Watchmen est un chef d'œuvre, et Zack Snyder est un génie !
Le génie de Snyder a justement été, alors que la bande dessinée d'Alan Moore et Dave Gibbons (elle même un chef d'œuvre) était réputée inadaptable, de la respecter à la lettre. Par conséquent, le film parvient à retranscrire parfaitement l'ambiance pessimiste, désespérée, du récit. Pratiquement pas une scène du film n'a été ajoutée ou modifiée par rapport à la BD et, malgré les inévitables ellipses, la copie est à la hauteur de l'original. Mieux encore, en conservant la modification apportée au dénouement par le scénariste David Hayter, Snyder est parvenu à améliorer la construction dramatique de Moore. Je ne peux pas entrer dans les détails sans gâcher le film à ceux qui ne l'ont pas vu, mais la fin « modifiée » supprime un élément perturbateur et renforce la cohérence du tout ! La boucle est alors parfaitement bouclée. L'une des qualités majeures de la BD était par ailleurs de mêler des évènements d'échelle planétaire à d'autres d'une intimité bouleversante, montrer rien moins que la fin du monde (la fin d'un monde, en tout cas) à travers les états d'âme de ceux qui sont à la fois architectes et témoins du désastre. Tout cela est restitué avec brio.
Snyder avait déjà toute ma confiance. Son premier film, L'armée des mort (un remake du Zombie de George A. Romero) était réussi grâce au parti pris inverse de celui Watchmen : en n'essayant pas d'imiter l'original et en remplaçant sa noirceur inouïe par une esthétique cinématographique irréprochable (toute la première scène du film est notamment, en terme de montage, une merveille). Son deuxième film, 300, adapté de la BD de Frank Miller n'était pas, quoi qu'on en ait dit, un film de bourrin avec de jolies images, mais l'expression juste d'une certaine vision de l'héroïsme guerrier, élevé en valeur suprême (vision qui était celle des Spartiates, personnages du film, et pas forcément celle du réalisateur), auquel s'ajoutait en effet une recherche visuelle ébouriffante.
Avec Watchmen, Snyder adapte donc l'inadaptable sans le trahir, reconstitue avec malice l'esthétique des années 80 (l'action se déroule en 1985) et adopte avec sagesse un montage plus classique que dans ses films précédents (entrecoupé tout de même de plusieurs moments de bravoure), parvenant néanmoins réaliser un long métrage d'une modernité étonnante. Et surtout, il refuse de faire d'un roman philosophique et politique un vulgaire film de super-héros pour adolescents. Après deux films réussis mais cantonnés aux limites du film de genre, Snyder s'impose à présent comme l'un des cinéastes les plus brillants de sa génération.
En deux heures quarante-deux, Watchmen nous entraine dans une intrigue vertigineuse, vécue par des personnages ambivalents, eux-même vertigineux (et je ne parle pas là que du Dr. Manhattan), trouve l'équilibre parfait entre action et psychologie (la chose est rare), entre les genres qui s'entrecroisent sans s'affronter (biographie romancée, politique-fiction, science fiction, super-héros, policier, espionnage, un brin de romance et un autre d'humour noir) de manière à offrir un film, dense, complexe, esthétiquement irréprochable et finalement très, très poétique... (Et le director's cut du DVD va durer au moins trois heures dix... Yeah !!!)
Je l'ai vu pour la seconde fois ce soir. J'en suis ressorti plus bouleversé encore que la première fois. J'y retournerai avant la fin de la semaine.
PS : Je vous conseille vivement, si vous en avez le temps, de lire la bande dessinée avant de voir le film. Cette lecture préalable enrichira beaucoup votre perception du film.
