Bon, j'avais envie de
vous parler de la Palestine et d'Israël mais ce sera pour un autre
jour : aujourd'hui j'avais encore plus envie de vous parler d'un
drôle de phénomène que j'observe depuis longtemps en Inde et que
j'appellerai... que je n'appellerai pas, en fait.
J'ai déjà abordé ici
la curieuse vision que les Indien(ne)s ont de la sexualité
occidentale, à savoir qu'ils s'imaginent que les Occidentaux vivent
comme dans les films pornos, s'empressant d'aller niquer le premier
ou la première qui passe à longueur de journée. Bon, de nos jours
il y a un peu de vrai là-dedans mais tout de même, pas que, enfin
disons que c'est un peu excessif et réducteur comme analyse.
Alors ensuite il y a la
manière dont les Indien(ne)s perçoivent leur propre sexualité. Il
faut savoir que l'Inde est le pays le plus chaste du monde (d'après
le sondage mondial annuel de Durex, les Indien(ne)s ont moins de
partenaires sexuels, au cours de leur vie, que n'importe qui d'autre
sur terre). Évidemment les mœurs tendent à se libéraliser dans
les métropoles, au sein des classes moyennes et supérieures, mais
le phénomène reste marginal et sans commune mesure avec la
libéralisation des mœurs occidentale. Il est difficile pour moi, en
tant qu'homme, de savoir exactement ce que les femmes pensent de tout
cela : éduquées depuis l'enfance à préserver leur
respectabilité, elles restent soucieuse de cela et celle qui dépasse
trop les bornes sera systématiquement stigmatisée, quel que soit
son milieu. Le peu de femmes avec qui j'ai eu l'occasion d'aborder la
question restent donc... très prudentes. Les hommes, par contre, ne
se privent pas d'aborder la question entre eux, et je suis donc
davantage en position de recueillir leurs confidences.
Premier constat, l'homme
indien est frustré. Je veux dire, pas frustré comme vos potes
français quand ils n'ont pas réussi à tirer leur crampe depuis six
mois : frustré comme un affamé du sexe, comme un enfant
éthiopien sous-alimenté en 1985. On pourrait d'ailleurs envisager
de réunir les plus grandes stars américaines et de leur faire de
nouveau chanter We Are The World afin de recueillir des dons, d'envoyer un million de putes en Inde et de mettre un terme à la
souffrance de ces pauvres garçons. Non, sérieusement, nombre
d'Indiens se refusant, par dignité, à recourir à la prostitution,
l'accès au sexe leur est quasiment interdit en dehors du mariage.
Mais comme avec le mariage vient une série de complications
interminables (belle-famille, enfants, relations entre l'épouse et
la mère de l'époux, obligation de devenir responsable...),
nombre d'Indiens ne sont pas pressés de se marier et alors c'est la
diète. Avoir une petite amie avant le mariage est déjà difficile
et réservé aux élites. Coucher avec la petite copine en
question est encore plus difficile et réservé aux méga-élites.
Quant au coup d'un soir à la fin d'une soirée bien arrosée, on
oublie direct : ça n'existe pas. L'alcoolisme est profondément
ancré dans les mœurs des Indiens célibataires et ce n'est pas pour
rien : on boit pour oublier qu'on ne peut pas baiser ! Vous
seriez étonnés du nombre d'Indiens célibataires que j'ai rencontrés
qui boivent tous les soirs, même seuls et à la maison.
Bon, OK, voilà le topo.
Du coup ce que je trouve intéressant (et triste) c'est le regard que
portent les Indiens sur le sexe. Je veux dire, essayez d'imaginer que
le sexe, relativement facile à obtenir pour la plupart des français,
soit la chose la plus rare, la plus précieuse, la plus impossible à
obtenir ? Essayez d'imaginer, ô lecteurs qui déjà baisiez
régulièrement au lycée, ce que c'est d'être un jeune homme de
trente ans et d'être encore vierge, ou d'avoir réussi à faire
l'amour peut-être une fois ou deux dans votre vie, sur des
malentendus. Essayez d'imaginer que ce n'est pas par choix que vous
êtes dans cette situation, pas par vertu, mais par obligation. Le
sexe alors devient le Saint Graal, le Mont Everest de l'homme indien.
