Premier
voyage en Chine, septembre-novembre
2002.
07 octobre 2002 – 02 novembre 2002 : The Lijiang Experience, Lijiang (Yunnan).
Sixième
jour. Je paie pour cinq nouvelles nuits, après quoi j'irai voir les
Miaos et les Dongs. Je passe l'essentiel de la journée à travailler
sur L'incident Œdipe (inédit) au Prague Café et au Photo Café. Je réalise que depuis bientôt
une semaine je ne fais que passer d'un bar lounge
à un autre, écrire et flâner dans les ruelles. Et c'est une
révélation ! J'ai trouvé là un mode de vie qui me comble
tout à fait. Doux farniente chinois… Avant de m'endormir, je tente
d'écrire une chanson à propos de la Québécoise, et ne parviens à
rien.
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Photo : Dr. Ma Pingke |
La
Québécoise m'avait donc quitté en septembre 2001, au terme d'une
semaine bizarre. Comme chaque rentrée, les fêtes avaient repris à
un rythme hystérique et en l'espace d'une semaine j'effleurai peu ou
prou cinq femmes différentes, dont ma Québécoise et la jeune fille
aux yeux de miel qui, un soir qu'elle se sentait probablement un peu
seule, m'offrit une sorte de happening post-apocalyptique qui me
laissa sans voix. Toute cette débauche mit les Islamistes en rage et
ils explosèrent le World Trade Center en représailles. Stupéfait,
j'écrivis le pamphlet La
Terreur
(inédit) dans la foulée,
qui servirait plus tard de base à Bébé Coma
et se verrait à ce titre supprimé du sommaire de Fragments nocturnes.
Ensuite, au fil des semaines un
grand vide s'empara de moi. Il ne se passait absolument
rien.
Neweden tué dans l’œuf une seconde fois par mes soins, des tas de
projets artistiques qui restaient lettre morte et un grand désert
affectif... Une amie m'offrit ses bras un soir de dérive, me sauvant
probablement la vie. Le réveillon fut une serpillière : je me
traînai à deux teufs en apparts, l'une après l'autre. Je n'avais
plus rien à dire à personne. Devoir saluer trente connaissances en
dix minutes me lessiva. Je quittai la seconde fête à une heure à
peine, sans dire au revoir à qui que ce soit, rasant les murs comme
un criminel en fuite. Je me réfugiai chez moi, juste assez ivre pour
être totalement déprimé, pas assez pour ne plus m'en rendre
compte, avec mes deux chats pour témoins. J'avais perdu tout goût
pour les mondanités et c'était comme une petite mort. Il fallait
bien que je me décide à l'admettre : j'allais mal. J'avais
oublié comment vivre sans l'extrême et j'allais mal.
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