2 juillet 2011

The India Experience - 3/ The Pakistan Experience

Premier voyage en Inde, février-mars 2001.

Décollage ici.
Expérience précédente : The Istanbul Experience.


05 février 2001 06 février 2001 : The Pakistan Experience, Karachi (Pakistan) et Lahore (Pakistan).

Aéroport de Karachi, Pakistan. Rebelote : bagages, passeport, change, puis je file aux toilettes. Comme j’ouvre ma braguette pour pisser, le bouton saute et atterrit dans la cuvette, non pas décousu mais cassé en deux morceaux ! Ça commence bien ! Heureusement, mon pantalon tient sans cela. J’ignore encore que, dans quelques heures, cet incident prendra toute sa signification.

Il est peu de choses que je me sente totalement incapable de retranscrire avec des mots. Mais le choc absolu, total, implacablement délicieux de cette première journée sur le sous-continent indien est tel… Décrire tout cela ne peut aboutir qu'à une série d'euphémismes… Mais puisqu’il le faut pourtant, essayons au moins !

À peine ai-je mis un pied en dehors de l’aéroport que je suis littéralement assailli par l’air. L’air tropical de l'Asie du Sud n’a rien à voir avec le nôtre : moite, dense, empli d’odeurs épicées ! Je tombe immédiatement amoureux de ce parfum, de cette canicule-cocon ! Les chauffeurs de taxis et de rickshaws se ruent sur moi mais je décline leurs invitations (quoi que eux savent écrire « taxi » correctement). Il est cinq heures et quart du matin, il fait encore nuit et je n’ai pas l’intention de me livrer aux rues de Karachi avant l’aube. Je reste assis là. Les balayeurs m’observent avec un amusement bienveillant pendant qu'une musique Bollywood s’échappe de quelques haut-parleurs. Un balayeur me dit avec humilité que je suis « très élégant » (ce qui est complètement faux : je suis en tenue de voyage, c'est à dire que je n'ai jamais été aussi peu élégant de ma vie !). Je savoure chaque seconde, chaque détail. Je suis heureux, bouleversé de simplement être . En face de moi, un panneau publicitaire affirme « trust breeze » : je le crois sur parole.

Le soleil se lève doucement à sept heures moins le quart et bien sûr, je n’ai jamais vu un ciel de cette couleur-là. Le petit cirque des gens qui vont et viennent autour de moi m’emplit de satisfaction : il y a quelque chose d’enfantin chez les Indiens, dans leur façon d’être, que je ne peux pas m’expliquer. Certains s’étonneront peut-être de me voir qualifier les Pakistanais d’Indiens. Il faut comprendre que le Pakistan est un état récent, fondé en 1947 sous la pression de la Ligue Musulmane. Celle-ci exigeait la création d'une « Inde islamique » en marge de l'Inde laïque de Gandhi et Nehru. L'idée même d'une nation indienne ne remonte d'ailleurs qu'au dix-neuvième siècle. Elle est la conséquence directe de l'occupation anglaise. Jusque-là, le sous-continent indien se divisait depuis toujours en royaumes et empires aux géographies variables. Historiquement, rien n’avait donc jamais différencié l’Inde de ce qui allait devenir le Pakistan. Aussi, les deux pays (ainsi que le Bangladesh, le Sri Lanka et le Népal) peuvent à bien des égards être considérés comme une seule entité culturelle, un grand pays que les aléas de l'Histoire ont divisé en cinq nations.

Le jour pleinement levé, je me décide finalement à prendre une navette pour le centre ville. Un Pakistanais courtois corrige le chauffeur, qui veut me faire payer cinquante roupies un ticket qui en vaut onze, puis m’indique où descendre pour rejoindre la gare. J’ai en tête de filer directement à Lahore pour passer la frontière, mais je ne peux pas m’empêcher de flâner d’abord quelques heures et on verra bien ensuite.

