29 novembre 2014

Dieu contre la machine

Le symbole du mouvement transhumaniste
Les médias commencent à peine, tout doucement, à s'en emparer. Peu à peu, des articles à propos des nanomécaniques, de la biotechnologie, de la robotique, des imprimantes 3D, des « smart cities » et de l'avènement possible de la « singularité » laissent deviner ce que pourra être la vie de nos descendants. J'emploie sciemment le verbe « deviner » car à vrai dire nous n'en savons rien : de l'automobile au smartphone, la technologie a déjà considérablement modifié nos modes de vie mais cela n'est rien du tout en comparaison des bouleversements qui nous attendent. Sauf écroulement total de la civilisation, l'homme de 2114 aura probablement davantage évolué par rapport à l'homme d'aujourd'hui que l'homme d'aujourd'hui n'a évolué par rapport à ses ancêtres du Néolithique. On ignore encore ce qui va se passer exactement et jusqu'où ça ira, mais on sait avec certitude que quelque chose va se passer. Il existe un mouvement philosophique qui se prononce en faveur de ces mutations, le transhumanisme. Les principes fondamentaux du transhumanisme reposent sur l'idée selon laquelle la technologie est un outil susceptible d'améliorer considérablement la qualité de vie des êtres humains sur le plan matériel et sur le plan éthique. Les transhumanistes considèrent que l'être humain a tout à gagner à être « augmenté » et que l'avènement de la « post-humanité » est un événement souhaitable du point de vue de la doctrine humaniste. Je partage entièrement cette opinion. Je la partageais déjà bien avant de savoir qu'un tel mouvement existait.

Il faut d'abord définir ce que l'on entend par « post-humanité » : je me rends compte, en papotant, que peu de gens encore se rendent compte que d'ici une génération ou deux, le corps humain sera presque entièrement réparable et remplaçable : la création d'organes biologiques artificiels, l'intégration des nanomécaniques dans nos organismes, la surveillance en temps réel de toutes nos fonctions vitales, l'augmentation de nos capacités physiques, sensorielles et même intellectuelles seront choses communes. Il ne s'agit pas de science-fiction : on sait déjà peu ou prou comment faire tout cela, ce qui est maintenant en jeu est davantage d'affiner les technologies existantes et d'en réduire le coût que de les inventer. Cela ira de pair avec de nombreux autres bouleversements dans les domaines de l'économie (grâce notamment aux imprimantes 3D et aux robots) et de la communication (internet n'en est qu'à ses balbutiements), qui impacteront considérablement notre relation à notre environnement, à l'emploi, à l'organisation politique de nos sociétés et j'en passe. Mais fondamentalement, c'est notre relation métaphysique à notre propre corps, voire à notre propre intellect, qui va évoluer. Mes amis me disent parfois que ça n'arrivera jamais parce que les hommes le refuseront. Il y aura (il y a déjà) des mouvements d'opposition, c'est indéniable. Mais dire que les hommes refuseront d'intégrer à leur organisme une technologie susceptible d'augmenter considérablement leur espérance et leur qualité de vie est tout de même un peu une absurdité parce que concrètement, on voit rarement quelqu'un refuser de porter des lunettes pour mieux voir ou de se faire transplanter un cœur artificiel pour gagner quelques années de vie. Lorsque nos médecins nous annonceront qu'il est possible, en intégrant de la biotechnologie et des nanomécaniques à nos organismes, de détecter une tumeur naissante avant qu'elle ne devienne maligne ou de remplacer un organe vital, il est assez probable que tous nos scrupules bioéthiques s'envoleront en fumée et que des « oui » reconnaissants sortiront de nos bouches.

C'était en 1980, les cyborgs de l'an 2080 seront plus sereins.

Avant d'aller plus avant je voudrais toutefois préciser une chose, afin de parer tout de suite à un argument fallacieux souvent opposé au progrès par ses adversaires : je ne prétends pas qu'il faille aveuglement embrasser toute technologie nouvelle. Comme chaque progrès technologique jusqu'à aujourd'hui, les avancées en cours comporteront des dangers. Il sera indispensable d'étudier attentivement ces dangers, d'évaluer précautionneusement les risques avant de faire appel à une nouvelle technologie. Et de maintenir un effort philosophique constant en ce qui concerne la dimension éthique. Ce sera le devoir de nos législateurs mais surtout de chacun d'entre nous, en tant que citoyen. Stop, donc, à l'argument de l'aveuglement : fabriquer des automobiles ne signifie pas nécessairement faire fi du contrôle technique, rouler bourré et renoncer à trouver des carburants moins polluants.

