Premier
voyage en Chine, septembre-novembre
2002.
Décollage
ici.
Expérience
précédente : The Lijiang Experience (Pt. 21).
07
octobre 2002 – 02 novembre 2002 : The Lijiang Experience,
Lijiang (Yunnan).
Vingt-deuxième
jour. Je me réveille sur un cauchemar. Je rentrais en France,
j'étais complètement déprimé de quitter la Chine et l'idée d'y
retourner m'obsédait totalement, plus forte que tout ce qui pourrait
me retenir dans ma vie et mon pays. Présages, présages...
Au
réveil, je trouve un autre email de ma princesse indienne qui
n'arrange rien… Elle joue l'offensée, m'accuse de n'avoir rien
compris, d'avoir mal interprété ses intentions, joue la carte du
mélodrame, se décrit en larmes, etc. Désireux d'enterrer la hache
de guerre (sans non plus lui donner raison), je tente la
réconciliation, m'excuse d'avoir réagi de façon si virulente,
m'explique… Et puis je retourne à mon quotidien en songeant
qu'elle n'est pas idiote et que tout cela va s'arranger…
Lorsqu'elle arrive pour son « cours », Ming Xia m'offre
un petit dragon vert, qui rejoindra mon nom en Chinois, mon cristal
et mon petit Snoopy mongols, quatre cadeaux que j'ai précieusement
conservés jusqu'à aujourd'hui. Nous convenons avec Yosuke qu'il est
vraiment temps pour nous deux de quitter Lijiang. Mais l'exercice est
difficile. Nous sommes trop bien ici, nous voudrions que cela dure à
jamais.
Photo : Dr. Ma Pingke |
Le
soir, Iris m'emmène dîner au Petit Paris. Elle me raconte un peu
son parcours. Elle vient d'une famille très riche, qui a toutes les
relations qu'il faut. C'est ce qui lui a permis de voyager en France
et d'y rencontrer son Roméo. Le Roméo malheureusement n'est pas
parfait, il a un sérieux problème de toxicomanie et, tant par égard
pour sa fille que pour elle-même, Iris songe à le quitter sans s'y
résoudre vraiment. Elle a de surcroît les pires difficultés
relationnelles avec sa belle-famille, ce qui n'arrange rien. Son
roman est une sorte d'autofiction, qui traite d'une histoire assez
similaire. Le roman en question va être publié en Chine, le contrat
est déjà signé. Elle aimerait qu'il soit également publié en
France, mais son niveau de français ne l'autorise pas à le traduire
elle-même. Nous parlons longtemps de ses insolubles problèmes de
couple. Je tombe en admiration devant une des serveuses, qui parait
tout à fait indienne et pas du tout chinoise, ressemble d'ailleurs à
s'y méprendre à ma princesse. Iris l'interroge : elle est 100%
Naxi. Troublante coïncidence qui me ramène à mon malentendu,
qu'Iris estime voué à être résolu rapidement et sans traces. Elle
me demande ensuite ce qui, selon moi, pousse quelqu'un dans des
dépendances chimiques. Je connais bien le sujet. Je réponds sans
réfléchir que c'est une peur métaphysique
de l'existence, qu'il ne faut pas chercher ailleurs.
Tard
dans la nuit, j'écris des choses bizarres, sous le titre
Extrapolations d'une nuit
solitaire, qui constitueront
plus tard la matière première du poème Lijiang, Yunnan. Ginsberg m'habite,
sans nul doute.
Prochaine
expérience : The Lijiang Experience (Pt. 22).
1 commentaire:
Ravie de retrouver tes écrits. merci ! Toujours avec autant de plaisir .
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