– Chérie ?
– Oui ?
– Regarde
dehors.
– Oh...
– Oui.
– La
journée va être longue...
– Oui.
– Profitons
du calme tant qu'il dort.
– Oui.
J'saute
du lit j'pête la forme en dépit d'la race historique que j'me suis
mise hier (rhum + coke + MDMA + amphètes + un acide pour faire bonne
mesure). J'm'attendais à trouver une doll
avec moi dans l'lit mais j'suppose que j'étais trop fait pour
baiser, ou bien la doll
s'est cassée d'bonne heure j'sais pas, c'est pas grave on s'en fout.
J'checke le réveil : onze heures et quart, ça va, j'ai toute
la journée pour décuver, composer un peu p't'êt', puis j'me
souviens qu'c'est mon anniversaire et qu'on r'met ça c'soir !
J'me d'mande c'que Sof' a concocté mais l'an dernier pour mes
vingt-neuf ça a été mémorable ! Deux-cents personnes facile,
Zazie, Obispo, du vrai V.I.P. du lourd ! Alors là pour les
trente elle a dû m'préparer un truc de malades !
Ouaaais ! Ça va l'faire !
Comme
j'vais j'ter un œil à ma tronche histoire d'voir l'étendue des
dégâts, j'me r'trouve un peu étonné quand-même : j'ai une
tête !
J'veux dire on croirait qu'j'ai pris dix ans dans la nuit ! Bon
c'est pas grave, après trois quatre cafés et trois quatre lignes
j'aurais d'nouveau un good style ! J'me précipite à la cuisine
en hurlant « Clara ! » mais Clara vient pas, répond
pas, j'commence à en avoir marre d'cette bonniche qui fiche rien,
j'vais d'mander à Sof' d'en trouver une aut' j'crois bien.
Il
entre en trombe dans la cuisine en hurlant à Clara qu'il veut un
café sur le champ, mais c'est sa mère qu'il trouve en train de
verser du grain dans la machine. Elle se tourne doucement vers lui,
impassible :
– Assieds-toi
mon chéri, ton café sera prêt dans quelques minutes.
Il
se fige un instant, ahuri, regarde de-ci de-là s'il y a quelqu'un
d'autre – Clara peut-être ?
– M'man ?
Mais putain mais qu'est-ce que tu fous là ?
– Surveille
ton langage, Peter.
– Pardon,
mais je... Qu'est-ce
tu fous là ?
– C'est
ton anniversaire aujourd'hui, tu as oublié ?
– Oui !
Non ! Je sais ! Mais qu'est-ce que... ? P'pa est là
aussi ?
– Dans
le jardin, oui. Je vais lui dire que tu es réveillé lorsque j'aurai
fini ton café. On a voulu te faire la surprise, c'est tout.
– Ah...
Heu... OK... Mais comment t'es rent...
– Ton
assistante m'a ouvert la porte.
– Ah !
Sof' est déjà là, parfait ! Il faut...
– Elle
a dû rentrer chez elle, elle était souffrante !
– Quoi ?!
Mais putain comment on va...
– Ton
langage,
Peter !
– Pardon.
– Calme-toi
deux minutes, de toute évidence tu n'es pas bien réveillé. On
parlera de tout ça plus tard. Après ton café.
Il
s'assoit, agité. Des gouttes de sueur se forment sur son front. Ses
mains se mettent à trembler. Il faut qu'il retourne dans la chambre
pour
– Il
y a de la cocaïne sur le frigo.
– Quoi ?!
– Je
sais que tu as besoin de ta dose du matin. Je préférerais toutefois
que tu attendes d'avoir terminé ton café mais si vraiment ça ne
peut pas attendre, la cocaïne est sur le frigo.
– Tu
sais ?
– Ce
n'est pas parce que je suis ta mère que je suis née de la dernière
pluie, Peter. Je sais comment vivent les rock stars.
Il
a envie de lui dire qu'il ne fait pas de rock,
qu'il abhorre le rock,
qu'il fait de la pop,
mais il est tellement stupéfait qu'il ne dit rien du tout. Il se
contente d'aller voir sur le frigo et en effet, il y a un gros sachet
de coke.
– J'vais
aller dans l'salon une minute, OK ?
– Tu
peux faire ça devant moi, ce n'est pas obscène.
– M'man !
Bien sûr qu'c'est obscène de sniffer d'la coke d'vant sa reum !
Merde, qu'est-ce qui te prend ?! Tu m'faisais un cirque pour les
pétards au lycée, tu...
– Tu
es grand maintenant, tu as réussi ta vie. Mais je vais sortir un
instant si ça te soulage, le café est en route.
Comme
elle quitte la pièce, il se dit que décidément quelque chose ne
tourne pas rond. Mais quoi ? Et où est Clara ? Il y verra
plus clair après une trace.
– Jean ?!
Il est réveillé.
– Il
a vu la neige ?
– Pas
encore.
– Bon.
Je crois qu'il vaut mieux que je rentre avec toi.
– Oui.
J'me
sens tout d'suite better
après la trace. J'chope mon mug de café et j'me dirige vers la
f'nêtre et... Woooooow ! Sof' j't'adore ! Y'a d'la mousse
partout dans l'jardin. Partout !
