30 novembre 2008
29 novembre 2008
Si les avalanches
si les avalanches
cessaient de couler
les êtres n’auraient plus de raison
d’être exotiques
si les chiens n’aboyaient plus
au milieu d’un tapage de réveillon
les bruissements d’ailes
passeraient inaperçus
si tu étais là au coin
mes nuits n’encreraient plus
ces milliers de feuilles
& la toile extatique
perdrait un peu de ma voix
si les vœux se réalisaient tous
le temps cesserait
d’avancer & de croître
les enfants figés
si les pinceaux pouvaient gémir
leurs aléas secrets
alors les hommes ne seraient plus que
des grains de sable & non des dieux
si tu étais là la nuit
mes coins ne s’empliraient plus
de ton absence
mais la malice, peut-être
aurait moins de fluide
27 novembre 2008
Croire & savoir
« - Pendant quarante ans, j’ai cherché quelque chose qui n’existe dans le christianisme que de façon éparse, presque cachée. Tu imagines mon émerveillement quand, en ouvrant les Discours Longs du Bouddha, j’ai trouvé ça expliqué en peu de mots, comme une chose toute naturelle !
- Je suis bien obligé de constater, en voyant comment tu as pu survivre ici, que ce doit être quelque chose de sérieux. Mais moi, que veux-tu, je ne crois pas en Dieu.
- Moi non plus.
- Comment ! Mais bien sûr que tu y crois, ça se voit, ça se respire comme la fumée des bougies éteintes dans une église !
- Non. Je ne crois pas en Dieu.
- Allons, tu n’as pas à en avoir honte ! Ce n’est pas une maladie, et je t’assure que ce n’est pas contagieux, la foi ne me menace pas !
- Mais non, Wolfy, je ne crois pas en Dieu. On croit ce qui n’est pas évident, on choisit de ne plus douter. On croit en ce qui n’est pas tangible, en ce qui peut paraître absurde. On croit en l’irrationnel, à l’irréel : je ne crois pas, je constate.
- Quoi, tu constates quoi ?
- Je constate ce qui ne peut pas être nié, si on est un peu raisonnable. Ou plutôt j’ai constaté il y a longtemps, et ensuite les faits sont venus confirmer ma constatation. Je me range à l’évidence, le contraire serait sottise. Je ne crois pas en Dieu, je constate que Dieu est.
- Et ça n’est pas la foi, ça ?
- Non. On lutte pour justifier la foi, on décide de croire plutôt que de douter, on fait souffrir les autres, on tue au nom de la foi. On discute, on argumente, on asservit au nom de la foi. Quand il s’agit de constater une évidence, c’est beaucoup plus simple… et plus paisible. »
Michel Benoît, Bienvenue en Inde - une escale en enfer
- Je suis bien obligé de constater, en voyant comment tu as pu survivre ici, que ce doit être quelque chose de sérieux. Mais moi, que veux-tu, je ne crois pas en Dieu.
- Moi non plus.
- Comment ! Mais bien sûr que tu y crois, ça se voit, ça se respire comme la fumée des bougies éteintes dans une église !
- Non. Je ne crois pas en Dieu.
- Allons, tu n’as pas à en avoir honte ! Ce n’est pas une maladie, et je t’assure que ce n’est pas contagieux, la foi ne me menace pas !
- Mais non, Wolfy, je ne crois pas en Dieu. On croit ce qui n’est pas évident, on choisit de ne plus douter. On croit en ce qui n’est pas tangible, en ce qui peut paraître absurde. On croit en l’irrationnel, à l’irréel : je ne crois pas, je constate.
- Quoi, tu constates quoi ?
- Je constate ce qui ne peut pas être nié, si on est un peu raisonnable. Ou plutôt j’ai constaté il y a longtemps, et ensuite les faits sont venus confirmer ma constatation. Je me range à l’évidence, le contraire serait sottise. Je ne crois pas en Dieu, je constate que Dieu est.
- Et ça n’est pas la foi, ça ?
