pour une Europe fédérale et contre l'obscurité kafkaïenne des institutions européennes actuelles.
Mais pour en en revenir au FN, d'ici à ce qu'il se soit « réhabilité », il est probable qu'un autre dirigeant politique apparaîtra, qui exhumera
les idées les plus radicales de Jean-Marie Le Pen, les modernisera vaguement, traitera Marine Le Pen de vendue et récupérera les insatisfactions d'une France en souffrance. Anticipant cela, je ne dirai qu'une chose : il est temps
d'enterrer les idéologies du dix-neuvième et du vingtième siècle,
qu'elles soient de gauche ou de droite. Le monde a trop changé. Nous
avons trop changé. Le clivage droite/gauche est une momie. Et s'il faut à tout prix fonctionner en dogmes,
réinventons au moins nos dogmes en fonction de ces changements.
27 avril 2012
Touche pas à mon sondage !
Ils ont bon dos, les instituts de sondages, bientôt accusés de faire les élections à eux seuls. Pourtant, ce qu'on ignore souvent, c'est qu'ils sont soumis au contrôle de la très officielle Commission des Sondages.
Cette commission n'est pas pas non plus exempte de toute critique mais néanmoins, si l'on s'en réfère aux dossiers qui sont posés sur ses bureaux, elle est profondément attachée aux valeurs de la République :
22 avril 2012
Les bébés tuberculeux de Canal +
Moi, je voulais juste regarder Le Petit Journal sur le site de Canal +. J'avais pas du tout envie de mater des bébés tuberculeux avec la tronche pleine de sang...
Ben ouais... sauf que... regardez en bas à droite :
Vous voyez ce que je vois ? O_O
Wesh... c'est juste complètement dégueu !
Alors voilà... je sais pas ce qui leur a pris mais moi du coup ben au lieu de regarder Le Petit Journal, je suis allé gerber pis maintenant je fouille dans mes placards voir si j'ai pas une corde pour me pendre...
Merci Canal + ! XD
17 avril 2012
La nouvelle coquille de David Pujadas
Après ça, David Pujadas revient en forme sur ce blog, avec une belle belle coquille... C'est à peine si, lors de sa série d'interviews des candidats à l'élection présidentielle, lors de l'émission Des paroles et des actes, il n'a pas traité ouvertement François Hollande de menteur. Vous n'avez rien entendu ? Moi non plus, mais regardez un peu ce qu'il y a écrit en arrière plan :
Message subliminal ? Presque : il y avait en fait écrit « Parlement européen » dans plusieurs langues et nous avons ici la version italienne. Juste au-dessus, c'était écrit en français : nous sommes passés à deux doigts de voir M. Hollande sur fond de « ParleMENTEURopéen ».
Tout de même, M. Pujadas : est-ce bien sérieux tout cela ?
15 avril 2012
C'est peut-être un détail pour vous...
Une
anecdote qui est bien plus qu'une anecdote, vécue pas plus tard que
cet après-midi. Je ne tenterai pas de vous l'expliquer mais après
plus d'un an à Phnom Penh, je puis vous dire que cette « anecdote »
en dit très, très long sur l'âme khmère...
Nia
et moi commandons une seconde tournée de bières. J'ai fini mon
verre, il reste dans le sien deux centimètres de boisson. Juste à côté
du verre, sur la table, le téléphone portable de Nia. La serveuse
arrive, pose sur la table deux verres de bière pleins. Totalement
pleins, au millilitre près. Elle s'empare de mon verre puis de celui
de Nia, constate avec angoisse que ce dernier n'est pas tout à
fait vide, hésite deux secondes. Le laisser signifie qu'elle ne
débarrasse pas la table. Le prendre signifie qu'elle ne laisse pas
Nia terminer la boisson qu'elle va payer. Dans les deux cas, c'est un problème. Une solution s'impose : la
serveuse s'apprête à déverser le contenu du verre presque vide...
dans le verre totalement plein, ce qui aura pour conséquence
immédiate de faire déborder celui-ci, d'en foutre plein la table et à côté jusque sur les genoux de Nia, et de bousiller au
passage le téléphone portable. Voyant venir la catastrophe, Nia se
précipite, arrache le verre des mains de la serveuse et finit sa
bière cul-sec. Satisfaite, la serveuse prend le verre désormais
vide et s'en va.
Elle
a bien fait son travail, nous soupirons de soulagement, la journée
poursuit son cours.
13 avril 2012
De l'expression des femmes regardant les couchers de soleil...
« Que
fait-on dans un lieu tel que Capri ? Qu'attendront de nous nos
parents et amis, lorsqu'il faudra leur raconter Capri ? On
regarde le soleil se coucher. Une excursion à Capri n'a de sens
qu'agrémentée d'un coucher de soleil. Alors, l'heure venue, on
trouve une terrasse de café bien placée. Sandra, les yeux plissés,
prend cette expression sérieuse qu'ont souvent les femmes en face
d'un coucher de soleil. On regarde toujours le soleil se coucher avec
émerveillement, oubliant que l'on regarde en fait un crépuscule. Il
est intéressant de constater combien l'expression « coucher de
soleil » se vêt d'une connotation douce et romantique, quand
le mot « crépuscule » – qui désigne pourtant la
même chose – assombrit les visages. C'est probablement ce qui
explique que les femmes, en dépit de la béatitude que leur inspirent les couchers de soleil, prennent cet air sévère
lorsqu'elles en admirent un. Sans doute l'instinct leur dicte-t-il
que les ténèbres approchent, qu'il faut songer à se protéger des
bêtes féroces. »
Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours d'écriture.