C'est ça son plan pour ce soir ! Une méga soirée mousse !
Comme elle assure ma Sof' ! C'est gééénial !
C'est trop émouvant, ça m'met en transe ce genre d'trucs !
D'la mousse partout, merde !
J'voudrais sortir et m'y plonger tout entier mais j'peux pas. C'est
con parce que j'l'adore c'putain d'jardin, j'l'ai fait aménager
pittoresque exprès, pour qu'y m'rappelle le jardin qu'on avait quand
j'étais gosse, de sorte que quand y fait beau c'est trop agréab' de
s'y poser ! Mais d'puis trois mois j'suis pas sorti d'la
baraque, j'ai développé une agoraphobie. Le psy y dit qu'c'est
because
la came, on essaie d'réfléchir à des moyens d'arrêter mais j'y
arrive pas. Là j'suis en pleine session compos, j'ai besoin d'la
came pour êt' créatif. Quand j'aurai les démos j'f'rai une cure
pour pouvoir aller en studio, puis derrière assurer la promo et la
tournée et toutes les fariboles. Mais là y'a pas urgence, on
récolte encore trois-cent mille par mois facile sur l'dernier skeud
et l'label
dit qu'y vaut mieux rentabiliser c'ui là à fond avant d'sortir
l'prochain, j'ai facile quatre-six mois d'vant moi avant d'retourner
en studio ! Mais c'est pas grave, l'important c'est qu'les
invités vont tripper sur toute cette mousse et on f'ra la grosse
teuf à l'intérieur et ça s'ra cool ! J'me d'mande qui ça
s'ra l'DJ putain ! J'espère qu'Sof' a pécho un gros nom !
Guetta, genre, ça s'rait top ! J'médite là-d'sus quand M'man
et P'pa s'ramènent dans la kitchen ! J'me précipite pour
planquer la coke avant que P'pa la voie mais c'est trop tard. J'le
r'garde. Y m'regarde. J'regarde M'man. Elle le r'garde. P'pa
s'approche et balance
« C'est-pas-grave-fiston-j'suis-au-courant-pour-la-cocaïne »
comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, puis y
m'demande c'que j'veux faire aujourd'hui, étant donné qu'c'est mon
anniv'.
– Ben
j'suis désolé mais vous allez pas pouvoir rester trop. Z'avez vu
c'que Sof' a préparé pour c'soir, la mousse partout ? C'est
magique, non ?
- Oui, c'est très joli. Mais tu devrais aller prendre une douche après
ton café, tu as mauvaise mine.
– P'pa !
J'suis plus au lycée ! Mais ouais, j'sais, j'sais, j'ai un peu
abusé hier c'est pour ça. Vous partez à quelle heure ? Et où
est Clara putain ?!
-
Ton langage,
Peter ! Clara est malade également, elle est partie avant midi.
-
Quoi ?
Il
se précipite au salon, scrute attentivement les cent mètres carrés
de la pièce : tout est propre, rangé, pas une bouteille qui
traîne, pas une tache sur les tapis, rien. D'autant qu'il se
souvienne pourtant, c'était un carnage la nuit dernière. Clara a
été fichtrement efficace avant de partir.
-
Sof' est au jus pour Clara ? Elle a prévu le
staff pour
ce soir ?
– Sophie
a tout organisé, ne t'inquiète pas. Laisse-lui ce genre de soucis,
c'est son travail. Va prendre ta douche et détend-toi.
J'prends
ma douche et j'me r'met un peu en place puis quand même y faut qu'je
talk
à Sof' à propos des préparatifs pour c'soir. Beep. Beep. Rien.
Putain mais qu'est-c'qu'elle fout ?! Trois fois déjà que j'la
ring
et pas un signe. Sof' décroche toujours du premier coup d'habitude !
Ça m'énerve putain ça m'énerve ! Et c'est qui cette
grognasse qui m'contemple avec son air craintif ?!
– Putain
mais t'es qui toi ?
– Je
suis Bernadette, Monsieur. Je viens pour remplacer Clara.
– Ah !
Super ! Alors écoute Bernadette on attend du monde ce soir, il
faud... Attends une minute ! Bernadette ?
Tu t'appelles Bernadette ?
– Oui
Monsieur.
– Non
non non non non, non non non ! Ça va pas ça ! Y'a pas
d'Bernadette qui tienne dans cette maison ! Tu t'appelleras
Alice, d'accord ?
– Monsieur ?
J'vais
vers elle, j'l'examine de long en large. Bon, elle s'défend mais
Bernadette
putain ! J'lui pose la main sur l'épaule histoire qu'elle
comprenne bien qui c'est l'patron, et j'prends bien exprès un ton
paternaliste :
– Tu
présentes bien, j'dis pas, t'es mignonne et tout, mais là vois-tu
on a des gens importants qui vont v'nir ce soir, des stars
tu comprends ? Les gens qu'tu vois à la télé, tout ça.
J'peux pas non je
– ne – peux - pas
leur dire que la bonne s'appelle Bernadette ! Tu comprends ?
