Alors
l'autre jour, je lisais sur Facebook (oui, toujours cette putasserie
chronophage) un poète maudit qui expliquait que l'écriture la vraie
ne pouvait être que le cri du cœur d'un écorché vif battu par son
père, sans emploi ni argent, moche, dépressif, alcoolique, cynique, désenchanté, désabusé, plaqué par sa
meuf et délaissé par ses amis (tu m'étonnes), et que ce n'était
que dans ces conditions que l'on pouvait prétendre faire de la
littérature, avec l'encre de ses larmes et de son sang et de sa
chiasse aussi sans doute. Comme disait mon pote safran, c'est un peu
le mec qui essaie de se suicider parce qu'il n'arrive pas à se trancher les
veines.
J'avoue que
cette conception torturée du processus créatif, là, comme ça, ça
me laisse un peu dubitatif. Perso, déjà, j'ai du mal à écrire quand je suis préoccupé. J'ai plutôt besoin d'avoir l'esprit libre, allégé du poids des emmerdes. Plus je vais bien, plus j'écris et mieux j'écris.
Par ailleurs, quand je suis en train d'écrire ou de bricoler un texte et que ça se passe bien, ça ressemble – JE ressemble – exactement à ça :
Par ailleurs, quand je suis en train d'écrire ou de bricoler un texte et que ça se passe bien, ça ressemble – JE ressemble – exactement à ça :
Alors voilà...
16 commentaires:
Quand Shaomi remonte le moral des pauvres-désespérés-et-quasi-privilégiés comme moi.
assez d'accord, je crée mieux aussi quand je vais bien ... faut probablement une sensibilité "d'écorché" pour créer, on reconnait assez facilement ceux qui ont ce truc, m'enfin le sel sur les plaies ça a jamais fait grand chose de bon, si tu observes les œuvres poétiques, littéraires, musicales ... bien souvent les meilleurs morceaux ont été créés quand les intéressés étaient amoureux et plutôt heureux...
la mélancolie, la tristesse, le retrait, et une certaine phase de sommeil constant, le genre endormi, limite introverti par intermittence, comme une espèce d' autisme, un artiste / un autiste, et ce qui fait que l'acquis n'est pas l'inné...
Le poète maudit c est une conception du 19 ème siècle. ..mais il n y a pas que des poètes qui pensent encore ça. ..certains compositeurs ou autres...je pense que chacune vit son expérience à sa façon. ..et qu il n y a pas de règles. ..
Ah oui le fameux mythe éculé du poète maudit dans la culture française en effet ...
Pour ma part mes films doivent être poétiquement maudits quelque part, puisque mes derniers filmages ne sont même pas compatibles avec la technologie actuelle de l'ordinateur multimédia et du world wide web !
J'ai dû revisiter une licence de brevet d'invention technique de cinéma tombée en désuétude depuis un siècle quasiment, le Kinemacolor qui servait à l'origine à projeter en couleurs des films réalisés sur de la pellicule strictement en noir&blanc, cette fois-ci le concept de départ a été réévalué pour projeter du cinéma en relief Super 8 tout simplement !
Je vais faire une numérisation de ces très prochains essais pour les partager sur vimeo, sachant que je suis le seul au monde à m'y employer, et que le procédé en question est anti-néolibéral anti-capitalisme globalisé, impossible à commercialiser tout simplement, tellement ma technique de filmage associée est éprouvante !
Si ce n'est pas de la poésie filmique maudite alors ?
http://lange-dominik.blogspot.fr/
Elles sont superbes, les photos de ton pote Safran. Surtout la série "pilote".
Ben j'en ai oublié ce que je voulais dire, moi ...... Bon, pas grave, je repasserai !
Je ne sais pas à quoi je ressemble quand j'écris, mais je me sens plutôt bien. Et si jamais je ne me sens pas bien, c'est grognon que je suis, pas poète :-))
...pour dire que le malheur n'est pas indispensable à l'écriture.
J'ai pas l'impression que Picasso souffrait. J'ai plutôt l'impression qu'il s'en est bien tiré :-)
Merci pour la vidéo. Je remarque qu'il n'est plus tout jeune le monsieur... comme bon nombre de fidèles Wizzzeurs !
Oui, de nombreux artistes en ont bavé méchamment mais c'est tout simplement imbécile d'en faire une condition sinequanone, tout le monde en bave un jour ou l'autre, d'ailleurs tout le monde est potentiellement créateur. Moi aussi, cette approche me gave, c'est un cliché, la réalité est plus riche, il ne faut pas la réduire à cette caricature. Cette vidéo est étonnante, on voit rarement les gens dans cet état de joie (moi, c'est quand je danse (mal ;)
Merci pour le lien safran, moi, ce que j'ai préféré, c'est la série stade de foot. Il n'a pas dû rester longtemps à berlin... C'est une ville incroyablement photogénial je trouve.
Quand on n'est plus tout jeune, faudrait devenir invisible ! ?
Les photos de Safran sont magnifiques ! J'y retournerai, il faut prendre le temps de plonger dedans.
L'écriture peut être un exutoire, pour ma part elle m'aide bien quand je vais mal. Mais c'est bien d'écrire quand tout va bien ! Il n'y a pas de règle, heureusement. Dans tous les cas, ça fait du bien d'écrire.
Hum... Vaste débat !
Autant je suis d'accord avec le fait qu'il faut avoir une connaissance suffisamment dense de la souffrance si on veut pouvoir la retranscrire (et je suis d'avis qu'effectivement, on ne parle que de ce qu'on connait, en l'ayant observé, expérimenté voire infligé parfois)... Autant cet espèce d’élitisme du Quasimodo me semble excessif !
Parce que n'oublions pas le recul, indispensable à toute création ! Si on est enfermé dans un état constant de souffrance, de laid ou de loque, comment doser son écriture qui sera (à mon sens) figée dans le sombre ou le torturé ?
Sans contrastes, il n'existe que d'infinies nuances de gris et on a tous besoin de ressentir de la blancheur à un moment donné, sinon le noir n'existe plus ^^
Et maintenant, le lien ^^
Magnifiques les photos "safranées"... J'ai adoré la série sur les derniers sauvages, avec ses airs de road movie (et donc !) de liberté...
Vrai Pata, et sans doute que la grognerie, la colère, ou la maussaderie, sont cette étape intermédiaire qui permet d'évacuer le coté destructeur de la souffrance. L'étape suivante, c'est le travail de l'écriture, qui ré-invente.
Enregistrer un commentaire