Les milliers de sans-abri de Karachi s’éveillent : ils sont mon comité d’accueil. Hommes et femmes épuisés de misère, en train de s’étirer et de s’ébrouer sur leur trottoirs de lits. Je m'inquiète un peu de ma présence intrusive, mais à l'exception de quelques regards étonnés, personne ne fait attention à moi. Je marche totalement au hasard pendant une heure, mon sac à dos sur les épaules. Je ne saurais décrire tout ce qui me passe sous les yeux : chaque détail de chaque objet, personne, animal, bâtiment, véhicule, est une expérience inédite. Je reste béât devant les « pigeons » de Karachi : une sorte de faucons, d’une taille impressionnante, qui squattent les câbles électriques. Je fais également la connaissance de la circulation automobile à l’indienne, un déluge incessant de passants, d’animaux errants, de charrues tirées par des ânes ou des bœufs, de vélos, de scooters, de motos, de rickshaws, de voitures, de camions, de tracteurs, de bus multicolores… On dirait que tout ce qui marche et roule en ce bas monde s’est donné rendez-vous à Karachi ! Je pique un fou rire devant le spectacle d’un feu rouge : on se croirait dans la poursuite finale de La panthère rose avec tous ces véhicules disparates, qui attendent côte à côte et démarrent en trombe. Laissés pour compte de cette orgie de vitesse, la charrette et ses ânes y vont tout doux au milieu de la déferlante. L'homme qui les guide remarque mon hilarité et y répond d'un rire sincère. Bientôt c'est tout le trottoir qui se marre en chœur… Des gamins me demandent d'où je viens et où je vais. Ils sont très étonnés que j'aille à Lahore en train. « Pourquoi ne prends-tu pas l'avion ? ». Je réponds que je ne suis pas si riche.

Vers midi, je réalise que je n’ai pas dormi depuis plus de vingt-quatre heures. Je me réfugie quelques instants dans l’arrière cour d’un immeuble, sur un carré d’herbe, pour reprendre mes esprits et prendre quelques notes. Un peu plus tard, je suis abordé par un jeune journaliste. Il a la gentillesse de m’offrir mon premier déjeuner indien, dans un boui-boui. On discute longuement et je découvre à travers lui quelques fragments de la vie pakistanaise. Il me décrit son combat de tous les jours pour la liberté de la presse, sa petite amie qui se refuse à porter le voile, toutes choses possibles dans cette grande ville où dictature et traditions se font un peu moins pesantes… Il me conduit ensuite à la gare, ce qui implique de prendre deux bus, et surtout de sauter dans, et hors, des bus en marche. À Karachi, les transports en commun ne s’arrêtent que si les femmes veulent descendre ou monter. Sans cela, c’est aux hommes de jouer aux acrobates ! La première fois, je saute avec mon lourd sac à dos et je m'étale lamentablement sur le pavé. Du coup, la fois d'après, je jette d'abord le sac, et je me jette ensuite. Les bus, bien entendu, sont compartimentés : les femmes à l'avant, les hommes à l'arrière, les poules où elles veulent (il y en a !), et une grille au milieu…

Parvenu à la gare, je remercie le ciel de m'avoir envoyé le journaliste, parce que non seulement les guichetiers ne comprennent pas l'anglais, mais de surcroît il faut passer par deux guichets ! Au premier, on paie et on hérite d'un ticket, qu’il faut aller échanger au second contre le billet ! Et je ne parle même pas de la cohue ! Ici, nulle file d’attente : on se bouscule et c’est à qui bousculera le mieux ! Autant dire que sans mon ami, j’en avais pour la nuit avant de même comprendre comment acheter ce fichu billet ! Il me conduit ensuite jusqu’à mon wagon, s’assoit quelques minutes en face de moi, me souhaite un beau voyage et s'éclipse avant que le train ne l’embarque lui aussi à Lahore.