C'est pas cont' toi, t'es une brave fille j'en suis sûr, mais avec
un prénom pareil on va s'fout' de ma gueule dans tout Paname tu
comprends ? Alors à partir de maintenant tu t'appelles Alice,
tu piges ? Tu t'appelles Alice et tu dis à Sof' que pour ça
t'as un bonus de mille euros pour la soirée, qu'c'est moi qui l'ai
dit, OK ?
– Oui
Monsieur. Merci Monsieur.
– C'est
bien Sof' qui t'as fait venir ?
– Oui
Monsieur, c'est Mademoiselle Aivillo qui m'a embauchée.
– Bon,
elle t'a expliqué c'que tu dois faire ?
– Oui
Monsieur.
– En
attendant qu'Sof' revienne y va falloir qu'tu gères les traiteurs et
tout l'bordel. Mais putain mais c'est quelle heure d'ailleurs ?
– Midi,
Monsieur.
– J'sais
pas c'qu'y foutent. Y d'vraient déjà êt' là en train d'installer
leur bordel. Ça va pas ! Ça
- ne - va – pas - du - tout !
Y faut qu'je parle à Sof' ! Et arrête de m'appeler M'sieur
aussi, Peter ça ira bien va ! J'suis un zicos, pas un putain
d'banquier du CAC 40 !
– Oui
Peter.
J'me
précipite sur l'phone et j'lance un nouvel appel. Du coin de l’œil,
j'vois Alice qui parle à M'man, l'air un peu paniqué, et cette
conne de Sof' qui prend pas l'putain d'appel merde merde merde !
J'jette le phone par terre, exprès pour qu'y s'pète, maboule de
rage, y m'faut une ligne putain !
– MERDE
MERDE MERDE MERDE MERDE MAIS QU'EST-CE QU'ELLE FOUT PUTAIN ?!
M'man
m'casse encore les couilles avec mon langage puis m'explique que je
dois m'calmer parce que « Sophie a tout arrangé pour ce soir »
et que « Tout sera parfait ». Ouais facile à dire, on
voit bien qu'c'est pas elle qui r'çoit l'grattin. Elle et P'pa y
z'ont jamais fréquenté qu'des tocards, des putains d'assureurs
comme eux ! Même depuis qu'je les arrose de pognon y continuent
d'viv' leur p'tite vie d'misère, infoutus même de s'arrêter
d'bosser sous prétexte qu'y s'ennuieraient. Y sont en train d'mourir
à p'tits feux ! D'ailleurs, j'réalise d'un coup qu'y z'ont
comme qui dirait pris un sacré coup d'vieux d'puis la dernière fois
que j'les ai vus. J'jette un œil à M'man, puis à P'pa. Putain mais
c'est clair y commencent à r'sembler à des vieux !
Ô zermi ! Là j'm'arrête d'un coup d'm'énerver parce que
quand même y z'ont toujours été bons avec moi, et j'aimerais bien
qu'y profitent de la vie un p'tit peu.
- P'pa, M'man, r'gardez-vous ! Pourquoi vous prenez pas des
vacances ?! Vous avez l'air tellement
fatigués.
M'man
a une sorte de sourire que j'comprends pas vraiment, un peu amusé
mais avec comme une larme à l’œil en même temps, puis d'une voix
cassée elle m'dit :
– On
a pris un jour aujourd'hui, pour être avec toi. Tu es heureux, c'est
tout ce qui compte pour nous.
Puis
P'pa qu'ajoute :
– Oui,
Peter. C'est ton anniversaire. On n'a pas trente ans tous les jours.
Là
y'a l'aut' conne d'Alice qu'a une sorte de rire étouffé va savoir
c'qu'y lui prend, et P'pa et M'man lui jettent un r'gard noir à
t'trucider sur place et elle se r'prend d'un coup et elle s'casse
comme une fugitive dans la kitchen, puis P'pa r'prend son speech :
– Profite
de cette journée et ne t'inquiète pas pour ce soir. Sophie a tout
prévu, tu sais comme elle est compétente et dévouée. Elle ne t'a
jamais laissé tombé, pas vrai ?
J'bredouille
que non bien sûr que non, c'est la meilleure assistante du monde,
elle est géniale, mais j'm'étonne qu'y ait encore nobody
là quand même. Pis avec un grand soupir P'pa m'explique que la fête
commence qu'à vingt-deux heures, qu'il y a le temps. « Pourquoi
tu ne vas pas en haut faire un peu de musique en attendant ? »,
il ajoute. Ouais il a raison, j'ai une idée pour une song là qui
m'a traversé hier quand j'étais complètement chépère
que j'sais même pas par quel miracle j'm'en souviens, j'f'rais bien
d'recorder
ça avant qu'ça m'échappe !
– Alice !
Putain elle est où ?! Alice !!!
Elle
accoure comme un p'tit chien, j'crois qu'elle va m'sortir par les
yeux encore plus que Clara celle-là.
– Y'a
des phones en réserve dans la kitchen : tu m'en chopes un et tu
fourres la carte sim de c'ui que j'viens d'pêter d'dans, OK ?
Et j'veux entend' parler de rien pendant que j'compose là-haut,
j'suis là pour personne, OK ? Sauf si c'est Sof' ! Si
c'est Sof' tu m'amènes le phone mais seulement
si c'est Sof', OK ?
