C'est
dimanche et il est temps de clôturer la Semaine du Mauvais Goût sur
ce blog (c'était ça ou les Journées du Patrimoine) avec un truc un
peu plus gore que les autres jours.
C'est la belle histoire de James
Edward Glover, Jeannine Lynn Clark et Robert Beckowitz. Elle se
déroule à Detroit, en juillet 1982 et commence par une bête
affaire de coucheries : Jeannine (21 ans, une
jeune fille un peu perdue, déjà détentrice d'un casier judiciaire
pour braquage) se met en couple avec Robert (33 ans, une sorte de
redneck
collectionneur d'armes), puis commence à le tromper avec James Edward
(37 ans, lui aussi redneck), qui pourtant est le super pote de Robert.
Le
14 juillet 1982, au domicile de Robert, James Edward pique une arme à
son ami et lui colle une balle dans la tête, tout cela en présence
de Jeannine. Cinq jours plus tard, le 19 juillet, Jeannine se rend au
commissariat et déballe tout. James Edward sera bientôt arrêté et
tous deux seront condamnés à de lourdes peines de prison.
Que
s'est-il passé entre le 14 et le 19 ? C'est là que ça devient
intéressant. Le meurtre n'était que le point de départ d'une
« expérience » autrement plus sordide : durant
quatre jours et nuits, Jeannine et James Edward se livrent à une
orgie de sexe, de drogues et de mutilation ! Jouant avec le
cadavre de Robert, qu'ils découpent à la scie, petit à petit,
morceau
par morceau,
le couple fait l'amour, se sert des membres amputés comme de sex-toys et immortalise tout cela en images. Jeannine n'hésitera pas, même,
à sortir racheter de la pellicule lorsque le besoin s'en fera
sentir.
Les
photos, dont certaines ont filtré après avoir été saisies par la
police, nous montrent le couple nu, hilare, en train de poser à côté
du cadavre, de le décapiter, de faire des clichés « rigolos »
avec. Par exemple en mettant l'index d'une main amputée dans le nez
de la tête décapitée ou encore mieux, les orteils du pied tranché
dans la bouche du mort ! Si vous avez du mal à y croire, les
photos sont disponibles sur internet, elles sont surréalistes mais du genre à vous rester longtemps dans la tête. Alors si vous n'êtes pas certain d'en ressortir indemne, je vous invite à ne pas
les regarder (non parce qu'après je me fais engueuler alors bon). Sinon, c'est ici. Cette fois, vous ne pourrez pas dire qu'on ne vous a pas prévenu ^^
Alors
vous devez vous demander ce qui me prend de vous parler de ça. Ce
qui m'interpelle dans cette affaire ce ne sont
pas les actes du couple en eux-mêmes ni les photos ahurissantes qui
en ont découlé, c'est d'essayer d'imaginer ce qui a bien pu se
passer dans
leurs têtes
pendant ces quatre jours. Tuer quelqu'un est une chose, mais le degré
de démence
qu'il faut atteindre, drogues ou pas, pour se livrer à une telle
orgie nécrophile et pour s'en amuser autant (les images sont
formelles, ils se sont bien éclatés), c'est inexplicable ! Ces quatre jours et
nuits représentent, pour toute personne normale, un voyage au fin
fond des enfers, l'horreur absolue, un truc inimaginable. Et pourtant ils l'ont fait, c'est arrivé, c'est réel.
Pendant quatre jours - c'est long ! - deux êtres humains ont perdu tout contact avec
la réalité, avec les notions de décence les plus élémentaires,
et se sont livrés à des gestes aussi absurdes qu'écœurants... juste pour le fun ! Je me suis demandé comment
ils vivaient depuis avec ces souvenirs, particulièrement Jeannine,
encore si jeune au moment des faits. Rien que de regarder les photos
c'est un trip mais de l'avoir fait, vu, vécu, ressenti ! Je
me suis demandé quel cheminement intellectuel avait pu les conduire
à se livrer à une telle boucherie et à trouver ça si cool sur le moment. Ce n'est
pas un crime de guerre, soutenu par une propagande visant à vous
convaincre que tel individu est votre ennemi, qu'il est si horrible
qu'il est normal de le torturer. En fait c'est bien plus incompréhensible que la torture, parce qu'il ne s'agit pas de faire souffrir quelqu'un qu'on hait, juste de jouer avec un cadavre ! C'est ce qu'on appelle la folie,
dans sa forme la plus explicite. Et c'est parce que cette expérience
humaine, celle que James Edward et Jeannine ont vécue durant ces quatre
jours et nuits, m'est totalement inaccessible que je trouve
ça captivant en tant qu'être humain et plus encore
en tant qu'auteur de fiction. Ce qui s'est passé dans leurs têtes, j'ai
beau essayer de l'imaginer, je n'y parviens pas : c'est au-delà
de ma capacité de représentation, de ma capacité à me mettre à
la place de quelqu'un d'autre, de ma capacité à composer un
personnage. C'est juste off-limits. Et ça, pour un écrivain, c'est à la fois hyper frustrant et complètement fascinant ! Je rêve d'écrire cette histoire, mais j'en suis incapable.
Demain, pour exorciser tout ça : quelque chose de complètement différent ^^
4 commentaires:
D'honnêtes jeunes Américains sont devenus des monstres pendant la 2e guerre mondiale (parmi tant d'autres exemples). La violence, la peur, la mort de ses camarades et sa propre mort au tournant... Une folie en vaut une autre, même si les causes diffèrent.
Ryko anonyme
Je n'irai pas voir les images, âme sensible ou pas, je n'en ai pas l'envie ni ne vois d'intérêt. Oui, je me pose la même question : que peut-il se passer dans a tête de ces personnes ?
Avec cynisme je dirai qu'il vaut quand même mieux "jouer" avec un mort que de torturer un vivant.
As-tu lu "Darling" de Jean Teulé ? Un bouquin qui m'a traumatisée, je n'ai pas compris... bien qu'avec toutes les atrocités qui se passent sur la planète, on sait déjà que l'humain peut être un monstre...
Nous avons les mêmes monstres en France: je pense au jeune homme qui a découpé la jeune Laetitia. Les jeunes gens dont tu parles, sont humains, banalement comme Adolf Eichmann dont parle Hannah Arendt pour décrire la banalité du mal. Je ne cliquerai pas sur ton lien. Michael Connelly, James Lee Burke et James Ellroy m'ont mieux décrit tes monstres qu'une image ne pourra jamais le faire et je ne pense pas qu'une folie en vaille une autre !
Demain, pour exorciser tout ça : quelque chose de complètement différent ^^
http://www.youtube.com/watch?v=kU7WTU8xwOk
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