C’est là que se produit le second « miracle » (après le coup de la radio). Il faut bien réaliser que je suis assis à la place numérotée qui correspond à mon billet, là où je « dois » être. À peine mon ami parti, je baisse les yeux. Et là, au sol, exactement entre mes deux pieds, je vois… un bouton, du fil et une aiguille ! Le kit complet pour résoudre mon faux problème de pantalon. Je reste bouche bée, ébahi, stupéfait, en contemplation devant ces trois objets qui prennent ici une signification quasi surnaturelle ! Et là encore, j’ai l’impression que Shiva me tape sur l’épaule en rigolant : « Ne crains rien : de quoi que tu aies besoin durant ce voyage, cela te tombera du ciel ! ». Je reste ainsi figé si longtemps que mon voisin finit par se baisser et s’emparer du tout, ce qui ne me fait ni chaud ni froid car le message comptait davantage que les objets en eux-mêmes ! Par la suite, je raconterai souvent cet épisode et celui de la radio, toujours avec la même émotion. Je veux bien croire aux hasard, mais lorsque Dieu se manifeste aussi explicitement, il n’y a plus qu’à s’incliner…

Je demande au vieil homme qui est à ma gauche s'il veut bien m'abandonner son siège, près de la fenêtre : c'est mon premier séjour au Pakistan, et je voudrais bien voir les paysages. Il accepte aimablement. En guise de paysage, je découvre les bidonvilles de Karachi. Des kilomètres de slums misérables, où s'entassent des millions de gens. Les maisons, si l'on peut appeler ça ainsi, sont composées de briques empilées, surplombées de plaques de tôle ondulée ou de bâches en plastique. Des gamins en haillons jouent avec ce qu'ils trouvent aux abords de la voie ferrée. Le spectacle est hallucinant : voir d'aussi près la misère humaine, la voir à si grande échelle, est un choc. C'est un autre monde que j'ai sous les yeux, aux antipodes de tout ce qu'il m'a été donné de connaître jusque-là. Rien ne semble lier ma vie confortable à leurs existences précaires. Ce n'est pas tant attristant que fascinant : je voudrais descendre du train et aller me plonger là-dedans, découvrir cette autre planète de plus près. Et puis la nuit tombe et je ne vois plus rien du tout.

Je parle longuement avec un jeune Pakistanais, un garçon élégant et cultivé, issu d'une famille bourgeoise. Je lui fais part de mes réflexions quant à ces bidonvilles, qui m'ont tant impressionné. Cette sensation d'avoir entraperçu un univers si éloigné du nôtre, de nos orgies de téléphones et d'ordinateurs portables. « Ces gens ignorent même que de telles choses existent, me dit-il, leur vie tout entière consiste à survivre au jour le jour. Manger, conserver leur taudis, s'habiller, trouver de l'eau, gagner quelques roupies s'ils le peuvent… Tout le reste est totalement hors de leur portée… ». Lui-même s'en va visiter ses proches. Il étudie à Karachi, dans une école coûteuse. Ses parents vont bientôt lui trouver une femme, elle-même issue d'une famille aisée. Son avenir est assuré.

