Je ne suis pas spécialement excité par la burqa (je lui préfère le sari ou la mini-jupe) mais tout féministe que je sois, je serais bien en peine de juger à quel point elle participe d'une tradition et à quel point elle participe d'une oppression de la femme. Ce que je me demande, par contre, c'est à quel point son interdiction a le moindre sens. D'abord, comment l'appliquer ? Qui condamner en cas d'infraction ? La femme qui la porte ? Et en ce cas n'est-ce pas l'oppresser doublement ? Son époux, son père ? Et en ce cas qu'en est-il si la burqa est un choix de la femme et non des hommes qui l'entourent ? Condamnera-t-on des innocents ?
Mais au delà de ça, mon inquiétude concerne surtout le préjudice, plus grand encore, qui risque d'en découler pour les femmes des familles les plus radicales. Je suis certain que certains pères ou époux décrèteront que, si une femme ne peut plus porter la burqa dans la rue, la femme ne sortira plus de chez elle. Qui le saura ? Qui ira vérifier, et comment ? Des dizaines, des centaines, des milliers peut-être, de femmes musulmanes françaises pourraient alors se retrouver confinées dans leur appartement jusqu'à la fin de leurs jours, avec interdiction totale de mettre un pied dehors sous peine de graves représailles. On me dira que depuis l'interdiction du voile à l'école, les gamines y vont tout de même. Oui, car la scolarisation est obligatoire. Le travail, lui, ne l'est pas (pas encore en tout cas) : comment alors saurons-nous ? Qui les tirera de là, toutes ces femmes séquestrées ? Personne, j'en ai bien peur.
De fait, peut-être vaut-il mieux un combat idéologique contre un phénomène identifié, qu'une loi générant une dissimulation du phénomène davantage que sa disparition. J'ajouterai enfin que, à ma connaissance, il n'est pas un seul passage du Coran qui prescrive le port de la burqa. C'est une invention du clergé musulman et c'est peut-être plutôt cela qu'il faudrait répéter inlassablement aux communautés musulmanes, ça plutôt qu'une loi.
Mais au delà de ça, mon inquiétude concerne surtout le préjudice, plus grand encore, qui risque d'en découler pour les femmes des familles les plus radicales. Je suis certain que certains pères ou époux décrèteront que, si une femme ne peut plus porter la burqa dans la rue, la femme ne sortira plus de chez elle. Qui le saura ? Qui ira vérifier, et comment ? Des dizaines, des centaines, des milliers peut-être, de femmes musulmanes françaises pourraient alors se retrouver confinées dans leur appartement jusqu'à la fin de leurs jours, avec interdiction totale de mettre un pied dehors sous peine de graves représailles. On me dira que depuis l'interdiction du voile à l'école, les gamines y vont tout de même. Oui, car la scolarisation est obligatoire. Le travail, lui, ne l'est pas (pas encore en tout cas) : comment alors saurons-nous ? Qui les tirera de là, toutes ces femmes séquestrées ? Personne, j'en ai bien peur.
De fait, peut-être vaut-il mieux un combat idéologique contre un phénomène identifié, qu'une loi générant une dissimulation du phénomène davantage que sa disparition. J'ajouterai enfin que, à ma connaissance, il n'est pas un seul passage du Coran qui prescrive le port de la burqa. C'est une invention du clergé musulman et c'est peut-être plutôt cela qu'il faudrait répéter inlassablement aux communautés musulmanes, ça plutôt qu'une loi.
18 commentaires:
j'ai lu!mince t'as horriblement raison
Tes interrogations sont sensées et judicieuses. Ne pas en rajouter à l'enfermement de ces femmes. En revanche il me semble que rien ne fera flancher les tenants de cette religion de séquestration. Ces hommes qui font régner la terreur ne lâcheront jamais le pouvoir obtenu par la crainte et la force.
La volonté de l'Etat n'est certainement pas de libérer ces femmes quand elle en contraint tant à s'époumoner dans la fange. A l'occulter dans votre texte vous semblez vous-même voilé. C'est d'ailleurs un voile qu'on jète sur tous, de plus en plus ouvertement, avant de nous recouvrir définitivement d'un linceul, pour cacher pudiquement, les plaies d'une vie aliénée.
Ogur
Putain je suis d'accord avec ce qu'il y a d'écrit au dessus !!!
la bourrecas c'est sympa ;)
à voir dans charlie Hebdo: La burqa de la semaine! cette semaine: la burqanari!
http://www.charliehebdo.fr/index.php?id=777
mais Mad du devrais faire de la politique pour remonter un peu le niveau là.... parce que ca n´a pas l´air d´être très brillant là (pourtant avec tout le cirage qu´ils dépensent au gouvernement... 8-/ )
Occidental, touche pas à ma copine voilée ou burkaisée
http://ysengrimus.wordpress.com/2008/05/24/athee-rationaliste-et%E2%80%A6-solidaire-de-ma-compatriote-au-hidjab/
Je n’approuve pas le voile, mais je le tolère… Et surtout, le jour où elle le retirera d’elle-même, elle disposera de ma pleine et entière solidarité.
