27 février 2008

Femme qui devrait courir avec les loups
















elle avance dans le noir
ses lunettes de soleil
éparpillées sur le visage
elle accroche ses vêtements aux hommes
qui tournent autour du pot
de son sexe
pas à pas
tâtons à tâtons
elle découvre la femme
celle qui dit non & se gagne
celle qui dit oui & s’assassine
celle qui n’a pas le choix
celle qui règne sur un monde de pissenlits
elle vit dans une pornocratie
un triste monde où les lois
sont édictées
par des couvertures de magazines
papier glacé pour faire rêver la femme
femme papier-mouchoir pour essuyer
le sperme
lorsque le latex n’y suffit plus
elle avance en aveugle dans une jungle de chair
& de pensées malsaines
elle se rêve en femme sauvage
ce qu’elle est en profondeur
mais ces choses dégoûtantes que l’on nomme « hommes »
la tiennent entre quatre pinces
pincées d’amour & de tendresse
disséminées entre 2 allers-retours
ils ne sentent rien
ils ne sentent rien
c’est pour ça qu’ils y vont si fort
& qu’ils font mal
parce que les hommes sont frigides
mais cela elle l’ignore (conspiration)
elle rôde comme elle peut entre 2 idées reçues
cherche son propre plaisir sous des assiettes vides
mendie un peu d’amour à qui ignore de quoi il s’agit
se glorifie de leur donner ce qu’elle croit être du plaisir
alors qu’en elle existe un plaisir
en elle existe une notion de l’amour
qu’ils n’effleureront jamais
elle prononce des paroles
« oui », « non », « peut-être » & « je me manque »
lorsque trop souvent, la seule raison pour laquelle elle embrasse
se nomme « pourquoi pas ? »
c’est tout le choix que le dogme lui a laissé
un petit « pourquoi pas ? » en lieu & place
d’un « je veux » que pourtant
elle mérite
car elle est vie
car elle est femme
car bien avant d’être mère ou amante
elle est femme sauvage
force de vie qui devrait courir avec les loups
non avec les porcs
mais les magazines en papier glacé
& sa bonté sans nom
ce miracle insensé qu’elle nomme
indulgence & patience
ont gelé son libre-arbitre
l’ont habituée
à confondre sperme & eau bénite
à confondre ce qu’elle veut
avec ce qu’on lui propose
femme qui court avec les loups
où es-tu ?
avec quel genre de loups cours-tu ?
des hommes brutes & frigides ?
des hommes qui ignorent tout d’eux-mêmes
& plus encore de toi
femme qui te donne à tort & à tort
perle offerte aux cochons
femme sauvage
je t’en supplie
retrouve-toi
reprends-toi
apprends à, enfin
avoir le choix !

4 commentaires:

severineide a dit…

Merci...

Aline Brochard a dit…

Très beau!

Victoria Sun-Mee Aulas a dit…

Le livre de Clarissa Pinkola Estés fut ma bible pendant longtemps. J'imagine que ton inspiration vient de là.

Anonyme a dit…

Jolie dédicace à la femme sauvage qui est en chacune d'entre nous. Merci.

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