13 septembre 2016

The China Experience – 33/ The Lijiang Experience (Pt. 22)

Premier voyage en Chine, septembre-novembre 2002.

Décollage ici.
Expérience précédente : The Lijiang Experience (Pt. 21).


07 octobre 2002 – 02 novembre 2002 : The Lijiang Experience, Lijiang (Yunnan).

Vingt-deuxième jour. Je me réveille sur un cauchemar. Je rentrais en France, j'étais complètement déprimé de quitter la Chine et l'idée d'y retourner m'obsédait totalement, plus forte que tout ce qui pourrait me retenir dans ma vie et mon pays. Présages, présages...

Au réveil, je trouve un autre email de ma princesse indienne qui n'arrange rien… Elle joue l'offensée, m'accuse de n'avoir rien compris, d'avoir mal interprété ses intentions, joue la carte du mélodrame, se décrit en larmes, etc. Désireux d'enterrer la hache de guerre (sans non plus lui donner raison), je tente la réconciliation, m'excuse d'avoir réagi de façon si virulente, m'explique… Et puis je retourne à mon quotidien en songeant qu'elle n'est pas idiote et que tout cela va s'arranger… Lorsqu'elle arrive pour son « cours », Ming Xia m'offre un petit dragon vert, qui rejoindra mon nom en Chinois, mon cristal et mon petit Snoopy mongols, quatre cadeaux que j'ai précieusement conservés jusqu'à aujourd'hui. Nous convenons avec Yosuke qu'il est vraiment temps pour nous deux de quitter Lijiang. Mais l'exercice est difficile. Nous sommes trop bien ici, nous voudrions que cela dure à jamais.

Photo : Dr. Ma Pingke
Le soir, Iris m'emmène dîner au Petit Paris. Elle me raconte un peu son parcours. Elle vient d'une famille très riche, qui a toutes les relations qu'il faut. C'est ce qui lui a permis de voyager en France et d'y rencontrer son Roméo. Le Roméo malheureusement n'est pas parfait, il a un sérieux problème de toxicomanie et, tant par égard pour sa fille que pour elle-même, Iris songe à le quitter sans s'y résoudre vraiment. Elle a de surcroît les pires difficultés relationnelles avec sa belle-famille, ce qui n'arrange rien. Son roman est une sorte d'autofiction, qui traite d'une histoire assez similaire. Le roman en question va être publié en Chine, le contrat est déjà signé. Elle aimerait qu'il soit également publié en France, mais son niveau de français ne l'autorise pas à le traduire elle-même. Nous parlons longtemps de ses insolubles problèmes de couple. Je tombe en admiration devant une des serveuses, qui parait tout à fait indienne et pas du tout chinoise, ressemble d'ailleurs à s'y méprendre à ma princesse. Iris l'interroge : elle est 100% Naxi. Troublante coïncidence qui me ramène à mon malentendu, qu'Iris estime voué à être résolu rapidement et sans traces. Elle me demande ensuite ce qui, selon moi, pousse quelqu'un dans des dépendances chimiques. Je connais bien le sujet. Je réponds sans réfléchir que c'est une peur métaphysique de l'existence, qu'il ne faut pas chercher ailleurs.

Tard dans la nuit, j'écris des choses bizarres, sous le titre Extrapolations d'une nuit solitaire, qui constitueront plus tard la matière première du poème Lijiang, Yunnan. Ginsberg m'habite, sans nul doute.


Prochaine expérience : The Lijiang Experience (Pt. 22).

1 commentaire:

Claude Curutchet a dit…

Ravie de retrouver tes écrits. merci ! Toujours avec autant de plaisir .

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