11 avril 2012
Vous reprendrez bien un peu de discodéine ?
Alors
voilà : ça fait un petit moment que j'avais envie de partager
davantage de musique avec vous, de vous faire découvrir des trucs un
peu différents, des artistes oubliés ou méconnus dont le travail
mérite d'être exposé davantage. Pour autant, je craignais que ce
blog - qui a vocation à répandre mes idées tordues sur le monde -
ne se transforme en blog musical au détriment de l'écrit.
Le
mieux était encore de couper la poire en deux. J'ai donc la joie de
vous annoncer la naissance du Shaomix, un blog 100% musical.
Cela ne signifie pas que je ne posterai plus jamais de musique ici,
ou que je ne posterai pas certaines choses sur les deux blogs à la fois, mais
ça sera globalement plus ordonné. Par ailleurs, ce système me
permettra d'indexer les morceaux (par artiste, par genre, par
année, par nationalité...) : les curieux s'y retrouveront mieux.
Quant
au contenu : attendez-vous à un joli bordel (comme d'hab', quoi)... Peu de chance, certes, de trouver ici du heavy-metal ou du classique...
Mais pour le reste ça sera assez large : musiques électroniques et
expérimentales en tous genres, du trip-hop à l'ambient en passant
par des choses très dansantes ; world music et jazz ; funk et hip-hop
; niaiseries synthpop des années 80 et pop-songs irrésistibles ; trucs bizarres importés du
Japon ; musique classique indienne ; outrages post-punks et autres raffinements sont au programme.
Cette
fois, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenus !
10 avril 2012
9 avril 2012
Pour une campagne électorale haute en couleurs !
Cette campagne électorale est un peu molle, il faut bien l'avouer... D'aucuns parlent d'un manque de ferveur, d'autres dénoncent un manque de propositions de la part des candidats... Il y a comme une absence : celle d'un véritable élan démocratique.
Heureusement, entre en scène Marc Fesneau, secrétaire général du MoDem ! Ce jeune homme créatif a eu l'idée brillante de teindre ses cheveux de la couleur emblématique de son parti :
Je trouve la démarche admirable : c'est exactement le genre de choses dont on a besoin pour donner à cette campagne une véritable dynamique ! J'irai même jusqu'à dire que cette idée pourrait bien révolutionner notre conception de la politique !
C'est pourquoi, avec l'assistance technique de Nia et son salon de coiffure virtuel, j'ai décidé d'inciter vivement les premiers secrétaires et secrétaires généraux des autres partis à en faire autant !
Martine Aubry pour le Parti Socialiste :
Jean-François Copé pour l'UMP :
François Delapierre pour le Parti de Gauche (Front de Gauche) :
Cécile Duflot pour Les Verts :
Sans oublier Steeve Briois pour le Front National :
ERRATUM : Heu... alors en fait, là on me dit que... en fait il est... heu... que en fait Marc Fesneau et ben... il est roux...
C'est ballot...
8 avril 2012
Psychanalyse d'une intelligence artificielle
C'est
assez curieux, parce que je ne connais que des gens qui détestent
A.I. Intelligence artificielle
de Steven Spielberg. Je dis « curieux » parce que c'est
sans aucun doute son meilleur film, celui qui transcende le plus le
genre auquel il appartient, qui s'apparente le plus à ce que l'on
nomme pompeusement un « film d'auteur ». C'est aussi
celui que Spielberg a le plus soigné visuellement. Je ne parle même
pas des effets spéciaux mais d'une réalisation magistrale, d'une
photographie irréprochable, de cadrages incroyables, d'une volonté
de se dépasser artistiquement que je ne retrouve dans aucun autre de
ses films.
Je
crois que la raison pour laquelle A.I.
a tant déplu, c'est parce que tout le monde est passé à côté de
son véritable propos. La plupart des spectateurs en attendaient un
divertissement, une grande aventure épique comme Spielberg sait si
bien les conter, la démesure de Kubrick en plus : A.I.
leur a paru mou et niais. D'autres s'attendaient sans doute à une
réflexion sur ce que c'est d'être humain, sur la limite entre la
machine et l'homme, etc. Mais ce thème phare de la S.F. était déjà
tant rabâché qu'il n'y avait plus grand chose à ajouter. Il en est
certes question dans A.I.
mais ce n'est pas le cœur du propos. Personne ne semble, par contre,
avoir songé à interpréter ce film sous l'angle psychanalytique.
C'est assez dommage car si A.I.
parle sérieusement de quelque chose, c'est bien de psychologie.
