aubépine & ronces plantées
dans
le sol vierge de l'exil
entrevues
d'idoles
délavées
corps
bouillis, peaux rouges
j'attendrai
pris
en otage par
vos
vulves mortes
romances
empaillées
figées
griffes dehors
nos
cœurs aimants dans des bocaux
pourrissants
les
hantises & l'espoir
les
aveuglants éclats
de
colère
ma
chair en vibre encore
voix
des sirènes
police
de la pensée
épousées
les
princesses
envoûtés
les
amants
embarqués
sur des voiliers
suicidaires
qu'étions-nous ?
parodies
d'adultes livrés à eux-mêmes
nuits
torrides, aubes froides
orgasmes-appâts
dont peu à peu
vous
m'empoisonniez
enchaîné
sur vos îles désertes
grises
vos paupières
lorsque
vous dormez (loin de
moi, nouvelles vies)
gris
ces
éléphants qui s'écroulent
sur
le temps
armes
de guerre
de
quoi sont faites
les
trahisons ?
de
quels vernis
se
recouvrent vos lèvres aujourd'hui ?
je
rêve de danseuses & d'indiennes
qui
brûlent sur le port de marseille !
je
rêve d'eaux claires
je
rêve éveillé
je
rêve de boire
je
rêve de pouvoir
je
rêve de styx
j'attendrai
(& je compte)
j'énumère
vos chorégraphies
dictatoriales
(une, deux, trois...)
à
ce point illusoires
que
les passants s'arrachaient
les
petites galettes d'esbroufe
que
vous semiez derrière vous
livres
ouverts
à
tous les fertilisants
de
la putréfotèque
épaves
de soie
outrancières
tentations
j'attendrai
je
ramasserai
un
par un
mes
chaussons égarés
je
me réinventerai
jusqu'à
noyer vos lèvres
dans
l'oubli
oubli
du jour où shiva
m'a
laissé crever
sur
le bord de vos routes
gloire
de son murmure
qui
me suppliait
de
m'écouter
vos
mots doux
ce
vaudou
pour
mieux m'empaler
sur
les sexes érigés
de
vos féminités viriles
sorcières
démentes
toutes
ces promesses
petites
filles sages
les
veines qui s'agitent
dans
vos cercueils
lianes
sanglantes
agrippées
combien
de potentiels
pourront encore ainsi
s'effondrer
avant
que les voix des anges
ne
s'éteignent ?
silences
& mots croisés
alors
je m'égare
dans
la comptabilité
de
tant d'épopées
je
cherche l'épée
pour
trancher enfin
la
corde de vos dictats
au
bout du compte, sur le rebord
d'un
précipice
je
voudrais être encore capable
de
ne pas trembler
immortel
&
tant pis si je chute !
&
toi, là au milieu
promesse
en devenir
témoin
de mes guerres secrètes
j'essaie
de te préserver
j'aurais
tant voulu
que
tu fus la première...
Pushkar,
Inde – décembre 2010
13 commentaires:
Euh, je me suicide d'abord puis je lirai tes trucs de l'au-delà, dans un bain de lave et écorchée vive... Je me suis arrêtée aux vulves mortes...
je vais vomir un coup en fait
J'ai lu et je m'étonne de vivre encore,
Et pourtant je vibre de sensations...
idem ;-)
On n'oublie rien, on porte tout, et on transforme, en mot, en image, en énergie renouvelable ... c'est pas facile, mais faut y aller..et surtout, surtout, ... je te laisse deviner, merde après tout...
"gloire de son murmure
qui me suppliait
de m'écouter"
En même temps comment ne pas aller jusqu'au bout, au bout de soi-même
quelque en soit le prix et quelle valeur réelle attribuer aux pièges que l'on
appelle et que l'on vénère avec tant de force ? Somme nous la somme
de nos aspirations ou de nos méfiances ? L'écriture est aussi une catharsis
mais les cicatrices sont tiennes et tu es le seul qui peut les chérir à l'enchère que tu as toi-même fixé.
Beau cri !
Les chants désespérés sont les chants les plus beaux... et d'aucuns, d'une charogne firent une oeuvre d'art..
" j'aurais tant voulu
que tu fus la première..." mais elle l'est à bien des égards, non? KISSS
Très beau et remuant poème
Et bien moi, j'ai tout lu, sans me suicider :-)
Mais c'est vrai que tu ne fais pas dans la dentelle lorsque tu descends dans les abîmes. Moi j'aime les gens qui vont au bout, ne se satisfont pas de pirouettes dès qu'il s'agit de se révéler avec honnêteté. Tu me touches de plus en plus, au fur et à mesure de mes lectures, j'y découvre un être d'une richesse et d'une sincérité incroyable, d'une élégance et d'un talent certain. Tu écris comme je fais de la musique, sans concession, même si la maîtrise de ton art est nettement supérieure à la mienne. J'aime aussi les gens qui nous tirent vers le haut.
J'ai juste deux questions :
1) combien de potentiels pourront-ils encore
ainsi s'effondrer ?
Pourquoi "pourront-ils" et non "pourront encore ainsi s'effondrer"
Pour moi ce "ils" est superflu.
2) Pourquoi des & en lieu et place des "et" ?
Par paresse ? Par déformation anglophone ? LOL
A part ceci, ce texte est magnifique. N'ai pas encore rattrapé tout mon retard sur ton blog, mais, cela viendra quand des choses beaucoup moins intéressantes me lâcheront la grappe.
CLAP CLAP CLAP !
le dernier strophe est émouvant :) c'est beau et vrai
quand tu ne dors pas ça craint....oh la la...dodo Sha'..!
"je me réinventerai
jusqu'à noyer vos lèvres
dans l'oubli", j'adooore...
C'est fort ... Je reprends mon souffle ... C'est beau ...
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