- Non. On lutte pour justifier la foi, on décide de croire plutôt que de douter, on fait souffrir les autres, on tue au nom de la foi. On discute, on argumente, on asservit au nom de la foi. Quand il s’agit de constater une évidence, c’est beaucoup plus simple… et plus paisible. »
Michel Benoît, Bienvenue en Inde - une escale en enfer
26 novembre 2008
Nia / 3 - Hiroshima en août
Ecrit (& donc à lire) en écoutant Machine Gun de Portishead en boucle pendant cinq heures (clique sur le lien & épate tes oreilles !).
1 - Jungle de toi
2 - Me perdre en toi
3 - Hiroshima en août
je vis dans une jungle de toi
ton sourire est ma guerre sainte
de toutes les causes
ta sérénité lève des armées de moi
des milliards de cellules
livrent des batailles épiques
pour cultiver cette terre
déjà conquise
je vis dans un nid douillet de toi
tapissé d'ambivalences & de silences
exosquelettes armures de sens interdits
l’envie de toi m'incarne & me détrousse
me submerge d’indécents détails
tes incisives entraperçues, tes lèvres retroussées
lorsque mes jeux désinvoltes
t'illuminent
je vis dans une mégapole de toi
peuplée par des hordes de toi
ton nom slogan scandé par les foules
ton visage célébré jusque sur
les vitraux des églises & les panneaux publicitaires
attraits d'intuitives perspectives
tes lignes de fuite font de moi un prophète
illégal
je vis dans un labyrinthe de toi
au gré du vent que j’appréhende, je erre
ni ailleurs ni perdu, juste habité de tes
intentions tendres & uniques
nourri par l'espérance luminescente
d'une incarnation complète à te croquer
fruit défendu source de trouble jusqu'à-ce que
légitimé soit mon jardin d'éden
je vis dans une immensité de toi
je veux planter ici les racines
d'une moisson d’herbes folles & de légendes païennes
traverser ta fameuse apocalypse & puis
faire de ton petit déjeuner ma prière du matin
te câliner comme un encens qu'on allume
t'encenser te caresser sans arrière pensée
t'allumer comme un brasier cosmique
je vis dans une répétition de toi
ta vallée verte débordante de lianes
qui transpercent en boucle mon éther
sèment des ébauches de béatitude
l'idée sans la chair
me transforme en chats fous qui miaulent à ta porte
je suis un temple sans prêtresse
rempli de pèlerins figés
je vis dans un présage de toi
tout se mêle dans le continuum
jusqu'à cette indienne détrônée
son sari délavé, ses possibles écrasés
par ta naissance en moi
improbablement je veux
bâtir dès aujourd'hui ma hutte
puis filer à l’est avec toi
je vis dans une saga de toi
nourrie d'épopées mythiques comme
nos épaules qui s’effleurent, nos visages rapprochés
perception de tes hypothétiques attentes
& mon flou se multiplie, vomit une infinité
de points de suture possibles au suspense
ne te noie pas dans tes inavouables
nos baisers sont gravés dans la pierre
je vis dans un destin de toi
une inaltérable évidence
de nos parcours bénis, de nos douceurs & de nos
véritables
loin de nos cahiers les faux-semblants
si rares sont les vœux de bonté
en ce purgatoire de monde
qui d'autre que toi ? quoi d’autre que nous ?
je vis dans une malaria de toi
quelque chose de tropical & sans antécédent
chaque petit bout de peau promesse
d'un palais de plaisirs secrets
goûter cette peau de sable & plonger entre toi
m'abreuver en chœur avec
les licornes & les anges
les apsara & les deva
je vis dans une faim de toi
insatiable curiosité quant aux harmonies
de tes plaisirs
nécessité d'en faire
la bande son de mon épopée
de ta nudité mon paysage
& de m'habiller avec
ta langue
je vis dans une gueule de bois de toi
dans la frigidité la plus totale à l'égard
des autres femmes
leurs détresses & leurs phéromones
leurs egocentres & leurs peines capitales
leurs sourires de glaces à l'eau
elles ne sont qu’enfants égarées
tu es la femme sauvage
je vis dans une nécessité de toi
cette pluie d’adhidaiva sur nous
boite à miel aux yeux des autres
le miel je l’offre mais la boite
je ne peux la partager qu’avec
une comme moi
une résidente
du havre véritable
25 novembre 2008
M'emmerdent avec leur crise !
