20 janvier 2015

Soirée nanars, acte V : comment faire un gros bébé vite-fait-bien-fait !

Dans Superman IV: The Quest for Peace (1987), Lex Luthor démontre qu'il est bel et bien le génie qu'il prétend ! Son nouveau plan pour battre, enfin, l'homme d'acier est d'une complexité scientifique épatante et, en même temps, d'une simplicité enfantine à mettre à exécution. Si vous souhaitez agrandir la famille en 2015, prenez des notes : c'est une méthode infaillible !

L'idée de Luthor est de créer un « homme nucléaire » (quoi que cela puisse signifier), seul capable d'affronter Superman. Pour cela, il vous faut tout d'abord un peu de matériel génétique appartenant à l'être que vous souhaitez dupliquer. Un cheveu de Superman étant utilisé dans le film, un cheveu de votre conjoint(e) fera donc parfaitement l'affaire.

Ensuite il vous faut préparer une « bouillie génétique » qui constituera votre « matrice », dans laquelle vous pouvez ajouter à peu près ce que vous voulez, tant que c'est du matériel génétique et de l'eau.

Vous aurez également besoin d'un missile thermonucléaire. Je sais, c'est un peu difficile à trouver par les temps qui courent mais avec internet tout est possible (cherchez sur eBay, ou sinon voyez avec la Corée du Nord si vous êtes prêt à y mettre le prix). J'entends déjà des voix au fond de la salle murmurer qu'une centrale nucléaire pourrait également faire l'affaire et qu'on en a en France. Oui mais non : vous allez comprendre.

Il convient en effet de jeter votre « matrice » et votre missile dans le soleil. Seul cet astre peut générer l'énergie nécessaire à la naissance de l'enfant. Essayez voir de balancer une centrale nucléaire dans l'espace et vous comprendrez tout de suite la nécessité du missile. J'entends bien vos inquiétudes : comment procéder pour atteindre le soleil ? Dans le film, Luthor lance son missile n'importe comment et s'arrange pour que ce grand naïf de Superman le bazarde où il faut. Comme Superman n'existe pas, je suggère de simplement... mieux viser que Lex Luthor !

Bon, et voilà c'est tout : lorsque le missile atteindra le soleil, il explosera et c'est toute l'énergie cumulée de cette explosion qui fera le travail. Comme vous le démontre la vidéo ci-dessous, votre enfant apparaîtra instantanément mais, en plus :
- Il sera déjà adulte. Et oui ! Fini les nuits blanches, les couches à changer, les devoirs à faire après l'école et la rébellion adolescente !
- Il sera déjà habillé ! Pourquoi croyez-vous que tous les magasins Z ont fait faillite après 1987 ? C'est la faute au film !
- Il saura déjà parler ! Ça vous épargnera deux ans de ga-ga-ga, de geu-geu-geu et de qu'il-est-mignon-le-bébé-à-sa-maman !
- Il reviendra de lui-même vous retrouver directement chez vous ! C'est en tout cas ce qu'il fait avec Luthor, donc ça devrait marcher pour tout le monde.

La preuve par l'image :

15 janvier 2015

Soirée nanars, acte IV : le Capitaine Amérique

Bon, j'ai passé les dernières semaines à me débattre avec un problème de cervicales qui m'a peu ou prou interdit d'écrire (position fixe devant le PC, tout ça) et j'ai profité de ces vacances forcées pour rattraper mes lacunes en termes de films de super-héros, en vue d'un article que j'ai prévu de vous proposer bientôt à ce sujet. Bon, évidemment le problème c'est que les rares films de super-héros qu'il me restait à voir, c'était précisément pas pour rien que je les avais jusque-là évités : c'était - et je le savais fort bien - les pires.