Une autre objection est celle de l'inégalité d'accès à la technologie : puisque les riches auront la capacité de mieux vivre avant les pauvres, il faut les en empêcher. Heu... Sérieusement ? Depuis l'âge de pierre la technologie a toujours été inégalement répartie. Les Grecs bâtissaient leurs premiers temples pendant que d'autres, ailleurs, vivaient encore dans des huttes. Et puis, finalement, presque tout le monde a fini par bâtir des temples. L'idée que la technologie doit être disponible de manière universelle ou ne pas être disponible du tout est absurde, parce que par définition il faut bien que sa mise en application commence quelque part avant de voir les coûts se réduire et/ou les compétences se répandre.

Prométhée à Pripiat
Ce qui me pose toutefois question et constitue le vrai sujet de cet article, c'est le fait que les principaux opposants au transhumanisme, aujourd'hui, se trouvent dans les milieux religieux et tout particulièrement chrétiens. Les conservateurs ne trouvent pas assez de mots pour condamner le « tout-technologie » qui nous attend et cela me laisse un peu rêveur. Il est vrai que je n'ai pas lu la Bible (je sais, ça craint, mais j'ai essayé une fois et je n'étais pas arrivé au septième jour que j'étais déjà mort d'ennui). J'en sais toutefois assez pour savoir que la pomme représentait la connaissance, et ce mythe fondateur se retrouve au moins chez les Grecs, avec Prométhée : (les) Dieu(x) ne voulai(en)t pas que l'homme accède à la technologie. Pourquoi ? D'où vient cette idée, de quel recoin préhistorique de l'âme humaine ? Je l'ignore. Il est probable que les premiers hommes à avoir maîtrisé le feu ou cultivé la terre se sont dit qu'ils s'emparaient d'un pouvoir surnaturel et que cela allait leur retomber sur la tête. Ça ne les a pas empêché de continuer soit dit en passant mais ça nous a laissé avec une relation de culpabilité à la technologie, balayée un temps entre le début de la Révolution Industrielle et les années soixante, ravivée depuis. Ainsi donc il y a aujourd'hui de nombreuses voix, dans les cercles chrétiens, pour s'opposer à l'avènement de la post-humanité au nom du fait que cela est « contre la volonté de Dieu ». En aparté, parce que c'est d'une ironie délicieuse, savez-vous quelle statue trônait au cœur de la ville de Pripiat lorsque la centrale de Tchernobyl a explosé ? Une statue de Prométhée.

J'ignore, donc, s'il est écrit quelque part dans la Bible (ou le Coran, ou les Védas, etc.) que Dieu nous a interdit de fabriquer des nanomécaniques. Mais j'ai quand même deux objections majeures à opposer aux opposants.