24 novembre 2008
23 novembre 2008
Ganesh, version 1
Ganesh est un projet de bande dessinée dont existent trois prototypes, les deux premiers ayant été illustrés par mon ami Jérôme Dupré La Tour. Ceci est la première version, réalisée en 2005. il devait s'agir de trois albums de 46 pages, le scénario du premier ayant été écrit dans son intégralité.
La genèse du projet remonte au début de cette même année 2005 : nourri par les bandes dessinées Howard The Duck de Steve Gerber et Vext de Keith Giffen, j'avais voulu travailler sur un personnage en décalage, un freak perdu dans l'enfer d'une grande ville contemporaine. L'idée d'utiliser le dieu Ganesh m'avait été insufflée quelques années plus tôt par la pochette du 1er album de Tabla Beat Science : j'avais envie depuis longtemps de donner vie à ce petit Ganesh en baskets...
La première version de Ganesh était traitée sur un ton assez léger, dans l'idée d'une BD tout public mélangeant humour et aventures fantastiques. Le pitch de base des trois versions reste le même : un petit bonhomme avec une tête d'éléphant se retrouve perdu dans le Londres contemporain, amnésique et sans aucune idée de son identité. Très vite, il rencontre Ayanna, une jeune Anglaise d'origine indienne qui vit seule avec sa mère, Patricia. Un petit groupe se constitue rapidement autour de Ganesh, constitué des deux femmes, de Pooja (une étudiante indienne qui s'enivre de la démesure de Londres) et de Brian (le meilleur ami d'Ayanna, un jeune homme bien anglais). Pour certains, Ganesh est le Dieu réincarné. Pour d'autres, il n'est qu'un handicapé, malformé. Pour la plupart des gens, il n'est qu'un enfant avec un masque. Perdu au milieu de ces interprétations de lui-même, dont aucune ne lui convient ni ne lui correspond jamais vraiment, Ganesh doit faire son chemin dans la société moderne, trouver un travail et surtout donner un sens à son existence, puis échapper aux griffes du Dr. Puri, qui dirige une secte pseudo-hindouïste et qui tente de le manipuler pour convertir de nouveaux adeptes. Dans cette première version, la divinité de Ganesh est finalement admise, et il réalise qu'il est ici pour démanteler les plans du démon Râvana (grand méchant du Ramayana), revenu prendre sa revanche sur l'humanité et travaillant à notre destruction avec la complicité de politiciens et d'hommes d'affaires véreux.
La critique de la société occidentale était soft dans cette première version (elle sera un peu plus mordante dans les suivantes), mais elle restait au cœur du propos. Les personnages d'Ayanna et de Patricia furent inspirés avec tendresse par l'une de mes grandes histoires d'amour et sa maman, occasion pour moi de mettre en scène les contradictions d'une femme arrachée à sa culture et d'une jeune fille qui a grandi dans un monde tout en étant élevée dans les valeurs d'un autre. Occasion également d'exprimer mon affection profonde pour la culture indienne et tout ce qu'elle a à nous apporter.
Cette première version sut retenir l'attention de Corinne Bertrand, qui dirigeait alors la collection Expresso chez Dupuis. Corinne quitta peu après son poste, pour finalement reprendre la collection Quadrants, chez Soleil. En dépit de ces turbulences dans sa carrière, Corinne sut prendre le temps de nous accompagner avec patience et bienveillance sur l'évolution d'un projet qui, comme je vous le disais, devait mûrir et revêtir plusieurs formes. Mais je reviendrai là-dessus dans quelques temps, lorsque je posterai les planches de la deuxième version. Même si le projet ne fut finalement pas signé, faute de trouver la maturité, la forme définitive, qu'y cherchait Corinne, nos échanges avec elle furent riches et constructifs ! Un grand merci à elle pour le temps qu'elle nous a alors consacré, et surtout à Jérôme pour avoir su à deux reprises donner forme à ce projet.