– Oui
Peter.
La
pièce est grande et tout en boiseries. Ce n'est pas encore le home
studio
de ses rêves mais il y a de quoi faire des enregistrements corrects
pour les démos : un piano, une basse, quatre synthés, les
micros, une table de mixage, tout le gear
informatique
et, encadrées aux murs, les pochettes de ses albums préférés pour
l'inspiration. Daft Punk. Madonna. Michael. Justin. Pharrell... C'est
son havre de paix, cette pièce, c'est ici qu'il compose tous ses
morceaux. Il se fait une autre ligne et se plante devant la grande
baie vitrée, pour mieux savourer la montée.
– Oh
putain !!!
Sophie
n'a pas fait les choses à moitié ! Ce n'est pas seulement le
jardin qu'elle a fait recouvrir de mousse : c'est tout le petit
bois derrière la villa ! Aussi loin qu'il puisse voir, le mur
d'arbres est blanc, blanc, blanc comme si on y avait déversé des
hectolitres de coke.
Ça va vraiment
être une soirée de oufs,
c'est sûr ! Il ne sait pas ce que Sof' a concocté d'autre mais
ça va être dément, on va en parler pendant des mois ! Alors
il se sent bien tout d'un coup : comblé, puissant, aimé. Tout
ira bien ce soir, il en est certain à présent. Soulagé, il se pose
devant le piano et les notes sortent toutes seules. C'est une petite
chansonnette d'amour uptempo
qu'il
a en tête, il a déjà le titre : Elle
est même dans mon funk,
et la mélodie du refrain aussi. L'idée lui est venue tard dans la
nuit, comme il parlait à ses potes de la top-modèle finlandaise
qu'il baise en ce moment, une petite Ainikki qui le rend guedin,
qu'il se sentirait presque amoureux s'il ne se connaissait pas mieux
que ça. Elle va être là ce soir, d'ailleurs. C'est sûr :
Sof' l'a forcément invitée. Comment ça serait classe s'il pouvait
lui fredonner la song à l'oreille ! Non ! Mieux ! Il
va enregistrer une démo vite fait, piano-synthés-voix avec un peu
de M.A.O. ! Il a bien six heures devant lui, ça devrait
suffire ! Possédé par l'enthousiasme, il se remet une trace
pour fêter ça et commence à griffonner des lyrics sur une feuille
en fredonnant. « Lorsque je succombe aux étoiles / Et la
supplie tout bas de m'étreindre », etc. Ouais ! Ça va
totalement
le faire !
– Il
est quelle heure ?
– Six
heures moins le quart.
– Il
ne va pas tarder à sortir.
– Oui.
– Le
porto est prêt ?
– Oui.
– Bon.
J'me
la réécoute une dernière fois : c'est top
dog !
Bon l'mix est pas méga équilibré et faudrait des background
vocals
mais ça s'tient assez pour c'soir. J'kiffe trop là les p'tits
glitches
que j'ai posés sur l'refrain ! Et la boite à rythme
franchement j'touche de mieux en mieux sur la Linn, c'est cool !
En fait à la dizième écoute là j'me dit qu'y a bien moyen qu'on
tienne un tube ! J'la sentirais bien comme lead single du
prochain skeud !
J'crois que j'vais pas la jouer juste à Ainikki c'soir : y'aura
forcément des execs du label puis ça va bluffer tout l'monde si
j'pose un nouveau titre, j'veux dire ça pourrait aussi bien êt' le
tube de l'hiver prochain cette song,
si j'la leur offre en exclu y vont trop kiffer ! Les types de la
presse musicale – y'en, aura aussi c'est sûr ! –
vont p'têt' même bien en parler dans leurs zines, j'te dis pas
l'teaser !
En tout cas comme j'le connais si y'en a un qui va triquer sur cette
song c'est Barthès ! Ouais ! J'la sentirais trop bien pour
annoncer les pubs au P'tit
Journal
c'te p'tite song !
Bon, c'est cool, j'suis trop un putain d'génie en vrai !
J'arrête le player, j'copie ça sur l'USB et j'm'en vais un peu voir
c'qui s'passe en bas parce qu'à présent y z'ont tous dû arriver et
ça doit être un sacré foutoir alors autant quand même aller j'ter
un œil, surtout si Sof' est pas là pour gérer. J'pense qu'elle a
dû envoyer Laeticia ou quelqu'un à sa place mais quand même, y'a
qu'en Sof' que j'ai vraiment confiance pour faire les choses comme y
faut. J'jette aussi un dernier r'gard par la baie vitrée voir si la
mousse a t'nu. Graaave qu'elle a t'nu ! Sof' trop j't'adore !
Ils
l'attendent dans le salon. Ils sont paisiblement installés sur le
canapé mais il y a une sorte de tension dans leur posture, comme
s'ils étaient prêts à mener une guerre. Il parcourt l'espace du
regard, vacille. Rien ! Personne ! Juste ses vieux et
Alice, qui pousse un petit cri étouffé en l'apercevant et se
réfugie derechef dans la cuisine.