Paul Laurendeau
Merci pour ton article, et sur un autre domaine;
te conseille un travail d'une jeune docteur en sociologie Amel Boubeker, "Le voile de la mariée: jeune musulmane, voile et projet matrimonial en france", un lien interessant et qui nous donne à voir un Islam "Féministe", où de jeunes étudiantes revendiquent le voile un peu comme moyen de liberté ( en se coupant du même coup de plusieurs traditions familiales, se rapprochant davantage de la loi coranique, etc...) enfin il y a plein de choses à dire mais c'est un point de vue à connaître lorsque l'on s'interresse au sujet, de près ou pas, d'aillleurs.
Bise
tout à fait d'accord avec toi!!!
Ré-éduquer la communauté entière serait souhaitable mais mais mais sommes-nous la bonne référence pour cela? et si c'était eux qui avait raison? nous ne pouvons même pas penser nous mettre à réfléchir à sa place : c a d la culture musulmane...je ne suis ni pour ni contre, si je croise une ombre embourkadée, je respecte. Je m'écarte aussi, rapport au volume... Après tout, y a eu le phénomène hippy, punk, apache, morbidicus (comme j'aime les appeler, les "en noir" de partout), le piercing, le tatoo, etc...alors la burkamania...à suivre.
ps: l'étalage de chair sur les plages occidentales ça fait quoi aux radicaux musulmans? rire? pleurer? bander?
Sur le port de la burqua, je suis tout à fait d'accord avec toi et sur ta conclusion. C'est une interprétation abusive du coran.
Il faut raison garder. Du temps de ma prime jeunesse, les filles portaient souvent des foulards et cela a bien changé.
Je souhaite que la burqua subisse le même sort. Mais ce n'est pas une loi qui réglementera, mais une information sensée. Et dans notre pays, ce sont les femmes qui doivent choisir.
On souhaiterait ( toutes et tous ?) vivre dans un monde idéal, sans violence(S), d'amour et de paix.
Mais il faut reconnaître que malgré tous les efforts qu'on puisse faire, il y aura toujours des tarés (pour ne par dire un mot en 3 lettres) qui voudront imposer l'étroitesse de leur esprit aux autres. Que cela se passe entre 4 murs, bof...
Il me semble plus grave de constater comment un certain "haut" responsable politique impose la dictature de sa "pensée" ouvertement et sans vergogne, et de voir une bande de lèches-bottes "sympathisants" applaudir des mains et des pieds... et de revendiquer qu'ils l'ont élu "pour ça".
La burka ne sert qu'à dissimuler le visage et les cheveux des femmes. Et se protéger du désir des hommes. Quand des journalistes femmes vont en Iran, elles ont le respect de se couvrir les cheveux ... Tu comprends ? :)) Biz
Les religieuses qui s'engagent ont le visage découvert ! POINT !
Je n'ai rien contre les déguisements, mais nous sommes en République, en démocratie et mes pots musulmans, eux, se moquent des femmes en Burka ! RE POINT !
les filles en jolie robe surtout....
Fred ! Tu gonfles et en plus tu es une vilaine jalouse ! Bonne soirée à toi ... :)) si tu as deux sous d'humour ... :))
Dubitatif sur le probleme.
Vivant a Riyadh (Arabie Saoudite) j'ai aussi la chance de voir le cote expats ayant a porter l'abaya (qui recouvre les epaules depuis les poignets et les chevilles) et/ou a se voiler les cheveux. Rechignages et cabotage versus acceptation et partage de valeur locale... C'est bien sur une situation speciale. Comment ces femmes se sentent-elles?
Vu l'evolution locale des tendances au port ou non d'habits en rapport (ou non) avec les suggestions reliees au Q'ran, je conseillerai de voir le tout comme une mode. En Europe, le port du foulard etait tres repandu chez les catholiques. Ma grand mere le porte toujours pour aller a l'eglise. A faire des marche dans les campagnes francaises, j'en vois encore assez souvent. Je ne sais pas si on se soucient de la situation de la femme dans ce cas la ou si on pense au rapport religieux du geste. C'est (a mon sens) une mode acceptee.
La pression sociale est tellement inseparable de l'aspect culturel et du choix personnel que je prefere ne pas prendre parti.
Par contre, je soutiens toute initiative de medias et d'associations mais surtout d'individus annoncant clairement que toute femme (et homme) ayant un souhait contraint (par une regle ne faisant pas parti de la loie locale) peut trouver une aide pour faire respecter son choix si celui-ci s'inscrit dans le cadre des libertes individuelles.
Si j'avais a voter (ou un avis a donner), je serai contre toute loi qui controle l'habillement. Enfin, je dis ca. Culturellement je mets quand meme des barrieres au niveau de la couverture du sexe et de la poitrine pour les femmes. Hmmm serais-je un sexiste oppresseur? Ou ne serait-ce qu'une mode de penser?
:) Bonne continuation de debat,
Alexis
en tout cas ça fait causer
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