Je vous laisse à la lecture des planches réalisées et esquissées pour le dossier éditeur (il vous suffit de cliquer dessus pour les agrandir). J'espère de tout cœur que ce début vous donnera l'eau à la bouche.
Prototype de couverture #1 :
La genèse du projet remonte au début de cette même année 2005 : nourri par les bandes dessinées Howard The Duck de Steve Gerber et Vext de Keith Giffen, j'avais voulu travailler sur un personnage en décalage, un freak perdu dans l'enfer d'une grande ville contemporaine. L'idée d'utiliser le dieu Ganesh m'avait été insufflée quelques années plus tôt par la pochette du 1er album de Tabla Beat Science : j'avais envie depuis longtemps de donner vie à ce petit Ganesh en baskets...
La première version de Ganesh était traitée sur un ton assez léger, dans l'idée d'une BD tout public mélangeant humour et aventures fantastiques. Le pitch de base des trois versions reste le même : un petit bonhomme avec une tête d'éléphant se retrouve perdu dans le Londres contemporain, amnésique et sans aucune idée de son identité. Très vite, il rencontre Ayanna, une jeune Anglaise d'origine indienne qui vit seule avec sa mère, Patricia. Un petit groupe se constitue rapidement autour de Ganesh, constitué des deux femmes, de Pooja (une étudiante indienne qui s'enivre de la démesure de Londres) et de Brian (le meilleur ami d'Ayanna, un jeune homme bien anglais). Pour certains, Ganesh est le Dieu réincarné. Pour d'autres, il n'est qu'un handicapé, malformé. Pour la plupart des gens, il n'est qu'un enfant avec un masque. Perdu au milieu de ces interprétations de lui-même, dont aucune ne lui convient ni ne lui correspond jamais vraiment, Ganesh doit faire son chemin dans la société moderne, trouver un travail et surtout donner un sens à son existence, puis échapper aux griffes du Dr. Puri, qui dirige une secte pseudo-hindouïste et qui tente de le manipuler pour convertir de nouveaux adeptes. Dans cette première version, la divinité de Ganesh est finalement admise, et il réalise qu'il est ici pour démanteler les plans du démon Râvana (grand méchant du Ramayana), revenu prendre sa revanche sur l'humanité et travaillant à notre destruction avec la complicité de politiciens et d'hommes d'affaires véreux.
La critique de la société occidentale était soft dans cette première version (elle sera un peu plus mordante dans les suivantes), mais elle restait au cœur du propos. Les personnages d'Ayanna et de Patricia furent inspirés avec tendresse par l'une de mes grandes histoires d'amour et sa maman, occasion pour moi de mettre en scène les contradictions d'une femme arrachée à sa culture et d'une jeune fille qui a grandi dans un monde tout en étant élevée dans les valeurs d'un autre. Occasion également d'exprimer mon affection profonde pour la culture indienne et tout ce qu'elle a à nous apporter.
Cette première version sut retenir l'attention de Corinne Bertrand, qui dirigeait alors la collection Expresso chez Dupuis. Corinne quitta peu après son poste, pour finalement reprendre la collection Quadrants, chez Soleil. En dépit de ces turbulences dans sa carrière, Corinne sut prendre le temps de nous accompagner avec patience et bienveillance sur l'évolution d'un projet qui, comme je vous le disais, devait mûrir et revêtir plusieurs formes. Mais je reviendrai là-dessus dans quelques temps, lorsque je posterai les planches de la deuxième version. Même si le projet ne fut finalement pas signé, faute de trouver la maturité, la forme définitive, qu'y cherchait Corinne, nos échanges avec elle furent riches et constructifs ! Un grand merci à elle pour le temps qu'elle nous a alors consacré, et surtout à Jérôme pour avoir su à deux reprises donner forme à ce projet.
Je vous laisse à la lecture des planches réalisées et esquissées pour le dossier éditeur (il vous suffit de cliquer dessus pour les agrandir). J'espère de tout cœur que ce début vous donnera l'eau à la bouche.