– Mais...
Où est...? Où sont...? Putain mais vous avez vu l'heure ?
Qu'est-ce qu'y se passe ? Où y sont, tous ?
Le
père se lève :
– Calme-toi,
Peter. Je vais t'expliquer.
– M'expliquer ?
Mais y'a rien à expliquer du
tout !
Sof' a complètement merdé, les gens vont arriver et rien va êt'
prêt, ça va être un putain d'désastre !
– Sophie
nous a téléphoné. Il y a eu un changement de programme.
– Un
changement
de programme ?
Comment ça un changement d'pro...? La teuf est annulée c'est ça ?
Cette pute a annul...
– Non !
Non non ! Rassure-toi tout le monde sera là. Mais c'est une
surprise, elle n'a rien voulu nous dire de plus.
– Non !
Non ! Non ! Ça va pas ! C'est pas possible...
La
mère se lève a son tour :
– Peter,
ne sois pas comme ça. Tu le sais que Sophie est compétente. Tu le
sais que si elle a prévu quelque chose il va y avoir quelque chose.
– MAIS
QU'EST-CE QUE TU VEUX QU'IL Y AIT, BORDEL ?! On n'invite pas
deux-cent enculés sans faire des préparatifs ! Qu'est-ce qu'y
lui a passé par la tête à cette conne putain ?! Ça va être
un désastre ! Un putain d'désastre ! Tout le monde va
s'fout' de ma gueule ! J'vais êt' la putain d'risée du show
biz ! Merde !
– Mon
chéri bien sûr que non ! Regarde toute cette mousse, dans le
jardin. Ça prouve bien qu'elle a un projet solide, on ne fait pas
déverser comme ça autant de mousse si on n'a pas...
– TU
T'FOUS DE MA GUEULE, M'MAN ! Vous vous foutez d'ma gueule tous
les deux et cette grosse pute de Sof' aussi ! Et l'autre Alice
ou Bernadette je sais pas quoi, là, elle est dans le coup elle
aussi, c'est ça ?
– Peter...
– Oh
putain ! Non ! J'y crois pas !
– Peter ?
– Mais
putain c'est ça ! C'est ça !
Vous avez tous concocté ça en chœur avec le psy, pas vrai ?
Bande d'enculés ! C'est pour ça qu'vous m'avez gentiment
laissé sniffer ma coke toute la putain d'journée ! Qu'vous
saviez où elle était, même ! Vous êtes en train d'essayer
d'me rouler dans la farine, pour qu'j'arrête la came !
– Peter,
qu'est-ce que tu racontes ?
– Oh
joue pas l'innocente, M'man ! J'ai pigé, j'ai tout pigé oui !
C'est pour ça qu'l'aut' pute elle a ricané tout à l'heure, pas
vrai ? La mousse c'est pour m'gruger ! Pour que j'me doute
de rien ! Mais vous avez tout fait annuler à Sof', pas vrai ?!
Vous
avez annulé mon anniversaire !
Bande de pourris ! POURRIS ! Y faut qu'je parle à Sof' !
Il est p't'être encore temps de... Où est mon phone ? Où est
mon putain d'phone ?!
Il
parcoure la pièce en tous sens, bazarde tout ce qui lui passe sous
la main, fait valdinguer les meubles. Le père fait un signe à la
mère, qui s'éloigne prudemment vers la cuisine.
– Peter
je te demande de te calmer ! Sophie va arriver d'ici une
demi-heure ! Elle t'expliquera tout si tu y tiens, tant pis pour
la surprise ! Mais en attendant je te demande de te calmer !
Il
s'arrête d'un coup, une lueur d'espoir dans les yeux :
– Sof' ?
Arriver ? Sof' va v'nir ?
– Oui,
d'ici une demi-heure. Tu verras que ce n'est pas ce que tu crois.
Assieds-toi un instant, d'accord ?
– Tu...
jures ?
– Oui,
je te le promets, elle est en route. Elle t'expliquera tout.
La
mère réapparaît, un plateau dans les mains. Dessus, trois verres.
– Bon,
je crois qu'après toutes ces émotions on a tous besoin d'un petit
remontant, vous ne croyez pas ?
– Putain
mais qu'est-ce que c'est, ça ?
– Du
porto mon chéri. Je sais que tu aimes le porto. Vous je sais pas,
mais moi avec tous ces cris j'ai bien besoin d'un verre !
– Oui.
Tu as raison chérie. Merci.
– Un
verre ?
– Allez
mon chéri, buvons à la réconciliation, à tes trente ans, à la
belle fête qui t'attend ce soir.
– C'est
d'une trace que j'ai besoin là putain !
– Oui,
bien sûr, après. Trinquons d'abord à tes trente ans, d'accord ?
– …
– …
– ...
– Alors
c'est vrai ? Y va y avoir une fête ? Vous êtes pas en
train d'm'embrouiller ?
– Tu
es bête mon chéri, bien sûr que non. Attends un peu que Sophie
sois là, tu comprendras tout.
– Tiens,
fiston, voilà ton verre.
– Allez,
à la tienne, hein ?
Il
se saisit du verre, hésite :
– Mais...