La première de ces objections est qu'ils ne vivent pas exactement comme des bêtes sauvages. J'oppose d'ailleurs le même argument à ceux qui me balancent que le végétarisme n'est « pas naturel ». Je trouve assez touchant d'entendre cet argument de la part de gens qui avalent des antibiotiques, prennent l'avion, téléphonent à leurs proches, se chauffent l'hiver... Par ailleurs, il y a toujours cette idée un peu étrange chez les êtres humains que les technologies pré-industrielles ne sont pas vraiment de la technologie et que les technologies post-industrielles en sont. On imagine en effet assez mal un évêque nous expliquer qu'il faut renoncer à nos vêtements, nos habitats et notre agriculture et s'en aller vivre comme des animaux dans la forêt. Pourtant, le premier homme à tailler un silex a fait acte de technologie. Le premier homme à construire une hutte a fait acte de technologie. Le premier homme à se couvrir d'une peau de bête et à la coudre a fait acte de technologie. Le premier homme à planter des graines et à labourer un champ a fait acte de technologie. Etc., jusqu'à vos smartphones. À compter de l'instant ou l'homme s'est servi de ses capacités intellectuelles pour fabriquer quelque chose, c'était déjà de la technologie. La technologie n'est pas un plug-in qui se serait ajouté à la chose humaine : elle est, depuis le début, l'un des fondamentaux de ce qui définit l'être humain, au même titre que le langage et le rire. Elle ne lui est d'ailleurs pas exclusive : les oiseaux fabriquent des nids et certaines fourmis sont capables de fabriquer des ponts, mais il n'est nulle part sur terre, fut-ce au sein des tribus les plus isolées de la jungle amazonienne, un être humain qui ne se serve d'outils. Cet état de fait préexiste même à l'homo-sapiens, puisque plusieurs espèces homo antérieures à la nôtre le faisaient déjà. Prétendre, donc, que découper sa viande avec un couteau est bien mais que remplacer un œil par un œil artificiel plus performant que l'original est mal est une absurdité du point de vue de la logique. De même que le hippie qui prétend « retourner à l'état de nature » en allant vivre dans une ferme et en cultivant lui-même sa terre n'est en fait, de toute façon, déjà plus à l'état de nature. En tout cas pas davantage que son frère ingénieur qui vit à Paris. J'affirme donc haut et fort que « l'état de nature » de l'animal humain est d'être un animal technologique. Dès-lors, la seule limite pertinente à se fixer du point de vue de la logique est celle de la maîtrise des technologies que nous employons et de notre capacité à en anticiper les dangers potentiels. Si tu construis mal ta cabane, elle s'écroulera sur toi et c'est mal. Si ta cabane tient debout, c'est bien. Si ton pesticide anéantit ta santé, ton environnement et décime des espèces qui ne menacent en rien ton champ, c'est mal. Si une autre technologie t'aide à cultiver ta terre sans conséquences ni sur ta santé ni sur l'environnement, c'est bien. C'est pareil avec les nanomécaniques.

Ce qui me conduit à la seconde objection. La Bible dit que Dieu nous a créés « à son image » (de créateur), c'est-à-dire avec une inclinaison naturelle à la créativité. Dieu nous a donné les capacités physiologiques et intellectuelles de réinventer notre mode de vie et d'ajuster notre environnement à nos besoins. Alors on me dit « Dieu n'a pas voulu que nous ayons la capacité de contrôler notre procréation, notre corps, notre durée de vie, etc. », ce qui en revient a dire que si Dieu avait voulu que cela soit le cas, il nous aurait donné des pouvoirs magiques pour le faire. Et bien oui, Dieu nous a donné des pouvoirs magiques : deux mains et un cerveau. Dire que Dieu est contre la révolution technologique à venir en revient à dire : « Si Dieu avait voulu que nous volions, il nous aurait donné des ailes, donc prendre l'avion est un péché » ou « Si Dieu avait voulu que nous ne tombions jamais malades, il n'aurait pas créé les virus, donc aller chez le médecin est un péché » ou encore « Si Dieu avait voulu que nous puissions communiquer à distance, ils nous aurait fait télépathes, donc téléphoner est un péché ». Et même, pour aller jusqu'au bout de la logique (il faut toujours aller jusqu'au bout de la logique des idées que l'on prétend défendre – je ne le dirai jamais assez) : « Si Dieu avait voulu que nous dissimulions nos corps, il nous aurait pourvus d'une fourrure, donc s'habiller est un péché ». Ça ne tient pas debout. Si l'on croit en Dieu, on est bien obligé d'admettre que Dieu nous a donné la capacité de nous transcender. La religion d'ailleurs procède de cette capacité : il est assez improbable que les animaux croient en Dieu et nous savons pour sûr qu'ils n'ont pas de rituels religieux. Alors où est la limite, finalement ? Est-ce vraiment plus extravagant de nous réinventer en tant qu'espèce et de fusionner avec la machine que de se mettre à cultiver la terre et à domestiquer les bêtes ? Je n'en suis pas convaincu. Je pense au contraire que, si Dieu existe, il voulait que nous fassions exactement cela et que c'est la raison pour laquelle il nous a créés avec la capacité de le faire. La religion, comme toute autre discipline éthique, doit être là pour nous rappeler que balancer un engin nucléaire sur une ville est déraisonnable et que les élevages en batterie sont une abomination, voire – je veux bien l'entendre – que les questions de l'avortement et l'avortement sélectif (je pense aux enfants handicapés) sont des questions éthiques qu'il ne faut pas traiter avec désinvolture (ce qui n'en revient pas à dire qu'il faut les interdire). Mais je pense qu'elle commet un péché d'orgueil monumental lorsqu'elle s'oppose à toute technologie dès-lors que cette technologie nous permet d'améliorer notre existence.