Moi,
ce film il me fait chialer à chaque fois, et ce n'est pas à cause
du sentimentalisme qu'on lui prête (à tort), ni parce qu'il est
triste ou beau ou touchant, mais parce qu'il fait référence à une
déchirure que nous connaissons tous. La plus terrible, la plus
irréparable, la plus intime. Et aussi, sans doute, la plus répandue.
Celle du jour où nous réalisons que nous ne sommes pas uniques, ni
parfaits, ni autant aimés qu'on a bien voulu nous le faire croire.
Celle du jour où nous réalisons que notre mère est une salope et
notre père un lâche. Celle du jour où nous comprenons que nous ne
sommes pas le centre du monde et que, à vrai dire, le monde n'a cure
de notre devenir. Celle du jour où nous comprenons que nous sommes
seuls.
Je
n'ai pas fait d'études en psycho et je ne sais pas exactement à
quel âge ce drame intérieur est censé se produire, je pense
d'ailleurs qu'il ne se produit pas d'un coup mais peu à peu, tout au
long de notre enfance. Cela correspond en tout cas à la première
partie du film, celle durant laquelle David ne peut empêcher qu'on
le rejette après l'avoir aimé, jusqu'au moment où on le balance
dans le monde, dans la vie, dans l'âge adulte en somme, sans l'avoir
averti des horreurs qui l'attendent (sa mère le lui dit d'ailleurs,
au dernier moment : « Je suis désolée de ne pas t'avoir
parlé du monde »).
Arrive
la seconde partie du film : la quête de la Fée Bleue, celle
qui doit transformer le robot en « vrai » petit garçon,
celle qui rendra possible l'impossible et annulera la déchirure de
la séparation. Qui est la Fée Bleue ? C'est le mythe que nous
recherchons toute notre vie, essentiellement à travers la relation
amoureuse, parfois dans l'amitié, voire dans la parentalité. C'est
la quête, au milieu d'un monde hostile, d'un être spécial qui
n'existe pas. Parce qu'il n'y a pas de bonne fée mais juste d'autres
êtres comme nous, blessés, abandonnés. C'est la lutte pour
survivre au milieu des cannibales qui, comme à la « Foire de
la Chair », tuent sous prétexte de célébrer la vie. La
boucle est d'ailleurs bouclée d'avance par le postulat du film
lui-même : que cherche donc un couple qui adopte un
enfant-robot qui ne vieillit jamais, dont la dévotion est
inconditionnelle ? Quoi d'autre que l'amour que leurs propres parents leur ont confisqué ?
La
dernière partie, enfin, sans même parler de cette fin hallucinante
avec les aliens,
aborde la question de l'acceptation. Tout le monde a hurlé au
scandaleux happy end
mais ce n'est pas du tout un happy-end !
David ne retrouve l'amour de sa mère que le temps d'une journée,
pour ensuite le perdre à jamais. Cet éphémère, il doit s'y
soumettre sans révolte et c'est alors, à ce prix seulement, qu'il
pourra profiter de ces brèves retrouvailles. Cette fin nous dit que
si nous acceptons de goûter à de courts instants de tendresse, sans
attendre d'eux qu'ils se transforment en un amour éternel, immuable
et indestructible, alors peut-être saurons-nous jouir de
l'existence. Ce n'est qu'à cette condition que, tout comme David qui
accède à une certaine forme d'humanité (puisqu'on nous explique
qu'il se met à rêver dans son sommeil), nous accédons enfin à
nous-même, libérés des illusions d'une désillusion refoulée.
La
dernière image (pas seulement celle de David et sa maman blottis
dans le lit mais le plan séquence, lorsque la cadre s'élargit pour
inclure peu à peu le robot-nounours, la fenêtre, les autres
fenêtres de l'immeuble qui s'éteignent peu à peu) est
particulièrement signifiante (et émouvante) parce qu'elle évoque
l'idée que se fait un jeune enfant du monde rassurant, chaleureux
qui l'entoure. Essayez de vous souvenir de votre petite enfance, de
la perception que vous aviez du monde à l'époque où il vous
semblait encore inoffensif : il y a des chances pour que le
tableau colle parfaitement. Et ce tableau si doux, si beau, si
parfait, c'est ce à quoi le film nous dit de dire adieu parce que
nous l'avons déjà perdu, irrévocablement.
Et
c'est pour ça qu'A.I.
me fait chialer : parce qu'il parle à mon inconscient, au petit
garçon qui est tapi tout au fond de moi. Parce qu'il lui dit que ce
qu'il croit avoir perdu n'a, en fait, jamais existé. Parce qu'il lui
dit qu'il faut y renoncer pour de bon. Et cela, comme tout un chacun,
j'ai encore un peu de mal à l'entendre.
Alors
on dira ce qu'on veut : je trouve assez extraordinaire qu'un
« simple » film de science-fiction tape aussi juste,
cible aussi habilement la cause première de nos souffrances et de
nos colères, pour finalement nous offrir quelques pistes quant à la
manière d'en guérir ! Pas si mal pour un prétendu nanar...
7 avril 2012
Moi je sais pour qui il faut voter !!!
6 avril 2012
4 avril 2012
A Night And A Day
Pepe Deluxé - A Night And A Day (2011).