J'ai tout cassé... Il faut que... Les gens ne peuvent pas arriver
dans...
– Oui,
tu as raison mon chéri. Bernadette va nettoyer. Je vais lui dire de
nettoyer dès qu'on aura trinqué, d'accord ? Allez, à la
tienne mon chéri !
– À
tes trente ans, fiston !
– À
mes trente ans... Oui...
Ils
vident leurs verres d'un trait. Et ils sourient. Comme toutes les
familles unies.
– Je
crois qu'il est endormi, c'est bon.
– Dieu
soit loué !
– Il
va falloir être forte ma chérie : la météo a annoncé
davantage de neige, on en a pour une semaine au moins.
– Oh,
Seigneur !
– Je
vais le porter dans son lit.
– Le
journaliste arrive à quelle heure ?
– Pas
avant une heure, on a le temps.
– N'oublie
pas d'effacer la chanson.
– Non,
bien sûr que non.
POUR
LA PREMIÈRE
FOIS, LA MÈRE
DE PETER PINSON S'EXPRIME !
On
se souvient tous de Peter Pinson ! Après avoir enchaîné les
tubes (Apprécie,
Elle
me brûle les neurones, Trip)
et accumulé les awards,
le jeune chanteur s'est évanoui d'un coup dans la nature, il y a
bientôt cinq ans. En dépit des rumeurs, innombrables et souvent
contradictoires, le secret de sa disparition a toujours été bien
gardé : ni le chanteur, ni sa famille, ni sa maison de disque
ne se sont jamais exprimés officiellement sur cette fin de carrière,
que certains fans espèrent encore temporaire. En exclusivité, la
mère de Peter Pinson a choisi de se livrer à People
Pleaser,
de révéler enfin la vérité au grand public !
Il
règne une atmosphère étrange sur la magnifique villa du chanteur,
en banlieue parisienne. Sous un voile de neige, la demeure est
silencieuse, comme vide. Dans l'immense salon, Jean et Marie Pinson
nous accueillent poliment. Ils ont les traits tirés : la
journée, nous expliquent-ils, a été difficile. Jean Pinson
s'éclipse vite : c'est son épouse, dit-il, qui éprouve le
besoin de parler, lui n'a rien à dire à la presse. Marie Pinson,
elle, a toute une histoire à nous raconter. Une histoire incroyable.
L'histoire de Peter Pinson. Morceaux choisis :
L'accident
« La veille de ses trente
ans, Peter a fait une overdose, dans cette pièce où nous nous
trouvons. Il a failli mourir. Il s'en est sorti mais son cerveau a
subi des dommages irréversibles. Les médecins appellent ça
l'amnésie antérograde : cela signifie que vous n'êtes plus en
mesure d'accumuler de nouveaux souvenirs. Vous vous souvenez de tout
jusqu'à l'accident, mais plus rien de ce qui vous arrive ensuite. La
plupart des gens oublient tout après quelques minutes mais dans de
rares cas, et c'est le cas de Peter, les souvenirs sont conservés
jusqu'à l'endormissement. Le sommeil lui fait tout oublier. Peter se
réveille chaque matin convaincu que c'est son trentième
anniversaire. Depuis cinq ans. Il n'y a rien à faire, il n'existe
aucun traitement. »
La
maladie
« Nous nous sommes
installés chez lui avec son père, il fallait bien que quelqu'un
s'occupe de lui. Au départ, on a essayé de lui expliquer la
situation, chaque matin, mais il réagissait mal. Il se mettait dans
des colères noires, il nous accusait de mentir, de le manipuler. Il
était convaincu que notre objectif était de lui faire renoncer à
la cocaïne, que c'était un stratagème que nous avions élaboré
pour le dégoutter des drogues. Très vite, avec l'accord des
médecins, nous avons compris qu'il valait mieux le maintenir dans
l'illusion. Les médecins espèrent qu'avec le temps il acceptera
mieux la vérité, parce qu'il va finir par se rendre compte qu'il a
vieilli, que nous aussi nous avons vieilli. Il fait de plus en plus
de remarques à ce sujet, d'ailleurs. Mais il est encore trop tôt :
il continue de se mettre en rage dès que nous essayons de lui dire
la vérité. »
La
drogue
« Peter est toujours accro
à la drogue, oui. Nous avons essayé, au début, de le priver de
cocaïne, mais là encore il avait des réactions très violentes.
Même lorsque nous parvenions à le sevrer physiquement, il éprouvait
toujours le besoin psychologique de se droguer. Il faut un certain
temps pour que quelqu'un s'habitue à l'idée de vivre sans drogues,
c'est une période très difficile à traverser pour les toxicomanes.
Comme Peter ne se souvient jamais du jour précédent, il lui est
impossible de parcourir ce chemin, de faire ce travail. Nous avons
fini par renoncer. »
L'entourage
« Il était très
capricieux avant l'accident. Il avait cette assistante, une fille
remarquable, qui gérait tout. Il avait perdu l'habitude qu'on lui
dise non, il obtenait toujours tout ce qu'il voulait. Évidemment,
cette fille a poursuivi sa carrière ailleurs. Mais chaque jour il
essaie de l'appeler. On a ouvert une ligne exprès pour ça, juste
pour que le téléphone puisse sonner dans le vide. En général nous
lui disons qu'elle est malade et que nous sommes venus lui rendre
visite pour son anniversaire. Il ignore que nous vivons avec lui.