Prototype de couverture #1 :
Pour explication, cette page introduisait Râvana et ses deux tueuses bisexuelles (on ne voit pas très bien les personnages sur cette esquisse) :
Quelques recherches de personnages, à présent. Tout d'abord, Râvana et ses deux tueuses bisexuelles :
22 novembre 2008
21 novembre 2008
18 novembre 2008
La subversion n'est plus ce qu'elle était...
Une amie, âgée de 22 ans, m’explique l’autre jour que la veille, elle a passé la nuit à se tripoter devant une webcam avec un type de 25 ans récupéré sur Meetic. Elle conclut qu’ils doivent bientôt se rencontrer, qu’il a l’air gentil et que peut-être ça pourrait déboucher sur une histoire d’amour. Je suis sûr que le mec est gentil (je suis sûr aussi qu'il est désespéré) et quant à la fille elle est non seulement gentille et parfaitement intégrée socialement mais de surcroît intelligente et très jolie. Mais « internet offre de nouvelles opportunités de rencontres, pourquoi s’en priver ? ». Certes, pourquoi en effet ? Maintenant est-ce vraiment une solution pour la société occidentale que de se montrer sa bite et ses seins en webcam à la première conversation, avant même de s’être rencontrés ? J’imagine le premier rendez-vous : on ne sait presque rien l’un de l’autre mais on a déjà vu la bite de l’un et les seins de l’autre ! Le plaisir du flirt, de se tourner autour, de se découvrir et de s’effeuiller sont tout simplement devenus old-school, dérisoires, obsolètes. J’avoue que je ne comprends même pas où tout ça nous conduit, sinon à être des corps qui s’entrechoquent sans que jamais les personnes qui sont à l’intérieur ne se rencontrent ; sinon à voir disparaître la notion même de séduction, remplacée par un étalage d’organes sexuels destinés à prouver que le produit est bon à être consommé !
Mais j’y reviendrai car les réactions à mon premier article à ce sujet m’ont inspiré quelques réflexions que je suis en train de mettre en forme pour un futur article.
Tout cela m’amène simplement à recopier ci-dessous les paroles, passées inaperçues, de l’un des tubes de l’année 2008 : le magnifique Acceptable In The 80’s de Calvin Harris. Outre que ce morceau restera comme l’une des perles electrofunk de la décennie, il évoque avec nostalgie une époque où (tout au moins dans les chansons - mais ne sont-elles pas un reflet de l'air du temps ?), le romantique, la tendresse, la sensualité et la subtilité étaient encore des concepts acceptables dans les relations hommes/femmes. Un grand bravo à Calvin Harris qui est parvenu à faire un tube d'un texte aussi subversif !
I've got love for you
If you were born in the 80's, the 80's
I've got hugs for you
If you were born in the 80's, the 80's
I'll do things for you
If you were born in the 80's, the 80's
I've got hugs for you
If you were born in the 80's, yeah!
It was acceptable in the 80's
It was acceptable at the time
It was acceptable in the 80's
It was acceptable at the time
Mais j’y reviendrai car les réactions à mon premier article à ce sujet m’ont inspiré quelques réflexions que je suis en train de mettre en forme pour un futur article.
Tout cela m’amène simplement à recopier ci-dessous les paroles, passées inaperçues, de l’un des tubes de l’année 2008 : le magnifique Acceptable In The 80’s de Calvin Harris. Outre que ce morceau restera comme l’une des perles electrofunk de la décennie, il évoque avec nostalgie une époque où (tout au moins dans les chansons - mais ne sont-elles pas un reflet de l'air du temps ?), le romantique, la tendresse, la sensualité et la subtilité étaient encore des concepts acceptables dans les relations hommes/femmes. Un grand bravo à Calvin Harris qui est parvenu à faire un tube d'un texte aussi subversif !
I've got love for you
If you were born in the 80's, the 80's
I've got hugs for you
If you were born in the 80's, the 80's
I'll do things for you
If you were born in the 80's, the 80's
I've got hugs for you
If you were born in the 80's, yeah!