Il règne à Lahore le même bordel qu’à Karachi. Je n’ai guère dormi durant les vingt heures de train. Je déambule, hagard devant la gare, en quête d’un moyen de rejoindre la frontière. Un homme me hèle, me promet une navette supposée partir dans une ou deux heures (la précision temporelle, je l’apprendrai vite, est un concept inexistant en Inde). Il m'obtiendra un ticket en échange d'une maigre commission. En attendant, il m’invite à boire un chai dans son arrière boutique. Mon inexpérience du voyage me conduit à rester vigilant, mais je le suis. Nous discutons longuement. Il me raconte le dangereux périple de sa famille, lors de la Partition de 1947. La création simultanée de l'Inde et du Pakistan donna lieu à l'exode le plus massif et le plus bref de l'Histoire. Un trait sur une carte, et en l’espace de trois mois c'est plus de treize millions de personnes qui avaient migré ! Les musulmans se précipitèrent au Pakistan, les hindous et les sikhs en Inde laïque. L'exode était tout à fait volontaire des deux côtés, mais tout le monde s'entretua en chemin. Entre un et deux millions de personnes y laissèrent la vie. Des centaines de milliers de femmes furent violées, kidnappées, vendues, achetées, violées de nouveau… Mon hôte me décrit le carnage, les femmes à qui l’on coupait la main pour leur voler leurs bracelets, le traumatisme de ses parents qui ont tout abandonné derrière eux et frôlé la mort à maintes reprises, son sentiment d’être autant Indien que Pakistanais, de ne pas vraiment comprendre pourquoi il a du grandir de ce côté-ci et non de ce côté-là… Pour lui, la querelle indo-pakistanaise est une aberration organisée par la classe politique des deux pays : « Nous sommes tous Indiens ». On est bien loin de l'occupation allemande, qui avait tant effrayé mes grands-parents : la famille de cet homme n’a pas connu que la peur et le rationnement, elle a traversé des bains de sang et tout perdu en route. Un trait sur une carte…

Un peu plus tard, me voici finalement à la frontière. Après m’être justifié auprès d'un douanier effaré (« Only one day in Pakistan?! ») dont je ne veux pas froisser l'orgueil patriotique (« I'll spend more time here on my way back. »), je traverse le no man’s land à pieds, en compagnie des coolies surchargés. Au poste frontière indien, un moustachu bedonnant m’annonce qu'il doit aller déjeuner et me plante là deux bonnes heures. Un Français partage mon attente. Il est venu d'Europe en voiture ! À quatorze heures tapantes, on m’accorde sans chichi le précieux tampon. Me voilà enfin admis sur le sol de « la plus grande démocratie du monde » !

Une nouvelle navette m'emporte jusqu’à Amritsar, capitale de l’état du Punjab et fief de la religion sikh. Celle-ci accorde aux touristes le même privilège qu'à ses pèlerins : séjourner et manger gracieusement trois jours et trois nuits au sein de sa « Mecque », le Temple d'Or. Vu mon budget et ma fatigue, trois jours et trois nuits ne seront pas de trop…


Prochaine expérience : The Golden Temple Experience.

34 commentaires:

Denise Lassartesse a dit…

PASSIONNANT ! Ton périple est tellement bien raconté, qu'on sent les odeurs avec toi, on voit avec tes yeux, on réfléchit avec toi, et on écoute les autochtones te raconter combien ils se sentent indiens avant d'être pakistanais. C'est un vrai régal de te lire. Il faut en faire un bouquin de ce voyage. Un vrai, bon gros bouquin ( j'ai remonté la filière pour connaître l'histoire de la radio ) Bravo ! Je suis très fière. Pourquoi je suis très fière. Je n'en sais rien, mais je suis fière de toi.

Élaine Germain a dit…

Autre apnée dans un autre univers, que tu sais si magnifiquement nous décrire...

Manoé a dit…

MERCI pour le partage mon frère....! j'ai adoré ton regard sur les gens...le plus important est de survivre, oh oui, j'ai la même "chose" à Madagascar...l'unique but de la journée est trouver de quoi manger et le soir trouver un endroit pour dormir, un toit, un coin tranquille...Merci infiniment. j'ai peur d'aller en Inde à cause de cette foultitude et pourtant, ceux qui y sont allés et revenus disent que c'est un pays paisible...et pacifique. :-))