Ainsi donc Captain America II: Death too Soon, second téléfilm consacré à la Sentinelle de la Liberté en 1979 (et sorti en salles en France, je vous prie !), un truc chiant à mourir qui vaut tout le même le coup d'être regardé jusqu'au bout pour cette scène inoubliable, que je vous offre de bon cœur. J'attire tout particulièrement votre attention sur la beauté du geste lorsque la moto se pose délicatement sur le mur, et puis ensuite ça plane très haut pour Captain America.

Heureusement que mon cou commence à aller mieux parce que là, à me bouffer ce genre de conneries depuis trois semaines, ça devient dur :/


11 janvier 2015

Et si ça n'était pas à cause des caricatures ?


Je me permets de traduire, sans la permission de l'auteur qui je l'espère m'en pardonnera, cet article de Michael Deacon, qui appelle à réflexion et avec lequel je suis somme toute plutôt d'accord (merci à Laura Ingalls 2.0 de l'avoir porté à ma connaissance).

« Voici une théorie. Les terroristes ne sont pas offensés par les cartoons. Pas même par ceux qui se moquent du prophète Mahomet. Ils se fichent des caricatures. Pour ce que j'en sais, ils se fichent même également du prophète Mahomet.

En fait, ils font juste semblant d'être offensés par les cartoons, c'est juste un prétexte pour assassiner des gens. Des meurtres si horribles, sous un prétexte à ce point non-occidental que les non-musulmans – aveuglés par le deuil et la rage – se retournent contre les musulmans. Les accusent. Les persécutent. Brûlent leur livre saint, attaquent leurs mosquées, les menacent dans la rue, demandent qu'on les expulse du monde occidental. Des actions qui, à leur tour, effraient les musulmans occidentaux, les isolent, les ostracisent. Et finalement les conduisent à soutenir – et même à rejoindre – les terroristes.

Résultat des courses : les terroristes renforcent leur armée en vue d'une guerre civile qu'ils entendent pousser les non-musulmans à provoquer. Dans notre innocence blessée, nous persistons à penser que tout cela concerne vaguement les cartoons. En pensant que les terroristes « gagnent » si nous renonçons à reproduire ces cartoons, et « perdent » si nous les reproduisons. Comme si, en ce moment même, les leaders terroristes occidentaux étaient secrètement en train de gémir, angoissés et incrédules, parce que les caricatures ont été reproduites ce matin par plusieurs journaux européens. (« Ô désastre ! Notre plan s'est retourné contre nous d'une manière que nous n'aurions jamais pu envisager ! L'encre est réellement plus forte que les Kalashnikovs ! Les caricatures nous ont encore battus ! »)

Dans l'absolu, je doute que cela soit vraisemblable. Je doute que les terroristes ne « gagnent » si nous renonçons à reproduire des cartoons. Je pense que les terroristes « gagnent » si nous nous mordons à leur hameçon... et si nous nous mettons à haïr les musulmans.

Tout ceci ne concerne pas les caricatures. C'est au-delà de la caricature. »

10 janvier 2015

Quelques réflexions à chaud...

Il est un peu tôt pour tirer des conclusions des événements tragiques de ces derniers jours, mais au-delà du choc ils m'inspirent deux réflexions rapides, pour ce qu'elles valent.