Je me considère comme croyant (en dehors de tout dogme religieux) et en tant que croyant je l'affirme haut et fort : si Dieu existe et s'il a un plan pour l'humanité, ce plan consiste précisément à ce que l'humanité s'élève au-delà de l'état d'animalité, se réinvente et se dépasse en tant qu'espèce, parvienne à maîtriser son corps et son esprit. La méditation n'est pas incompatible avec les nanotechnologies, et celles-ci ne nous défendent pas d'avoir des préoccupations spirituelles. Peut-être un jour atteindrons-nous ainsi la grâce que nous promettent les textes sacrés. Et si l'on défend l'idée que la véritable béatitude n'est possible qu'en dehors de la chair, il n'en est pas moins de notre devoir de faire du corps humain une machine moins sujette à la souffrance, des sociétés humaines un environnement moins violent et plus propice à l'épanouissement spirituel des êtres. Si Dieu n'avait pas voulu que nous fusionnions avec la machine, il n'aurait déjà jamais permis que nous inventions l'encre et les papyrus qui ont servi à écrire la Bible. Dès-lors, j'enjoins les institutions religieuses et les croyants du monde entier à contribuer au mouvement transhumaniste au lieu de le combattre, et ce d'autant que de toute façon, quoi qu'on dise et qu'on fasse, la post-humanité sera. Ce n'est ni une prédiction ni un vœu, c'est inéluctable et c'est déjà en marche.

Mieux vaut, alors, surveiller de près les phénomènes qui nous y conduiront plutôt que de les combattre au risque de les voir se développer sans que l'éthique ne s'en mêle.

11 commentaires:

Cachou a dit…

Tu connais la parabole de la grenouille, je suppose. Au cas où, je te la rappelle : c'est une grenouille qu'on trempe dans un bain tiède dont on monte progressivement la chaleur. Quand elle finit par avoir un peu trop chaud, elle est déjà toute ramollie, sa volonté aussi, et elle reste à subir sans broncher l'augmentation de la température jusqu'à ce que son cœur lâche. Alors que la même grenouille qu'on aurait plongée sans préambule dans une eau trop chaude aurait sauté d'un bond hors du bain.
Alors je pense qu'on n'en est là aussi avec les nouvelles technologies -au sens large-. Nous les acceptons une à une au quotidien sans nous poser de questions. Nous acceptons d'être géolocalisés, filmés, traqués dans nos moindres choix. On se serait révolté il y a 20 ans.
Et ce sera pareil demain. L'éthique ? ..... Permets-moi d'être beaucoup plus pessimiste que toi ... Le mouvement est en marche, certes, mais nous sommes déjà endormis.

nidjitt a dit…

ce qui est possible est-il toujours souhaitable?

Anonyme a dit…

Salut Shaomi,
Suite à ton post concernant le transhumanisme, je t'invite à voir cette émission (tu l'as peut-être déjà vu?): http://www.youtube.com/watch?v=YY36498WyWc
Je m'y suis intéressé récemment suite à une interview des Bogdanov donnée en suisse, la fin de l'interview sous-entend qu'eux-mêmes seront de ceux qui bénéficieront de cette convergence des technologies (à propos de la longévité), ils restent prudent sur le sujet mais une piste de réflexion sur leur modification physique... peut-être la conséquence d'un traitement en vue d'allonger leur espérance de vie, je les crois lorsqu'ils disent que ce n'est ni une maladie, ni chirurgie esthétique (http://www.youtube.com/watch?v=OZDOysv_6RU). Je ne sais pas où va nous mener cette idéologie mais sans être religieux, il y a de quoi s'inquiéter par l'eugénisme latent. Oui à l'évolution mais quand l'homme veut jouer à Dieu, je m'inquiète... l'histoire a prouvé qu'esprit humain et quête de perfection font mauvais ménage; toujours. Et pourtant, moi aussi j'aimerais vivre 1000 ans (à 850 ans la retraite?) :))
@+

