« – Je sais pas. Ça n'a jamais été une priorité pour moi d'être mère. Je te dis pas que j'en ai pas eu envie des fois, mais bon… Le truc c'est qu'un jour j'ai réalisé que mes envies d'avoir un bébé ça ne tenait pas debout. On n'a pas un bébé, on a un enfant.
– Heu…
Je te suis pas, là.
– Je m'en suis pas rendu compte par moi-même, je m'en suis rendu compte en voyant faire mes copines. Elles étaient un paquet à être gâteuses comme moi, dès qu'un nouveau-né leur passait sous le nez, à s'extasier en répétant qu'elles avaient tellement envie d'avoir un bébé, un joli bébé, leur bébé à elle…
– Et puis…?
– Et puis elles les ont eus. Elles les ont eus avec leurs mecs, ou en solo. La plupart de celles qui étaient en couples se sont séparées dans l'année, les autres ont du affronter ça toutes seules dès le début. Dans tous les cas, il n'était plus question de jolis bébés. Il était question de nuits blanches, de ne plus supporter les hurlements du petit, d'avoir les tétons écorchés à force de tétées, de ne plus avoir de vie sociale, de ne plus être invitées nulle part, de pleurer toutes seules le soir pendant que leurs ex faisaient la fête et sautaient des minettes de vingt ans… Là, j'ai pigé qu'un bébé ça n'est pas juste un mignon poupon qu'on lange, qu'on câline et à qui on chante des chansons. J'ai pigé que c'est un paquet de contraintes et de responsabilités, de sacrifices aussi. Et j'ai compris que toutes mes copines qui déchantaient, elles tombaient des nues parce tout que ce qu'elles voulaient, c'était retrouver leurs jeux d'enfants avec les poupées alors que justement, enfanter c'est le contraire : c'est l'obligation de devenir adulte. »
Extrait de L'ami imaginaire, roman en cours de finalisation.
33 commentaires:
;-)
Je repense à mon fils quand il était petit. Il m'avait dit :
Quand je serai grand j'aurai plein d'enfants. Et même, j'aurai un bébé...
C'est marqué au coin du bon sens ce qu'elle dit. Sauf que c'est une vision raccourcie, tellement raccourcie qu'elle dénote encore une bonne dose d'immaturité. Car un bébé, un enfant, ce n'est pas seulement contraintes, responsabilités et sacrifices; c'est aussi joie, amour, épanouissement, rencontre avec un être neuf et responsabilités…
Ce que sous-tend aussi cette déclaration, c'est une sorte de survalorisation du couple au sens rencontre sans suite entre deux ego, qui, parfois, peut être dramatique et qui a très peu de chance de s'inscrire dans la durée qu'implique un couple parental…
Tellement vrai.
J'ai toujours dit qu'à la limite faudrait un permis pour avoir un enfant, idem pour les animaux. Mais on va encore me traiter de fasciste !
Un enfant : quand je veux (si je veux) - avec qui je veux et plus jamais par hasard. C'est là toute la différence !
Obligation devenir adulte.... pas forcément non, mais avoir suffisament vécu pour soi, pour aimer vivre avec eux sans éprouver de frustrations ni d'obligations... Bref faut pas se précipiter et surtout pas se forcer Bonne journée Shao Mi. Laure
Avoir un môme, c'est pas que des contraintes et des sacrifices. Il y en a, bien entendu. C'est pas de la rigolade tous les jours, bien entendu. Mais c'est aussi plein de joies et de satisfactions quand on le voit s'épanouir, grandir, apprendre, évoluer.
oui vrais tes mots...mais y a plus et le plus faut avoir vraiment le bébé pour le connaître....
Certains commentaires sont affligeants XD
En fait,Shao Mi, ton texte, il est bien écrit,ce qu'il exprimer est assez authentique, mais je trouve la conclusion plutôt déprimante (à la rigueur, ce serait plus optimiste de remplacer le mot "adulte" par "responsable" mais ça ne ferait plus le lien avec "enfanter").
Perso, je répondrais à ton personnage que quand on songe à faire un môme (et à l'éduquer aussi), vaut mieux éviter de trop écouter la multitude de bullshits qu'on peut entendre de toute part (autres parents, pseudo psy et cie). Y a pas plus castrateur.
le seul truc c'est que quand tu deviens parent, tu prends toutes tes idées (les bonnes, les mauvaises, les idéalisations etc...) et que tu les fous à la poubelle... mais alors d'une force!!
ensuite tu vois ce qui te reste, et tu gères au feeling
c'est ça qui est difficilement concevable quand tu n'es pas encore dedans...
tu peux l'admettre intellectuellement, mais là encore tu es loin de savoir à quel point tu vas le faire et combien ce fait t'apporte de la satisfaction ^^
alors oui le fait de responsabilité et de fatigue extrême (du au fait que la pause, c'est dans tes rêves ou dans 20ans au mieux ^^) ne peut que te faire grandir
et oui ça peut casser certains couples, en fragiliser d'autres... mais ça peut aussi en cimenter pas mal...
tout dépend de quand, comment tu fais les choses et du petit brin de chance qui va t'accompagner ou non dans ton chemin de vie
j'ai plussé pour la fin et le début du texte...
le reste je ne sais m'y projeter, moi qui ne me suis jamais extasiée devant des photos de bébés ni de chats, qui n'ai jamais aimé jouer à la poupée, mais qui kiffe grave être maman tout de même ^^
et puis être mère c'est comme pour tous les autres affects... c'est pas parce que tu as de temps en temps envie d'étrangler ceux que tu aimes que ta vie avec eux est un cauchemar
je le commanderai dés sa parution ! c'est tellement vrai !
d'où l'interet des bébés reborns !! :D
Lézard salle de bain !
https://vimeo.com/43637746
Je crois que si on RÉFLÉCHISSAIT vraiment, on ne ferait jamais d'enfants !! Ça ferait bien trop peur ....