Même la domestique, c'est un problème : on en a changé depuis
l'accident. Il faut lui présenter la nouvelle, expliquer sa
présence, l'absence de l'ancienne... Sinon, il ne voit jamais
personne. Tout le monde lui a tourné le dos, lui qui avait tant
d'amis dans le monde du spectacle ! Une vraie honte !
Remarquez, je leur suis déjà reconnaissante de ne pas être allé
crier sur les toits ce qui lui était arrivé. Ils ont tous été
très discrets, ça oui, pas un mot à la presse. Mais tout de même,
ils pourraient lui rendre une petite visite de temps à autre, ça
lui ferait plaisir... »
La
musique
« C'est très étrange :
presque chaque jour, il s'enferme dans son petit studio et il compose
la même chanson encore et encore, chaque jour depuis cinq ans. Il a
dû en enregistrer plus de mille versions à présent. Nous
l'effaçons chaque soir, pour qu'il ne trouve pas l'enregistrement de
la veille le lendemain. C'est une chanson dont il a eu l'idée le
soir de l'accident, et il a une sorte de pulsion créative, il tient
absolument à l'enregistrer avant de l'oublier, il a peur que l'idée
ne lui échappe et il est convaincu de tenir un tube. Ça aurait sans
doute été le cas d'ailleurs, c'est une bonne chanson. Une chanson
d'amour. »
La
neige
« C'est bien que vous soyez venu
aujourd'hui, c'est un jour un peu particulier à cause de la neige.
Les jours de neige sont difficiles à gérer : Peter est
convaincu qu'il s'agit de mousse. Comme un bain moussant. Il refuse
de sortir, parce qu'il souffre d'agoraphobie et, curieusement, il ne
semble pas percevoir les changements de saisons. Lorsqu'il neige, il
pense que son assistante a fait recouvrir le jardin de mousse, pour
une soirée mousse, pour son anniversaire, et il s'attend à une
énorme fête ensuite. Il a toujours cette conviction qu'il va y
avoir une fête, mais d'ordinaire nous lui sortons facilement cette
idée de la tête. Ses trente ans tombaient un mardi, alors on lui
raconte simplement que l'assistante a décidé d'attendre le
week-end, pour que tout le monde soit en mesure de se déplacer.
C'est une explication qu'il accepte bien en temps normal. Mais
lorsqu'il y a de la neige, il n'écoute plus rien. Pour lui, c'est la
preuve indéniable qu'il va y avoir une fête. Il adorait les fêtes,
mon pauvre Peter. Alors il s'attend à des préparatifs, à ce qu'il
y ait du monde plein la maison. Et plus la journée avance, plus il
commence à s'inquiéter parce que bien entendu, il n'y a personne.
Nous essayons de repousser autant que possible le moment où il va
paniquer mais, inévitablement, il finit tôt ou tard par comprendre
que quelque chose ne va pas. Alors il se met dans des états
invraisemblables, il nous menace, il casse tout. Il lui est arrivé
de me frapper. Encore, aujourd'hui, ça s'est plutôt bien passé.
Dans ces cas-là, nous sommes contraints de lui donner un somnifère,
mélangé à un peu d'alcool. Sans cela, il deviendrait ingérable,
il faudrait le faire interner. »
Le
courage
« Nous ne voulons pas le
faire interner, vous comprenez. Nous savons que c'est probablement
inévitable, lorsque nous serons... Après notre départ. Il n'y aura
plus personne pour s'occuper de lui. Même avec sa fortune. Il faudra
le mettre en maison. Mais en attendant, nous essayons d'être à ses
côtés au quotidien, de lui rendre la vie meilleure. Tout ce qui
nous importe, c'est qu'il soit heureux, vous comprenez. Si c'est
épuisant ? Bien sûr que c'est épuisant, vous êtes drôle !
Il faut du courage, vous savez ! Même en dehors des jours de
neige. C'est épuisant de répéter les mêmes histoires jour après
jour, de mentir à son propre fils. Et c'est épuisant de vivre
isolés, dans cette grande maison vide. Nous y avons perdu nos amis,
nous aussi. Ce qui nous ronge le plus, je crois, c'est de devoir
faire constamment attention à tout, à ce que Peter ne suspecte
rien : il s'énerve si facilement... Mais que voulez-vous y
faire ? C'est ainsi. C'est notre vie. »
Travail élaboré en collaboration avec Séverine Rouy (photographies), dans le contexte de notre projet Confluences.
21 commentaires:
Lu en diagonale. Lundi soir je partage lecture avec un qui serait partant pour le projet dont je t'ai parlé. :) Te tiens au courant ... Lecture complète ce soir qui s'annonce jubilatoire. :)
J'adore les photos, je reviendrai lire car je manque vraiment de temps ! mais promis juré !
récit très bien mené. récit qui tient en haleine par les différents points de vue celui du narrateur, celui de l'intéressé puis l'article et enfin l'interview, vraiment très belle nouvelle.Très bien écrit aussi et à chaque personnage on voit le récit du point de vue de chacun juste par le style.Nouvelle qui me rappelle "un jour sans fin" où le héros revit tous les matins le même jour.