It was acceptable in the 80's
It was acceptable at the time
It was acceptable in the 80's
It was acceptable at the time
15 novembre 2008
14 novembre 2008
Une incroyable découverte scientifique !
Une expérience menée par un célèbre institut de recherche en produits cosmétiques auprès de 80 volontaires âgés de 12 à 18 ans a démontré que l’écoute intensive de la musique du groupe Mickey 3D guérissait l’acné !
« Au bout de 14 heures d’écoute ininterrompue de l’album Mistigri Torture de Mickey 3D, nous avons constaté que les boutons blancs de 94% des adolescents avaient littéralement explosés. » déclare Valérie Solanas, attachée de presse de l’institut. « C’était tout à fait incroyable à observer, quoi qu’assez dégouttant : les boutons blancs explosaient les uns après les autres, et ce sans qu’aucune pression physique ne soit exercée ! »
L’incroyable découverte fut faite par Mme. Véla Gloryole, dermatologue au sein de l’institut : « Je connaissais l’origine du titre de l’album Mistigri Torture : les membres du groupe Mickey 3D avaient constaté que les gens vivaient effectivement l’écoute de leur musique comme une véritable torture. Je m’étais donc longtemps interrogée sur leur succès pourtant éblouissant auprès des 12-18 ans », explique Mme. Gloryole. « C’est le témoignage de ma fille qui m’a mis la puce à l’oreille : ses innombrables boutons blancs avaient soudainement explosés lors d’un concert du groupe en 1998, alors qu’elle était âgée de 16 ans. Plusieurs de ses camarades avaient subi la même expérience et tous les adolescents boutonneux du lycée avaient immédiatement acheté l’album de Mickey 3D. Il est probable que ce phénomène se soit produit à l’échelle nationale et ait expliqué le succès soudain du groupe auprès des jeunes, pour qui les boutons blancs sont un problème très pesant ! Quand je pense aux années de recherche que nous avons perdues ! Quel dommage qu’il ait fallu 10 ans à ma fille pour me raconter cela ! », conclut Mme. Gloryole.
L’institut - qui préfère garder l’anonymat jusqu’à la fin des négociations - envisage de signer un contrat avec le groupe Mickey 3D afin de concevoir un produit « associant leur prochain disque à l’un de nos produits cosmétiques ». Mme. Solanas ajoute qu’à sa grande surprise, l’écoute des disques de Mick Est Tout Seul n’a aucun effet sur les boutons blancs. Mais des tests sont dors et déjà prévus pour voir s’ils n'ont pas une action quelconque sur les points noirs ou les verrues.
« Au bout de 14 heures d’écoute ininterrompue de l’album Mistigri Torture de Mickey 3D, nous avons constaté que les boutons blancs de 94% des adolescents avaient littéralement explosés. » déclare Valérie Solanas, attachée de presse de l’institut. « C’était tout à fait incroyable à observer, quoi qu’assez dégouttant : les boutons blancs explosaient les uns après les autres, et ce sans qu’aucune pression physique ne soit exercée ! »
L’incroyable découverte fut faite par Mme. Véla Gloryole, dermatologue au sein de l’institut : « Je connaissais l’origine du titre de l’album Mistigri Torture : les membres du groupe Mickey 3D avaient constaté que les gens vivaient effectivement l’écoute de leur musique comme une véritable torture. Je m’étais donc longtemps interrogée sur leur succès pourtant éblouissant auprès des 12-18 ans », explique Mme. Gloryole. « C’est le témoignage de ma fille qui m’a mis la puce à l’oreille : ses innombrables boutons blancs avaient soudainement explosés lors d’un concert du groupe en 1998, alors qu’elle était âgée de 16 ans. Plusieurs de ses camarades avaient subi la même expérience et tous les adolescents boutonneux du lycée avaient immédiatement acheté l’album de Mickey 3D. Il est probable que ce phénomène se soit produit à l’échelle nationale et ait expliqué le succès soudain du groupe auprès des jeunes, pour qui les boutons blancs sont un problème très pesant ! Quand je pense aux années de recherche que nous avons perdues ! Quel dommage qu’il ait fallu 10 ans à ma fille pour me raconter cela ! », conclut Mme. Gloryole.