Jmemêledetout a dit…

Oui. Je les ai rencontrés aussi ces ghettos, sans eau, sans rien, ces gens qui mourraient sur des paillasses, sans soins, parfois par la faute des français en Polynésie, parfois par la faute de l'économie of shore en Rep Dom ou parfois de la faute de... rien du tout en Thailande et aussi ici, en Europe dans les pays dits civilisés où les ghettos n'existent même pas et où la solidarité entre pauvres ne peut plus être. Tu écris merveilleusement bien. Tu es un "reporter" de la vie. Mais tu fais une erreur en publiant de telles merveilles en entier sur le net. L'urgence de l'artiste, qui veut tout montrer tout de suite sans prendre garde à demain. A ta place, je ne mettrais que le début du paragraphe et je réserverais le reste pour une version papier ou pdf en vente qui te permettra de raconter, encore et encore tout ce qui apparaîtra sur ton chemin, parce que tu le fais si bien et parce que sinon tu n'auras même plus de quoi prendre le train ni le vélo pour voir, connaître, sentir, humer, et retransmettre. Et nous, nous serons là, comme des flans, ratatinés, à nous dire : " Un auteur d'exception nous a quitté".

Mandy RUkwa a dit…

un talent indéniable d'écriture, de la sensibilité. Merci monsieur, je voyage avec vous...kisss

Sigouline a dit…

Bon. Tout est dit. Je suis d'accord avec ce qui est écrit au-dessous de moi. Mais comment avoir confiance en soi si on ne montre pas un peu de son talent ici ( ou allleurs ) Alors moi je dis, continue, et tente de te faire éditer. Pour ce qui est du pognon tu n'en auras pas. C'est clair. Mais au moins tu auras le plaisir de voir tes textes édités.

Sandro a dit…

Wow ! Tout ça sans meme pas une seule photo ;-)

J'etais scotché devant mon écran voir defiler des images de ton periple... j'aimerais bien pouvoir un jour voir tout ça !
Merci.

La rêveuse a dit…

un passage sur votre page... vous écrivez merveilleusement bien :)

Manoé a dit…

j'avais bien aimé...as-tu mis la suite? je ne l'ai pas encore lue...

Anonyme a dit…

Tu as énormément de talent. Ne l'oublie pas et n'en doute pas. Je suis assez peu prolifique en éloges d'habitude, je serais même plutôt terriblement critique de nature, avec mes propres oeuvres aussi, mais là, si j'étais éditeur, j'éditerais sans aucun doute.
Et c'est très rare, ce d'autant que je n'aime pas lire et que je n'aime pas les mots, étrangement.

Manoé a dit…

le coup du bouton sauteur....ton chemin est parsemé de miracles cher Sha! bon kharma...

El Che a dit…

Tu es vraiment allé au Pakistan ? Un des pays les plus dangereux du monde ! Je salue ton courage, car c'est pas moi qui irais là-bas. Sinon, pour Amritsar, est-ce que l'hébergement et la nourriture sont pas chers pour les touristes ?

Radianxe a dit…

Ce n'est pas un des pays les plus dangereux de monde! Tu tiens ça d'où?! Le Pakistan est fabuleux et l'industrie touristique est développé de magnifique façon et très locale. Les propriétaires de ces trucs touristiques sont pour la plupart des gens aidant et voulant partager la beauté de leur pays, rien à voir avec le costume-cravate du reste de l'Asie.
J'enrage sur les réactions préconçu. Il y a juste des cons autour pour te faire peur avec le fameux mime de te faire couper les doigts lorsque tu fais du pouces mais il en est rien!

El Che a dit…

C'est juste qu'avec les talibans et autres Al Qaeda, je me disais que le pays n'était pas sécuritaire. Tous les sites des ministres des affaires étrangères, peu importe le pays déconseille formellement le Pakistan car trop dangereux. Il y a des attaques, des enlèvements, des violences...

Il y a peut-être de beaux paysages et de bonnes personnes dans le pays, mais c'est pas moi qui irais faire du tourisme là-bas.

Anonyme a dit…

un bouton , du fil et une aiguille...

on plonge littéralement

susie

Caroline Erre a dit…

une belle odyssée que celle de ton été 2001...une beau récit aussi... Evidemment je suis charette à donf mais contente de poser le pied "par hasard" sur cette année. Bisous d'une autre ère :)

Caroline Erre a dit…

un beau récit, scouzi !