J'oubliais les photos, qui accompagnent bien le récit comme si tout était vu de l’extérieur, dans le silence de l'hiver alors que le drame qui se joue reste enfermé à l’intérieur de la maison.Le drame qui ne voit par la fenêtre que cette mousse.
J'ai été très séduit par ce texte, son rythme, sa lecture presque phonétique, et ce découpage intérieur-extérieur, avant-après, même s'il manque à la fin, une certaine tension, à la manière de Céline (parce que je pense aussi au style!).
Bel univers onirico-réaliste, avec cette gouaille et ce style torrentiel, ce jargon globbish, ces errances dans le néant d'une musique à fans... Tout cela, au fond, hanté par le blanc, le silence, la neige,la folie, la M... Très border line. Tout dit ment.
Pas tout lu... le début, la fin... c'est sordide et du coup, très bien écrit... quand on devient maman, il y a de la violence qu'on n'arrive plus à supporter. Je vais réessayer plus tard, mais je trouve ça si difficile... Bravo en fait.
♥♡♥♡♥♡
Hé, hé, bien vu, le choix du prénom de ce héros qui ne grandira plus jamais...
Tu as réussi à le rendre très attachent ce caractériel enfant perdu du show bizzz !
Et chouettes ces photos du froid moussu du dehors.
Allo, allo, Shao-mimi, quelle nouvelle !!!
Je m'attendais bien à quelque chose. D'ailleurs, tout le récit est construit autour de cette tension ... Il va produire quelque chose, il s'est déjà produit quelque chose, mais quoi ? Le lecteur, un peu déboussolé, cherche lui aussi ses repères, se heurte et tourne en rond ..
Et puis, la fin, grandiose, vient tout dévoiler de ce Sisyphe des temps modernes, une fin à la fois "logique" et sidérante, comme celles de toutes les nouvelles réussies. Bref : génial !!!
(et moi aussi, j'ai pensé au syndrome de Peter Pan !!)
Et puis, les photos .... !
Un jour sans fin ! C'est bien mené, je ne m'y attendais pas ! Maintenant la neige m'évoquera cette nouvelle .
Moi je dis qu'il faudrait en faire un court-métrage !
"La Quatrième Dimension (The Twilight Zone) est une série télévisée américaine de science-fiction, en 138 épisodes de 25 minutes et 18 épisodes de 50 minutes, créée par Rod Serling et diffusée entre le 2 octobre 1959 et le 19 juin 1964 sur le réseau CBS, occupant le créneau horaire d'Alfred Hitchcock présente passée sur une chaine concurrente. Cette série est considérée comme l'un des plus beaux exemples de créativité de la télévision américaine, toujours célébrée des décennies après sa création. Elle se présente comme une anthologie d'histoires fantastiques, étranges, énigmatiques dont le but était, comme le disait son créateur Rod Serling, « de frapper le téléspectateur, de le choquer par la chute toujours inattendue, surprenante et singulière de chacune de ces histoires ». Chaque épisode est indépendant et la série ne compte aucun personnage récurrent (sauf le narrateur Rod Serling lui-même qui apparaît dans le champ à partir de la deuxième saison). La plupart des épisodes présente un ton pessimiste qu'on peut assimiler à une critique de la société américaine de l'époque. Cette série fut tournée entièrement en noir et blanc, dans un environnement plutôt "contemporain" même si, c'est vrai, quelques épisodes nous ramènent à l'époque du western ou nous transportent dans le futur. Les histoires utilisent peu d'effets spéciaux, peu de scènes à grand spectacle, peu de violence crue et pas de sexe. A quelques exceptions près, les acteurs incarnent l'Amérique des années 50, costumes de bonne facture, tailleurs de qualité, visages glabres, cheveux courts pour les hommes et bien attachés pour les femmes, manières courtoises. Toute la tension est contenue dans l'histoire elle-même, son atmosphère, le rythme de la mise en scène et l'utilisation de la musique."
D'abord accro aux photos de neige, ces branchages, ce fauteuil, cet arrosoir...
Et puis le texte grave, au suspens bien mené, mais si présent dans la réalité, parce qu'il y en a tellement qui ne redescendent jamais...
Ouch ! Dure ambiance et triste réalité ouatée...
Bravo à tous les deux, duo de choc.
La vie est une drogue.. À moins que ce ne soit l'enfance ... On n'en peut guérir ... Chouette nouvelle.
Bon texte!!
une bien belle histoire, j'aime beaucoup
un bon texte, oui. Il me rappelle L'intrigue du privé. http://fr.scribd.com/doc/24223614/L-intrigue-du-prive-2009
après avoir lu entièrement ce texte, je me dis que c'est bien triste d'en arriver là. Cet univers qu'est la drogue détruit tout... les parents sont bien courageux mais aimer son fils c'est aussi l'aider dans les moments les plus difficiles Soyons aussi vigilants pour notre famille...
Lu il y quelques temps, y reviendrais plus tard.
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