Photo : Dr. Ma Pingke |
Le texte qui suit fut recomposé en juin 2003 à partir de fragments écrits à Lijiang. Il fut exposé alors au festival du Jardin des Possibles, une seconde fois à la Friche RVI en septembre 2003, et finalement à l’Ovale 203 en juin 2004, à l’occasion du festival Garden Freaks. La mise en page originale n'a malheureusement pas pu être respectée ici, les blogs ayant leurs limites techniques...
LIJIANG, YUNNAN
stop, stop, stop à la porte
grande ouverte
besoin de perdre mes pensées dans
des délices de charité
(quoi que cela puisse signifier !)
quel sorte de saltimbanque suis-je
si je n’écris pas ce soir ?
(ou qu’il se taise à jamais)
calculs, écrans vides de sens, à chercher des photos qui n’existent pas
& des mails
qui n’existent pas encore
xijiang, xaoshing
où êtes-vous ?
seuls les yeux vous ont pris en flagrant délit de locativité
les miens sont clos
aveuglés
foutus pixels
traces numériques
& (once again) la colère me pique celle que j’ai rêvé toute une incarnation
ASSEZ !
zenibobmer !
stop, stop, stop !
je me lève (toujours couché)
je ramasse les petits morceaux de chair collés au mur
mmh…
comment sortir des canaux ?
lijiang s’accroche
les 2 pieds collés au sol
lijiang m’a fait prisonnier
j’aime tellement ça…
la nuit – rêves (qu’elle baise avec des polonais !)
la nuit – retours frustrés
sortir ne pas pouvoir de ne je lijiang
décidé
j’étais pourtant
mais 7 femmes m’en empêchent
dont moi-même
je pense - je pense - je pense
au prix à payer pour mon art
(Sacrifices ?)
encore
isolement/nécessaire/que faire ?
le (…) de l’aura est paralysant
aura, tu es de mèche avec lijiang
pour me garder traducteur
-du chinois (ming xié) à l’anglais (yosuké) au français (moi)-
-de l’anglais (ming xié) au français (moi)-
-de l’anglais (ding) à l’anglais (moi)-
-& le bébé chien (shian hei) qui mâchonne (ma brosse à dent) toute la journée-
juste
m’échapper…
(c’est un mensonge : je veux rester pour toujours)
stop ! stop ! stop !
(toujours ! toujours ! toujours !)
lijiang, yunnan
paradis chinois loin des cubes & des bicyclettes maoïstes
loin de moi, qui se souvient ?
oublié - pas assez
quelle équation est ici enfantée par les bouches
qui prononcent mon nom là-bas ?
les mots - ha !
si je changeais de nom, ils parleraient de quelqu’un d’autre
ça a du sens…
je pourrais me mettre à mon balcon, & les écouter cancaner
blablablablablamadcap ®
madqui ? ©
je ™ regarderais mes amis & mes ennemis ragoter
JE M’AMUSERAIS BIEN !
mais il y a ce problème :
…
mon nom est devenu une marque de fabrique !
dans la gloire du caniveau, tout au moins
j’en ai besoin ?
nom de vie
nom de scène
non de non !
qu’est-ce que je fuis ?
mon reflet dans l’air du temps
je veux voir mon reflet dans la terre
je veux voir mon reflet dans les yeux de ceux qui…
je veux voir mon reflet dans les vers d’allen ginsberg & d’enna chaton
chaton…?
miao… mi…?
shaomi…?
un nom, peut-être
[shy - shaï - comment dire ?]
dedans, dehors
je sais moins
oh oui
pleurer tout seul ?
semblant 2 à 2 ?
deuil
1 re2 2
varsovie - canceled
moscou - cours toujours
nom en moi
oulan-bator
guiyang
tendra
toujours…
Vous reprendrez bien encore
un peu d’extrême
une semaine ?
refuser
me laisser avoir
doute
quand...
plutôt
que d’être re pis pus
ma route pique au début
ne peux refuser
cadeaux ! ! !
pleurer seul
en pensant « beau » (?!!!)
turfan - canceled
kunming
Je te…
urumqi/mer d’aral - canceled
loin ma joie
toujours
petit poète solitaire
aime
travers - steppes - mère ?
amen
dansedésert
toi
un doux-amer
ma foi
gobi
lijiang
où ?
à travers
(…prie…)
& 6 mails plus tard,
aura 2 moi ne répond pas (game... over)
iris la chinoise déguisée en française déguisée en chinoise
me demande
« pourquoi ? »
parce que les touristes sont des artistes déguisés en fleurs
bien
sûr
bien
sûr
le problème des autres c’est qu’ils veulent
ils veulent
rien ne veut moi ne veut rien
tout de moi veulent moi reflets de tous en coeur
cassez-moi les…
j’ai eu ma dose de tout
je veux VIVRE
sans liquide dur
parce que
la peur
(la terreur)
« quelle peur ? »
cherche pas : c’est métaphysique
ah… si je parvenais à pleurer tous les matins au lieu de boire une clope & du café…
à parler à la femme que j’aime
je ne veux rien de toi - juste toi pas autre chose
tu es l’aura, tu devrais savoir ça !
(trop de chine en bière)
où est jaisalmer ?
le karnataka ?
au fond, l’histoire se répète (oooooooom…)
tout a commencé aux alentours du 3 septembre 2000
maintenant, je dois passer à autre chose
yes, but...
« maybe… just oooone more time… » (air rabattu)
pleeeeeeeeeeease !
« une femme n’est femme que lorsqu’elle l’est sauvagement »
un poème n’est poème que lorsqu’il l’est sauvagement !
sauvage
en paix
sauvage
en paix
sauvage
(grand
petit)
en paix sauvage
agneau… dragon
telle est ma binoculaire
shao… mi ?
miao mi
miao bientôt
j’étais venu pour ça
pas de désert
mais des collines de volupté brumeuse
loin l’inde, plus près l’âme
enfin, toujours est-il - considérant l’endroit où nous sommes :
je voudrais juste arrêter d’écouter des tubes des années 80
mais pourquoi pas, après tout ?
pour ce que valent les tubes de 2002
1982 « i’m a nasty girl » (vanity)
2002 « i’m a slave4u » (britney)
le féminisme est MORT sur MTV (le christ, aussi)
britney, pétasse multimédia compatible macintosh/windows 95
(à la fois, penser à ça ici...)
depuis oulan-bator, mes racines poussent : elles en ont assez
muni de cure-dents, je récure mes origines
vaudrait pourtant mieux cesser de manger
vite dit !
& pendant ce temps, au mishi mishi :
des hommes & des femmes plient des serviettes en papier
C’est à se demander quelle sorte d’économies ils font ainsi…
lijiang - je dois partir
lijiang - merci
merci (tellement) merci
pour tout
(peut-être le plus beau mois de ma vie)
veille du départ, espoir…
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