D'une part, je suis bien navré que les terroristes n'aient pas pu être capturés vivants. Je me souviens que dès mercredi je songeais qu'il serait vraiment bien qu'ils soient arrêtés et soumis à un procès suivi d'une condamnation, comme le veulent nos institutions. Ce n'est pas par humanisme, et je suis tout à fait prêt à entendre que leur mort était inévitable à moins de mettre en danger la vie de nombreux policiers. Mais cela aurait évité deux conséquences fâcheuses à toute cette affaire. La première est évidemment d'en faire des martyrs de la cause, que leurs petits copains islamistes croient désormais au paradis d'Allah en train de baiser des vierges sans capote. La seconde, bien plus importante à mes yeux, est que cela aurait empêché les hordes de conspirationnistes qui sévissent sur internet de crier au complot, au coup monté politico-médiatique, à l'exécution sommaire injustifiée, etc. Je me souviens avec tristesse de toutes les âneries que j'ai pu lire en ligne au moment de l'affaire Merah (j'en parlais à l'époque ici). Une arrestation, un procès et une condamnation en bonne et due forme auraient cloué le bec à tous ces malades mentaux, mais à la place on lira bientôt çà et là que ces hommes étaient innocents, que ce n'était pas eux ou alors qu'ils étaient instrumentalisés, à la solde du gouvernement et abattus pour qu'ils ne puissent pas parler, que leur exécution est une horrible bavure policière et j'en passe... Ce genre de divagations, sans doute insoutenables pour les familles des victimes, ne font qu'embrouiller les esprits et n'apportent rien de constructif à notre démocratie : il se trouve malheureusement beaucoup de gogos pour y adhérer.

D'autre part, je voudrais rappeler, à l'heure où tout le monde n'a que les mots « liberté d'expression » à la bouche, que nos lois ne la garantissent pas absolument, qu'elle condamne fermement certains propos racistes, discriminatoires ou révisionnistes. Je pense qu'il est un peu inutile de me justifier en précisant que je n'ai aucune affection pour les propos racistes, discriminatoires ou révisionnistes mais au cas où je le fais tout de même. Je ne suis ni juriste ni législateur, je peux me tromper, mais j'ai tendance à penser que la liberté d'expression ne peut, ne doit être que totale, qu'il n'est pas acceptable de la limiter de quelque manière que ce soit. Je suis de ceux qui pensent que même les gens dont les idées me révoltent ont le droit de s'exprimer, et que si leurs propos sont infamants ou historiquement faux, il est possible de les combattre dans des débats d'idées et d'en démontrer l'absurdité, parce que de toute manière ces idées existent et, si elles ne sont que rarement exprimées publiquement, elles n'en sont pas moins exprimées en coulisses, quotidiennement et par de nombreux Français. Je n'aime simplement pas l'idée que quelqu'un puisse être condamné pour des mots, ça m'irrite la pensée et ça donne aussi beaucoup de grain à moudre aux gens d'extrême droite, qui peuvent ainsi crier à la censure et se victimiser allègrement. Peut-être ai-je tort, peut-être que ces lois font plus de bien que de mal, mais il n'empêche que notre liberté d'expression, en France, n'est pas absolue, et je pense que cela mérite d'être souligné dans le contexte actuel.

Alors voilà...


Semi-erratum : Suite au commentaire de mon amie Cycy Anne Foyle et à la discussion entre elle et moi qui s'en est suivie (Cycy n'est pas seulement écrivain et illustratrice mais également juriste), ils 'avère que les lois sur les discriminations et tout ce bordel sont moins répressives et plus ciblées que l'idée que je m'en faisais au départ. C'est plutôt une bonne nouvelle et je me devais, par honnêteté, de le préciser.

8 janvier 2015

7 janvier 2015


Une semaine après les attentats du 11 septembre 2001, Prince réagissait en postant cette mixtape atmosphérique sur son site.

C'était simple. C'était beau. C'était plus pertinent que toutes les déclarations du monde.

Sans vouloir faire de comparaison grotesque entre deux événements incomparables, je ne peux m'empêcher de retrouver quelque chose de la gueule de bois et de l'état de choc de 2001 lorsque, de mon ailleurs, je vois les réactions sur internet.

Alors voilà, ça m'a paru un bon moment pour déterrer la mixtape des archives.

C'est tout.

5 janvier 2015

Les aventures de Superpup


Développée en 1958, cette série fit l'objet d'un unique pilote, rejeté et resté inédit jusqu'en 2006. On y découvre les aventures de Bark Bent a.k.a. Superpup dans un court métrage live action interprété par des nains pourvus de masques de chiens (articulés, je vous prie !). Franchement, après 48 ans dans les archives, ça vaut cher le détour !


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