Anonyme a dit…

J'ai l'impression que tu fais partie de mes enfants ( doués ) Il faut que tu fasses quelque chose de tes textes. N'attends pas de faire des romans. Je crois que cet inédit-là, vaut tous les romans.
Mais bon, c'est un conseil de maman et de femme qui apprécie les textes dans le genre que tu écris. Tu es doué. Je ne te dis pas ça pour te faire plaisir. Je ne sais pas faire plaisir. Ce n'est pas dans mon tempérament. Je suis plutôt du genre à dire des vérités qui dérangent. Fais-toi confiance, comme j'ai une grande confiance en tes écrits. Écoute-moi. S'il te plaît.
Bisous attentifs

brabra55 a dit…

merci de nous faire partager tes récit si passionnant !!!

Stiane a dit…

Ce voyage je le fais en votre compagnie car jamais au grand jamais je ne suis prête à le tenter en vrai !

Mauron a dit…

Merci pour cet émerveillement devant l'horreur, pour cette découverte de la misère, du dénuement extrême dans lequel vivent des milliards d'hommes! J'ai connu le même effroi, la même sidération quand je suis allé au Vénézuela, dans les bidonvilles autour de Caracas, ou bien au Mexique, dans les alentours de Mexico... Mon premier contact avec les Tropiques, ce fut en Guadeloupe, et je crus d'abord que la chaleur au sortir de l'avion était celle des réacteurs!... Je n'ai pas tellement apprécié cette touffeur tropicale et il m'a fallu des jours pour que mon corps l'accepte. En tout cas, ton texte parle très bien de cette étrangeté et de cette familiarité devant ces pays étranges, où les humains sont au fond si semblables, si proches, et pourtant totalement étrangers... Merci de l'avoir dit si bien, de façon si juste... Même si celui que tu étais "essentialise" un peu trop à mon goût des peuples divers, des individus forcément divers...

L'itinérante a dit…

Je te suis. J'ai chaud (et j'aime ça), je suis assaillie par les odeurs, le bruit, sentiments mêlés d'émerveillement et d'effroi. Je suis en terre inconnue car je ne connais pas l'Inde mais je suis en terrain connu par une certaine similitude avec l'Afrique. Je ne m'étonne pas plus que ça de ce miracle, il est une façon d'être et une façon de voyager qui appellent ce genre d'heureux hasards. Et qui appellent les belles rencontres.

Nuit de soie a dit…

J'ai suivi ton voyage comme on entre dans un film. j'ai vu la progression des images, ressenti la chaleur moite, la même que j'ai connu au Cambodge. J'y ai reconnu la même misère du petit peuple qui essaie, et arrive à survivre ; la même circulation invraisemblable qui mêle teuk-teuk, gros 4x4, vélos pousse-pousse, petites motos qui transportent tout et n'importe quoi, et des familles entières. Mais l'image que je scotche, c'est celle du bus où les hommes et les femmes sont séparés par un grillage, sans doute pour protéger les femmes de la promiscuité masculine. Et ce bus m'en rappelle deux autres : celui de Rosa Clarck où les noirs devaient monter à l'arrière, debout, et laisser les places assises aux blancs ; et celui du film de Mohamed Diab, "Les femmes du bus 678" (je te le recommande) où aucun grillage ne sépare les genres et où les hommes se croient autorisés à harceler les femmes...qui vont apprendre à se défendre ! Tout ça pour dire que d'une culture à l'autre on retrouve les mêmes problématiques humaines qui, si on les identifie, aident à relativiser les points de vue.
Merci de m'emmener en voyage à travers le tien :-)

Nuit de soie a dit…

Je note aussi ton rappel de la partition des Indes en 5 nouveaux états :-)

Claude Hersant a dit…

La chaleur humide et moite, c'est une des choses que je crains le plus. Ce qui m'a toujours fait penser que l'Inde n'était pas pour moi. L'autre crainte aussi, c'est d'être trop prise à la gorge par la misère, me balader à l'aube entre les nombreux corps des sans abri me tétaniserait trop pour que je puisse apprécier autre chose.
Mais je continue le voyage par procuration avec toi, et non sans plaisir parce que c'est toujours aussi vivant.
Sinon ton allusion à l'orthographe de taxi m'a fait rire. Tu es rancunier dans ton genre, même sur des broutilles. ( Si le mot taxi vient de l'anglais - mais je n'en suis pas sûre- c'est plutôt normal que les indiens l'écrivent correctement non ?)

