Je viens de passer une soirée formidable avec un Allemand qui s'est émerveillé du fait que je sache ce que je veux, que je m'apprête à faire ce qu'il faut pour l'obtenir et que j'accueille les mauvaises nouvelles avec autant d'indifférence.
Je sais pas trop, j'ai de leçons à donner à personne. Je peux pas tout raconter ici parce que ça n'implique pas que moi mais j'ai perdu beaucoup de choses et d'êtres chers récemment, j'ai eu ma dose de deuils et de renoncements. Cerise sur le gâteau, j'ai appris ce matin que je me voyais refuser un visa de travail pour la Chine qui m'aurait permis de gagner ma vie et d'écrire tout en même temps. Résultat des courses : il me faut obtenir un diplôme universitaire que je n'ai pas encore, un autre job quelque part en Asie en attendant et le temps de bosser, d'étudier et d'écrire tout à la fois. Et j'ai juste dit dit ça au mec en haussant les épaules : qu'il me fallait ça et que j'allais m'atteler à l'obtenir.
Et là quand il m'a dit qu'il trouvait ma détermination admirable je lui ai balancé comme ça, parce que je n'avais rien d'autre à balancer comme effet de style, que c'était la réalité, que c'était un état de fait. J'ai perdu ci et ça et que ça me plaise ou non est totalement hors de propos. Je dois faire avec. Je pourrais bien passer des jours ou des mois à me lamenter mais honnêtement ça ne résoudrait rien. Que ce qui m'arrive me plaise ou non n'a aucune importance : je dois faire avec et trouver le moyen d'avancer en faisant avec. Mes sentiments à ce sujet sont hors de propos, ils ne me mèneront nulle part. Agir me mènera quelque part. Et du coup, puisque être contrarié s'avère au bout du compte totalement inutile, ce n'est même plus la peine de me sentir contrarié ! Autant contempler ce qui est avec une certaine distance, faire ce que j'ai à faire et prendre quand même le temps de kiffer les petits plaisirs du quotidien (par exemple le dernier morceau de Lorde) !
Et alors là, tout d'un coup, j'ai réalisé que j'ai enfin grandi, qu'il m'a fallu traverser des océans de merde que les océans de merde de précédents ne m'avaient pas laissé entrevoir mais que, enfin, j'avais trouvé le lien que je cherchais depuis dix ans entre Ayn Rand et le bouddhisme tibétain.
On a beau dire et beau faire, que les trucs qui nous arrivent nous plaisent ou non, c'est hors de propos : il faut juste faire avec !
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