Le génie de Snyder a justement été, alors que la bande dessinée d'Alan Moore et Dave Gibbons (elle même un chef d'œuvre) était réputée inadaptable, de la respecter à la lettre. Par conséquent, le film parvient à retranscrire parfaitement l'ambiance pessimiste, désespérée, du récit. Pratiquement pas une scène du film n'a été ajoutée ou modifiée par rapport à la BD et, malgré les inévitables ellipses, la copie est à la hauteur de l'original. Mieux encore, en conservant la modification apportée au dénouement par le scénariste David Hayter, Snyder est parvenu à améliorer la construction dramatique de Moore. Je ne peux pas entrer dans les détails sans gâcher le film à ceux qui ne l'ont pas vu, mais la fin « modifiée » supprime un élément perturbateur et renforce la cohérence du tout ! La boucle est alors parfaitement bouclée. L'une des qualités majeures de la BD était par ailleurs de mêler des évènements d'échelle planétaire à d'autres d'une intimité bouleversante, montrer rien moins que la fin du monde (la fin d'un monde, en tout cas) à travers les états d'âme de ceux qui sont à la fois architectes et témoins du désastre. Tout cela est restitué avec brio.
Snyder avait déjà toute ma confiance. Son premier film, L'armée des mort (un remake du Zombie de George A. Romero) était réussi grâce au parti pris inverse de celui Watchmen : en n'essayant pas d'imiter l'original et en remplaçant sa noirceur inouïe par une esthétique cinématographique irréprochable (toute la première scène du film est notamment, en terme de montage, une merveille). Son deuxième film, 300, adapté de la BD de Frank Miller n'était pas, quoi qu'on en ait dit, un film de bourrin avec de jolies images, mais l'expression juste d'une certaine vision de l'héroïsme guerrier, élevé en valeur suprême (vision qui était celle des Spartiates, personnages du film, et pas forcément celle du réalisateur), auquel s'ajoutait en effet une recherche visuelle ébouriffante.
Avec Watchmen, Snyder adapte donc l'inadaptable sans le trahir, reconstitue avec malice l'esthétique des années 80 (l'action se déroule en 1985) et adopte avec sagesse un montage plus classique que dans ses films précédents (entrecoupé tout de même de plusieurs moments de bravoure), parvenant néanmoins réaliser un long métrage d'une modernité étonnante. Et surtout, il refuse de faire d'un roman philosophique et politique un vulgaire film de super-héros pour adolescents. Après deux films réussis mais cantonnés aux limites du film de genre, Snyder s'impose à présent comme l'un des cinéastes les plus brillants de sa génération.
En deux heures quarante-deux, Watchmen nous entraine dans une intrigue vertigineuse, vécue par des personnages ambivalents, eux-même vertigineux (et je ne parle pas là que du Dr. Manhattan), trouve l'équilibre parfait entre action et psychologie (la chose est rare), entre les genres qui s'entrecroisent sans s'affronter (biographie romancée, politique-fiction, science fiction, super-héros, policier, espionnage, un brin de romance et un autre d'humour noir) de manière à offrir un film, dense, complexe, esthétiquement irréprochable et finalement très, très poétique... (Et le director's cut du DVD va durer au moins trois heures dix... Yeah !!!)
Je l'ai vu pour la seconde fois ce soir. J'en suis ressorti plus bouleversé encore que la première fois. J'y retournerai avant la fin de la semaine.
PS : Je vous conseille vivement, si vous en avez le temps, de lire la bande dessinée avant de voir le film. Cette lecture préalable enrichira beaucoup votre perception du film.
4 commentaires:
Film excellent !
Je viens de lire l'intégrale de Watchmen et effectivement Zack Snyder est parfaitement fidèle à l'oeuvre de Moore/Gibbons. Tout y est !!!
Concernant la "fin modifiée" du film, c'est vraiment une réussite, le dénouement est encore meilleur.
alors, c bien watchmen ? parait-l
:-) j'ai hate ! je vais voir sur le net.
Certains critiks disent que c le meilleur des films adaptés des comics... Et même, d'une dimension supérieure...
totalement d'accord avec toi. le personnage de Rorschach est un petit bijou d'écriture...
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