Du coup mes potes indiens, ben ils ne comprennent pas que nous autres
Occidentaux nous ne soyons pas toujours à l’affût. Et
parfois c'est agaçant. Il suffira donc de sympathiser avec une femme
(indienne ou occidentale) pour que l'homme indien soit convaincu que
vous n'en avez qu'après sa petite culotte. Si vous lui dites que
non, que en fait vous la trouvez juste sympa, il refusera de vous
croire. Si il perçoit qu'il y a une ouverture et que vous lui
expliquez que vous avez décidé de ne pas saisir l'opportunité (ça
arrive, des fois c'est pas la bonne fille ou le bon moment), il
refusera de vous croire. Essayez d'expliquer à un gosse éthiopien
de 1985 que non, ce cassoulet fumant, là, sous votre nez, il ne vous
fait pas du tout envie ! Pire encore, l'homme indien
interprétera à peu près tout ce que vous ferez ou direz en
présence de la dite jeune fille comme une tentative de l'évincer,
lui. Parce que quand la jeune fille accessible apparaît
enfin, occasionnellement, comme descendue des cieux, miraculeuse,
évidemment les hommes indiens seront prêts à toutes les bassesses
pour la choper avant les autres. Et croyez-moi, la faim est telle que
la lutte sera impitoyable. C'est donc déjà arrivé plusieurs fois
que des Indiens prennent la plus innocente de mes remarques, le plus
anodin de mes comportements comme une tentative de garder la jeune
fille accessible (qui, en fait, ne m'intéressait pas du tout)
pour moi tout seul et les éjecter de la partie vite fait bien fait.
C'est super chiant et ça créé parfois des tensions franchement
inutiles !
Quant à la jeune femme
accessible, tombée du ciel, on pourrait penser que l'homme
indien va la vénérer, la traiter comme l'être le plus précieux
qu'il ait jamais rencontré ! Non, pas vraiment. C'est une fille
facile : il n'a
aucune estime pour elle, il est juste bien content de pouvoir la
consommer. La joke étant que souvent, je vois des
jeunes femmes indiennes modernes qui se permettent quelques écarts,
qui vont boire ou fumer, qui auront eu quelques petits copains
dans leur vie. Mais au fond, de mon point de vue d'occidental, il
est évident qu'elles restent bien sages, Indiennes avant tout. Je
veux dire par-là que non, elles ne se marieront pas vierges, mais
elles n'auront sans doute eu que deux ou trois mecs, quatre ou cinq
peut-être. On est quand même loin de mes copines françaises qui
ont couché avec plusieurs dizaines de mecs avant trente ans, ça
reste gentil. Mais l'homme indien interprétera inévitablement
l'attitude libérée de la jeune fille comme le signe qu'elle est
facile, qu'elle a eu des dizaines d'amants, qu'elle couche comme
ça. Et si elle manifeste un désintérêt explicite pour l'homme
indien, il sera beau joueur, viendra alors vers vous et vous dira que
celle-là vous pouvez la choper (c'est
supposément plus facile pour un Occidental que pour un Indien de
choper une Indienne). Et là encore vous pourrez essayer de lui
expliquer de la manière que vous voulez que non, elle ne va pas se
jeter sur vous et écarter les jambes, qu'elle est plus
« respectable » qu'elle n'en a l'air, l'homme indien ne
voudra rien entendre.
Ce que je trouve bien
navrant dans tout ça c'est que la frustration sexuelle a imprégné
l'homme indien d'un cynisme sans fond. Dans sa lecture du monde, tous
les hommes sont par défaut des crèves-la-chatte et toutes les
femmes sont par défaut des vierges ou des putes. C'est assez
déprimant et cela annonce aussi que la libéralisation des mœurs ne
va pas forcément faire avancer beaucoup la (tragique) condition de
la femme en Inde, si l'on part du principe que de bonne à tout faire
elle va se métamorphoser en pute aux yeux des hommes. Mais comme je
ne suis pas pour sombrer moi-même dans ce genre de généralités,
j'ajouterai quand même qu'il y a aussi des hommes indiens qui ne
sont pas du tout enfermés dans ce système de croyance : j'en
ai rencontré (mais pas beaucoup).
Alors voilà. Demain (ou
bientôt), je vous parlerai d'Israël et de la Palestine et vous
pourrez m'engueuler ^^
4 commentaires:
En Inde, beaucoup d'hommes sont des cochons ( cochons d'Inde ? )
Navrant effectivement, d'autant plus que tout cela est enrobé de croyances et religions... Quand cessera-ton de croire que le sexe n'est pas une fonction vitale comme de bouffer, dormir, rire ou pleurer ?
Ça fait l'animal tout ça... que nous sommes malgré tout ce qu'on pense ! Animal malheureux avec tout ça, pfff !
Une autre raison de leur frustration peut-être : pour cause d'avortements intensifs des fœtus féminins il y a un déficit des naissances de filles . Ceci ( la carence du produit) pouvant expliquer cela : le viol, pratiqué en groupe ou en solitaire, érigé en pratique sexuelle courante. C'est comme pour nos curés, la chasteté imposée mène à tous les excès !
Comparer la femme à un cassoulet fumant !... Il fallait oser !
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