Lange Dominik a dit…

C'est assez drôle de se rappeler à l'esprit à quel point nos représentations symboliques culturelles, empreintes du monde environnemental familier actuel qui nous constitue, limitent sérieusement nos capacités de prospective, de prédiction, de projection vers l'avenir incertain qui attise toutes les convoitises, tous les fantasmes pervers de calculs de profits, de spéculations, de partages ou d'exploitations humaines économiques qui constituera notre quotidien à terme finalement ?
Nul n'est prophète...
Pas même un certain Nostradamus il me semble bien ?
Concernant les nanotechnologies, l'ingénierie robotique, et autres substituts de synthèse, l'évolution des capacités de bio ingénierie du proche avenir dépasse déjà de loin l'entendement du sens commun général ...
Par exemple les prothèses artificielles ou de remplacement d'organes défectueux c'est déjà de la préhistoire des sciences, de la technologie médicale primitive, puisque ce sont les animaux de laboratoire qui seront transformés dans leur génome spécifique en profondeur, afin de nous fournir les pièces détachées qui nous manqueraient à l'avenir !
Un petit exemple anodin de reconstruction du lobe de l'oreille ici plus bas en vidéo:
http://www.dailymotion.com/video/x65wub_insolite-l-oreille-de-la-souris_news

Un autre exemple plus amusant cette fois-ci, digne des comic book BD Marvel :
"Sur une portée de huit lapins, deux présentent des caractéristiques fluorescentes lorsqu’ils sont exposés à de la lumière noire. Cette mutation est due à l’injection dans les embryons d’une protéine issue de l’ADN d’une méduse."
http://www.gizmodo.fr/2013/08/16/science-lapins-fluorescents.html

Moi-même je semble suivre actuellement un traitement visuel expérimental, qui sous couvert de recherche formelle poétique artistique, vise sans doute à corriger mon amblyopie de naissance, une affection neuronale de la vision de mon oeil droit théoriquement réputée impossible à corriger, après stabilisation des aires de traitement de la vision chez l'enfant passé l'âge de six ans ?
Je ne sais pas si je finirai mieux "latéralisé" un jour prochain ?
Par ailleurs j'ai fini par surmonter récemment les crampes musculaires chroniques qui semblaient affecter toute la partie gauche, donc le bras gauche en l'occurrence, restreignant mes capacités de progression d'apprentissage du jeu d'instrumentation à la guitare par exemple !
Vision altérée et psychomotricité mis à l'épreuve des sens en quelque sorte ?
Mais je me trompe peut-être sur mon "auto-analyse" ?

Merci d'arroser le soleil pendant mon absence* a dit…

Je ne suis pas sûre de tout comprendre alors je vais rester sur le terrain du général. Il me semble que le mouvement transhumaniste que je ne connais pas, en fait, espère que les bio-nano-technologies etc vont permettre un saut historique vers la fin de l'humanité et la naissance d'une post-humanité aux performances centuplées par les machines. Il me semble que nous en sommes loin dans la réalité. Les technologies n'apportent pas que des progrès, les machines sont aussi des outils de domination, elles ne sont pas toujours synonymes de bonheur ni de progrès. Concernant celles qui seront censées améliorer les capacités physiques et intellectuelles, il en sera de même, ce qui m'amène à penser qu'il n'y aura pas de révolution transhumaniste car les technosciences ne pourront jamais remplacer le génie du vivant. Du point de vue de la mécanique, nous sommes forts et nous continueront à fabriquer sur le modèle de la "nature" mais maîtriser les conséquences globales, ce qui requière de l'intelligence, est un aspect fondamental que nous ne savons pas anticiper. La nature créer et ne se prend pas pour un génie, alors que l'être humain se boursoufle d'aller faire ses courses dans un hypermarché pourri où la nourriture est abondante mais de mauvaise qualité. Je ne crois pas aux paradis que l'on me désigne, mais je cherche aussi pourtant à atteindre un (m)état. La musique, la marche, danser, lire, écrire, me procure le plaisir qui me permet de me sentir bien, je crois que je n'ai pas besoin que le progrès progresse si vite et sans doute si mal, j'aurais plutôt besoin qu'il ralentisse et qu'il se pose des questions sur sa nature, qu'il réfléchisse, et que, plutôt que de me promettre un monde meilleur pour l'éternité, on n'arrête de me pourrir la vie ici et maintenant. Si nous n'arrivons pas aujourd'hui à être heureux, je ne vois pas en quoi les nouvelles technos nous aideront, selon moi, c'est un leurre de penser que nous allons entrer dans une autre ère qui serait miraculeuse mais nous sommes une espèce particulière du point de vue de l'adaptation au milieu, cela ne veut pas dire que tout est possible ou bon par nature, ou mauvais par nature d'ailleurs car tel n'est pas mon propos. Des fois, je me demande vraiment si nous sommes une espèce si intelligente que cela: un exemple, on a un problème avec la dératisation, les rats envoient l'un deux goûter la nourriture pour que le groupe ne s'empoisonne pas, que faire face à cette incroyable adaptation de ce petit rongeur ? Tout ça pour conclure que l'intelligence technologique n'est pas toujours la plus forte, peut être même qu'elle nous empêche en nous aveuglant de nous épanouir fasciné-es que nous sommes par nos joujoux. Je suis donc pour une approche éclairée qui ne diabolise ni n'angélise mais qui permette de choisir une évolution plutôt qu'une autre, essayer de coller au maximum aux bénéfices des progrès qui amèneront l'humanité encore ailleurs et le plus loin possible, car il me semble que c'est cela le sens, chercher pour connaître et connaître pour donner du sens.