L’institut - qui préfère garder l’anonymat jusqu’à la fin des négociations - envisage de signer un contrat avec le groupe Mickey 3D afin de concevoir un produit « associant leur prochain disque à l’un de nos produits cosmétiques ». Mme. Solanas ajoute qu’à sa grande surprise, l’écoute des disques de Mick Est Tout Seul n’a aucun effet sur les boutons blancs. Mais des tests sont dors et déjà prévus pour voir s’ils n'ont pas une action quelconque sur les points noirs ou les verrues.
10 novembre 2008
Nia / 2 - Me perdre en toi
1 - Jungle de toi
2 - Me perdre en toi
3 - Hiroshima en août
pas vraiment désolé de t’aborder comme ça
de te tourner autour à chaque instant thé, de ne plus me contenter
de t’effleurer avec mes yeux tachetés
pas vraiment navré de ne même plus être timide
j’ai passé l’âge d’avoir un âge, je suis juste assez lucide
je suis trop sage pour rester sage
j’ai comme envie d’acheter un billet
un aller simple plus ou moins
vers l’épiderme de ton épicentre, de manger toute une épicerie de toi
j’ai comme envie de faire avancer la science
de vérifier des théories chimiques
sur la manière dont tu griffes & tu mords
viens, je veux juste me perdre en toi
plutôt que de me perdre en moi-même
dans ma tête il y a cette voix
qui m’obsède & qui me dit qu’elle m’aime
à la télé ils parlent d’amour
leurs boites crâniennes débordantes de mots
à ce stade je ne sais même plus
si ce mot existait avant toi
tu as fait de moi un créationniste
« & dieu créa la femme… en 1987 ! »
laisse-moi juste te faire un sort
t’épouser jusqu’à la prochaine cour de réincarnation
servons-nous de nos chairs, amor con carne
tu peux te lover petite chatonne ou bien jouer à catwoman
je veux juste jouer sans règles, juste jouer, juste jouer avec toi
réinventer d’hypnotiques & antiques rituels
viens, je veux juste me perdre en toi
plutôt que de me perdre en moi-même
dans ma tête il y a cette voix
qui m’obsède & qui me dit qu’elle m’aime
tous mes amis qui font des paris
sur des princesses de pacotilles
& puis mes ex qui sont toutes devenues nécrophiles
qui se vautrent dans des vieux qui puent
& toi qui joues aux billes avec un gamin sans voix
le monde se prend pour titanic ou c’est juste moi qui trippe ?
j’ai juste envie de te croquer croquette
pas juste une nuit, plutôt la moitié d’une éternité
j’ai juste envie de dire aux hôtesses de l’air
qu’elles sourient à un homme marié
j’ai juste envie de te toucher encore
de construire mon nid dans ton corps
viens, je veux juste me perdre en toi
plutôt que de me perdre en moi-même
dans ma tête il y a cette voix
qui m’obsède & qui me dit qu’elle m’aime
8 novembre 2008
Batman forever!
Ankara – la Dogan New Agency rapporte que le maire de la ville de Batman, au sud-est de la Turquie, a déclaré mercredi qu’il s’apprêtait à attaquer en justice les auteurs des films à succès « Batman », affirmant que les auteurs en question avaient utilisé le nom de la ville sans autorisation.
« Il n’y a qu’une seule Batman sur cette terre », a déclaré le maire de Batman, Huseyin Kalkan. « Sans nous en informer, les auteurs américains des films ont pris le nom de notre région. »
Huseyin a ajouté que, si nécessaire, il porterait l’affaire devant la justice américaine.