Mais je suis quand même d'accord : on fait des enfants, pas des bébés, et ce n'est pas la même chose.
Je pense qu'il y a un fantasme du bébé, effectivement, que la liberté de choisir biologiquement le moment de sa venu ou non venu peut être paradoxalement une source d'angoisse ou de tiraillements, la femme étant toujours aux prises avec différentes injonctions. La liberté de procréer s'est faite rattraper par une forme de sacralisation de l'enfant qui permet à la société conservatrice de continuer à véhiculer ses modèles et ses normes, l'enfant est lui aussi otage de cet enjeu. Je pense que c'est de cela dont parle ton personnage, l'image de l'enfant, le discours conte de fée officiel, comme une énorme pub nataliste.Il faut avoir un certain équilibre dans sa vie pour que son enfant grandisse le mieux possible, c'est cela qui devrait être véhiculé comme message.
c'est une bonne tension de départ en tout cas (est-ce le début de ton récit ?)
Sans appel. Lu d'un trait en applaudissant des deux mains.
Comme quoi je ne suis pas manchot et je peux lire avec les yeux.
C'est du bavardage ce dialogue. Garde 5 phrases.
Voici là propos bien pertinents.
Je reviendrai.
Salutations...
j'aurais quand meme voulu tenter ma chance....
extrait de "Naissance au monde" :
https://vimeo.com/71413711
Un point de vue sans complaisance ni illusions sur la maternité... D'autant plus balèze qu'il est écrit par un homme !
Très, très bonjet, ça donne vraiment envie de lire ton livre, ces petits bouts que tu en offres. Vivement la publication !!
J'aime beaucoup cet extrait, il est très parlant... Même s'il accrédite l'argument de ceux qui voient dans nos choix exclusivement le syndrome de Peter Pan.
Très bien écrit en tout cas. Faut que je prenne le temps de visiter ton lien...
Ne devenez pas adulte c'est un piège
Et j'ai compris que toutes mes copines qui déchantaient, elles tombaient des nues parce tout que ce qu'elles voulaient, c'était retrouver leurs jeux d'enfants avec les poupées alors que justement, enfanter c'est le contraire : c'est l'obligation de devenir adulte. »
voila pouruqoi je suis choqué quand je vois ses photo de soit disant artiste qui mette les bébés dans des poses douteuses pour faire plaisirs a maman
Mais oui !
exactement !!!!!
et les bébés ne sont pas des poupées
Clair qu'il vaut mieux être en conscient(e). S'il peut s'agir au départ d'un besoin animal, primal d'être enceinte, d'enfanter, '' d'avoir un bébé'', ce sera une déception si tout cela n'est pas soutenu par l'envie absolue d'aimer au delà de soi. Et surtout ne pas oublier que ce bébé n'est pas ''a toi''. Il ne dépend de toi que pour lui apprendre à être un individu. Et il te le rappelle des le départ. Me fous d'être en mode zombie, c'est normal. ou que ''mon ex se tape des nanas de 20 ans'', moi je me suis amusée bien avant . Mon fils grandit, s'épanouit, a des rires si purs qu'ils font exploser mon coeur comme du cristal. Mais pour avoir brisé celui de ma mère si souvent, je n'ai aucune illusion sur plus tard! Je vais dans tous les cas me planter, à l'adolescence il se construira dans l'opposition et voilà. Ce qui ne nous empêcherera pas au final, au grand final, d'être de bonnes personnes, différentes l'une de l'autre. Il sera peut-être trans' fan de Richard cledermann, mais s'il est heureux dans les hasards de son chemin de vie, whatever! Bref, y'a de tout mad... Des nanas pas prêtes, des nanas pleines de certitudes ou d'illusions, des nanas immatures, des nanas qui n'assument pas, des nanas qui pètent un cable, des nanas que ça renvoie à leur propre enfance, des nanas dont ça ne resoud ni les problèmes ni les failles... Mais même dans toutes celles-la, il y a des mères qui aiment. Mal. Peut-être. Sûrement même! Mais qui aiment. Et bon, au final... Je connais TA position vis à vis des enfants, mais ton interrogation ou ton rejet quasi permanent des mères en general m'interpelle vachement en ce moment. Ou alors faut que tu m'expliques la recherche perso que tu conduis actuellement. Bisous
Mais en bref, 100% d'accord avec le prédicat du début de texte: on a un enfant, pas un bébé. Et vaut mieux le saisir rapidou. Et surtout ne pas garder le syndrome ''poupee'' que je comprends totalement....
En gros, ne pas infantiliser les enfants: juste les laisser Être des enfants. Et accepter qu'ils grandissent. T'as les parents qui poussent tout le temps pour la performance, et ceux qui veulent garder un nourrisson jusqu'à 20 ans.
(Et ce qui est chaud, c'est quand il font les 2 en même temps;) )
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