Claude Hersant a dit…

Le bruit et la circulation "étrange" dans le S rues, ça existe aussi dans pas mal d'autres villes du sud et du moyen orient, peut être en moins intense qu'en Inde. C'est toujours un spectacle.

nisette a dit…

Je lirai tout en entier, je préfère car je m'installerai pour le lointain voyage.

FrancoisB92 a dit…

Pour chaque homme ou femme, le voyage est différent. En tous les cas, j'apprécie cette vie dans le texte! Merci pour ce point de vue.

SergentPoivre a dit…

Je te suis avec intérêt dans ce voyage. Tu as un sens de la description indéniable. Je ne suis pas un grand voyageur, loin de là. Mais les impressions que tu as ressenties, la chaleur, ces villes où circulent en toute anarchie, véhicules motorisés, deux roues, charettes tractées, piétons et animaux, les odeurs j'ai connu cela de l'autre côté de la Méditéranée au Maroc. Et la misère également qui fait se demander ce que l'on fait là au milieu d'elle.
Une remarque politico-historique : je ne sais pas ce que racontait ta grand-mèere sur l'occupation allemande, mais le nazismes c'est six millions de personnes exterminées. Sans compté celles tuées par fait de guerre.
Mais continuons ce voyage dans un prochain épisode...

Cachou a dit…

Une amie m'a raconté une anecdote qui m'a définitivement situé l'esprit indien. Peut-être à tort, c'est toi qui pourras le dire !
A force d'être approchée par des gamins qui voulaient à toute force lui vendre un service ou un quelconque bout de tissu (je dis ça au hasard), elle a fini par répondre à l'un d'eux, qui voulait lui refourguer des bâtons d'encens, qu'elle n'avait plus d'argent.
Le gamin lui a souri et lui a tendu le bâton "alors je te le donne".
Elle m'a assuré qu'elle n'avait jamais eu autant honte de sa vie, et je veux bien le croire !
Quant à moi, j'apprécie beaucoup mon voyage par procuration dans tes écrits. Tu sais faire palpiter tes souvenirs ...

Patatartiner a dit…

Ton fou rire au feu rouge est pour moi le moment où tu as atteint le point le plus éloigné du quotidien !
J'aime qu'il aie été partagé ^^
Et j'aime que ta vision des bidonvilles, si loin des préjugés et de la peur... Autant, tu peux être rancunier sur le métal des taksi, autant ton humanité s'exprime sur celui des "tas d'vie" ^^
Un beau voyage encore, que je poursuis par le biais de la radio ^^

Claude Curutchet a dit…

Quelle chance ! Bientôt ce sera mon tour.

GIBBON a dit…

Immersion dans un autre monde ... Après le bain turc ;0))

Laurent a dit…

Très chouette ce récit, ça coule tout seul :-) Je je suis jamais allé à Karachi, mais j'étais passé par la case Lahore puis l'Inde après un séjour au Pakistan quelques mois plus tôt, en 2000.
Le sentiment de sidération et d'amusement face à la manière où vont les choses dans les grandes villes pakistanaises ou indiennes est sans doit quelque chose qu'à vécut toute personne qui débarque sur le sous-continent pour la première fois. Et c'est une expérience assez tenace, car on ne l'oublie jamais vraiment. On regrette juste de ne pas avoir droit à nouveau à cette baffe, ce "mais il se passe quoi ici !".

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