7 novembre 2008
La herse
Texte inspiré par la musique de Laherse, compositeur que j’ai découvert sur Myspace il y a deux mois. Ses compositions nourries, incisives et contemporaines m’ont séduit et dès lors que j’ai su qu’il aimait mes textes, j’ai eu envie de marier mes mots à ses notes. En est ressorti le texte ci-dessous, imprégné non seulement de sa musique mais aussi de ses écrits, puisque je me suis donné pour « contrainte » d’inclure le titre de chacun des morceaux que j'écoutais dans le poème lui-même. C’est donc l'univers de Laherse dans sa globalité qui a donné sa direction à ce texte. Je vous invite donc à aller jeter une oreille à sa page Myspace, ne serait-ce que pour lire ceci en écoutant la bande son, et puisse-t-il vous inspirer comme il m’a inspiré :-D
LA HERSE
un piano s’écrase sur l’ombre
synapse dévergondée
si d’ailleurs synapse il y a
silhouette inanimée d’un possible événement
recraché par le saint journal télévisé
vissée à son cadre image d’un moine clair-obscur
entre sociétaires il n’y a nulle épouvante
qui ne soit concevable
les enfants voudraient se réfugier
en un ailleurs compulsif extensif
extension du moi cultivé en fleur
inapte à la parole donnée
les enfants gerbent nos « il ne faut pas »
(messe rock‘n’roll yeah !)
mais qui leur apprend les « tu pourrais » ?
l’échelle des possibles
est niée en cadence
mangez vos vaches en silence !
hurle la maîtresse aux enfants
la peur lyrique entretenue
(grand méchant lupus)
pour masquer l’agonie des vaches sucrées
la parole n’est que pour ne rien dire
le dogme du soi-même s’élève contre
le don de soi par les mots
si l’anse casse l’homme tombe (croit-on)
on envoie les femmes bronzer sous
un soleil paradoxal
(mais fourni avec crème solaire)
les hommes se gaussent de liquides obscènes
les enfants quant à eux
enfermés dans leurs barbies pendant que
big jim rit dans sa barbe
tic tac, l’heure tourne !
& nul ne s’éveille
mademoiselle lumière choupette chatte
love-toi entre deux pages
renie ta femme sauvage
donne-toi à l’homme poubelle, tu es si belle
(tic tac…)
objet de luxsueur
on te donnera à manger à baal
sa semence imposée à tes dieux païens
ta semence répandue pour trois fois rien
tic tac, que reste-t-il aux morts ?
un filament de l’innocence
un firmament d’existence
une chansonnette de ruelles sombres
mais qui sait ce que font les morts, pourtant
sourit à chaque incongruité
que lui suggère le bruit
LA HERSE
un piano s’écrase sur l’ombre
synapse dévergondée
si d’ailleurs synapse il y a
silhouette inanimée d’un possible événement
recraché par le saint journal télévisé
vissée à son cadre image d’un moine clair-obscur
entre sociétaires il n’y a nulle épouvante
qui ne soit concevable
les enfants voudraient se réfugier
en un ailleurs compulsif extensif
extension du moi cultivé en fleur
inapte à la parole donnée
les enfants gerbent nos « il ne faut pas »
(messe rock‘n’roll yeah !)
mais qui leur apprend les « tu pourrais » ?
l’échelle des possibles
est niée en cadence
mangez vos vaches en silence !
hurle la maîtresse aux enfants
la peur lyrique entretenue
(grand méchant lupus)
pour masquer l’agonie des vaches sucrées
la parole n’est que pour ne rien dire
le dogme du soi-même s’élève contre
le don de soi par les mots
si l’anse casse l’homme tombe (croit-on)
on envoie les femmes bronzer sous
un soleil paradoxal
(mais fourni avec crème solaire)
les hommes se gaussent de liquides obscènes
les enfants quant à eux
enfermés dans leurs barbies pendant que
big jim rit dans sa barbe
tic tac, l’heure tourne !
& nul ne s’éveille
mademoiselle lumière choupette chatte
love-toi entre deux pages
renie ta femme sauvage
donne-toi à l’homme poubelle, tu es si belle
(tic tac…)
objet de luxsueur
on te donnera à manger à baal
sa semence imposée à tes dieux païens
ta semence répandue pour trois fois rien
tic tac, que reste-t-il aux morts ?
un filament de l’innocence
un firmament d’existence
une chansonnette de ruelles sombres
mais qui sait ce que font les morts, pourtant
sourit à chaque incongruité
que lui suggère le bruit