Gévé a dit…

L'être humain est l'animal le plus féroce de la création alors a-t-il vraiment tout à gagner à être augmenté ?! J'ai vu un reportage sur des personnes qui ont intégré à leur vie, la surveillance en temps réel de leurs fonctions vitales; Je n'ai pas entendu que l'amour était intégré dans lesdites fonctions. J'ai retenu basiquement que le langage servait à nommer les choses absentes ici et maintenant dans notre quotidien. On n'a jamais autant parlé d'amour et il n'a jamais été aussi absent, tu as remarqué ? C'est bien d'insister sur notre devoir de citoyen mais n'est-ce pas une illusion de parler d'éthique quand il s'agit d'abord de nous vendre le dernier produit de chez Apple ? En toute ironie, est-ce une bonne chose que la science remplace Dieu ?

Nuit de Soie a dit…

L'espèce "homo sapiens" avec des capacités rajoutées par les technologies sera peut-être plus "performante", pour parler selon le langage utilisé par l'économie libérale mondialisée, mais sera-t-elle pour autant plus apte à développer l' humanité de son intelligence, son oblativité envers tout ce qui n'est pas "elle" (ou "lui"(-: ) ? Son devenir est là, avec tout ce qui l'environne.

Lange Dominik a dit…

"2054. Unité spéciale de la police, Précrime arrête les meurtriers avant que leurs crimes ne soient commis grâce à trois individus précognitifs. Identifié comme criminel, John Anderton tente de découvrir l'identité mystérieuse de sa future victime. Réalisé par Steven Spielberg. Basé sur une nouvelle de Philip K. Dick. Avec Tom Cruise, Samantha Morton, Colin Farrell, Max von Sydow et Neal McDonough."
https://www.youtube.com/watch?v=hILY1lw6c64

L'interface dite de réalité virtuelle imaginée par Steven Spielberg, à peine évoquée à la fin de la bande-annonce de ce film hollywoodien qui date de 2002 je crois déjà, existe depuis l'année dernière !
Leap Motion
https://www.youtube.com/watch?v=gby6hGZb3ww&list=UUyChSY1QQ1pID7o68CSJmvg

HU=MAN a dit…

:D <3

Manimal Humain a dit…

ERRATUM FIRST PARAGRAPHE = NOUS VIVONS ENCORE SOUS LA DOMINATION DES NEOLITIK. NOUS ESSAYONS DONC D4EN SORTIR. CONSIDERER QUE NOUS EN SERIONS SORTI EST DANGEROUSSE.

Loïc Hougnon a dit…

Le transhumanisme est une idéologie. Et comme toute idéologie, elle nie les faits et s'appuie sur des désirs et des fantasmes soit disant éthiques et philanthropiques. Mais il suffit de regarder objectivement comment la technologie est utilisée aujourd'hui pour réaliser que le transhumanisme est une folie qui, à la différence de toute les autres folies, à la capacité de nous asservir comme jamais auparavant. Et il n'y a aucune raison que ça se passe autrement.

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