7 novembre 2008

La herse

Texte inspiré par la musique de Laherse, compositeur que j’ai découvert sur Myspace il y a deux mois. Ses compositions nourries, incisives et contemporaines m’ont séduit et dès lors que j’ai su qu’il aimait mes textes, j’ai eu envie de marier mes mots à ses notes. En est ressorti le texte ci-dessous, imprégné non seulement de sa musique mais aussi de ses écrits, puisque je me suis donné pour « contrainte » d’inclure le titre de chacun des morceaux que j'écoutais dans le poème lui-même. C’est donc l'univers de Laherse dans sa globalité qui a donné sa direction à ce texte. Je vous invite donc à aller jeter une oreille à sa page Myspace, ne serait-ce que pour lire ceci en écoutant la bande son, et puisse-t-il vous inspirer comme il m’a inspiré :-D



LA HERSE

un piano s’écrase sur l’ombre
synapse dévergondée
si d’ailleurs synapse il y a
silhouette inanimée d’un possible événement
recraché par le saint journal télévisé
vissée à son cadre image d’un moine clair-obscur
entre sociétaires il n’y a nulle épouvante
qui ne soit concevable

les enfants voudraient se réfugier
en un ailleurs compulsif extensif
extension du moi cultivé en fleur
inapte à la parole donnée
les enfants gerbent nos « il ne faut pas »
(messe rock‘n’roll yeah !)
mais qui leur apprend les « tu pourrais » ?
l’échelle des possibles
est niée en cadence

mangez vos vaches en silence !
hurle la maîtresse aux enfants
la peur lyrique entretenue
(grand méchant lupus)
pour masquer l’agonie des vaches sucrées
la parole n’est que pour ne rien dire
le dogme du soi-même s’élève contre
le don de soi par les mots
si l’anse casse l’homme tombe (croit-on)

on envoie les femmes bronzer sous
un soleil paradoxal
(mais fourni avec crème solaire)
les hommes se gaussent de liquides obscènes
les enfants quant à eux
enfermés dans leurs barbies pendant que
big jim rit dans sa barbe
tic tac, l’heure tourne !
& nul ne s’éveille

mademoiselle lumière choupette chatte
love-toi entre deux pages
renie ta femme sauvage
donne-toi à l’homme poubelle, tu es si belle
(tic tac…)
objet de luxsueur
on te donnera à manger à baal
sa semence imposée à tes dieux païens
ta semence répandue pour trois fois rien

tic tac, que reste-t-il aux morts ?
un filament de l’innocence
un firmament d’existence
une chansonnette de ruelles sombres
mais qui sait ce que font les morts, pourtant
sourit à chaque incongruité
que lui suggère le bruit

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